Personne ne trouve la vie qu’il désire avoir, dit-il le marocain !

Personne ne trouve la vie qu’il désire avoir, dit-il le marocain !

TRIBUNE. Dans des situations de frustration et de désespoir, les marocains ne cessent de répéter cette phrase destructive et de résilience « Personne ne trouve la vie qu’il désire avoir » ou « 7ta wa7d mal9aha ki braha ». En tant que psychanalyste, je trouve cette phrase très révélatrice du dysfonctionnement cérébral du marocain résultant de grandes failles dans son éducation, aussi bien parentale, religieuse que scolaire. Je me contenterai dans cette analyse de vous exposer le rôle de l’éducation religieuse, car c’est elle qui influence au départ la pensée des parents et des enseignants. N’est-il pas temps de mettre, pour le moment présent,  un terme à tous les enseignements religieux sans aucune exception d’une religion ou d’une autre, car ils déstructurent le cerveau de l’enfant marocain, l’empêchent de croire en lui et de se dire avec conviction « Je peux changer ma vie, je peux construire la vie que je souhaite avoir car ceci ne dépendra que de moi et de moi seul » ? Que nous révèle alors la phrase« Personne ne trouve la vie qu’il désire avoir? Pourquoi le cerveau marocain est-il ainsi configuré ? L’absence de la remise en question et de la responsabilité Le marocain ne se remet jamais en question dans ce qu’il fait et dans ce qui lui arrive. Pour lui, c’est toujours de la faute des autres et jamais de la sienne. Il ne possède pas d’esprit critique (faute de l’éducation essentiellement religieuse) lui permettant de critiquer ce qu’il va entreprendre, les risques de la réussite mais aussi de l’échec afin qu’il assume ses choix. 2. La religion L’éducation religieuse (toute religion condue) a fait et fait toujours beaucoup de tort aux marocains et surtout aux petits enfants. Cette éducation est très mal préparée et mal travaillée à cause d’une compréhension erronée et d’une interprétation visant à protéger des intérêts difficiles à saisir. a. La notion du destin On apprend à l’enfant à bien travailler pour réussir dans sa vie, mais on lui apprend aussi paradoxalement, que le destin lui a déjà réservé une vie bien déterminée et que quoi qu’il fasse, il n’aura que ce que le destin a décidé pour lui. Par exemple, si le destin t’a prescrit de vivre misérablement et inculte, et bien malgré tous tes efforts tu resteras misérable ! C’est le destin ! Réalisez-vous comment nous détruisons la logique cérébrale de l’enfant et ce que nous lui inculquons comme notions paradoxales. Il accepte ici qu’il ne trouvera jamais la vie comme il le souhaite. b. Les moyens de subsistances sont prédéterminés par Dieu Le marocain apprend que quoi qu’il fasse, sa part de moyens de subsistances est déjà déterminée par le Ciel avant même sa naissance et qu’ils lui arriveront tôt ou tard. Cette notion est très grave, car elle configure le cerveau du marocain de deux manières : Pas besoin de faire d’effort, de travailler et de se cultiver, car sa part de richesse est déjà prédéterminée et il ne lui reste plus qu’à se reposer et à attendre qu’elle lui soit délivrée un jour. Même en travaillant jour et nuit, il n’aura que ce qui lui est prescrit par le Ciel et si sa pension est de 10 dirham par jour et bien ça sera ainsi, car c’est une prescription divine. c. Le contentement L’enseignement religieux enseigne le contentement d’une manière totalement insensée. Si l’on suit ce dernier tel qu’il est enseigné, nous devons nous contenter d’une vie de misère car c’est Dieu qui a souhaité nous voir ainsi, et le respect de ce principe nous permettra l’entrée au paradis. L’enfant vivant dans la misère se demande alors pourquoi Dieu l’a choisi lui pour vivre de la sorte et pas le fils d’un ministre ou d’un avocat? Le contentement enseigné ainsi veut dire « Ferme la bouche, baisse la tête et surtout ne réclame rien sinon c’est une opposition à la volonté de Dieu ». Le contentement est une belle valeur si elle était enseignée comme elle est présentée par la psychologie contemporaine, c’est-à-dire « Vivre le moment, lâcher prise, profiter de l’instant présent tout en étant reconnaissant» mais tout en ayant aussi confiance de notre capacité à améliorer notre vie et à assurer notre bonheur. d. Remercier Dieu La religion encore une fois enseigne de manière distordue le principe de remercier le Ciel. D’ailleurs lorsqu’on demande à un marocain comment il se porte, sa réponse est toujours « Et bien, Dieu merci malgré tout ». Ce remerciement est péjoratif et n’a rien à voir avec un véritable remerciement chaleureux et sincère. La religion a imposé de remercier Dieu quoiqu’il nous arrive. Le remercier même dans la misère et la pauvreté. Pourquoi ne pas avoir le droit de me rebeller contre Dieu si c’est vraiment Lui qui a voulu que je sois dans la misère ? Pourquoi moi et pas le fils d’un banquier ou d’un parlementaire? En plus, comment la religion peut-elle affirmer que c’est Dieu qui a choisi pour moi la misère ? Quelle preuve a la religion qui prêche le remerciement de Dieu, que ma misère est une prescription divine ? e. Éprouver notre foi Toutes les religions, sans aucune exception, enseignent au marocain que Dieu  éprouvera constamment sa foi en Lui par la prescription de beaucoup d’épreuves, comme l’échec scolaire, la misère, être un simple ouvrier, une femme de ménage exploitée, une prostituée, un malfaiteur, avoir un cancer ou un handicap. L’enseignement tordu des religions nous imposent d’accepter notre misérable vie et de remercier Dieu pour ce qu’Il nous a réservé afin d’aller au paradis. Mais d’une manière subliminale, la religion nous enseigne de ne pas nous relever, de ne pas essayer de changer notre situation, car nous allons échouer à ces épreuves et nous ne serons pas admis au paradis car notre foi est faible devant les épreuves. Je vais m’arrêter là et je vous laisse imaginer comment se structure le cerveau du marocain avec toutes ces contradictions, ces notions paradoxales et ces bêtises au nom de la religion. Évidemment, les adolescents marocains d’aujourd’hui ont jeté en bloc la religion telle