Au chevet de l’Afrique éternellement?

Au chevet de l’Afrique éternellement?

TRIBUNE. Le 6e sommet Afrique-Europe qui s’ouvrira cette semaine ne sera pas celui du miracle. Le développement d’un pays et l’amélioration des revenus de ses habitants dépend d’abord de la politique économique menée par les pays bénéficiaires. L’aide n’est qu’un booster. 30 milliards d’euros sont injectés chaque année dans l’aide au développement en Afrique, 76 milliards d’euros sont détournés chaque année en Afrique et renvoyés à l’extérieur (rapport 2020 de la CNUCED sur les flux illicites en Afrique). C’est deux fois et demi. Les Etats n’ont pas les plateformes institutionnelles nécessaires pour construire durablement leur développement. Dans ces conditions, l’aide tombe dans un puit sans fond qui a déjà engrangé 10 fois l’équivalent du plan Marshall sans résultat. Madame Adina Valean, commissaire européen à la sécurité alimentaire a déclaré, résumant la vision de ces nouveaux venus de l’est dans l’UE vis à vis de l’Afrique, que « si la politique de développement menée par les pays bénéficiaires ne répond pas aux besoins de leurs populations, leur attribuer de l’aide ne sert au mieux qu’à alimenter un puits sans fond, au pire à contribuer à la corruption ». Ces pays de l’est préfèrent désormais que l’Union se concentre sur les pays des Balkans et du Caucase, leurs voisins, plutôt que sur un continent qui [je cite] « ne sait pas ce qu’il veut, ne veut pas ce qu’il sait, ne fait pas ce qu’il faut ». On aurait dit que notre pauvreté est un état qui gêne plus les autres que nous-mêmes, s’il n y avait ces flux migratoires croissant qui nous font fuir cette misère insupportable. Par Hervé Mahicka