Servier Maroc exporte 40% de sa production vers onze pays africains et la France

Le groupe pharmaceutique, veut se positionner comme un hub régional industriel vers le continent et l’Europe Servier Maroc s’est fixé pour objectif d’atteindre une capacité de production annuelle de 20 millions de boites de médicaments d’ici 5 ans, a annoncé le top management du groupe pharmaceutique. La filiale du groupe français Servier, dont le portefeuille est composé de médicaments princeps et génériques, compte bien maintenir sa position de pointe dans chacun de ses principaux domaines thérapeutiques, en particulier l’hypertension, la cardiologie et la diabétologie. Selon ses responsables, Servier Maroc réalise 60% de son chiffre d’affaires au Maroc et le reste à l’export. L’entreprise exporte actuellement 40% de sa production vers la France et onze pays africains dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun, ont indiqué ces derniers lors d’une visite guidée de son unité de production de Casablanca-Nouaceur. Etalé sur une superficie de 13.000 m2, ce site a été inauguré en 2003 pour un investissement initial de 60 millions de DH. Un nouvel investissement de 90 millions de DH supplémentaires devait permettre, par la suite, à l’usine d’atteindre progressivement une capacité de production annuelle de 12 millions de boîtes. Pour marquer ses 20 ans de présence au Maroc, le groupe a procédé à l’extension de son usine en ouvrant une nouvelle aile de production qui devrait lui permettre d’atteindre un rythme de production de 15 millions de boîtes à moyen terme. « Cet anniversaire est le symbole d’un travail continu et d’un investissement régulier, mais il ne représente qu’une étape dans le développement de notre entreprise, résolument tournée vers l’avenir », a souligné Jean-Yves Gal, directeur général de Servier Maroc. Avec cette nouvelle aile, Pascal Baraffe, directeur industriel de l’entreprise, a confié que l’entreprise se préparait « à accueillir de nouveaux produits, à la fois par rapport à ce qu’on peut avoir en interne au niveau du groupe, mais également au travers de Servier CDMO où l’on offre des capacités pour produire des médicaments de qualité à des partenaires, que ce soit au Maroc ou dans d’autres usines du groupe», soulignant que la démarche de l’entreprise n’est pas uniquement marocaine mais qu’elle est globale au niveau de Servier monde. A noter que Servier Maroc produit dans son unité de Nouaceur une grande partie de la gamme princeps du Groupe et s’est également lancé dans la fabrication de médicaments pour le compte d’autres laboratoires comme Biogaran (France). Grâce à ses installations et procédés de production répondant aux normes européennes, le site de production de Servier Maroc a notamment obtenu en 2005 le label de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Lequel label est régulièrement renouvelé depuis cette date. A propos du changement de législation intervenu au niveau du prix des médicaments, Jean-Yves Gal explique que « quand les prix baissent, notre modèle économique change, on se réadapte : il faut s’orienter vers l’export, monter les volumes et adapter l’outil industriel. Donc, que ce soit les prix, les autorisations de mise sur le marché, la recherche, on est encadré. On est dans une industrie qui est très encadrée ». Pour Nour Alamy, directeur général pharmacie, le durcissement de la législation marocaine en ce domaine est plutôt bien perçu par le laboratoire. Et pour cause : «Le durcissement au niveau des enregistrements et de la qualité qui est requise par rapport à la production sont des éléments que nous connaissons bien, que nous maîtrisons et qui renforcent la confiance que le patient peut avoir en matière de médicaments au Maroc », a-t-il confié. En ce qui concerne la politique des ressources humaines de l’entreprise, Jean Yves Gal a indiqué que l’un des engagements du laboratoire consiste à développer les talents et à faire qu’ils se développent dans le temps. « Les gens restent chez nous parce qu’ils s’y trouvent bien, parce qu’on investit sur leur formation et que ces talents, il faut les développer pour justement faire face à de nouvelles contraintes et les envies de rendement un peu plus rigides dans le temps», a-t-il expliqué. Jean Yves Gal, directeur général de Servier Maroc Je pense que Servier Maroc est une belle réussite avec nos médicaments innovants, qui sont largement utilisés. Que ce soit dans le diabète ou l’hypertension qui sont nos cœurs de métiers, on est leader aujourd’hui. On est premier dans l’hypertension, quasiment premier dans le diabète. Evidemment on est content, on essaie de mettre régulièrement à disposition des patients marocains des innovations et on va le faire encore bientôt. Au niveau industriel, nous avons douze unités de production dans le monde et le Maroc en fait partie. Donc là aussi, que ce soit ce côté industriel on n’est évidemment satisfait. Aujourd’hui, le challenge il est vraiment dans la montée des volumes, dans l’export et se positionner encore plus comme un hub régional industriel vers l’Afrique, la France et d’autres pays d’Europe. Pascal Baraffe, directeur industriel Nos produits vedettes sont des produits en diabétologie et en hypertension. On est aujourd’hui parmi les leaders au Maroc dans ces classes pharmaceutiques. Ce sont des produits de prescription, on ne peut pas en faire de la publicité au grand public. On a une recherche qui a été très innovante dont le cardiovasculaire qui nous permet aujourd’hui d’offrir des produits de qualité à des prix abordables aux patients malades marocains. Les normes de sécurité chez Servier Maroc sont extrêmement importantes parce qu’on travaille sur un produit actif ; donc, il faut que nos opérateurs soient protégés. On évolue dans un environnement très protecteur, on met à disposition de nos opérateurs des équipements individuels pour se protéger. Le patient est important, mais notre personnel l’est également. Nour Alamy, directeur général pharmacie Nous voyons d’un bon œil le fait que l’encadrement de la législation se durcisse. Cela nous arrange complètement qu’il y ait ces contraintes nouvelles, qui existent déjà ailleurs et qui, heureusement, se mettent petit à petit en place au Maroc. Cela rend beaucoup plus strictes les règles d’un enregistrement d’un produit qui étaient il y a