Une solution pragmatique aux régulations FOREX de la BEAC ne sera pas atteinte sans la participation des parties prenantes locales
La réglementation des changes imposée par la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) reste l’un des principaux freins aux investissements sur les marchés énergétiques de l’Afrique centrale : Guinée équatoriale, Congo, Cameroun, Gabon, Tchad et RAC. Même si leur mise en œuvre a été reportée du 1er janvier 2021 au 1er décembre 2021, leurs conditions inchangées continuent de les rendre anti-africaines et anti-emplois. Malheureusement, l’industrie ne dispose pas d’action coordonnée pour s’engager avec les décideurs politiques de la région, et la plupart des pressions contre ces réglementations ont été menées par des opérateurs internationaux sans la participation des parties prenantes et des entreprises locales. Parvenir à une résolution juste et équitable qui met en avant les intérêts des Africains, des entreprises et des investisseurs ne peut se faire sans impliquer les sociétés de services locales, les entrepreneurs locaux et la communauté d’affaires locale. Ils sont appelés à souffrir le plus de ces réglementations et doivent faire partie de la solution. « Une stratégie de reprise post-Covid19 ne peut fonctionner que si elle repose sur des sociétés pétrolières internationales travaillant avec des sociétés pétrolières nationales et des sociétés de services locales. Aborder les problèmes de marché au sein de groupes restreints à Londres et Paris est une pratique qui appartient au passé. Exclure les parties prenantes africaines des débats et des négociations qui peuvent les aider à obtenir des contrats et à créer des emplois ne contribuera pas à construire avenir durable et prospère », a déclaré Nj Ayuk, président de la Chambre africaine de l’énergie. La Chambre africaine de l’énergie continue de plaider en faveur de politiques de libre marché à travers l’Afrique subsaharienne comme les meilleurs catalyseurs de la croissance économique et de la création d’emplois. L’adoption et la promotion de telles politiques ne peuvent pas être un processus accompli sans la participation de groupes et d’organisations industriels locaux dont les intérêts sont alignés sur ceux de leurs partenaires étrangers sur ces questions. En conséquence, la Chambre Africaine de l’Energie a décidé de financer la mise en place d’un Comité dédié au travail sur les questions FOREX en Afrique Centrale, et dirigé par Leoncio Amada NZE, PDG d’APEX Industries et Président pour la région CEMAC à la Chambre. Dans le cadre de ce comité, la Chambre invite toutes les parties prenantes locales et internationales à se rencontrer et à envisager une approche cohérente pour promouvoir un environnement favorable en Afrique centrale qui profite aux entreprises et entrepreneurs locaux. Par APO
Maroc: Flexibilité du dirham et réglementation des changes, quel premier bilan ?
La première année de flexibilité du dirham a été une réussite. La monnaie nationale s’est appréciée face aux devises étrangères. C’est le constat affiché lors d’une conférence débat organisée récemment par la Chambre de commerce britannique au Maroc à Casablanca sur le thème : « Flexibilité du dirham et réglementation des changes, quel premier bilan ?». Débutée le 15 janvier 2018, ce chantier majeur de l’économie marocaine avait suscité l’inquiétude d’opérateurs. Des inquiétudes dissipées et même dépassées. Non seulement le dirham s’est apprécié, mais depuis mars dernier, « la banque centrale n’a pas servi de devises aux banques pendant les séances d’adjudication », a assuré Mounir Razki, directeur des opérations monétaires et de change à Bank Al-Maghrib. Mieux, les banques sont devenues de plus en plus autonomes. « Le marché des changes a gagné en compétitivité », a souligné Firdaous Tahiri, Directrice en charge du Pôle Marchés des Capitaux de Crédit Agricole du Maroc. La banque prépare déjà un processus de certification de ses analystes pour les prochaines étapes de la flexibilité du dirham. Hassan Boulaknadal, le directeur de l’Office des changes s’est aussi félicité de cette première année d’exécution de la flexibilité du dirham. Une réussite qui témoigne de « la résilience de l’économie marocaine ». En 2019, l’Office met en place une nouvelle instruction générale des changes. Objectif : apporter plus de flexibilité aux opérateurs économiques pour mener des opérations à l’international. Pour Jilali Kenzi, Adjoint au Directeur du Trésor chargé du pôle macro-économie au sein du Ministère de l’Economie et des Finances ; le Maroc a franchi une étape. « La flexibilité du dirham et la diversification de l’économie vont de pair ». Si aucune date n’est encore annoncée sur le passage à la deuxième étape du processus de flexibilité de la monnaie nationale, le nouveau modèle de développement sera étroitement lié à cette réforme majeure. Soulignons que les conférences-débats de la Britcham sont destinées aux entreprises adhérentes à la Chambre de Commerce Britannique, opérateurs économiques et médias.