Un revenu minimum provisoire pour protéger les plus pauvres pourrait ralentir la Covid-19 (PNUD)

L’adoption immédiate d’un revenu minimum provisoire pour les personnes les plus pauvres du monde pourrait ralentir la flambée actuelle des cas de Covid-19 en permettant à près de trois milliards de personnes de rester chez elles pendant la pandémie, souligne le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Dans un rapport publié jeudi, le PNUD estime qu’environ 199 milliards de dollars par mois pourraient fournir un revenu minimum garanti pendant six mois aux 2,7 milliards de personnes vivant en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté dans 132 pays en développement. Le rapport conclut qu’il est urgent d’adopter cette mesure réalisable dans un contexte où la pandémie se propage désormais à un rythme de plus de 1,5 million de nouveaux cas par semaine, en particulier dans les pays en développement où sept travailleurs sur dix vivent grâce aux marchés informels et ne peuvent pas gagner d’argent s’ils restent chez eux. Les travailleurs informels, à faible revenu, les femmes et les jeunes, les réfugiés, les migrants et les personnes handicapées – et ce sont eux qui sont les plus durement touchés par cette crise – constituent une grande partie du nombre considérable de personnes non couvertes par les programmes d’assurance sociale. Un choix financièrement réalisable … Le PNUD a évalué les effets socio-économiques de la Covid-19 dans plus de 60 pays au cours des derniers mois et les études montrent que les travailleurs qui ne bénéficient pas d’une protection sociale ne peuvent pas rester chez eux sans revenu. Un revenu minimum provisoire leur donnerait les moyens d’acheter de la nourriture et de payer les frais de santé et d’éducation. Ce choix est également financièrement réalisable : un revenu minimum provisoire pour six mois ne coûterait que 12% de la réponse financière totale engagée contre la Covid-19 prévue pour 2020, ce qui équivaudrait au tiers de la dette extérieure des pays en développement pour cette année. « Un moment historique sans précédent exige des mesures sociales et économiques sans précédent. L’introduction d’un revenu minimum provisoire pour les plus pauvres du monde est devenue une option envisageable. Cela aurait pu sembler impossible il y a quelques mois à peine », a déclaré l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner. « Les plans de sauvetage et de relance ne peuvent pas se concentrer uniquement sur les grands marchés et les grandes entreprises. Un revenu minimum provisoire pourrait permettre aux gouvernements de fournir aux personnes confinées une sécurité financière, de réinjecter de l’argent dans les économies locales pour aider les petites entreprises à survivre et de ralentir la propagation dévastatrice de la Covid-19 », a-t-il ajouté. … Mais qui n’est pas une solution miracle aux difficultés économiques engendrées par la pandémie Un revenu minimum provisoire n’est cependant pas une solution miracle aux difficultés économiques que cette pandémie a engendrées. La protection des emplois, l’élargissement du soutien aux micros, petites et moyennes entreprises et l’utilisation de solutions numériques pour identifier les personnes exclues et les atteindre sont autant de mesures que les pays peuvent prendre. Les pays pourraient parmi d’autres solutions réaffecter les fonds de cette année destinés au remboursement de leur dette au paiement d’un revenu minimum provisoire. Selon les données officielles, les économies en développement et émergentes dépenseront 3,1 trillions de dollars pour payer leur dette cette année. Un blocage total de la dette de tous les pays en développement, comme le demandait le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, permettrait aux pays de réaffecter provisoirement ces fonds aux mesures d’urgence pour lutter contre les effets de la crise de la Covid-19. Plusieurs pays ont déjà pris des mesures pour introduire des revenus minimums provisoires. Le gouvernement du Togo a distribué plus de 19,5 millions de dollars d’aide financière mensuelle à plus de 12 % de la population grâce à son programme de transferts monétaires, principalement aux femmes qui travaillent dans le secteur informel. L’Espagne a récemment approuvé un budget mensuel de 250 millions d’euros pour compléter les revenus de 850.000 familles vulnérables et de 2,3 millions de personnes jusqu’à un seuil minimum. Le développement humain mondial va diminuer cette année La pandémie de Covid-19 a exacerbé les inégalités mondiales et nationales existantes et a créé de nouvelles disparités qui frappent le plus durement les personnes les plus vulnérables. Avec jusqu’à 100 millions de personnes supplémentaires plongées dans l’extrême pauvreté en 2020, 1,4 milliard d’enfants touchés par des fermetures d’écoles, un chômage record et la perte de moyens de subsistance, le PNUD prévoit que le développement humain mondial va diminuer cette année pour la première fois depuis l’introduction du concept. Le PNUD est le chef de file socioéconomique du système des Nations Unies pour le relèvement à la suite de la Covid-19 et met en œuvre des stratégies de relance économique et sociale dans les pays du monde entier. ONU
Signature d’un accord de partenariat relatif aux ODD entre le HCP, le PNUD et 10 agences des Nations Unies au Maroc

Le Haut commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami et la Représentante Résidente du PNUD au Maroc, Martine Therer ont présidé, le mardi 22 janvier au siège du HCP, une cérémonie au cours de laquelle ils ont signé, ainsi que 10 agences des Nations Unies au Maroc, un accord de partenariat pour l’appui et le suivi des Objectifs de développement durable au Maroc. Cet accord qui s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le Développement Durable et du Plan Cadre des Nations Unies d’Aide au Développement (UNDAF) 2017-2021, se fixe comme objectif l’élaboration d’un cadre de référence pour le suivi et le reporting des ODD au Maroc et de contribuer à l’éclairage des décideurs politiques et de l’opinion publique sur les réalisations nationales dans ce domaine. D’une durée de 3 ans, il s’articule autour de quatre composantes portant sur l’exploitation des données statistiques et des indicateurs de performance relatifs aux programmes de réalisation des ODD, l’élaboration de rapports périodiques de suivi et de reporting qui rendent comptent de ces derniers, aux niveaux national et territorial avec l’appui des dispositifs de coordination et de concertation nécessaires à cet effet, et la promotion, dans ce domaine, des performances du Maroc à travers les réseaux sud-sud et triangulaires de coopération. Le présent accord fait suite à celui de 2012-2016, relatif aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), conclu en décembre 2012 entre le HCP, le PNUD et les autres agences des Nations Unies, lequel avait posé les principaux jalons de la démarche intersectorielle dans la réalisation des OMD au Maroc et a permis un reporting régulier sur l’état d’avancement de la réalisation de ces derniers dans ce pays, aux niveaux national et régional, et ce dans une démarche participative incluant les départements ministériels, les acteurs de la société civile, le secteur privé et les agences des Nations Unies au Maroc. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du Représentant du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdellah Ben Mellouk, Directeur de la Coopération multilatérale et des Affaires économiques internationales et du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Maroc, Philippe Poinsot. L’accord a été signé au nom du HCP par Ahmed Lahlimi Alami, au nom du PNUD par Martine Therer et paraphé par Lilia Naas Hachem, Directrice du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord, Florence Rolle, Représentante de la FAO au Maroc, Ana Fonseca, Chef de Mission de l’OIM, Maryam Bigdeli, Représentante Résidente de l’OMS, Leila Rhiwi, Représentante du Bureau Multi-pays de l’ONU Femmes Maghreb, Kamal Alami, Directeur Pays de l’ONUSIDA, Golda El Khoury, Représentante du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, Abdel-Ilah Yaakoubd, Représentant Assistant et Coordonateur Programme du FNUAP, Mme Giovanna Barberis, Représentante Résidente de l’UNICEF et Zena Ali Ahmad, Directeur du bureau régional des Etats Arabes de l’ONU-Habitat.
Partenariat sur l’Intelligence Artificielle: Le PNUD rejoint les géants de la technologie

Le Programme des Nations Unis pour le développement (PNUD) a annoncé dernièrement qu’il adhère au Partenariat sur l’Intelligence Artificielle (IA), un consortium d’entreprises, d’universitaires et d’ONG travaillant pour que l’IA soit développée de manière sûre, éthique et transparente. Fondé en 2016 par les géants de la technologie – Amazon, DeepMind / Google, Facebook, IBM et Microsoft – il a depuis été rejoint par des leaders du secteur tels que Accenture, Intel, Oxford Internet Institute – Université d’Oxford, eBay, ainsi que des organisations telles que l’UNICEF et Human Rights Watch et bien d’autres, rappelle le PNUD. « Grâce à ce partenariat, le mécanisme d’innovation du PNUD travaillera avec des partenaires et des communautés pour tester de manière responsable et intensifier l’utilisation de l’IA pour atteindre les objectifs de développement durable », indique l’organisation onusienne. Dans un communiqué, le PNUD explique qu’«en exploitant la puissance des données, nous pouvons anticiper le risque, la politique et l’évaluation des programmes, nous pouvons également utiliser la robotique et Internet of Things (IoT) pour collecter des données et atteindre ce qui était jusqu’alors inaccessible, et ne laisser personne de côté ». A noter que le portefeuille d’outil IA du PNUD se développe rapidement et que les drones et la télédétection sont utilisés pour améliorer la collecte de données et éclairer les décisions : aux Maldives pour la préparation aux catastrophes, et en Ouganda pour impliquer les communautés réfugiées et hôtes dans des infrastructures de développement conjoint. Dans son communiqué, le PNUD relève que « nous nous sommes associés à IBM pour automatiser l’évaluation intégrée rapide du PNUD, en alignant les plans de développement nationaux et les stratégies sectorielles sur les objectifs des 169 objectifs de développement durable; et avec le PNUE, le PNUD a lancé le laboratoire de la biodiversité des Nations Unies, alimenté par MapX. La plate-forme de données spatiales aidera les pays à soutenir les efforts de conservation et à accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 », lit-on. Conformément au Plan stratégique 2018-2021 du PNUD, l’innovation joue un rôle central dans l’accomplissement de la mission de l’organisation et la réalisation des objectifs de développement durable. « Les progrès de la robotique et de l’IA ont le potentiel de redéfinir radicalement les voies du développement humain. Le chemin vers de telles redéfinitions implique des expériences d’IA concrètes pour augmenter l’efficacité de notre travail ainsi que l’établissement de normes : nous devons penser au-delà des lignes directrices de l’IA éthique pour concevoir des cadres de responsabilisation », affirme Benjamin Kumpf, le responsable du mécanisme d’innovation du PNUD. Le partenariat sur l’IA vise à faire progresser la compréhension publique de l’IA, à formuler les meilleures pratiques et à servir de plate-forme ouverte de discussion et d’engagement sur l’IA et ses influences sur les personnes et la société. Avec PNUD
Fonds Bleu pour le Bassin du Congo: lancement de l’évaluation des offres techniques pour la réalisation de l’étude de préfiguration

La Commission d’évaluation des offres techniques et financières relatives à l’étude de préfiguration du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo entame ses travaux aujourd’hui, lundi 28 mai, à partir de 13h, dans les locaux du Bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Rabat. Soulignons que le lancement des travaux de ladite commission se déroulera sous la présidence de la Coordonnatrice technique de la Commission Climat du Bassin du Congo et ministre du Tourisme et de l’Environnement de la République du Congo, Arlette Soudan-Nonault et qu’il connaîtra également la participation de Nezha El Ouafi, Secrétaire d’Etat chargée du Développement Durable du Royaume du Maroc et du Représentant Résident du PNUD-Maroc. A propos de l’évaluation des offres techniques et financières, signalons qu’elle fait suite à l’appel d’offres du 2 avril 2018 du PNUD Maroc et de l’ouverture des offres qui s’est tenue le 4 mai 2018. Notons, par ailleurs, que la Commission d’évaluation est constituée des représentants du Secrétariat d’Etat chargé du Développement Durable du Maroc, du Centre de compétences en changement climatique (4C Maroc), du PNUD, de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) ainsi que des représentants du Ministère du Tourisme et de l’Environnement du Congo et de la Société civile. Enfin, précisons qu’au terme de ces travaux, le meilleur cabinet sera sélectionné, pour l’étude de préfiguration du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, principal instrument financier de la Commission Climat du Bassin du Congo.
Afrique: Il faut libérer le potentiel des entrepreneurs africains pour accélérer la transformation industrielle du continent

Les gouvernements africains doivent s’appuyer davantage sur les entrepreneurs du continent pour industrialiser leurs économies, d’après les « Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2017″ publiées aujourd’hui (lundi 22 mai, NDR) à l’occasion des 52es Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement. La croissance économique en Afrique a marqué le pas en 2016, à 2.2 %, du fait du recul des cours des produits de base, de la faiblesse de la reprise mondiale et de conditions climatiques défavorables qui ont affecté la production agricole dans certaines régions. Elle devrait toutefois rebondir à 3.4 % en 2017 et 4.3 % en 2018, si le redressement des cours des matières premières, la reprise de l’économie mondiale et la mise en œuvre, dans la durée, de réformes macroéconomiques à l’échelon national se confirment. L’évolution de la situation du continent présente des perspectives encourageantes. La croissance de l’Afrique repose de plus en plus sur des facteurs intérieurs, ainsi qu’en atteste le dynamisme de la consommation privée et de la consommation publique qui, à elles deux, ont contribué à hauteur de 60 % à la croissance du PIB en 2016. Cette croissance s’accompagne également d’avancées sur le plan du développement humain : 18 pays africains avaient atteint un niveau de développement humain moyen ou élevé en 2015. Enfin, l’investissement direct étranger, attiré par les marchés émergents du continent et son urbanisation rapide, s’est maintenu à 56,5 milliards USD en 2016 et devrait atteindre 57 milliards USD en 2017, selon les projections. Auparavant concentré dans le secteur des ressources naturelles, l’investissement s’est diversifié vers le bâtiment, les services financiers, les industries manufacturières, les transports, l’électricité et les technologies de l’information et de la communication. « Bien que les vents contraires des deux dernières années semblent avoir altéré la belle histoire de « l’Afrique émergente », nous sommes fermement convaincus que le continent continue de faire preuve de résilience, avec une croissance continue des économies non-dépendantes des matières premières » a déclaré Abebe Shimeles, Directeur par intérim du Département de la politique macroéconomique, de la prospective et de la recherche à la Banque africaine de développement. « Avec un secteur privé dynamique, un esprit d’entreprise largement répandu et des ressources abondantes, l’Afrique a les moyens d’accélérer encore sa croissance et de la rendre plus inclusive », a-t-il ajouté. Les progrès restent malgré tout inégaux. Les gouvernements des pays africains doivent intensifier leur soutien à la création d’emplois en prenant des mesures plus ambitieuses et mieux ciblées. Malgré une décennie de progrès, 54 % de la population de 46 pays africains sont toujours piégés dans une situation de pauvreté multidimensionnelle – au regard des indicateurs de la santé, de l’éducation et du niveau de vie. En outre, les revendications portant sur de meilleures possibilités d’emploi sont le premier facteur déclenchant des protestations civiles, dont elles ont motivé le tiers entre 2014 et 2016 – une proportion qu’il convient toutefois de replacer dans le contexte d’une diminution du niveau des troubles sociaux. Avec une population active qui devrait augmenter de 910 millions entre 2010 et 2050, la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité reste un défi majeur pour les responsables africains de l’action publique. « La clé d’un développement réussi en Afrique est de nourrir la culture naissante de l’entreprenariat, pour reprendre la célèbre expression d’Hernando De Soto, « el otro sendero » (l’autre voie) vers le développement. Une voie à même de libérer cette créativité débordante et de transformer les opportunités en réussites phénoménales », selon le Directeur du Bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement, M. Abdoulaye Mar Dieye. Pour faire du défi démographique une chance pour l’Afrique, celle-ci devra impérativement réussir sa nouvelle révolution industrielle. À l’heure actuelle, vingt-six pays d’Afrique se sont dotés d’une stratégie d’industrialisation. La plupart mettent toutefois l’accent sur les grandes entreprises manufacturières plutôt que sur les chefs d’entreprise des secteurs présentant un potentiel de croissance élevée et de création d’emplois, notamment les start-ups et les petites et moyennes entreprises. Or, ce sont les entreprises de moins de 20 salariés et de moins de cinq années d’expérience qui créent la majorité des emplois dans le secteur formel en Afrique. En outre, l’avènement des technologies numériques et de nouveaux modèles d’activité estompe les frontières entre le secteur manufacturier – qui s’est légèrement redressé et atteint désormais 11 % du PIB africain – et les secteurs des services. Les stratégies d’industrialisation doivent par conséquent soutenir les autres secteurs dans lesquels les économies africaines disposent d’avantages comparatifs, tels que l’agro-alimentaire, les services marchands et les énergies renouvelables. Les nouvelles stratégies doivent en outre éviter de dépendre des activités non respectueuses de l’environnement. « Les économies africaines ne peuvent pas se permettre de rater la prochaine étape de leur transformation productive. Les entrepreneurs doivent être des acteurs de premier plan de la quatrième révolution industrielle en Afrique », a affirmé le Directeur du Centre de développement de l’OCDE et Conseiller spécial auprès du Secrétaire général de l’Organisation sur les questions de développement, M. Mario Pezzini. D’après les Perspectives, les entrepreneurs sont pour l’Afrique un atout essentiel mais largement inexploité. Dans les 18 pays africains pour lesquels des statistiques sont disponibles, les entrepreneurs qui ont créé leur entreprise afin d’exploiter des opportunités spécifiques représentent 11 % de la population en âge de travailler, une proportion supérieure à celle des pays en développement d’Amérique latine (8 %) et d’Asie (5 %). Ils sont toutefois peu nombreux à investir dans les secteurs à forte croissance, à croître suffisamment pour embaucher ou encore à introduire des innovations sur les marchés. Afin de transformer ce dynamisme en moteur de l’industrialisation, les gouvernements africains peuvent notamment viser à améliorer les compétences des travailleurs, l’efficience des regroupements d’entreprises –parcs industriels, zones économiques spéciales– et l’accès des petites et jeunes entreprises au financement, avec des prêts à des conditions abordables et des instruments de financement plus innovants. Les Perspectives économiques en Afrique sont publiées tous les ans par la banque africaine de développement (BAfD), le
Les jeunes Marocains non satisfaits de la qualité de leur vie

Le PNUD appelle à un changement du modèle de développement dans les pays arabes La jeunesse est au centre du dernier « Rapport arabe sur le développement humain » (AHDR), parrainé et lancé récemment par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le rapport affirme qu’en termes d’indice de développement humain (IDH), tous les pays arabes ont progressé entre 1980 et 2010, principalement grâce aux gains en matière d’éducation et de santé. Il en veut pour preuve qu’«en 2010, cinq des dix premiers pays ayant enregistré les taux d’amélioration les plus élevés étaient arabes: Oman, Arabie Saoudite, Tunisie, Algérie et Maroc». En dépit de ces avancées, l’AHDR note toutefois que les jeunes des pays arabes sont confrontés à d’énormes obstacles dans leur développement personnel. Ce qui entraîne de multiples formes d’exclusion culturelle, sociale, économique et politique, souligne-t-il. Pas étonnant donc si bon nombre de jeunes Marocains affirment ne pas être satisfaits de la qualité de leur vie. Et pour cause, selon un sondage cité par le rapport, plus d’un tiers de jeunes Marocains (35%) pense que l’économie dégringole alors que près de la moitié, 40%, estime que la sécurité se dégrade. L’enquête révèle aussi qu’en 2013 la majorité de jeunes Marocains (96%) estimaient que la religion tient une place importante dans la vie quotidienne. Ils étaient 99% à l’affirmer l’année d’avant. L’étude souligne également que la piété a progressé ces dernières années en Irak, en Jordanie et au Maroc. Autre enseignement : 83% des sondés ont une opinion négative de Daech, moins de 7% ont une opinion contraire alors que près de 10% ne se prononcent pas. Plus généralement, le rapport affirme qu’une majorité écrasante de jeunes de la région arabe rejettent la violence et considèrent les groupes extrémistes comme des terroristes. En ce qui concerne l’expression de soi, dont l’explosion du désir serait liée aux gains en matière d’éducation, d’urbanisation et de revenus, particulièrement au début des soulèvements de 2011 (Printemps arabe), les jeunes Marocains (tranche 15- 29 ans) se placent en tête des pays arabes avec plus de 0,5 point. Cependant, le rapport note que la période la plus récente a été marquée par de légères baisses en Egypte et au Maroc. Ce recul serait lié à « la situation sociale chaotique survenue après les soulèvements qui ont peut-être agi comme un obstacle à l’expression personnelle en raison de plus de préoccupations concernant les moyens de subsistance et la sécurité personnelle», lit-on. S’agissant de l’accès des jeunes des pays arabes aux technologies de l’information et de la communication, le rapport indique que la connexion à l’information demeure très inégale au Maroc. A propos de l’engagement civique, il serait « plus élevé dans les pays plus démocratiques et ceux ayant une plus grande pénétration des médias tels que l’Algérie, l’Irak, le Liban, la Libye, la Palestine et le Yémen et les plus faibles en Egypte, en Jordanie, au Maroc et au Qatar », selon le rapport. D’une manière générale, le rapport affirme que « le fait de ne pas traduire les progrès en matière d’éducation en emplois décents pour les jeunes au rythme de la croissance démographique, réduit non seulement les avantages du dividende démographique, mais peut aussi alimenter les tensions sociales et économiques dans la région ». A noter qu’en 2014, le taux de chômage des jeunes dans la région arabe (29,73%) représentait plus du double de la moyenne mondiale (13,99%). Une situation qui devrait empirer dans un proche avenir, préviennent les auteurs du rapport. Plus grave encore, « les économies arabes pourraient ne pas être en mesure de générer les 60 millions de nouveaux emplois nécessaires d’ici à 2020 pour absorber le nombre de travailleurs entrants et stabiliser le chômage des jeunes », craignent-ils. Bien que les jeunes aient été les catalyseurs des changements intervenus dans la région au cours des cinq dernières années, le rapport constate que leur participation politique reste limitée aux circuits informels d’engagement. Alors qu’« ils ont élevé la voix contre leur exclusion économique, sociale et politique, et les soulèvements dirigés par eux ont mis en évidence la nécessité d’une réforme », constate-t-on. Le rapport rappelle, par ailleurs, qu’en 2013, « la participation aux manifestations publiques a dépassé 18%, contre 10,8% dans les pays à revenu intermédiaire, alors que les taux de vote des jeunes dans la région étaient les plus bas au monde, stagnant à 68,3% contre 87,4% dans les pays à revenu intermédiaire ». Selon le rapport, « la discrimination continue d’empêcher les femmes d’acquérir et d’utiliser au mieux leurs capacités ». Cette différenciation serait profondément ancrée dans les croyances et les traditions culturelles, dans l’éducation des enfants, les structures religieuses, les médias et les relations familiales. Le rapport note, toutefois, que les jeunes plus scolarisés et les jeunes en général ont tendance à être plus favorables à l’égalité des genres que le reste de la population. Même si «l’égalité entre les sexes est une valeur qui évolue lentement », note-t-il. Le rapport indique que l’effet de l’âge est plus marqué en Algérie, au Maroc et en Tunisie, pays détenant des scores plus élevés en faveur de l’égalité des sexes; mais aussi en Irak et au Yémen, pays ayant des cotes plus faibles.Le rapport reconnaît toutefois que la dernière décennie a vu une certaine amélioration des droits civiques des femmes. « Au Maroc et en Tunisie, les codes de statut personnel ont été modifiés pour soutenir des relations genre plus égalitaires et des amendements progressifs aux lois et aux Codes ont été adoptés récemment en Algérie et à Bahreïn ». Pour les auteurs du rapport, les pays arabes peuvent réaliser des progrès significatifs en matière de développement et de stabilité, et garantir ces acquis de manière durable. Mais pour y parvenir, il va falloir « accorder la priorité aux politiques assurant le bien-être, la productivité, l’autonomie et le sens civique des jeunes ». Comme le rappelle Sophie de Caen, Directrice a.i. du Bureau régional pour les Etats arabes du PUD, « les jeunes de la région sont plus
SIDA: 18,5 millions de personnes vivant avec le VIH attendent un traitement

Le sida figure toujours parmi les principales causes de décès à travers le monde, a affirmé Helen Clark, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Dans un message rendu public à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du sida, le 1er décembre de chaque année, elle a ajouté que « malgré les progrès accomplis ces 15 dernières années, et si près de 50 % des personnes vivant avec le VIH ont aujourd’hui accès à la thérapie antirétrovirale, 18,5 millions d’autres personnes attendent toujours un traitement ». Dans son message, la patronne du PNUD a aussi fait observer que le taux de nouvelles infections chez les adultes stagne, voire augmente dans certaines régions. Elle en veut pour preuve qu’en 2015, près de 7.500 jeunes femmes de 15 à 24 ans ont contracté le VIH chaque semaine, soulignant que « ces tendances indiquent que les efforts en matière de prévention de l’épidémie restent insuffisants ». Selon Helen Clark, « les programmes fondés sur les droits de l’homme continuent de pâtir d’un manque de financements pour lutter contre les cadres juridiques répressifs, la stigmatisation et la discrimination ainsi que les autres obstacles qui empêchent souvent les personnes, notamment les plus marginalisées, d’accéder aux services de santé ». L’administrateur assure toutefois que les personnes vivant avec le VIH et les organisations de la société civile occupent une place centrale dans la riposte contre le sida. Le PNUD, dit-elle, est déterminé à collaborer avec elles ainsi qu’avec ses différents partenaires à travers le monde pour redoubler d’efforts afin de mettre un terme aux inégalités qui alimentent les nouvelles infections et entravent l’accès aux services de santé ».
Renforcer le recouvrement des impôts

L’OCDE prône la nécessité de répondre à l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales Doucement mais sûrement, le programme international « Inspecteurs des impôts sans frontières » (IISF) enregistre des avancées significatives. Pour rappel, l’IISF est le fruit d’une initiative conjointe de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Lancé en juillet 2015, ce projet novateur a vocation à améliorer l’aptitude des pays en développement à renforcer le recouvrement de leurs recettes intérieures. Le programme IISF a été monté pour «répondre à l’évasion fiscale pratiquée par les entreprises multinationales dans les pays en développement, et à apporter une contribution au financement de la réalisation des Objectifs de développement durable définis par l’ONU », a indiqué l’OCDE dans un communiqué. A ce jour, huit projets pilotes ont été menés dans des pays de toutes les régions du globe, en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Selon l’OCDE, ces initiatives ont permis de percevoir à ce jour un surcroît de recettes fiscales se chiffrant à plus de 260 millions USD, dont plus de 100 millions USD de recettes supplémentaires collectées grâce à des vérifications fiscales réalisées au Zimbabwe dans le cadre d’un projet IISF. Il est à souligner que les projets menés dans le cadre de ce programme sont principalement axés sur le recouvrement des recettes fiscales et sur l’amélioration des capacités des services locaux en matière de vérification, tout en envoyant un signal fort sur la nécessité de la discipline fiscale, précise la même source. A noter que les projets conduits au titre de l’IISF bénéficient du soutien de multiples organisations, notamment des administrations fiscales des Pays-Bas, de l’Espagne et du Royaume-Uni, du Forum africain sur l’administration fiscale et du Secrétariat de l’IISF (basé à Paris). Un appui qui facilite le déploiement d’experts dans le cadre de missions à temps plein ou échelonnées, se réjouit l’OCDE. Dans les faits, des spécialistes de la vérification fiscale sont envoyés auprès des administrations fiscales des pays sollicitant l’assistance du programme afin de renforcer leurs capacités dans ce domaine. « Les inspecteurs sans frontières offrent une assistance pratique dans le domaine des audits fiscaux pour permettre aux pays en développement de renforcer leurs capacités nationales de mobilisation des ressources à l’appui des ODD», indique Magdy Martínez-Solimán, secrétaire général adjoint de l’ONU et directeur du Bureau pour l’appui aux politiques et aux programmes du PNUD. Comme le rappelle James Karanja, qui dirige le Secrétariat de l’IISF, les pays en développement éprouvent de grandes difficultés à mobiliser les ressources intérieures dont ils ont besoin pour financer des services publics de base. Pire, l’évasion fiscale pratiquée par les entreprises multinationales leur complique encore la tâche. Autant dire que ce programme tombe à point nommé pour de nombreuses administrations des pays en développement qui s’efforcent de faire en sorte que toutes les entreprises paient leur juste part de l’impôt. D’après les organisations OCDE et PNUD, treize projets sont actuellement en cours d’exécution au Botswana, au Costa Rica, en Ethiopie, en Géorgie, au Ghana, à la Jamaïque, au Lesotho, au Libéria, au Malawi, au Nigeria, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe.