RDC. Pont Maréchal: cinq problèmes à ne pas cacher…

RDC. Pont Maréchal: cinq problèmes à ne pas cacher…

PARLONS -EN. Inauguré depuis le 20 mai 1983 par le président Mobutu, le pont Maréchal a accompli 40 ans depuis mai dernier et c’est ce mardi 20 juin 2023, soit un mois après que se fête son 40e anniversaire. L’ambassadeur du Japon à Kinshasa a répondu présent au rendez-vous ainsi que la vice-Ministre congolaise au transport. La bière va couler et les nombreux discours seront prononcés ainsi que les officiels congolais en détiennent le secret. Mais des problèmes sérieux demeurent qui mettent en péril l’avenir de ce grand ouvrage. 1. Des rapports techniques des experts Japonais ont établi tout récemment une sérieuse menace contre les talus, l’ouvrage de fortifications et ce, à cause de l’existence des fissures dans l’architecture du pont Maréchal. 2. La présence par-ci par-là des nids de poules qui nécessitent les travaux urgents de remplacement de l’asphalte pour préserver la structure métallique contre les eaux de pluie. À titre de rappel, le remplacement de son ancienne couche d’asphalte par une nouvelle qui, concrètement et selon le maître d’ouvrage, devrait se réaliser chaque 25 ans n’a jamais été respecté. 3. Des constructions anarchiques tout autour du pont de deux côtés du fleuve, mettent en danger ce grand ouvrage. Et pourtant, sur base des données techniques de l’OEBK, un arrêté provincial datant de plusieurs années, avait déterminé, dans la ville portuaire de Matadi, une zone de protection du Pont Maréchal Mobutu. Cette zone jugée inaliénable et officiellement reconnue comme étant un patrimoine protégé suivant un certificat cadastral établi en bonne et due forme par mes services compétents de l’Etat congolais se trouve malheureusement aujourd’hui envahie par des constructions anarchiques et des propriétés des opérateurs économiques locaux capables de fragiliser l’ossature métallique même du pont. 4. À ces constructions anarchiques, il faut ajouter les flux incessants de trafic des véhicules de gros tonnage aussi bien en partance qu’en provenance des différents ports maritimes internationaux établis au Kongo Central, à l’occurrence celui du MGT, est aussi de beaucoup à la destruction à petit feu de ce bijou. Chaque grand véhicule poids lourds passant SUR le pont où SOUS le pont contribue à endommager à petit feu la structure métallique du pont et de ses fondations de base. 5. Au dire des officiels japonais, le projet de réaménagement de ce pont aurait été exécuté à hauteur de 50% de financement du gouvernement japonais et 50% du gouvernement congolais. Le gouvernement nippon attend que la partie congolaise s’exécute pour lancer les travaux. Et c’est là où les bats blessent car très peu de congolais savent la destination réelle des taxes payées nuit et jour par les usagers de ce pont. Ceci dit, au-delà des festivités du 40 e anniversaire du pont Maréchal, il faut surtout de la clairvoyance de la part des autorités congolaises pour affronter toutes ces menaces en vue d’accorder une longue vie à cette bâtisse longue de 722 m qui fait la fierté du pays et qui est appelée à fêter son centenaire en 2083. Par Germain Nzinga