Tchad: Le Président congolais Félix Tshisekedi reçoit la plus grande décoration honorifique du pays
Le Président congolais, Félix Tshisekedi, a été élevé à la Dignité de Grand Croix dans l’Ordre National du Tchad au cours d’une cérémonie officielle tenue récemment à Ndjamena. L’évenement s’est déroulé durant le dîner d’État offert en son honneur par son homologue tchadien, Mahamat Idriss Deby Itno au Palais présidentiel. Cette décoration est le plus haut rang dans l’échelle des distinctions honorifiques des Ordres nationaux du Tchad. Le Président Deby a remercié le Président Tshisekedi « dont l’action de facilitateur a prouvé qu’on peut trouver des solutions africaines aux problèmes africains », rapporte la présidence dans un communiqué. « J’en appelle à la jeunesse tchadienne car elle est le dépositaire de cette paix qu’elle doit préserver pour le bien-être de tous », a pour sa part déclaré le chef de l’Etat congolais. Pour rappel, c’est en octobre 2022 que le Présdent Félix Tshisekedi a été désigné, par ses pairs de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), facilitateur du processus de transition au Tchad. Organisation sous-régionale, la CEEAC s’est donnée, outre ses missions traditionnelles de coopération et d’intégration régionale, celle de promouvoir la paix et la stabilité en Afrique centrale, ainsi qu’appuyer les processus électoraux dans les États membres. Avec Présidence
Coopération : Le Congo et l’Azerbaïdjan signent plusieurs accords dans divers domaines
En visite officielle de 72 heures en Azerbaïdjan, le président de la République, Denis Sassou-N’Guesso a affirmé, ce 04 avril à Bakou que cette sa visite « avait pour but de concrétiser notre ambition de développer des relations de coopération multiformes, solides, durables et exemplaires » entre le Congo et l’Azerbaïdjan. Le Congo et l’Azerbaïdjan ont signé, au cours de la réunion élargie aux membres des deux délégations, à Bakou (Azerbaïdjan), des accords qui couvrent les domaines de l’agriculture, des énergies renouvelables, des mines, des hydrocarbures et de l’environnement. Denis Sassou-N’Guesso du Congo et Ilham Aliyev d’Azerbaïdjan se sont exprimés à cette occasion sur plusieurs sujets concernant leurs deux pays. Le Congo et ses potentialités de développement S’exprimant après son homologue azerbaïdjanais, le chef de l’Etat congolais a présenté le potentiel que regorge son pays, la République du Congo aussi bien en sous-sol qu’en végétation. Ainsi, le président de la République a « … évoquer le grand potentiel entre nos pays et lequel pourrait contribuer au développement de nos peuples… par exemple, notre pays possède un énorme potentiel agricole, et nous n’utilisons probablement que 3% des terres cultivables, ce qui signifie que le reste est disponible pour l’utilisation. Nous avons des sources d’eau abondantes et le soleil qui brille toute l’année », a martelé Denis Sassou-N’Guesso. Il a invité les autorités azerbaïdjanaises à travailler main dans la main avec les autorités congolaises dans l’échange d’expériences. « Nous pouvons exploiter ce potentiel et votre grande expérience en la matière pour le développement de notre agriculture. Par exemple, nous pouvons produire un produit au Congo et ensuite en exporter », a déclaré le chef de l’Etat congolais. Denis Sassou-N’Guesso a également souligné les potentialités en énergie renouvelable dont regorge le Congo. « En même temps, je tiens à souligner à nouveau que nous avons un grand potentiel dans le domaine de l’énergie renouvelable, nous avons le soleil toute l’année et nous pouvons bénéficier de l’expérience riche de l’Azerbaïdjan dans ce domaine », a-t-il renchéri. Brazzaville-Bakou un nouvel axe de coopération Cette visite revêt une importance. Et, les deux chefs d’Etat ont longuement discuté de nombreux sujets lors de leur réunion en tête-à-tête. Les échanges entre les présidents congolais et azerbaïdjanais, ainsi qu’entre les deux délégations ont porté sur plusieurs domaines d’activités bénéfiques aussi bien pour le Congo que l’Azerbaïdjan. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev a relevé la visite de son homologue congolais « aura un impact très positif » sur la coopération entre les deux pays. « Nos relations politiques se renforceront encore davantage. J’espère que grâce à la mise en œuvre des accords conclus, nos échanges commerciaux connaîtront une dynamique positive après la visite », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Nous avons hâte d’œuvrer ensemble sur la COP29 et nous sommes reconnaissants de votre soutien ». Il va de soi que les accords conclus renforceront davantage la coopération entre la République du Congo et la République d’Azerbaïdjan. Wilfrid Lawilla D.
Mathias DZON : « Le Congo se défait sous nos yeux. Il n’est plus gouverné. Il est au fond du trou »
ACTUALITE. « Aujourd’hui, la situation générale de notre pays est très préoccupante. Le Congo notre patrie se défait sous nos yeux. Il n’est plus gouverné. Il est au fond du trou », alerte l’opposant congolais Mathias DZON dans un message publié en réaction au discours à la nation du président congolais, Denis Sassou Nguesso. « Dans son discours du 28 novembre sur l’état de la nation en 2023, le président de la République a, comme à son habitude, versé dans l’autosatisfaction et présenté un bilan très largement positif de son action à la tête de l’Etat. Selon lui, le Congo va bien, et même très bien. Ecoutons-le plutôt :Les institutions de la République demeurent stables et fonctionnent normalement. La nation congolaise se structure et se consolide au fil des jours. Les élections sénatoriales se sont déroulées de façon très satisfaisante. Le pays est un havre de paix. Grâce à l’accord signé avec le FMI, l’économie a repris sa marche en avant. Le taux de croissance en 2023 est de 4% contre 1,7% en 2022. Le pays poursuit sa marche vers le développement. Des avancées significatives sont observées dans les secteurs des hydrocarbures, des mines solides, de l’économie forestière, de l’économie numérique, des infrastructures de base, de l’agriculture, des zones économiques spéciales, des affaires sociales, de la solidarité, a-t-il dit en substance. Bref, selon le président de la République, le bilan de l’action de son gouvernement serait globalement positif. Ce discours est totalement déconnecté de la réalité sur le terrain. Le pays dont parle le président de la République n’est pas le Congo-Brazzaville d’aujourd’hui. Le chef de l’Etat a décrit un pays imaginaire, situé quelque part en Afrique, mais pas le Congo-Brazzaville. En effet, la situation de notre pays n’est pas celle décrite par le chef de l’Etat. Elle est marquée entre autres par :– La tragédie du 20 novembre au stade D’Ornano, engendrée, d’une part, par l’absence d’une véritable politique de l’emploi en général, de l’emploi des jeunes en particulier, et d’autre part, par l’amateurisme et l’incompétence notoire des organisateurs du recrutement ;– Une crise économique et financière aiguë et persistante, aggravée par la non diversification de l’économie et une gouvernance financière opaque et prédatrice ;– La pénurie chronique des réserves internationales de change, consécutive au non rapatriement des ressources d’exportation, particulièrement les ressources résultant de la vente de la part de pétrole de l’Etat par la société nationale des pétroles du Congo (SNPC) ;– Un taux d’endettement insoutenable (plus de 100% du PIB), alors que le taux exigé par la CEMAC est de 70% au maximum ;– L’augmentation sans précédent du nombre des sans-emplois, des chômeurs et autres exclus sociaux, ce, malgré la promesse mielleuse de la création de 40 mille emplois par an, inscrite dans le programme gouvernemental : « La Nouvelle Espérance » en2003 ; – La montée en flèche de la corruption et des scandales financiers (l’affaire Orion-Oil ; l’affaire Gunvor ; l’affaire Asperbras ; le Figa Gate ; l’affaire des biens mal acquis par la famille régnante ; les Panama Papers ; les Pandora Papers), etc. ; – Les pénuries chroniques d’eau potable, d’électricité, d’essence, de gasoil, de pétrole lampant et de gaz de cuisine ;– La flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité et la chute drastique du pouvoir d’achat des populations ;– La faillite du système national de santé et l’explosion exponentielle de la morbidité et la mortalité sur l’ensemble du territoire national ;– La destruction du système national d’enseignement et la baisse vertigineuse du niveau des apprenants ;– Le très faible accès des populations aux services sociaux de base ;– Le délabrement total des moyens de transport en commun (CFCO, transports urbains, routiers, fluviaux, aériens) ;– L’aggravation de la paupérisation des populations notamment, en raison de l’absence d’une véritable politique économique et du non-paiement des arriérés et arriérages des pensions de retraite, des bourses et des arriérés de bourse des étudiants, des arriérés de salaire des fonctionnaires émargeant aux budgets de transfert, des indemnités des anciens travailleurs des entreprises publiques liquidées, des indemnitésdes victimes des tragédies du 4 mars 2012, de Mvougouti et des guerres du Pool, etc. ;– Les inégalités et les injustices sociales criardes (favoritisme, clientélisme, népotisme, ethnocentrisme, régionalisme, préférence ethno-régionale) ;– La « familialisation » de l’Etat et le noyautage clanique des postes de responsabilité dans les secteurs stratégiques (Finances, Marchés publics, Grands travaux, Hydrocarbures, Armée, Gendarmerie, Police nationale) ;– La cooptation complaisante de la médiocrité aux postes de responsabilité dans la Fonction publique en général, au sommet de l’Etat en particulier ;– L’enrichissement illicite des tenants du pouvoir, les détournements des deniers publics, l’appropriation personnelle des biens de l’Etat, la concussion, la corruption, le droit de cuissage ;– Le placement de l’argent public détourné dans des comptes privés ouverts dans des pays étrangers et des paradis fiscaux (Panama, Chine continentale, Hong Kong, Singapour, Brésil, Canada, Monaco, Pays Bas, Espagne, Iles vierges, Saint-Marin, Seychelles, RDC, Maroc, Guinée-Conakry, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Qatar) ;– Le blanchiment par les tenants du pouvoir, de l’argent public détourné, à travers, d’une part, la prise illégale d’intérêts dans les entreprises publiques ou les institutions dans lesquelles l’Etat a des intérêts, et d’autre part, la création d’entreprises privées, par des intermédiaires Libanais, Chinois, Indiens, Rwandais. En effet, le partenariat public/privé, tant vanté par le pouvoir, est une ruse politique inventée par lui, pour permettre à ses tenants de recycler l’argent public qu’ils ont détourné et placé dans des comptes privés à l’étranger ;– Les détournements massifs par les détenteurs du pouvoir, des ressources financières colossales englouties dans les opérations de la « municipalisation accélérée » de 2004 à 2016, qui ont laissé de nombreux éléphants blancs dans chacun des douze départements du Congo ;– La cession, en flagrante violation du préambule et des articles 5,44,217 et 219 de la Constitution congolaise en vigueur, de près de 150 mille hectares ( selon la déclaration faite à Kigali le 22 juillet 2023, par le ministre de la coopération internationale, monsieur Denis Christel Sassou Nguesso), des terres congolaises, au régime rwandais du président Paul Kagamé dont le caractère expansionniste et prédateur est notoirement avéré ;– La fracture sociale du fait de l’instrumentalisation des ethnies et des régions à des fins politiciennes par les acteurs politiques. En effet, à cause des pratiques népotiques et ethno-régionalistes exacerbées du pouvoir, aujourd’hui, des Congolais insuffisamment
USA/Denis Sassou N’Guesso, “l’Afrique n’a nullement besoin… des « aides publiques au développement » politiquement orientées”
Le Chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, lors de son discours à la tribune des Nations-Unies, à New-York, a plaidé pour un monde juste, à travers l’atteinte des 17 Objectifs de l’Agenda 2030, d’éliminer la pauvreté et la faim des Nations Unies, la fourniture de l’eau et de l’électricité et autres sujets liés à la paix, sécurité. Dans son allocution à la tribune des Nations-Unies dans le cadre de la 78ème session de l’Assemblée générale de cette institution, Denis Sassou N’Guesso a évoqué plusieurs thématiques de l’heure, lesquelles qui sont, pour le Chef de l’Etat congolais, une priorité. Pour Denis Sassou N’Guesso, « le thème du débat général résume clairement la volonté commune des dirigeants à changer qualitativement le monde”, en évoquant la vision originelle et la finalité des 17 Objectifs de l’Agenda 2030 des Nations Unies, pour assurer la paix, la sécurité et la prospérité à tous les peuples de la terre”. Le president Congolais, a mentionné notamment parmi ces priorités; élimination de la pauvreté et de la faim dans le monde, grâce, non seulement, à une économie globale plus juste et plus équitable, mais aussi à une agriculture plus performante et durable, sans oublier la garantie de la bonne santé au plus grand nombre et une éducation de qualité aux plus défavorisés. Outre ces sujets évoqués ci-haut, Denis Sassou N’Guesso a également martelé sur la fourniture de l’eau et de l’électricité aux couches sociales les plus larges ; de la construction des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires et énergétiques pour relier entre eux des pans de territoire, des pays, des régions et des sous-régions ; de la préservation des écosystèmes de biodiversité, notamment par une gestion responsable de ces forêts tropicales qui sont l’un des plus précieux patrimoines que nous ayons reçu de la Providence ; du combat pour faire évoluer les mentalités dans le monde, dans le respect de la diversité des expressions culturelles et dans la tolérance réciproque. La question de la parité a aussi occupé une place de choix dans son discours, notamment dans l’ancrage dans nos sociétés de l’idée d’égalité des genres et de parité Homme-Femme et l’autonomisation des femmes et des filles. A ce sujet, le president congolais a mentionné les avancées de son pays dans ce secteur “Sur ce dernier point, Je voudrais souligner la part prépondérante dans la responsabilité qu’ont prise les femmes dans mon pays au cours des 15 dernières années. Aujourd’hui, elles contribuent de manière remarquable à la promotion de leurs droits et libertés, au combat pour l’élimination de la pauvreté et à l’intensification d’une éducation inclusive, à travers des formations et des apprentissages tous azimuts”. Lutte contre le changement climatique, une priorité pour Denis Sassou N’Guesso Denis Sassou N’Guesso, en sa qualité de défenseur de la préservation de la biodiversité de l’environnement, il a tire la sonnette d’alarme sur cette question “Le climat est aujourd’hui la plus pressante de toutes les urgences. Cette urgence touche au cœur de la vie, dans toute sa diversité. Elle questionne notre existence dans toute sa complexité”. Il a aussi rappel à l’assistance sur le danger qui guête les pays insulaires face à la monté des eaux. “La montée continuelle du niveau des mers qui met en péril les pays insulaires”, Dans la même veine, Denis Sassou N’Guesso a déclaré “la désertification déferlante que plus rien se semble arrêter, la canicule suffocante qui emporte chaque fois de nombreuses personnes du 3e âge, les inondations répétitives et les coulées de boue soudaines qui occasionnent les dégâts que l’on voit, autant de phénomènes aussi dangereux que dévastateurs qui interpellent désormais jusqu’aux plus sceptiques d’entre nous”. Il expliqué le bien-fondé de sa vision en lançant, lors de la COP27 en Egypte, la décennie verte. “C’est pourquoi, assumant ma part de responsabilité, en ma qualité de Président de la Commission climat du Bassin du Congo, J’ai lancé, lors de la COP27 en Egypte, l’Initiative de la « Décennie mondiale de l’afforestation » pour une biodiversité et un couvert végétal plus dense, au service de l’humanité”. Enfin, il a annoncé la tenue, en octobre prochain, à Brazzaville, en République du Congo, d’un sommet des 3 bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales, Congo – Amazonie – Bornéo-Mékong et Asie du Sud Est. pour Denis Sassou N’Guesso, cette rencontre est une forme de réponse collective et concertée de ces trois poumons verts de la planète à l’insécurité climatique désormais si menaçante. L’agriculture moderne a fait aussi l’objet d’une attention particulière dans son discours. “L’Afrique a urgemment besoin d’une agriculture moderne soutenue notamment par des dispositifs performants d’irrigation et de mécanisation, une agriculture qui doit lui permettre de réduire de manière significative ses importations alimentaires, aujourd’hui encore trop élevées”. Sur ce, il a appelé des partenariats techniques et financiers efficients pour des avancées substantielles dans ce secteur. Cependant, il a dénoncé des partenariats complaisants à ce sujet. “L’Afrique n’a nullement besoin de ces partenariats sous-tendus par des « aides publiques au développement » politiquement orientées et synonymes d’aumône organisée”. Wilfrid Lawilla D.
Le président congolais est parti de Suisse à bord d’un luxueux avion
Après trois semaines de séjour médical en Suisse, le président Denis Sassou-Nguesso, 77 ans, est rentré vendredi à Brazzaville. Un luxueux avion loué pour l’occasion est venu chercher le chef d’Etat à Genève, d’où il s’est envolé en début de matinée. Ce Boeing 767, baptisé la dame du ciel (Sky Lady), est un palace volant, chambre à coucher avec salle de bains en marbre, salon privé et cinéma. Le premier avion où il n’y a pas besoin de porter un masque, grâce «à une technologie stérilisant l’air et neutralisant les pathogènes»… Lire la suite sur Letemps.ch
RD Congo: Le Président n’a rien résolu des fondamentaux de la crise congolaise
TRIBUNE. J’ai lu et relu le discours du président de la République, cherchant en vain les résolutions que le peuple consulté attendait de lui, mais je n’en trouve aucune. Un seul paragraphe donne un petit rayon d’espoir : «En conséquence, j’ai décidé de nommer un informateur, conformément aux dispositions de l’article 78, alinéa 2, de la Constitution. Il sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée Nationale. C’est avec cette nouvelle coalition que le Gouvernement qui sera mis en place au plus vite, conduira son action durant le reste du quinquennat, suivant ma vision, dans le but de répondre aux aspirations du peuple». Mais en réalité ce mince espoir que devra susciter la nomination d’un informateur ne peut enchanter que les congolais naïfs. Car comment le président de la République peut-il prétendre nommer un informateur sans avoir démis officiellement le Premier Ministre ni dissous au préalable l’Assemblée Nationale? A la confusion générale de la crise congolaise, le président est venu en rajouter une couche de flou qui n’aide pas le peuple à sortir du tunnel noir. L’article 110 alinéa D vient encore réduire les chances d’identifier une nouvelle majorité parlementaire dans le format actuel de l’Assemblée Nationale car « tout député ou sénateur qui quitte délibérément son parti politique est réputé renoncer à son mandat parlementaire acquis dans le cadre dudit parti politique ». On a beau argumenter qu’en droit congolais, une plate-forme ne peut ester en justice mais alors les partis politiques à la couleur desquels ces députés ont été élus sont membres de la plate-forme et cela change tout. L’arme de débauchage politique pour ce faire peut devenir un couteau à double tranchant contre ceux qui en font usage. En lisant entre les lignes le discours du président, on perçoit que ses consultations ont échoué pour n’avoir pas abouti à former une nouvelle majorité parlementaire tant souhaitée. Et à ce propos justement, l’article 78 alinéa b qu’il invoque dans son discours pose une CONDITIONNALITE significative d’après laquelle le Chef de l’Etat ne peut nommer un informateur que s’il n’existe plus de majorité parlementaire. Le couac ici, c’est que jusqu’à preuve du contraire, juridiquement la majorité parlementaire est encore détenue entre les mains de FCC. Cette condition de l’alinéa B de l’article 78 n’étant pas réunie, l’acte de nommer un informateur, s’il doit être posé par le Chef de l’Etat, sortira des dispositions des textes fondamentaux de l’état congolais et se fera selon une procédure extraconstitutionnelle qui va exacerber la crise et le chaos dans une RDC déjà très fragilisée et instable. Si toutes les parties consultées au Palais de la Nation ont identifié le cœur de la crise congolaise, à savoir la coalition avec la kabilie et la légitimité du pouvoir en RDC, le président a pris la précaution de mettre ce vocabulaire dans la bouche de la majorité consultée sans jamais se prononcer expressément à décréter ce divorce. D’où nos interrogations: pourquoi aucun acte de RUPTURE n’a été prononcé expressément dans ce discours tant attendu? Pourquoi le président refuse-t-il de franchir le rubicon pour pouvoir enfin poser les bases d’un nouvel ordre politique de son quinquennat? Une fois de plus, puissions-nous en déduire que Tshisekedi et Kabila ont réussi à distraire massivement les congolais pendant un mois et demi pour les éloigner de leur forte détermination à la souveraineté qui commençait à prendre forme en octobre dernier? Pour autant qu’elle n’est pas dissoute officiellement, leur coalition reste intacte même si pendant tout ce temps les coalisés ont servi et continueront à servir les congolais des querelles interminables et improductives pour leur donner l’impression qu’ils vivent à hue et à dia. Et en tout ceci le peuple est le grand perdant car il se sent une fois de plus floué dans ses aspirations les plus profondes à la liberté et à la prospérité. Les coalisés sont en train de réussir à nous endormir. Et dans les heures ou jours qui vont suivre, les deux ont prévu un autre SOMNIFERE en nommant comme informateur, un gros poisson de l’opposition dont l’on tait encore le nom mais avec l’objectif principal de débaucher l’opposition pour mieux l’affaiblir aux échéances 2023. Et cette nomination rendra inévitablement la situation ingérable. Car nommer un informateur qui sera refusé par l’autre partie qui détient la majorité, puis viser à provoquer la crise qui manquait avec le Parlement pour espérer en arriver à dissoudre l’AN constituent là un jeu de ping pong politique très dangereux qui ne résoud pas la crise mais l’intensifie. Quoi qu’il en soit, à l’étape actuelle des leçons tirées des consultations, disons que la montagne a accouché d’une souris. Par Germain Nzinga (Chercheur indépendant)