Accord de paix RDC-Rwanda : Félix Tshisekedi pris au piège de ses errements et du Rwanda ?

Accord de paix RDC-Rwanda : Félix Tshisekedi pris au piège de ses errements et du Rwanda ?

PARLONS-EN. Le régime de Félix Tshisekedi a fait du retrait des troupes rwandaises de la RD Congo le préalable à toute signature d’accords avec le Rwanda. Sur Radio France Internationale (RFI), le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, qui est aussi porte-parole du gouvernement, a réitéré cela, déclarant que « le président Tshisekedi ne peut pas aller signer la paix à Washington sans qu’on puisse constater que les troupes rwandaises se sont retirées de notre territoire ». Or, il y a près d’une semaine, Kinshasa a finalement accepté de signer le volet économique de l’accord de paix (le fameux accord de coopération économique) avec Kigali, alors que les troupes rwandaises sont toujours présentes sur le territoire congolais. Pourquoi cette volte-face ? Selon Muyaya, le gouvernement congolais a paraphé ce document « parce qu’il y a eu un progrès ». Dans le document qui a été signé, une section a été ajoutée, conditionnant la mise en œuvre de la coopération économique à l’exécution du CONOPS. Et c’est bien là le problème. Comment peut-on demander aux Rwandais de quitter le territoire congolais, alors que la réalité de leur présence n’est pas officiellement reconnue dans l’accord signé par Kinshasa et Kigali ? L’autre problème (et c’est ce que les Congolais doivent comprendre) est que l’essentiel de ce qui doit être fait a déjà été fait. Autrement dit, l’accord de paix et son volet économique ont été signés. Félix Tshisekedi et Paul Kagame ne vont pas signer un AUTRE accord; ils vont tout simplement entériner ce qui a déjà été paraphé par leurs représentants. Tout ceci témoigne de l’amateurisme avec lequel le régime de Tshisekedi a géré ce dossier depuis le début. Il n’y a pas de lisibilité ni de cohérence dans la démarche de Kinshasa. Si Félix Tshisekedi n’entérine pas les accords signés, il y a de fortes chances qu’il soit accusé de tous les maux, d’autant que Kinshasa n’a pas ratifié, à ce jour, l’accord de paix signé à Washington, alors que le Kigali l’a fait. Les Américains en sont conscients. S’il le fait, il va, d’une certaine manière, « récompenser » le Rwanda pour la guerre qu’il a menée contre le Congo et son peuple. Dans tous les cas, Tshisekedi est pris au piège de ses errements et du Rwanda, qui, faut-il le dire, n’a, en réalité, aucun intérêt à voir l’accord de paix (et son volet économique) aller de l’avant, même si celui-ci lui est profitable. La prédation dans le chaos est toujours plus profitable qu’en période de paix ou de stabilité. La RDC n’aurait pas dû signer l’accord de Washington. Patrick Mbeko

RDC/RWANDA. Ce que signifie une injure dans la bouche de Paul Kagame…

RDC/RWANDA. Ce que signifie une injure dans la bouche de Paul Kagame…

TRIBUNE. Du latin in-sultare qui signifie “sauter sur”, le verbe insulter était rendu en français médiéval par vitupérer, mutiler, défigurer, malmener, brutaliser ou encore blesser quelqu’un, le tuer ou l’incendier. C’est en ce sens qu’Evelyne Largueche utilise la formule “ projectile verbal” pour bien rendre le potentiel violent de cet acte de langage. Ceci dit, les nombreuses insultes de Paul Kagame contre le président congolais doivent être comprises comme une démesure langagière qui dit le mal et le convoque, qui manifeste le conflit qu’elle veut causer. Elle devient le prélude à la violence physique. Elle prépare méticuleusement un crime. Les insultes de Paul Kagame ou de ses officiels contre les responsables congolais sont loin d’être de simples crises d’émotion mal dominée. Non! Elles sont et ont toujours été des préparations préliminaire à des attaques militaires de grande envergure. Dans la stratégie de Kagame, le massacre des congolais ou la neutralisation de leur leader procèdent avant tout d’une opération de communication qui commence par stigmatiser son adversaire, le rabaisser, le “chosifier” pour mieux l’anéantir avant de le tuer en vrai. En “chosifiant” le président congolais et en étalant sur la place publique les lacunes ontologiques de son sombre passé ( ancien vendeur de pizza; président jamais élu mais nommé dans le bureau même de Kagame etc.), le président Kagame vise à justifier, face à l’opinion publique du monde, la nécessité qu’il y a à l’écraser pour le plus grand bien de la sous-région des Grands Lacs. L’opération est tellement sournoise que très peu s’aperçoivent que dans ce contexte, le bourreau charge ses propres intentions de crimes sur les épaules de la victime au moment où lui-même feint de revêtir la peau de la victime. Les insultes de Kabarebe ( l’armée congolaise n’est pas capable de tuer un rat) ou de Kagame ( un président nul, illégal et illégitime) sont dans la plupart de cas suivies, quelques temps plus tard, des attaques féroces de l’armée rwandaise sur le territoire congolais. Ceux qui analysent froidement le conflit entre le Rwanda et la RDC, savent que la dernière sortie médiatique de Paul Kagame n’est pas à mettre sur le registre des émotions mal contrôlées d’un président ni sur une éventuelle panique de Kagame suite aux pressions de la Maison Blanche. Il faut y voir un indicateur important du conflit, à savoir que ses invectives sont accompagnées de l’arrivée massive des troupes rwandaises à Uvira et Kalemie pour la conquête de Katanga et une autre partie vers Walikale pour la prise de Kisangani. Dire que Kagame injurie Tshisekedi parce qu’il se sent coincé par la diplomatie congolaise et qu’il est mis sous la pression américaine, c’est mal connaître la mécanique médiatique de la communication politique américaine qui fait souvent le contraire de ses communiqués officiels. Et ce modus operandi a atteint son paroxysme avec l’administration Trump. Ainsi donc, lorsque Boulos menace Kigali de le sanctionner au cas où il ne retirait pas ses troupes de la RDC, il ne faut pas prendre ses paroles pour des vérités acquises. C’est justement pour mieux leurrer la partie congolaise pendant qu’eux (américains et leurs proxies rwandais) avancent masqués et étendent l’espace de leurs intérêts. Pendant que les congolais se gavent d’un optimisme béat concernant la sécurité que leur apporterait l’accord de Washington, notre allié-ennemi amasse les troupes militaires pour conquérir de nouvelles villes congolaises sans avoir rien respecté des clauses du fameux accord. Bref, retenons désormais que les insultes de Kagame ont toujours été des signes avant-coureurs des lendemains belliqueux via la chosification de son adversaire et le prétexte qu’il se donne de l’attaquer pour l’anéantir et l’écraser. Face à sa capacité de nuisance, on est appelé à une très grande vigilance. Ne le surestimons pas. Ne le sous-estimons point non plus. Par Germain Nzinga

FLASH : que se passe-t-il à la Présidence rwandaise???

FLASH : que se passe-t-il à la Présidence rwandaise???

La rumeur enfle de jour en jour sur la maladie voire le décès “présumés” du président Paul Kagame hospitalisé en Allemagne depuis quelques semaines. Cette information est encore à prendre au conditionnel car elle n’est encore confirmée ni par un communiqué officiel du gouvernement rwandais ni par des agences de presse internationale, à l’issue exception d’une agence de presse belge. Quoi qu’il en soit, l’absence du leader rwandais dans les médias d’état pose de nombreuses interrogations. Son compte Twitter, d’habitude ajourné chaque jour n’émet plus aucune info depuis le 3 juin. Et son absence a été encore plus remarquable ce matin du lundi 16 juin lors de la cérémonie de clôture des 108 officiers venus de 20 pays, au collège de défense de nakinyama, après une année de formation intensive. Cette cérémonie, initialement prévue pour le 11/juin/2025, avait été rapportée à ce jour du lundi 16 juin 2025, dans l’attente du président Paul Kagame, mais au final elle a été présidée par le premier ministre qui assume l’intérim. Des personnes averties vont jusqu’à supputer que le président rwandais joue au “faux malade “ pour éviter la signature de l’Accord USA-RDC-RWANDA considéré par lui comme une défaite politique. Selon les indiscrétions de certaines chancelleries, c’est désormais le premier ministre Rwandais Édouard NGIRENTE qui assume l’intérim de la présidence du Rwanda, avec toutes les prérogatives sur toutes les activités du pays comme président intérimaire. Dossier à suivre… Par Germain Nzinga

RDC/Rwanda. Attention ! Il ne fait jamais ce qu’il dit…

RDC/Rwanda. Attention ! Il ne fait jamais ce qu’il dit…

LIBRES PROPOS. C’est seulement vendredi soir que je prévenais mes lecteurs sur le piège américain via la signature à Washington de la déclaration des principes entre la RDC et le Rwanda. Je vous expliquais par moult exemples du passé que Paul Kagame ne respecte jamais des accords signés et que renoncer à piller les ressources congolaises est synonyme d’un suicide pour son régime. Alors qu’a-t-il fait après les accords de jeudi dernier? Il a fait semblant de signer le protocole de Washington stipulant entre autres le retrait de troupes rwandaises du territoire congolais mais en poussant en même temps, une de ses marionnettes, Corneille Nangaa et l’AFC, à ne pas reconnaître le contenu de cet accord. En effet, le soir même de la signature, Nanga déclarait : « Ce qui a été signé entre la RDC et le Rwanda ne concerne pas l’AFC/M23 et la seule négociation qu’on peut accorder à Tshilombo, c’est son exil. L’armée révolutionnaire ne reculera pas. » Ce qui sort de la bouche de Nanga c’est le message transmis par son boss de Kigali dont le mode opératoire est connu de tous : ´talk and fight’, dialoguer puis signer un pacte de paix aujourd’hui pour continuer la guerre le lendemain. Nanga dit donc ne pas être concerné par les arrangements entre la RDC et le Rwanda mais tout le monde sait que Nanga qui est une création de Kigali et de Kingataki ne peut prendre position sans l’aval et les directives de son mentor. Comme pour dire que derrière le refus de l’AFC, se profile le RENIEMENT de Paul Kagame contre la signature de son propre ministre de Affaires étrangères. L’on comprend bien, sur ces entrefaites, l’étrange prise de position belliqueuse de Willy Ngoma faite ce matin de dimanche : “Qui vous dit que la guerre est terminée ? L’AFC/ M23 vient de prendre deux cités stratégiques, notamment Kaziba et Kabamba.” Notez que le 26 avril 2025, soit deux jours seulement après la signature, l’AFC/M23 a relancé une violente campagne militaire en reprenant la cité de Kabamba et celle de Kaziba, très riche en or et située à 95 km de la ville stratégique d’Uvira. Avec comme objectif final de prendre Lubumbashi et Kisangani avant d’exercer la pression sur Kinshasa. L’histoire récente nous enseigne encore et encore que ces gens-là ne font jamais ce qu’ils disent mais en revanche ils considèrent des accords signés comme piédestal pour atteindre leurs fins politiques. Quae cum ita sint, puisqu’il en est ainsi, Ça a été comme ça à Arusha en 1994 et tout récemment à Doha, il en sera de même avec l’accord de Washington en 2025. Que conclure ??? Il n’est pas trop tard de réévaluer à notre avantage, la sagesse du grand diplomate H. Kissinger quand il disait : “un accord qui ne règle pas les causes profondes du conflit n’est qu’une pause avant la prochaine guerre”. A chaque congolaise et à chaque congolais d’en tirer les conséquences !!! Par Germain Nzinga

La RDC dans le piège américain…

La RDC dans le piège américain…

TRIBUNE. Pour mieux cerner les causes profondes de la crise congolaise, il faut bien ne pas négliger le passé, les déclarations à l’envolée faites par-ci par-là mais qui traduisent un plan d’ensemble pour re coloniser et piller le Congo. Il suffit de lire les points 7 et 8 de la déclaration de principes signée entre le Rwanda et la RDC sous l’égide américain pour intuire, entre les lignes, une MUTUALISATION des richesses du Congo. En termes clairs, il est fait mention d’une coopération sur des priorités communes telles le développement commun des parcs nationaux ( comme si on en avait un ou deux à la frontière entre ces deux pays) ou encore et surtout des chaînes d’approvisionnement en minéraux qui sont pourtant la propriété exclusive de la RDC. Autant d’ambiguïtés qui devraient nous mettre en alerte. Pour ceux qui refusent d’être amnésiques, ils auront compris que ce deal signé hier vendredi est l’aboutissement de trois événements marquants de l’histoire politique récente du Congo. D’abord la Pax Americana de Bill Clinton qui depuis 1994 a confié la gestion de la RDC à des puissances proxies ( Ouganda et Rwanda) puis cette proposition formulée par Nicolas Sarkozy un certain 16 janvier 2009 qui mettait sur table la recette d’ « Instaurer un dialogue structurel… pour partager l’espace et les richesses de la République Démocratique du Congo ( vaste pays à organisation étrange de ses richesses) avec le Rwanda ( petit pays mais avec une administration organisée). Les congolais avaient eu tort de prendre à la légère ces déclarations de Sarkozy et d’avoir ignoré que le président français parlait au nom d’un vaste plan de dépècement et de pillages du Congo par procuration concocté depuis des lustres. C’est à la lumière de ce vaste plan de pillages des richesses du Congo qu’il faut également insérer les trois accords signés à Goma le 24 juin 2021 entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi. Un de ces protocoles d’accords concernait la mutualisation des services de sécurité entre les deux pays et un troisième avait trait à l’exploitation de l’or en partenariat entre la société congolaise aurifère (SAKIMA SA) ainsi que la société rwandaise DITHER LTD. L’on se souvient encore des déclarations élogieuses du Président congolais Félix Tshisekedi, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue rwandais, Paul Kagame à l’issue de la signature de ces accords : « Nous avons perdu tant d’années à vivre, en nous regardant en chiens de faïence, en vivant en tensions et en situation de guerre, mais aussi à partager la haine, maintenant ça suffit ». Et son collègue de renchérir : « C’est pourquoi, le Président Tshisekedi et moi-même convenons que l’absence de paix et de stabilité ne doit pas devenir une situation permanente dans nos deux pays. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous habituer à cette situation », avait renchéri le Président rwandais. Et trois mois plus tard la guerre reprenait de plus belle entre les deux pays. Les congolais refusent de tirer de leçons de leur passé si récent. Il leur suffit de réécouter Nicolas Sarkozy et de relire les trois accords jamais abrogés entre Kagame et son collègue congolais pour comprendre de quelle manière s’exécute ce plan de pillages de la RDC. La lecture minutieuse de ce document de principes signé sous l’égide américain démontre de quelle manière les américains ( de Clinton jusqu’à Trump II) sont restés fidèles à leur schéma de départ sur la sous-région des Grands Lacs et de quelle façon ils s’emploient simplement à ajuster les modalités de son application. Le Rwanda quant à lui sort vainqueur d’une impasse diplomatique où, un moment donné, il s’est senti embourbé. Quant à la RDC, le constat est clair : elle ne renonce pas à son obsession de conjuguer sa souveraineté avec sa soumission volontaire aux diktats des pays tiers. Là où les fanatiques crient à une victoire diplomatique, les bien censés y voient la mésaventure de tout un grand pays tombé dans un énième piège américain. Avec les lourdes conséquences que l’on sait… Par Germain Nzinga

Rwanda. Le 06 avril 1994 : Ton Souvenir, Notre Force!

Rwanda. Le 06 avril 1994 : Ton Souvenir, Notre Force!

SOUVENIRS. 31 ans sans toi. Et pourtant, tout résonne encore comme si c’était hier. Ce 6 avril 1994 à 20h30, ton avion est abattu au-dessus de notre résidence familiale de Kigali. Ce jour-là, deux chefs d’État en exercice — mon père, Juvénal Habyarimana, et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira — sont lâchement assassinés, avec leurs proches collaborateurs et l’équipage. Tous étaient des pères de famille, et depuis ce jour, leurs proches vivent un deuil confisqué. Cet acte terroriste a plongé non seulement le Rwanda, mais toute la région des Grands Lacs africains dans une obscurité dont nous ne sommes jamais réellement sortis. Ce soir-là, j’ai perdu mon père. J’avais à peine 18 ans, et j’ai vu de mes propres yeux l’inimaginable. Notre petite sœur n’avait que 14 ans. Aujourd’hui, devenu père à mon tour, je réalise avec encore plus de force ce que cet instant a dû représenter pour lui : cette pensée fulgurante pour ses enfants, pour son peuple, pour ce Rwanda qu’il aimait et qu’il rêvait de rassembler — au point d’y sacrifier sa propre vie. Il était un homme d’État, un père de la nation, dont l’engagement pour la paix et la stabilité était sincère, courageux, profond. Et pourtant, 31 ans plus tard, les peuples des Grands Lacs attendent toujours cette paix. Pire : ceux qui ont commandité cet attentat — Kagame et le FPR — continuent, en toute impunité, à semer la mort, la terreur et la désolation en République Démocratique du Congo et dans toute la région. Deux chefs d’État ont été assassinés. Et à ce jour, aucune enquête sérieuse n’a jamais été menée. Pourquoi ? Parce que les responsables sont protégés. Parce que la vérité dérange. Pourtant, elle est connue. Les Rwandais savent. Les Congolais savent. Les Burundais savent. Les chancelleries occidentales savent. Les faits sont clairs : Paul Kagame est le commanditaire de ce crime fondateur de son régime, ce crime qui a ouvert les portes de l’apocalypse au Rwanda. Nous ne débattrons plus avec les cyniques qui osent encore suggérer que ces missiles — pourtant identifiés comme issus de l’arsenal ougandais — auraient été tirés par une épouse dormant chaque soir aux côtés de son mari. Ce récit absurde ne trompe plus personne. De même, nous ne demanderons plus à personne la permission de pleurer nos morts. Ce 6 avril nous appartient à nous tous, familles de victimes. Il appartient à tous les Rwandais. Pas seulement à ceux qui s’arrogent le monopole de la souffrance pour mieux dissimuler leurs propres crimes. Ce mois d’avril doit cesser d’être un outil de propagande et redevenir un moment de mémoire partagée. Ce système d’apartheid mémoriel doit prendre fin pour laisser place à une nouvelle ère — une ère de vérité, de justice et de deuil sincère. J’ai une pensée particulière pour les millions de victimes oubliées de cette longue tragédie — notamment nos frères et sœurs congolais, si souvent abandonnés malgré leur hospitalité. Leur souffrance aujourd’hui est le prolongement direct de ce crime impuni du 6 avril 1994. Mais ce message n’est pas que douleur. Il est aussi porteur d’espoir. Car je reste convaincu que l’héritage de mon père — sa vision d’un Rwanda paisible, réconcilié et souverain — renaîtra. Le début de cette quatrième décennie doit marquer la fin du silence imposé, et l’émergence d’une génération qui ne négociera plus ni sa mémoire, ni sa dignité. Rwanda Burundi RDC Par Jean-Luc Habyarimana

RDC/Rwanda. Pourquoi Félix Tshisekedi est-il diplomatiquement plus isolé que Paul Kagame

RDC/Rwanda. Pourquoi Félix Tshisekedi est-il diplomatiquement plus isolé que Paul Kagame

TRIBUNE. Bien de gens ne comprennent pas pourquoi j’affirme que Félix Tshisekedi est isolé diplomatiquement, alors que le Rwanda de Paul Kagame fait face à des sanctions occidentales. Explication. L’efficacité d’une diplomatie peut s’évaluer au niveau d’acceptation, d’adhésion, de légitimation des actions entreprises par un État au sein de la société internationale. Qu’en est-il de la RD Congo ? Certains évoquent la pression et les sanctions imposées au Rwanda comme la preuve de l’efficacité de la diplomatie rdcienne. Ce qui est une erreur d’analyse et d’appréciation majeure. En effet, la décision d’imposer des sanctions au Rwanda intervient dans un double contexte régional et géopolitique international particulier. Si la situation en RDC a motivé les sanctions, celles-ci ont été prises indépendamment des démarches entreprises par la RDC depuis l’offensive de Goma. Faut-il rappeler aux amnésiques que le M23 occupe des pans entiers du Nord-Kivu depuis 2021, et qu’il n’y a jamais eu de sanctions sérieuses ?! Petite parenthèse : il faut toujours garder à l’esprit que les Occidentaux (européens et nord-américains) ont leur façon de procéder quand ils n’apprécient pas ou veulent se débarrasser d’un dirigeant devenu encombrant à leurs yeux. La situation en RDC peut servir de prétexte pour sévir contre Paul Kagame, sans nécessairement que l’on se soucie des intérêts de la RDC. L’éleveur n’engraisse pas le cochon par amour mais par nécessité. Fermons la parenthèse. Si le Rwanda est, dans une certaine mesure, sous pression occidentale, il n’en demeure pas moins que son président, Paul Kagame, garde la confiance de la plupart de ses pairs africains et dans le monde. Ce qui n’est pas le cas de Félix Tshisekedi, dont le sérieux et la crédibilité sont aujourd’hui questionnés. Aussi, le régime de Tshisekedi est souvent critiqué pour sa gouvernance problématique. Les tensions politiques internes ainsi que les accusations de corruption et de mauvaise gestion des ressources de l’État nuisent à la crédibilité du pouvoir congolais sur la scène internationale. Tout ceci a des répercussions sur la réputation de la RDC à l’international. Ce qui fait que pas grand monde au niveau régional et continental ne semble prendre le parti ou la défense de la RDC dans le conflit qui l’oppose au Rwanda/M23. Le retrait de la force de la SADC de la RDC est un désaveu diplomatique cinglant qui ne dit pas son nom. Comme l’écrivait fort justement le diplomate français Alain Plantey, « dans la vie diplomatique, on est souvent ce que l’on représente ». Bref. Ce qu’il faut retenir ici, c’est que Paul Kagame et son pays (Rwanda) sont sous pression mais pas isolés. Tandis que la RD Congo, qui est sous pression militaire du Rwanda et du M23, n’est pas isolée, mais son président l’est au niveau régional, avec des répercussions non négligeables sur la scène continentale, voire internationale. Ce n’est pas un hasard si Joseph Kabila est de nouveau dans le décor et est invité par certains chefs d’État du continent… Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko

RDC/Rwanda. Six leçons à tirer de la rencontre de Doha

RDC/Rwanda. Six leçons à tirer de la rencontre de Doha

1. Pendant que le monde entier ergotait sur la rencontre de Luanda du mardi 18 mars 2025 et que les noms des membres la délégation de Kinshasa était cités à la télévision nationale, la rencontre de Doha programmée le même jour que celle de Luanda semble être le fruit d’une préparation en amont entre le Rwanda et la RDC. Non pas seulement qu’elle prend en bourrique les deux peuples congolais et rwandais, mais elle fait preuve de la théâtralité à outrance de l’exercice du pouvoir dans la région des grands lacs et à travers laquelle ce qui se dit officiellement cache souvent des intrigues et des combines politiciennes qui ne sont pas toujours de nature à défendre les intérêts vitaux nationaux. 2. Cette théâtralité politique, de quoi est-elle synonyme sinon du voile de mystère dans les relations entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame qu’il a jadis traité de frère et d’ami? Personne ne sait délimiter les frontières de cette fraternité-amitié avec la marche des institutions de l’Etat. 3. Le seul bénéfice de cette rencontre est qu’il n y a plus de doute sur le fait que Kagame est le parrain direct de M23 et peut décider de l’arrêt ou de la continuité du combat. Dans un contexte géopolitique où le monde entier exigeait de Kagame l’application du processus de Nairobi qui consiste au retrait immédiat des groupes armés locaux et étrangers du territoire congolais, ce cessez-le-feu annoncé par Tina Salama, la porte-parole de la présidence congolaise, après la rencontre de Doha, est tout simplement un cadeau en or fait à Paul Kagame. Quand bien même il y aura une courte embellie dans le déroulement du conflit, il reste tout de même vrai qu’avec ce cessez-le-feu au lieu d’un retrait définitif, les troupes rwandaises, M23 et AFC continueront à rester positionnées sur le territoire congolais, attendant le moment favorable pour rouvrir les hostilités. 4. À un moment crucial où les sanctions fusaient de partout pour affaiblir le régime Kagame, tout porte à croire que Félix Tshisekedi a volé au secours du président rwandais. En s’affichant publiquement avec un Kagame vomi par l’opinion internationale, le chef de l’état congolais nous assène un vif reproche d’avoir tort de trop condamner son homologue rwandais et que lui croit encore en sa bonne foi d’instauration de la paix dans la région. Ce qui est loin d’être vrai. 5. Le médiateur de cette rencontre de Doha, l’émir du Qatar, ne s’y est pas impliqué pro Deo. En matière de paix, le Qatar n’est pas un modèle. Il est un des grands destabilisateurs du continent africain en finançant les terroristes du groupe Al Qaida et le mouvement Islamiste du Sahel. Pour ce qui regarde le Rwanda, le Qatar a de gros investissements économiques au Rwanda. D’abord la compagnie aérienne Qatar Airways avec 60% de parts d’action qataries. Il détient aussi de colossaux projets immobiliers et hôteliers de luxe , sans parler des partenariats stratégiques dans plusieurs secteurs nationaux. Dans ces conditions, il devient difficile pour le Qatar en tant que médiateur d’avoir une position de neutralité diplomatique. Son alignement économique et stratégique avec le Rwanda peut le pousser à se pencher d’un côté contre un autre. 6 Tout analyste sérieux sait d’avance que pour un pays en position de faiblesse militaire, toute victoire remportée par un dialogue politique a un prix à payer. Elle oblige en effet d’accepter des conditions imposées et à faire des concessions. Il faut que les congolais s’intéressent à savoir le prix que leur président a dû payer pour arracher ce cessez-le-feu et les lourdes conséquences sur la suite de la guerre. Par Germain Nzinga