Et si les pays africains s’inspiraient de l’OPEP+
TRIBUNE. Les pays de l’OPEP+ ont décidé de baisser la production pétrolière de deux millions de barils d’ici le mois de novembre prochain. Cette mesure, qui vise à faire remonter les prix du baril, surprend pour deux raisons : d’abord parce qu’elle intervient dans un contexte de flambée des prix de l’énergie, et ensuite parce qu’elle fait la part belle à la Fédération de Russie dont la production pétrolière est dans le viseur des pays occidentaux, qui affirment vouloir en plafonner le prix. On peut comprendre la frustration de l’Union européenne et des États-Unis, qui affichent de plus en plus leur hostilité à l’égard du cartel pétrolier. La première leçon à tirer de la position de l’OPEP+ (menée par l’Arabie Saoudite) est que les temps ont vraiment changé. Les monarchies pétrolières du Golfe, réputées être les grands alliés de l’Occident, semblent ne plus beaucoup se soucier des humeurs des Américains et des Européens. Pourtant à la fin des années 1980, les États-Unis se sont servis de l’Arabie Saoudite pour provoquer l’effondrement de l’Union soviétique. La manœuvre, imaginée par un jeune banquier américain de 34 ans, bon connaisseur du système bancaire soviétique, était d’une simplicité biblique : briser économiquement et financièrement l’URSS dont les entrées en devises étrangères n’étaient que de 32 milliards de dollars par an. Cela passait par l’effondrement du cours du pétrole, qui était alors (et est encore) la principale source de devises du pays. Washington discuta avec les Saoudiens, qui acceptèrent d’augmenter artificiellement la production pétrolière de 65% de sorte à faire baisser les prix du brut. Résultat : chute du cours du pétrole accompagnée d’une baisse importante des entrées en devises de l’URSS, avec les conséquences que l’on connaît. En 2014, les stratèges américains ont voulu rééditer l’exploit au Venezuela dans le but de fragiliser de Nicolas Maduro, sans grand succès. De toute évidence, tout ceci semble être de l’histoire ancienne, si l’on en croit les évènements des derniers mois. En effet, depuis le début de l’opération spéciale russe en Ukraine, les États-Unis et leurs valets européens ont du mal à convaincre les monarchies du Golfe de les accompagner dans leur politique de sanctions contre la Fédération de Russie. En mars, alors que les sanctions pleuvaient sur le pays de Vladimir Poutine, ces pays ont fait savoir qu’ils ne contribueraient pas à atténuer la flambée des prix du pétrole. La visite de Joe Biden à Ryad, il y a quelques mois, n’y a rien changé, poussant les États-Unis à puiser dans leurs réserves stratégiques. Si la décision de l’OPEP+ d’augmenter la production pétrolière ne marque pas nécessairement un tournant dans les relations entre les États-Unis et leurs alliés du Golfe, il n’en demeure pas moins qu’elle laissera sûrement des traces. Par ailleurs, on pourrait raisonnablement se demander si cette décision ne devrait-elle pas inspirer les pays africains riches en ressources naturelles ? Dans un monde avide de ressources africaines, ces pays pourraient inverser les rapports de force sur la scène internationale en s’inspirant de ce que font les pays de l’OPEP+ avec leur or noir. C’est juste une question de volonté, mais aussi et surtout de vision et de détermination. Par Patrick Mbeko
Le Gabon s’apprête à augmenter sa production pétrolière, le Ministre du Pétrole confirme sa participation à l’Africa Oil & Power
Vaalco Energy, la société spécialisée dans la prospection d’hydrocarbures au Gabon, commencera sa campagne de forage 2019/2020 le mois prochain ; la société a rétabli son niveau de production pré-maintenance à sa licence d’Etame Marin ; a la tête d’une grande délégation ministérielle, le Ministre du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures, S.E. Noel Mboumba, assistera à l’expo-conférence Africa Oil & Power ; l’édition 2019 de l’événement Africa Oil & Power se déroulera au CTICC 1, au Cap, Afrique du Sud, du 9 au 11 octobre 2019. À l’heure où le Gabon travaille pour augmenter sa production de pétrole brut de 50 pour cent à l’horizon 2020/2021, la société américaine de prospection d’hydrocarbures, Vaalco Energy, a annoncé qu’elle débutera sa campagne de forage offshore au mois de septembre. Le Ministre du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures a également annoncé sa participation à la conférence Africa Oil & Power (9 au 11 octobre, au Cap) pour promouvoir les opportunités d’exploration et de production. Le début de la campagne de forage fait suite à un arrêt complet pour maintenance de quatre plateformes de Vaalco dans la licence d’Etame Marin, qui sont depuis revenues à leurs niveaux de production pré-maintenance, et au prolongement du contrat de location de Vaalco pour l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO), Petroleo Nautipa, jusqu’en septembre 2021. Le FPSO a une capacité de 25 000 barils par jour, en provenance des champs Etame, Ebouri, Avouma, Tchibala Sud, Tchibala Nord et Etame Sud-Est. La campagne de forage de cinq puits débutera avec le puits d’appréciation Etame 9P, puis continuera avec le puits de développement 9H de la plateforme Etame. « Notre plan actuel est de forer jusqu’à trois puits de développement et deux puits d’appréciation, avec un financement d’encaisse et de liquidités générées par les opérations », déclare Cary Bounds, PDG. Vaalco estime un budget de forage net entre 20 et 25 millions de dollars pour cette année, et entre 5 et 10 millions de dollars en 2020. En outre, la société spécialisée dans la prospection au Gabon déclare estimer que les deux puits d’appréciation pourraient confirmer jusqu’à « cinq millions de barils nets de réserves pétrolières 2P, réparties entre six emplacements de puits ciblés par de futures campagnes de forage. » Dans le cadre de son plan, la société projette également de livrer la plateforme de forage autoélévatrice Vantage International Topaz courant septembre. 2019 a été une année d’intense activité : le 12e cycle d’attribution de licences en eaux profondes et peu profondes du Gabon est toujours en cours ; avec le récent soutien du Fonds monétaire international, le pays a promulgué son code révisé des hydrocarbures, de nature fiscale plus attractive que le précédent ; et Petronas a annoncé la signature d’un permis pour deux explorations supplémentaires – les deux blocs offshore (F12 et F13) auraient une capacité de production de 200 000 bpj. Avec des réserves pétrolières avérées de 2,5 milliards de barils, le Gabon fait partie des producteurs d’hydrocarbures les mieux établis du Golfe de Guinée. Rassemblés cette année pour aborder le thème #MakeEnergyWork, le Ministre gabonais du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures, S.E Noel Mboumba, ainsi qu’une importante délégation ministérielle, se joindront à un imposant panel de décideurs du secteur pétrolier africain à l’occasion de la conférence Africa Oil & Power (AOP). Cette année, le programme AOP aura l’honneur de compter sur la participation de S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal ; S.E. Adama Barrow, Président de la Gambie ; S.E. Gwede Mantashe, Ministre des Ressources minérales et de l’Énergie, Afrique du Sud ; S.E. Diamantino Azevedo, Ministre de l’Exploitation minière et du Pétrole, Angola ; S.E. Gabriel M. Obiang Lima, Ministre des Mines et des Hydrocarbures de la Guinée équatoriale ; S.E. Mouhamadou Makhtar Cisse, Ministre du Pétrole et de l’Énergie, Sénégal ; S.E. Mahaman Laouan Gaya, Secrétaire général, APPO ; S.E. Awow Daniel Chuang, Ministre du Pétrole du Sud-Soudan ; et S.E. Abdoulaye Magassouba, Ministre des Mines et de la Géologie de la République de Guinée. APO