TOD dévoile des offres exclusives de streaming de l’AFC et de l’AFCON pour le public de la région MENA

TOD dévoile des offres exclusives de streaming de l’AFC et de l’AFCON pour le public de la région MENA

TOD, la plateforme de streaming sportif et de divertissement dans la région MENA, a annoncé des packages exclusifs pour les tournois très attendus de la Coupe d’Asie AFC Qatar 2024™ et de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023™. Les passionnés de football de toute la région pourront plonger dans l’action, AFC débutant du 12 Janvier au 10 Février, et AFCON se déroulant du 13 Janvier au 11 Février. Le Football Asiatique de haut niveau : Lors de la très attendue AFC, 24 équipes, dont le Qatar, pays hôte et champion en titre, et les grandes puissances du football que sont le Japon, la Corée du Sud, l’Iran et l’Arabie saoudite, sont prêtes à s’affronter pour la gloire. TOD présentera les matchs de l’AFC en arabe et en anglais, avec des studios dédiés à chaque langue, garantissant ainsi une expérience personnalisée et immersive pour tous les passionnés de football. La passion de l’AFCON : TOD est prête à diffuser la compétition féroce et le football captivant de AFCON 2023, organisée par la Côte d’Ivoire, avec 24 équipes, y compris les favoris notables comme l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, le Sénégal et le Nigéria. AFCON 2023 s’enorgueillit également d’une liste de stars du football, les yeux rivés sur les joueurs favoris comme Vincent Aboubakar, l’attaquant camerounais, l’attaquant nigérian Victor Osimhen, le meilleur buteur sénégalais Sadio Mane, la star algérienne Riyad Mehrez, et le favori de la région, Mohamad Salah, qui représente l’Égypte. En diffusant les matches sur TOD, les téléspectateurs bénéficient des avantages suivants: Le vice-président marketing et ventes de TOD, John Paul Mckerlie, a souligné: « TOD continue d’établir la norme en matière de streaming sportif dans la région MENA, en veillant à ce que ses abonnés bénéficient d’une expérience de visionnage du football à la pointe de la technologie, immersive et interactive. Notre offre spécifique axée sur les tournois offre aux fans de football la possibilité de regarder leurs équipes préférées, dans une expérience de visionnage HD de qualité supérieure, sur l’appareil de leur choix – sans avoir à dépendre de canaux non sécurisés, qui peuvent compromettre les données et la sécurité des téléspectateurs ». Pour découvrir ces offres de streaming passionnantes, les amateurs de football peuvent visiter le site web de TOD.

OIM 2022 : Le nombre de décès le long des routes migratoires dans la région MENA au plus haut depuis 2017

OIM 2022 : Le nombre de décès le long des routes migratoires dans la région MENA au plus haut depuis 2017

Près de 3 800 personnes ont péri le long des routes migratoires à l’intérieur et en provenance de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) l’an dernier (janvier-décembre 2022), le nombre le plus élevé depuis 2017 lorsque 4 255 décès avaient été enregistrés, selon les données récemment publiées par le Projet « Migrants Disparus » de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).  Les 3 789 décès enregistrés en 2022 sont en hausse de 11 pour cent par rapport à l’année précédente.  La région MENA représente plus de la moitié des 6 877 décès enregistrés dans le monde par le Projet « Migrant disparus », selon le nouveau rapport.  Le long des routes terrestres d’Afrique du Nord, en particulier lors de la dangereuse traversée du désert du Sahara, 203 décès ont été enregistrés, tandis que 825 autres décès ont eu lieu sur les routes terrestres du Moyen-Orient. La Libye a enregistré le plus grand nombre de décès sur les routes terrestres d’Afrique du Nord, avec 117 morts, suivie de l’Algérie (54), du Maroc (13), de la Tunisie (10) et de l’Égypte (9).  La rareté des données officielles et l’accès limité aux routes terrestres pour les organismes internationaux et les organisations de la société civile suggèrent que le nombre réel de décès le long des routes migratoires à l’intérieur et au départ de la région MENA est probablement beaucoup plus élevé qu’indiqué.  « Nos données montrent que 92 pour cent des personnes qui périssent le long de cet itinéraire ne sont pas identifiées », a déclaré Koko Warner, Directrice de l’Institut mondial des données qui héberge le Projet « Migrants disparus ». « Les pertes tragiques de vies humaines le long de routes migratoires dangereuses soulignent l’importance des données et de l’analyse dans la conduite de l’action ».  La plupart des décès sur les routes terrestres de la région l’année dernière se sont produits au Yémen, où la violence ciblée contre les migrants s’est intensifiée. Sur les 867 décès enregistrés sur la route reliant la Corne de l’Afrique au Yémen, au moins 795 personnes, dont la plupart seraient des Éthiopiens, ont perdu la vie entre le Yémen et l’Arabie saoudite, principalement dans le gouvernorat de Sa’dah, à la frontière nord du Yémen.  « Ce nombre alarmant de décès le long des routes migratoires à l’intérieur et en provenance de la région MENA nécessite une attention immédiate et des efforts concertés pour renforcer la sécurité et la protection des migrants », a déclaré Othman Belbeisi, Directeur régional de l’OIM pour la région MENA.  « L’OIM demande instamment un renforcement de la coopération internationale et régionale ainsi que des ressources pour faire face à cette crise humanitaire et prévenir de nouvelles pertes de vies humaines, conformément à l’objectif 8 du Pacte mondial sur les migrations.  En 2022, le long des routes maritimes depuis la région MENA vers l’Europe, un nombre croissant d’incidents mortels ont eu lieu après le départ de bateaux du Liban, à destination de la Grèce et de l’Italie. Au moins 174 décès ont été enregistrés suite à ces tentatives, ce qui représente près de la moitié du nombre total de décès sur la route de la Méditerranée orientale l’an dernier. Non moins de 84 pour cent des personnes qui ont péri le long des routes maritimes n’ont toujours pas été identifiées, laissant des familles désespérées en quête de réponses.  Dans le but de combler les lacunes persistantes en matière de données, la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM en Libye a lancé fin 2021 un système de suivi des incidents signalés par des informateurs clés dans des zones isolées le long des principales routes migratoires et des frontières de la Libye. Cette collaboration avec le Projet « Migrants disparus » a permis d’ajouter 52 incidents survenus pendant la dangereuse traversée du désert du Sahara dans la base de données du Projet. L’outil DTM est essentiel pour pallier le manque de données dans les zones reculées où les signalements des témoins oculaires sont la seule trace du décès d’un migrant.  OIM

La Banque mondiale préconise de profondes réformes des politiques foncières

La Banque mondiale préconise de profondes réformes des politiques foncières

La mauvaise gouvernance aggrave la crise foncière dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), selon un nouveau rapport de la Banque mondiale. Les défaillances de gouvernance exacerbent l’ampleur de la crise foncière dans cette partie du monde, affirment les auteurs du rapport rendu public récemment et qui montre comment la détérioration continue des terres dans une région qui compte 84% de déserts aggrave les problèmes de manque d’eau qui menacent la sécurité alimentaire et le développement économique. D’après les informations tirées d’images satellitaires, la superficie des terres cultivées par les pays de la région MENA a diminué de 2,4% en 15 ans, sur la période 2003-2018, a constaté le rapport intitulé « La terre en question : une meilleure gouvernance foncière et une meilleure gestion de la pénurie de terres peuvent-elles éviter la crise qui s’annonce dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord? ». Comme le relève la Banque mondiale dans un communiqué, « il s’agit de la plus forte baisse au monde, dans une région où la surface des terres cultivées par habitant est déjà la plus faible et la marge d’expansion agricole limitée ». Il est à noter également qu’« au cours de la même période, la population de la région a fait un bond de 35%, et les projections indiquent qu’elle devrait encore augmenter de 40% d’ici à 2050, pour atteindre 650 millions d’habitants », a souligné la même source. Corrélation entre dégradation des sols et mauvaise gouvernance foncière Par ailleurs, après avoir analysé et comparé les données sur la couverture terrestre aux statistiques sur les inégalités de richesse et d’autres indicateurs, les auteurs dudit rapport ont mis en évidence une corrélation entre la dégradation des sols et la mauvaise gouvernance foncière. Il faut dire que dans une région où la proportion de terres appartenant à l’Etat est extrêmement élevée, tout laisse croire que « les gouvernements ne réussissent pas à gérer leurs actifs fonciers de manière à générer des recettes publiques, alors même que 23% des entreprises des secteurs manufacturier et tertiaire éprouvent les plus grandes difficultés à accéder à la terre», a déploré le rapport. Autre constat relevé dans ce rapport : l’accès au foncier est également entravé par des normes sociales et des lois relatives à la propriété qui sont plus défavorables aux femmes dans la région MENA que dans d’autres parties du monde. Ainsi, et selon la Banque mondiale, «ces dernières subissent de fortes pressions sociales pour renoncer à leurs droits à l’héritage de biens fonciers, souvent sans compensation équitable ». Améliorer l’accès aux terres et leur utilisation La situation est telle que le rapport préconise de profondes réformes pour améliorer l’accès aux terres et leur utilisation, dans un contexte de tensions accrues liées au changement climatique et à la croissance démographique. Ainsi, pour le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Ferid Belhaj, «le moment est venu d’examiner l’impact des questions foncières qui pèsent lourd dans de nombreuses décisions de politique publique, mais ne sont pas toujours explicitement reconnues». Car, s’il est convenu que la terre a de l’importance, il est nécessaire de relever ici un fait : «La croissance démographique de la région MENA et l’impact du changement climatique rendent encore plus urgente la résolution de la crise foncière», a-t-il estimé. D’autant plus que, comme le souligne Harris Selod, économiste senior à la Banque mondiale et co-auteur du rapport, «il est impossible de parvenir à un développement économique et social durable tant que les personnes et les entreprises n’ont pas un accès correct à la terre». Revenant sur les réformes préconisées par le rapport, la Banque mondiale explique que celles-ci portent sur la mise en place de processus transparents fondés sur les principes du marché pour l’évaluation et la cession des terres, ainsi que sur le recensement exhaustif des terres domaniales et l’amélioration de l’enregistrement des droits fonciers. Selon ses explications, « ces mesures sont nécessaires pour favoriser des décisions plus efficaces en matière d’utilisation et de gestion des terres et pour garantir que celles-ci remplissent des fonctions sociales, économiques et budgétaires dans une région où les impôts fonciers représentent moins de 1% du PIB ». Les auteurs du rapport sont, par ailleurs, persuadés que les politiques foncières peuvent également contribuer à réduire les inégalités entre les sexes. A ce propos, le document suggère, « par exemple, en cas de renonciation par les femmes à leurs droits de succession, que soit introduite une taxe pour les bénéficiaires masculins qui permettrait, grâce à l’argent collecté, de financer des initiatives favorisant l’autonomisation des femmes ». Spécialiste senior de l’administration foncière à la Banque mondiale et coauteure du rapport, Anna Corsi constate que l’approche globale indispensable pour traiter les enjeux fondamentaux de développement liés aux politiques foncières fait cruellement défaut dans la région MENA. Elle est, en outre, persuadée que «la raréfaction des terres conduit à des arbitrages stratégiques sur la meilleure manière d’utiliser cette ressource pour répondre à des objectifs économiques, sociaux et de durabilité concurrents». Quoi qu’on en pense, «la résolution urgente de la crise foncière dans la région MENA est essentielle pour le développement économique et social durable de la région, a affirmé le rapport. Alain Bouithy

Le secteur privé doit concurrencer à armes égales les entreprises publiques afin de créer des emplois dans les pays de la région MENA

Le secteur privé doit concurrencer à armes égales les entreprises publiques afin de créer des emplois dans les pays de la région MENA

Les marchés du travail de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ont besoin de conditions de concurrence équitables, a souligné la Banque mondiale dans un récent rapport offrant un nouvel éclairage sur les difficultés auxquelles se heurte le développement du secteur privé. «Il est essentiel que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) permettent au secteur privé d’accéder aux marchés et de concurrencer à armes égales les entreprises publiques», a estimé l’institution financière internationale affirmant que cela permettrait de créer des emplois dans une région où le chômage des jeunes est le plus élevé du monde. La Banque mondiale exhorte ainsi les gouvernements de la région à prendre  des mesures à même de remédier au marasme du marché du travail qui, dix ans après le Printemps arabe, fait-elle remarquer, continue de saper le développement économique et le progrès social. Selon le document intitulé «Le défi de l’emploi : Repenser le rôle des pouvoirs publics envers les marchés et les travailleurs dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord», la lutte contre le fléau du chômage, en particulier chez les jeunes et les femmes de la région, passe par un secteur privé plus développé et dynamique, ainsi que par des réformes réglementaires sur les marchés du travail et des produits. Citant ledit rapport, le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Ferid Belhaj, explique : «Les gouvernements se doivent de redéfinir leurs relations avec le secteur privé, les travailleurs et surtout avec les femmes, un facteur d’une importance égale». Ce dernier estime que, «plutôt que d’intervenir dans les secteurs économiques, l’Etat doit créer les conditions pour un secteur privé concurrentiel et réglementé. Plutôt que de se reposer sur un code du travail obsolète, l’Etat doit repenser ses programmes de protection sociale et son approche au marché de l’emploi. Enfin, plutôt que de chercher à préserver l’héritage de certaines normes historiques et sociales, l’Etat se doit d’être le gardien de l’équité entre les genres dans la région MENA». Afin de rendre leurs marchés plus fluides, les auteurs dudit rapport soutiennent que les gouvernements doivent réduire la domination des entreprises publiques, par exemple en éliminant les exclusions et les exceptions aux lois sur la concurrence, les marchés publics et la fiscalité qui sont appliquées aux opérateurs privés. Le rapport préconise pour un certain nombre de pays «l’adoption de réformes en vue de lever les restrictions qui sont imposées à l’activité des femmes dans des secteurs spécifiques et sur le plan des horaires de travail, de remédier à l’inégalité des salaires par rapport aux hommes et de mettre fin à l’obligation de requérir l’autorisation du conjoint pour obtenir un emploi». Il est à noter qu’en plus d’offrir un nouvel éclairage sur les difficultés auxquelles se heurte le développement du secteur privé, pourtant crucial pour la création d’emplois,  cette publication montre en particulier comment le nombre et la qualité des emplois dans l’économie sont tributaires de la fluidité (ou «contestabilité») des marchés, a souligné l’institution internationale dans un communiqué. La Banque rappelle, à ce propos, qu’«un marché est considéré comme contestable lorsqu’il est facile pour les entreprises d’y entrer et d’en sortir et que s’y exerce en permanence la pression de la concurrence potentielle». Partant de cette définition, la Banque mondiale affirme que les marchés de la plupart des pays de la région ne sont pas contestables. Et pour cause : «Les entreprises publiques jouent un rôle prépondérant et bénéficient d’un traitement préférentiel en matière de taxes, de financements et de subventions». Le rapport explique en outre que «de nombreux pays de la région MENA disposent d’entités qui font à la fois office d’organismes de réglementation et d’opérateurs au sein des entreprises publiques, ce qui affaiblit la concurrence, tandis que les contrôles des prix et les subventions réduisent les incitations à la participation du secteur privé». Ce n’est pas tout. La publication relève, par ailleurs, que «les pays de la région MENA continuent de se caractériser par le poids des professions moyennement qualifiées, lui-même probablement lié à l’importance de leur secteur public, les travailleurs effectuant nettement moins de tâches nécessitant des compétences essentielles pour les emplois de demain, telles que des compétences cognitives (techniques) et socio-comportementales de niveau supérieur». Selon une analyse de la Banque mondiale, l’emploi dans les pays de la région MENA a progressé de 1% par an en moyenne dans les entreprises du secteur privé, bien loin des 5% enregistrés parmi les autres économies à revenu intermédiaire. L’organisme international estime en outre qu’«avec un taux d’activité féminine de 20% seulement, la participation des femmes sur le marché du travail est la plus faible au monde, tandis que le taux de chômage chez les jeunes est élevé et estimé à 26%». Il est à préciser que le rapport de la Banque mondiale examine de nouvelles données sur la réglementation des marchés de produits, qui rendent compte notamment des politiques favorisant ou entravant la fluidité des marchés, en Arabie Saoudite, en Egypte, en Jordanie, au Koweït, au Maroc, en Tunisie, aux Emirats arabes unis et en Cisjordanie et a Gaza. Ainsi, pour la première fois, l’organisme international a pu établir des comparaisons au sein de la région MENA et avec 51 pays ailleurs dans le monde. Alain Bouithy

La région MENA devrait enregistrer cette année le taux de croissance le plus rapide des six dernières années

La région MENA devrait enregistrer cette année le taux de croissance le plus rapide des six dernières années

Le PIB des pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait progresser de 5,2% d’ici la fin de l’année 2022, selon les récentes prévisions de la Banque mondiale. Grâce à la manne des prix dont bénéficient les pays exportateurs de pétrole de la région, le taux de croissance devrait être le plus rapide depuis 2016, a indiqué l’institution internationale dans son dernier bulletin d’information économique pour la région MENA. Dans ce document, intitulé « Confrontation avec la réalité : prévisions de croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en période d’incertitude», la Banque mondiale a cependant estimé que le PIB par habitant (l’indicateur du niveau de vie des populations) dépassera à peine les taux d’avant la pandémie en raison de performances généralement médiocres en 2020 et 2021. Stimulé par la hausse des prix du pétrole, le PIB par habitant dans les pays du Conseil de coopération du Golfe devrait augmenter de 4,5% en 2022,sans toutefois retrouver son niveau d’avant la pandémie avant 2023, a-t-elle indiqué. Toujours selon les prévisions de l’organisme international, le PIB par habitant des pays exportateurs de pétrole à revenu intermédiaire devrait en revanche augmenter cette année «de 3%, et de 2,4% pour les pays importateurs de pétrole de la région, ce qui ne suffira pas à ramener les conditions de vie des populations à ce qu’elles étaient avant la pandémie». Si ces prévisions se réalisent, la Banque mondiale s’attend à ce que 11 des 17 pays de la région MENA ne retrouvent leur niveau d’avant la pandémie qu’avant la fin de 2022. A propos du taux de croissance annoncé à 5,2%, la Banque mondiale a toutefois fait état, dans son analyse, d’une incertitude accrue entourant cette prévision en raison de la guerre en Ukraine et de la menace continue que représentent les variants de la Covid-19.L’organisme international dit ainsi s’attendre à « une reprise inégale, les moyennes régionales masquant de grandes différences ». Dans son analyse, l’institution financière a prévu que les pays producteurs de pétrole bénéficieront de la hausse des prix du pétrole et des taux de vaccination alors que les pays fragiles sont à la traîne. La Banque mondiale a cependant ajouté qu’elle s’attend à ce que « le resserrement de la politique monétaire mondiale, l’imprévisibilité de l’évolution de la pandémie, les perturbations continues de la chaîne d’approvisionnement et les hausses des prix des produits alimentaires augmentent les risques d’inflation pour l’ensemble de la région ». «Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines », a ainsi prévenu le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Ferid Belhaj, persuadé que « les variants de la Covid-19 restent une menace ». Sur l’incertitude liée à la pandémie, notons que seul un tiers des pays à revenu intermédiaire de la région MENA ont des taux de vaccination plus élevés que d’autres pays de niveau de revenu comparable. Selon la Banque mondiale, « en date du 4 avril 2022, avec une moyenne de 75,7%, les pays du Golfe – à l’exception d’Oman qui affiche un taux de vaccination de 57,8% – font nettement mieux que les autres pays dans la même catégorie de revenu ». En revanche, des pays comme l’Algérie et l’Irak n’ont vacciné qu’environ 13 à 17% de leur population, tandis que le Yémen et la Syrie présentent pour leur part « des taux de vaccination à un chiffre, les laissant ainsi plus exposés aux conséquences économiques et sanitaires de la pandémie de Covid-19 dans un futur proche ». Mais ce n’est pas tout. Selon le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, « les risques sont (aussi) exacerbés par la guerre en Ukraine, notamment pour les personnes pauvres qui subissent de plein fouet la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ». Ferid Belhaj estime ainsi qu’« en ces temps d’incertitude, nous devons faire preuve de réalisme quant aux perspectives de croissance de la région. Pour le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, « gérer cette vague d’incertitude est un défi majeur pour les décideurs, et la Banque mondiale est déterminée à travailler avec les gouvernements de la région MENA en cette période de risques aggravés». Alain Bouithy

Le passage à une économie plus numérique aurait d’immenses retombées positives pour la région MENA

Le passage à une économie plus numérique aurait d’immenses retombées positives pour la région MENA

L’économie numérique pourrait avoir d’immenses retombées positives dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), souligne la Banque mondiale dans un nouveau rapport sur « Les avantages du numérique pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord : L’adoption des technologies numériques peut accélérer la croissance et créer des emplois ». Selon le document rendu public récemment, l’adoption universelle des technologies numériques dans les pays de la région MENA pourrait procurer d’immenses bénéfices socioéconomiques, avec à la clé plusieurs centaines de milliards de dollars chaque année et la création de nombreux emplois qui font aujourd’hui défaut. «Les bénéfices du passage à une économie plus numérique sont exponentiels », affirme Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord qui appelle ainsi les gouvernements à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éliminer les obstacles qui freinent cette transition. Et d’ajouter : « Les gains seront d’autant plus importants que la transition est rapide ». Comme le soutiennent les auteurs dudit rapport, l’utilisation généralisée de services numériques tels que l’argent mobile et les paiements dématérialisés est susceptible de stimuler fortement la croissance économique. D’après les explications de la Banque mondiale,  cet effet d’expansion est dû principalement au fait que « les technologies numériques réduisent les coûts d’information qui entravent les transactions économiques ». Comme le fait remarquer l’institution de Bretton Woods dans un communiqué, « ces coûts sont d’autant plus faibles que les utilisateurs sont nombreux ». D’après les projections des auteurs du rapport, la numérisation complète de l’économie pourrait entraîner une augmentation du PIB par habitant d’au moins 46% sur 30 ans. Ce qui, soutiennent-ils, représenterait à long terme un gain estimé à au moins 1.600 milliards de dollars pour la région. Il ressort ainsi de ces projections que le gain de PIB par habitant s’élèverait à près de 300 milliards de dollars dès la première année, selon la Banque mondiale. L’institution financière internationale précise que « les gains de croissance seraient plus marqués dans les pays à faible revenu, où ils atteindraient au moins 71%, sachant qu’ils découlent de la réduction de la fracture numérique et que celle-ci est moins prononcée dans les pays à revenu élevé ». La Banque mondiale indique en outre que l’adoption universelle des technologies numériques permettrait de doubler le taux d’activité des femmes, avec une hausse d’environ 20 points de pourcentage sur une période de 30 ans. Ce qui devrait se traduire par une progression du nombre de femmes actives de 40 à 80 millions. L’autre bénéfice du passage à une économie plus numérique est qu’«une transformation numérique créerait des emplois dans une région où le taux de chômage atteint un niveau inacceptable, en particulier chez les jeunes et les femmes », selon Ferid Belhaj. Le rapport note à ce propos que l’emploi dans le secteur manufacturier augmenterait d’au moins 5% sur 30 ans, avec à la clé 1,5 million d’emplois supplémentaires sur cette période, soit une moyenne de 50.000 nouveaux emplois chaque année. Selon les projections, le chômage frictionnel, ou chômage «naturel», pourrait passer de 10 à 7% sur une période de six ans (ce qui correspond à une diminution du nombre de chômeurs de 12 à environ 8 millions), et disparaître dans 16 ans. La Banque mondiale estime que « le temps requis pour concilier les offres et les demandeurs d’emploi est considérablement réduit par l’utilisation des technologies comme le courrier électronique, les plateformes de recherche d’emploi ou de réseau professionnel, qui facilitent la recherche d’emploi et le processus de candidature ». Abordant la question de la réticence envers le recours aux technologies numériques pour les transactions financières observée dans la région, la Banque mondiale soutient que cela « est probablement imputable au manque de confiance de la société à l’égard de l’administration publique et des sociétés commerciales » et aux réglementations qui compliquent la transformation numérique. Pour accroître l’offre et l’utilisation de l’argent mobile et des paiements numériques, à titre d’exemple, l’organisme international préconise notamment d’ouvrir davantage le marché des télécommunications à la concurrence ». Ce qui aurait l’avantage d’améliorer l’inclusion financière en élargissant l’accès aux comptes courants. Autre mesure suggérée : « Mettre en place un cadre réglementaire plus solide et propice au développement de l’e-commerce, notamment en ce qui concerne les systèmes de signature électronique, la protection de la confidentialité des données et la cybersécurité ». Enfin, plus généralement, la Banque mondiale estime qu’il « est essentiel de prioriser les réformes indispensables à la généralisation des paiements dématérialisés pour accélérer la transformation digitale de l’économie dans la région MENA ». Alain Bouithy

La région MENA fait peu de cas du capital humain

La région MENA fait peu de cas du capital humain

«La richesse de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a progressé au cours des deux dernières décennies», indique un nouveau rapport de la Banque mondiale sur l’évolution de la richesse de 146 pays du monde entre 1995 et 2018. Selon cette étude, qui prend en compte le capital naturel renouvelable (forêts, terres cultivées et ressources océaniques par exemple), le capital naturel non renouvelable (comme les minéraux et les combustibles fossiles), le capital humain (revenus d’une personne durant toute sa vie), le capital produit (bâtiments, infrastructures, etc.) et les actifs étrangers nets, l’augmentation de la richesse dans la région MENA s’est faite dans une moindre mesure que le PIB régional sur la même période. Dans son rapport, qui comptabilise pour la première fois le capital naturel «bleu», à savoir les mangroves et les ressources halieutiques marines, l’institution de Bretton Woods relève également que «le capital humain représente la part la plus faible de la richesse totale par rapport aux autres régions, avec un déséquilibre significatif entre les sexes». Sachant que le capital naturel non renouvelable constitue une grande partie de la richesse de la région, les auteurs dudit rapport estiment que cela pose des difficultés aux pays dépendants des ressources fossiles en raison de la volatilité des prix. Selon toujours le rapport, il apparaît que «les pays tributaires des revenus tirés des combustibles fossiles se heurtent à des défis singuliers face aux efforts mondiaux visant à engager un développement sobre en carbone». Par ailleurs, bien que les terres cultivées demeurent le principal actif naturel renouvelable de la région, l’étude révèle que «leur part dans la richesse par habitant a diminué au cours des deux dernières décennies», note la Banque mondiale estimant que la région devra préserver et restaurer ses actifs naturels renouvelables pour favoriser une plus grande diversification de sa richesse. A l’échelle mondiale, le rapport constate que l’augmentation de la richesse s’est faite au détriment de la prospérité future, tandis que les inégalités se sont creusées. Si la richesse mondiale a considérablement progressé entre 1995 et 2018, et les pays à revenu intermédiaire rattrapent les pays à revenu élevé, force est de constater que cette plus grande prospérité s’est accompagnée d’une gestion non durable de certains actifs naturels, a souligné le rapport. Conséquence d’une déforestation importante, «les pays à revenu faible et intermédiaire ont vu leur richesse par habitant issue des forêts diminuer de 8% entre 1995 et 2018», a fait savoir l’institution internationale. De plus, sur la même période, «la valeur des réserves halieutiques s’est effondrée de 83% en raison d’une mauvaise gestion et de la surpêche», a poursuivi la Banque mondiale ajoutant que les effets prévus du changement climatique pourraient exacerber ces tendances. En ce qui concerne les inégalités qui se sont creusées au cours de la période étudiée, le rapport note que la part des pays à faible revenu dans la richesse mondiale a très peu évolué entre 1995 et 2018 et demeure inférieure à 1%, alors qu’ils représentent environ 8% de la population mondiale. Et de constater que plus d’un tiers d’entre eux ont vu leur richesse par habitant diminuer. La Banque mondiale observe également que «les pays dont la richesse est en baisse ont également tendance à dégrader leur socle d’actifs naturels renouvelables». Alors que, pour les pays à faible revenu, «il est primordial que le capital naturel renouvelable qui représente 23% de leur richesse soit correctement géré», fait-elle remarquer. Pour Mari Pangestu, directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, «une compréhension plus poussée et plus nuancée de la durabilité des richesses est indispensable pour bâtir un avenir vert, résilient et inclusif». Dans une déclaration en lien avec le rapport, elle a estimé qu’« il est essentiel d’accorder la même importance au capital naturel renouvelable et au capital humain qu’aux sources plus traditionnelles de croissance économique, afin que les décideurs politiques prennent des mesures pour assurer une prospérité à long terme». Alain Bouithy

Le taux de participation de la main d’œuvre féminine marocaine peine à se redresser

Le taux de participation de la main d’œuvre féminine marocaine peine à se redresser

Le Maroc, à l’instar d’autres pays de la région MENA (Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord), enregistre un taux de participation des femmes au marché du travail parmi les plus faibles au monde, relève une étude sur les coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc. D’après cette étude, publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) et ONU-Femmes, «plusieurs obstacles jugés principaux et d’autres complémentaires peuvent être à l’origine de la faible participation des femmes au marché du travail». En effet, l’étude pointe du doigt, en l’occurrence, les normes liées au genre, le cadre juridique, la structure de l’économie et du marché du travail, le capital humain. Elle soutient que ces facteurs influencent à la fois l’offre et la demande de travail. Se référant aux données du Haut-commissariat au plan (HCP), l’étude indique que le taux d’activité au Maroc s’est établi en 2019 à 21,5% pour les femmes contre 71% pour les hommes ; tandis que le taux d’emploi s’est élevé à 18,6% contre 65,5% pour les hommes. Pour la DEPF, qui relève du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, l’analyse des statistiques montre que «le Maroc accuse non seulement un retard par rapport aux niveaux mondiaux de participation des femmes à la population active, mais il enregistre également une tendance inverse, avec une réduction de 24% des taux d’activité depuis 2000». Si l’on en croit les auteurs de ladite étude, cette tendance n’est que partiellement attribuable à la conjoncture économique ou à d’autres facteurs structurels, au regard du fait que sur la même période, les taux d’emploi et d’activité des hommes n’ont reculé que respectivement de 4% et de 10%. Il est important de préciser que, pour cerner les facteurs déterminant l’accès des femmes à l’activité au Maroc, l’étude s’est appuyée sur les données émanant du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2014). D’après les auteurs, ils se sont focalisés sur la population urbaine en âge de travailler (à savoir les personnes âgées de 15 à 60 ans), tout en excluant les étudiants et ce, afin de se concentrer sur le choix de l’emploi au lieu des choix liés à la scolarisation. C’est ainsi qu’une analyse multivariée a été appliquée permettant d’estimer économétriquement l’emploi féminin moyennant la méthode d’estimation «probit», précise-t-on. Il est ainsi ressorti que «les contraintes familiales, en l’occurrence le nombre d’enfants à charge, constituent un obstacle important orientant la décision des femmes d’intégrer le marché du travail», souligne l’étude affirmant que ces mêmes contraintes sont largement à l’origine du recours des femmes au marché du travail en quête de sources de revenus additionnelles. A ce facteur s’ajoute une réalité bien connue de tous : la proportion de femmes dans le ménage affecte sensiblement leur accès au travail du fait qu’un poids élevé des femmes dans un ménage leur procure plus de chance d’accéder à l’autonomie économique, fait savoir l’étude. «Pour ce qui est de l’effet de l’éducation sur l’accès des femmes à l’activité, les analyses effectuées font état d’effets contrastés en fonction des secteurs d’activité», poursuit la même source. Si les niveaux d’éducation du primaire au secondaire collégial exercent un effet positif sur la probabilité de l’emploi des femmes dans l’industrie, les statistiques tendent à montrer que «l’accès au niveau d’étude supérieur impacte négativement la probabilité de l’emploi des femmes dans ce secteur», note l’étude précisant que le statut dominant des employées dans l’industrie étant celui d’ouvrier sans généralement une qualification. L’étude, produite avec le soutien financier de l’Union européenne et de l’Agence française de développement (AFD), affirme en revanche que l’accès aux études qualifiantes et supérieures impacte positivement la probabilité de l’emploi des femmes dans le secteur des services. A noter que «l’effet de l’accès à l’éducation (valable pour les quatre niveaux étudiés) est très important pour que les femmes aient une chance d’accéder à un emploi dans le secteur public», selon les auteurs qui notent, à cet égard, que les femmes diplômées sont très concentrées dans le fonctionnariat. En effet, plus de la moitié des femmes diplômées du supérieur (55%) en activité sont embauchées dans le secteur public contre moins d’un tiers (28%) dans les services. Selon toujours cette étude, près de 54% des femmes fonctionnaires disposent de diplôme d’études supérieures et 30% d’entre elles d’un diplôme du niveau secondaire. Alain Bouithy