Djoson Philosophe : «Rumba na piste», un hommage à la rumba originale

Djoson Philosophe : «Rumba na piste», un hommage à la rumba originale

L’artiste musicien Djoson Philosophe vient de mettre sur le marché un nouvel album dont deux titres qui frappent l’oreille, «Rumba na piste» et «Envoûtement». Il a accordé une interview à Pagesafrik.info. Pagesafrik.info : Peut-on parler d’un single ou carrément d’un album ? Djoson Philosophe : Non, ce n’est pas un single mais un album. J’ai d’abord mis deux titres sur le marché : «Rumba na piste» et «Envoûtement». La première renvoie à un hommage à la vieille musique et envoûtement est une manière de dire que je suis envoûté par la musique. ‘est pour certifier que c’est la musique qui m’a ouvert les portes du monde, qui m’a fait connaitre au monde et qui fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Pagesafrik.info : Pour quelles raisons avez-vous placé «Rumba na piste» comme titre phare ? Djoson Philosophe : Les deux titres ont la même valeur mais «Rumba na piste» est une manière de rendre hommage aux pères de la rumba. Je pourrais dire que c’est aussi une manière de repartir aux sources. La rumba se danse au niveau de la ceinture, ce que nous appelons «Loketo» et c’est la danse des bantus. Dans cette chanson, je fais usage des instruments que les gens n’utilisent plus, tels que le saxophone, la flûte, le cuivre et des brasques. Pagesafrik.info : Ne craignez-vous pas de décevoir vos mélomanes en les coupant du genre auquel vous les avez habitués ? Djoson Philosophe : Je suis plutôt à cheval sur deux genres. L’ancienne et la nouvelle. Je viens de vous dire que c’est une manière de ramener les mélomanes vers les sources de la rumba. Le passé a son mot à dire et on ne peut le jeter à la poubelle. Les choses ont beaucoup évolué dans les studios et ces endroits sont aujourd’hui plus modernes. Pagesafrik.info : Pourquoi y’a-t-il des voix qui semblent plus fortes que les unes que les autres ? Djoson Philosophe : Je reconnais qu’il y a beaucoup de voix mais chacune d’elles a sa place et son sens. J’ai voulu ainsi laisser chaque artiste s’exprimer selon son timbre vocal. Chacun devait apporter sa touche et c’est cela la variété, c’est pour éviter la monotonie. C’est un orchestre et dans un orchestre, il faut laisser aux autres le temps de montrer de quoi ils sont capables. Pagesafrik.info : Que pensez-vous de ce clip que vous avez encombré avec plusieurs danseurs ? Djoson Philosophe : C’est comme je l’ai dit plus haut, c’est un mélange de l’ancien temps et du temps actuel. Je n’ai pas encombré le clip. Il y a dans ce clip des images en noir et blanc qui symbolisent l’ancien temps et celles en couleur qui renvoient au temps actuel. C’est pour la même raison qu’on y trouve des personnes d’un certain âge et des jeunes. Pagesafrik.info : Et quel est le rôle de ce danseur-comédien qui s’affiche ? Djoson Philosophe : C’est pour montrer que c’est la musique de tous les âges. Cet aîné qui danse dans le clip, accompagne la musique de son âge mais il y a également un peu de comédie pour mieux détendre celui qui le regarde, pour que celui qui regarde le clip soit à son aise. Pagesafrik.info : Peut-on dire que ce danseur est un nostalgique d’Opaio ? Djoson Philosophe : Non, le rythme Opaio que j’aie importé du Brésil renvoie au show pendant que la rumba qui la base de la musique congolaise, c’est la mélancolie. Pagesafrik.info : Peut-on avoir une idée de votre répertoire ? Djoson Philosophe : Je suis à cinq albums. Pour moi, un single est un album. Pagesafrik.info : Quelles rapports avez-vous gardé avec vos mélomanes du Brésil et de Cuba ? Djoson Philosophe : J’ai gardé de très bons rapports avec mes mélomanes de ces deux pays. A titre d’exemple, les chansons «Salsa del Congo» est une chanson par laquelle j’apporte ma touche à la Salsa sans prétendre faire mieux que les cubains eux-mêmes et la «Samba do Congo» pour montrer mes rapports avec le Brésil sans dire que je peux mieux faire qu’eux en ce qui concerne la Samba. Dans l’album Multicolores, j’exprime la variété des couleurs et de styles musicaux dans mon travail. Multicolores comme pour dire que la musique n’a pas de race, n’a pas de couleurs, n’a pas de frontières et mieux, n’a pas d’ethnies. Pagesafrik.info : Quel accueil les mélomanes ont-ils réservé à votre nouvel album? Djoson Philosophe : L’accueil est à la mesure du travail fourni. L’album est très accueilli dans les night-clubs tant en France qu’ailleurs et mieux encore, au Congo, pour commencer par mon pays. Il y a même déjà des projets de vente en ligne pour faire asseoir la chose auprès des producteurs. Le clip est quant à lui déjà dans les médias et je travaille sur le volet de la commercialisation. Vous savez que ce sont les ventes en ligne qui sécurisent les artistes. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou