Sam Mangwana : La génération actuelle ne sait pas raconter les histoires

Sam Mangwana : La génération actuelle ne sait pas raconter les histoires

« Le créateur n’est pas monotone quand il crée une œuvre, il est unique », a affirmé Sam mangwana. « Quand on me dit qu’il y a quelqu’un qui chante comme Tabuley, Kabasélé ou joue comme Dr Nico. Je me dis que c’est faux. On peut imiter, faire semblant mais l’œuvre du créateur est toujours unique », a déclaré récemment l’artiste angolais dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville. Dans cet entretien, ce dernier a affirmé non sans regret qu’« on aura plus de Luambo Makiadi, de Rochereau Tabuley ou Kalé. Ce sont des phénomènes parce que ce sont des gens qui, avant 25 ans, avaient déjà tout fait. Ce sont des choses qui n’existent plus aujourd’hui ». Et pour cause, soutient-il, « la génération actuelle ne sait pas raconter les histoires parce que les anciens pouvaient raconter une histoire en 4 phrases. C’étaient des génies ». L’Angolais qui a côtoyé des génies de la musique africaine et en a tiré une certaine expérience, a assuré que c’était une chance pour lui d’avoir vécu tout cela. « C’est pourquoi, malgré les difficultés actuelles, on fait tout pour continuer sur la même ligne », a-t-il conclu.

Sam Mangwana : Le secret de sa voix, dans « Terre sacrée ACT4 ».

Sam Mangwana : Le secret de sa voix, dans « Terre sacrée ACT4 ».

Son secret est d’avoir une tessiture très juste qui joue sur les mots. C’est un poète, ses textes sont des poèmes qui utilisent les dimensions des mots, leur sens, leur mélodie et leur rythme. Les éditions « Lumières d’Afriques » viennent de publier le célèbre chanteur angolais Sam Mangwana dans « Terre sacrée ACT4 » de l’auteur Ulti El Dever. C’est un maxi single de quatre titres au rythme de la rumba originale, merveilleusement interprétés par une équipe des meilleurs professionnels actuellement sur la place de Paris: Marilyne, Patricia, Flore, Mimi Ciel (chœur), Dino Vangu, Diblo Dibala (guitare solo et rythmique, Flavien Makabi, Louis Manresa (basse), Abraham Mansfarrol (percussions). Ils démontrent combien Sam Mangwana sait faire sonner l’idiome bantou sur des rumbas mélodieuses. Depuis, très peu de chanteurs du bassin du Congo actuels y sont parvenus. Sam possède une grande culture musicale qui lui permet de chanter à son aise toutes les musiques rythmées congolaises, angolaises, afro-cubaines et toutes les autres traditions musicales. Avec ce maxi single, Sam Mangwana s’est présenté avec un coup de projecteur sur la musique et le chant que l’on aime écouter et danser. « Bolingo babelelaka te », »Ekomi ngala na biso », « Ferly », Maami » sont les quatre titres de ce maxi single qui compte sans doute parmi les meilleurs réalisations de la vedette angolaise, dont l’auteur est peu connu : Ulti El Dever.

Africanités sur TV5: L’histoire de la Rumba congolaise avec Papa Wemba et Sam Mangwana

Africanités sur TV5: L’histoire de la Rumba congolaise avec Papa Wemba et Sam Mangwana

Pour sa dernière émission de la saison, « Africanités » a raconté aux téléspectateurs de TV5 l’histoire de la rumba congolaise qui s’enracine dans le Bassin du Congo, en Afrique centrale. Aux côtés de Papa Wemba, l’invité fil rouge – surnommé le « Rossignol du Kassaï », et considéré aujourd’hui comme le chanteur de rumba congolaise le plus connu au monde -, les animateurs de l’excellent magazine mensuel dédié au continent africain et à tous les Africains ont remonté aux origines de cette magnifique musique. D’où vient-elle ? Qui en sont les pionniers ? Où a-t-elle été créée, à Kinshasa ou à Brazzaville ? Quelle place y occupent les femmes ? Comment s’est-elle répandue à travers le monde ? Voilà quelques-unes des questions que les animateurs Amobé Mévégué, Lise-Laure Etia et Christian Eboulé ont posé à leurs invités du jour. Outre le grand chanteur et musicien d’origine angolaise Sam Mangwana, Anicet Mobe (chercheur en sciences sociales, journaliste et spécialiste de la rumba congolaise), David-Pierre Fila (réalisateur franco-congolais du Congo Brazzaville et auteur du documentaire « Sur les chemins de la rumba », MJ30 (chanteuse congolaise, RDC), Chebli Msaïdie (chanteur et producteur comorien) et Olivier Tshimanga (chanteur et musicien congolais, en RDC).

Sam Mangwana bien dans son culte…. depuis 50 ans (1963 – 2013)

Sam Mangwana bien dans son culte…. depuis 50 ans (1963 – 2013)

Une voix veloutée, un timbre reconnaissant entre mille Architecte de la rumba, Sam Mangwana a valorisé le talent de quelques musiciens dont il a interprété les chansons. L’orsqu’ on s’intéresse à son cas, le chanteur, auteur, compositeur et interprète incontestable, on constate que la frange des critiques qui ont vanté ses mérites entre 1966 et 1980, s’accorde à reconnaître ses prouesses toujours en évolution. Car, à écouter de façon suivie tous les enregistrements auxquels il a participé pendant toute sa carrière, on se persuade assez aisément que son art présente des premiers aux toutes récentes une exceptionnelle continuité. Au vrai, il est peu de grands « rumberos » qui aient manifesté dans leurs conceptions une telle persévérance. Une extrême disponibilité Son idée, largement développée par lui-même dans le genre « rumba originale », c’est que le chanteur ténor doit pouvoir se concentrer sur ce qu’il désire faire avec intensité, sans être influencé par des suggestions extérieures. Mangwana est unique dans son style. Tout le travail de la tessiture veloutée – envisagé dans le sens de la plus totale intégration – consiste seulement à le rendre plus libre dans son exploration harmonique. L’intelligence et la pudeur sont ses vertus majuscules. Intelligent, il parvient à prévoir avec sûreté l’itinéraire de ses accompagnateurs vocaux. La première de ces deux qualités est l’effet d’une règle harmonique subtile et nuancée, capable de multiples variations ; la seconde est la cause d’une véritable philosophie dans ses compositions. Influence = forte impression Sam Mangwana représente à lui seul, un évènement d’importance. Parce que se retrouve chez lui cette « différence » essentielle qui sépare un chanteur de qualité ressentant la nécessité impérieuse de chanter en ténor et en solo ou dans un orchestre comprenant d’excellents instrumentistes, mais dont la réunion est dû au travail de concerts ou d’enregistrements en studio. Notons que, outre la rumba, c’est la musique afro-caribéenne qui a eu le plus d’influence sur lui. Une carrière époustouflante. Sam Mangwana, en effet n’est pas né d’un accident fortuit. Il sait pourquoi il est arrivé à son niveau actuel. Cette présence correspond à un choix délibéré et, lorsqu’on examine sa carrière, on s’aperçoit vite qu’il est dans le lot habituellement réservé aux professionnels de la musique congolaise de premier plan, mais qui a donné l’impression d’instabilité à force de passer d’une formation à une autre. Kinshasa 1963 : Cette année peut être considérée comme celle qui a vu naître sa vocation pour la musique. Avec Théo Bitsikou, son ami d’enfance, il s’exerce à la pratique du chant aux environs du quartier dit « Zando ya Bayaka » à Kinshasa. Mangwana, commence également à cette période à côtoyer Tabu Ley qui s’y plaît à ses talents de compositeur. Notons qu’auparavant, comme il est de coutume pour nos grands chanteurs, Mangwana a commencé à chanter dans une chorale de l’Armée du Salut à Kinshasa. Brazzaville 1964 – Sam Mangwana, Théo Bitsikou, Gérard Kazembe, Diki Baroza… sont sollicités par Mr Touneleck, un homme d’affaires camerounais installé à Brazzaville pour renforcer l’orchestre qu’il vient de créer du nom de « Los Batchichas ». Cet orchestre qui a compté parmi les meilleurs de cette époque, peut être considéré comme celui qui a donné naissance à la carrière professionnelle de Sam Mangwana. Kinshasa 1966 – Sam Mangwana rejoint l’African Fiesta de Tabu Ley et Nico. Dans la foulée, il rencontre Wendo Kolosoy avec qui il tourne en Europe, puis en Zambie l’année suivante. C’est ce qui a constitué son bagage comme chanteur dans le groove de la rumba congolaise. Kinshasa 1967 – Sam Mangwana intègre l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bobenga. il chante en compagnie de Ntesa Dalients et Jeannot Bobenga, mais juste pour quelques mois car, dans la même année, Sam Mangwana rejoint l’African Fiesta National de Tabu Ley et prend part au voyage de Montréal au Canada. Kinshasa 1968 – Sam claque la porte à Tabu Ley pour créer avec Dalients, Guvano, Dizzy Mandjeku, Mavatiku, Johnny Bokosa, Nzenze Jean Trompette, Barami, Kaya Depuissant, Gérard et Makulukala, l’orchestre Festival des Maquisards, qui, hélas, Se disloque en 1969, suivi de la création du groupe Festival de Sam avec Dino Vangu. Kinshasa 1972 – Sam Mangwana, fait un grand pas en avant, car il intègre avec fracas le TP OK Jazz de Luambo Makiadi, aux côtés de Michel Boyibanda et Youlou Mabiala. Dans la foulée, il rend si bien les compositions « Ebale ya Zaïre », « Ceidu » « Djemelasi », « Minuit eleki », etc. Cette intégration dans l’OK suscite un conflit aigu entre Luambo et Tabu Ley. Kinshasa 1974/1975 – Adieu l’OK Jazz et retour aux sources dans l’Angola de ses ancêtres, le temps de retrouver les siens et de se faire une belle place dans le cercle culturel angolais. En effet, en 1975, le voici de nouveau avec Tabu Ley, et dans sa besace, 2 chansons qui illustrent son séjour angolais : « Minha Angola » et « Mosekonzo ». Afrique-Europe 1976/1979 – Après avoir roulé sa bosse dans presque tous les grands orchestres kinois, l’honneur lui échoit d’entamer une carrière solo et internationale. Il sillonne les capitales des pays comme Centrafrique, le Cameroun, le Nigéria, le Bénin, puis le Ghana où il met sur pied le groupe Africa all stars, avec les musiciens Syran, Bopol Miasamina, Pablo, Dizzy Mandjeku…et enregistre sous le label Suzana Coulibaly , le mécène du groupe. Deux titres sortent du lot et embrasent toute l’Afrique : « Georgette Eckains » et « Eyebani » (sept.1979) puis « Maria Tebo » et « Mathilda » (1980). Sam, qui entre-temps s’est rapproché de Théo Blaise Kounkou, crée des rythmes extrêmement novateurs. Il tient d’ailleurs, en cette année 1979, à vouloir se développer une nouvelle configuration, ce qui l’oblige de descendre à Kin et de ramener avec lui Canta Nyboma. Abidjan va constituer pendant plusieurs années le centre de vitalité du groupe, avec des allers et venues en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique de l’Est… car la fièvre Mangwana a longtemps gagné les grandes salles du