Congo. Que dire de ce Président qui ne parle jamais à son peuple ?
LIBRES PROPOS. Nonobstant la sympathie apparente que peut inspirer le Président Sassou Nguesso du fait de sa longévité à la tête de notre pays, à la vérité, les congolais se gaussent des résultats anorexiques de son action. Que l’on soit coincé du bulbe ou mou du genou, le constat inhérent à la marche à rebours de ce pouvoir plongé dans une profonde léthargie, animé d’une paranoïa sans limite pour des réalisations éphémères et en total décalage avec la réalité, est sans appel. L’étiolement progressif des maigres acquis sociaux gagnés dans les années 60-70 par nos valeureux syndicalistes avance à grands pas, laissant place à un vaste champ de ruine, la pauvreté pouvant se lire dans le regard fugace des congolais. Comme le disait l’Abbé Pierre, « Le contraire de la misère ce n’est pas la richesse. Le contraire de la misère, c’est le partage.» Si le principal animateur de la monarchie républicaine congolaise ainsi que ceux qui exécutent ces didascalies poursuivent cette immense flibusterie, laissant le peuple dans le dénuement le plus complet, ils finiront comme des déchets putrescibles dans les poubelles de l’histoire. Que dire de ce Président qui n’a jamais réalisé une seule interview avec la presse nationale et internationale accréditée au Congo pour indiquer le cap politique, donner les grandes orientations au gouvernement ou répondre aux préoccupations des congolais, la loi du silence étant son principal crédo. Le discours sur l’état de la Nation, celui à l’occasion du nouvel an et même celui consacré au jour de l’indépendance étant devenus des discours convenus qui se ressemblent et sans grands intérêts, le Président qui se félicite souvent des grands travaux qui sont balayés par des pluies diluviennes au jour le jour, doit s’interroger sur l’agonie sociale qui n’en finit plus et qui signale l’urgence de sortir les petits bras qui composent la presque totalité de ce gouvernement, certainement le moins lumineux que nous ayons eu, qui brille par une médiocrité inquiétante. Aussi, une heure d’interview à une radio privée étrangère pour parler à qui, aux français préoccupés par la loi sur les retraites, aux congolais qui ne peuvent l’écouter tant internet reste un luxe, à qui alors s’adresse notre Président ? Pourquoi préféré s’exprimer sur France 24, Sud Radio, le Figaro, etc…pour parler aux français avec un narratif politique confus, un storytelling affligeant, un français répétitif, une thèse sans antithèse ni conclusion, sans nouvelles idées pour le Congo, pour le monde et avoir tant de mépris pour son propre peuple ? Ce qui est fâcheux dans cet horizon hideux, c’est qu’il y’aura toujours des petits colporteurs dévoués qui continueront à oindre leur fakir, même quand il est apostrophé pour des faits prouvés qui choquent le monde entier. Espérons que le Président prendra la décision de parler aux congolais avant son voyage dans quelques jours à Moscou en Russie. Que Dieu bénisse le Congo-Brazzaville. Laurent DZABAPrésident du Mouvement Panafricain et Citoyen