Maroc Telecom réalise un chiffre d’affaires en baisse de 1,2% à fin juin

Maroc Telecom réalise un chiffre d’affaires en baisse de 1,2% à fin juin

Le Groupe Maroc Telecom annonce avoir enregistré des résultats opérationnels au-dessus des objectifs au titre du premier semestre 2022. « Les réalisations du Groupe Maroc Telecom au premier semestre de cette année sont portées par la bonne dynamique des activités des filiales Moov Africa et les efforts constants d’optimisation des coûts », a indiqué la société de télécommunications soulignant un contexte inflationniste et un environnement concurrentiel de plus en plus intenses. En hausse de 1,9% sur un an, le parc du Groupe s’est établi à près de 75 millions de clients au 30 juin 2022 dont 23 millions au Maroc (-0,2%) et près de 52 millions pour les filiales Moov Africa (+2,8%), suite essentiellement à la croissance du parc des filiales (+2,8%). Au titre du premier semestre, le Groupe Maroc Telecom a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 17.568 millions de dirhams, accusant ainsi une baisse de 1,2% (-0,6% à taux de change constant). Le léger repli du chiffre d’affaires consolidé résulte de la baisse du Mobile au Maroc (-5,0%) et en particulier de la Data Mobile (-9,9%), a fait savoir le groupe dans un communiqué. Comme l’a relevé la société de même source, « les activités Mobile au Maroc continuent de pâtir du contexte concurrentiel et réglementaire (-5,0%) et sont compensées en partie par la bonne tenue des activités à l’international (+1,6% à taux de change constant) et du Fixe au Maroc (+1,6%) ». Et de noter que la croissance du chiffre d’affaires des filiales Moov Africa (+1,6%) est tirée par la performance de la Data Mobile (+29%). En amélioration de 0,1% (+0,5% à taux de change constant), le résultat opérationnel avant amortissements (EBITDA) ajusté consolidé du Groupe Maroc Telecom a atteint 9.171 millions de dirhams au premier semestre 2022. Selon les explications du groupe, « l’EBITDA ajusté quasi stable au Maroc et la croissance de celui des filiales Moov Africa (+2,0% à taux de change constant) sont à l’origine de cette performance due aux efforts continus de maîtrise des coûts opérationnels ».  En hausse de 0,7 pt, la marge d’EBITDA ajusté s’est établi au niveau élevé de 52,2%, a-t-il ajouté. Il est à noter que le résultat opérationnel (EBITA)(5) ajusté consolidé du Groupe Maroc Telecom a atteint 5.740 millions de dirhams au terme des six premiers mois de 2022. Ce qui correspond à une hausse de 3,0% (+3,3% à taux de change constant), tandis que la marge d’exploitation s’est établie à 32,7%, soit une amélioration de 1,3 pt. Du côté du Résultat net ajusté part du Groupe, Maroc Telecom indique qu’il est ressorti à 2.869 millions de dirhams, au sixième mois de cette année, en amélioration de 1,7% à taux de change constant. S’agissant des flux nets de trésorerie opérationnels (CFFO) ajustés, il ressort qu’ils se sont établis à 5.326 millions de dirhams, accusant ainsi un recul de 2,8% par rapport à la même période de 2021 (-2,5% à taux de change constant), sous l’effet principalement de la hausse des investissements. En s’établissant à 12.166 millions de dirhams, à fin juin 2022, la dette nette consolidée du Groupe a reculé de 18,4%, représentant ainsi 0,6 fois son EBITDA annualisé. En outre, en dépit du contexte, le Groupe Maroc Telecom affirme qu’il « continue de déployer ses plans d’investissement afin d’accompagner efficacement le développement des usages Data Mobile et Fixe et de poursuivre les chantiers d’innovation et de transformation digitale ». En ligne avec ses perspectives, les investissements hors fréquences et licences  ont atteint 3.720 millions de dirhams et représentent 21,2% des revenus du Groupe, a souligné Maroc Telecom. Au niveau national, les résultats du Groupe montrent que le chiffre d’affaires au Maroc a affiché une baisse modérée par rapport à la même période de 2021 (-2,2% au premier semestre 2022 à comparer à -7,1% au premier semestre 2021) et s’est établi à 9.561 millions de dirhams. « Les revenus de la Data Fixe continuent de profiter de l’engouement pour le FTTH, compensant ainsi la baisse des activités de la Data Mobile qui pâtit toujours du contexte concurrentiel et réglementaire », a poursuivi le Groupe. A l’échelle internationale, les activités du Groupe se sont améliorées de 0,4% sur les six premiers mois de l’année à 8.552 millions de dirhams (+1,6% à taux de change constant), tirées par la bonne performance de la Data Mobile (+29% à taux de change constant). Hors baisse des terminaisons d’appels, le chiffre d’affaires des filiales est ressorti en hausse de 2,8% à taux de change constant. Alain Bouithy

La GSMA appelle à réduire la taxation excessive du secteur mobile dans la région MENA

La GSMA appelle à réduire la taxation excessive du secteur mobile dans la région MENA

Un nouveau rapport de la GSMA, une association internationale d’opérateurs de téléphonie mobile, appelle les gouvernements de la région MENA à renforcer les réformes fiscales pour une plus grande connectivité mobile. Rendu public jeudi 13 juillet, le nouveau rapport donne un aperçu général sur les principales taxes générales, telles que la TVA, l’impôt sur les sociétés et les droits à l’importation, ainsi que les taxes sectorielles supplémentaires et les frais réglementaires appliqués aux opérateurs mobiles dans la région MENA. Dans ce rapport, intitulé « Fournir une connectivité mobile au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) », il s’est avéré que les sept pays analysés, à savoir l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, l’Arabie Saoudite, la Tunisie et la Turquie, pourraient améliorer l’accès à la connectivité mobile en réformant leurs régimes de taxation mobile. A en croire la GSMA, qui réunit près de 800 opérateurs appartenant à plus de 300 sociétés de l’écosystème mobile, l’imposition excessive ignore les contributions socioéconomiques positives du secteur mobile. Par ailleurs, « les taxes spéciales sur les services de communication mobile ou sur les combinés par exemple, peuvent constituer les plus grands obstacles qui entravent les consommateurs des services mobiles, en particulier les couches les plus pauvres de la population », a-t-elle souligné. Tout aussi grave, selon l’association, la hausse des taxes sur les entreprises et sur les revenus imposant sur les opérateurs mobiles augmente les coûts et affecte négativement les investissements dans les réseaux et les services avancés. A propos des principaux enseignements de l’étude, les auteurs ont relevé des effets de distorsion de la fiscalité sectorielle et mis l’accent sur les avantages économiques potentiels de leur rééquilibrage. Ainsi, il ressort des analyses en ce qui concerne les pratiques fiscales sectorielles que les services mobiles en Egypte sont soumis à un taux de TVA de huit points de pourcentage supérieur au taux général tandis qu’en Tunisie et en Jordanie, des taux d’imposition plus élevés sur les sociétés s’appliquent aux opérateurs mobiles, à 35% et à 24% respectivement. L’étude a aussi révélé qu’en Jordanie et en Turquie, les taxes d’accise sont perçues à des taux relativement élevés de 26% et de 25% (cinq pour cent pour les données), alors qu’en Algérie et en Egypte, il existe jusqu’à huit frais réglementaires différents, entraînant une complexité fiscale. Par ailleurs, il a été aussi constaté que les taxes en Jordanie et en Turquie représentent près de 11% et 17% des revenus de l’opérateur respectivement. Evoquant le poids de ce secteur dans l’économie des pays de la région, John Giusti, directeur des affaires réglementaires au sein de la GSMA, a indiqué que la connectivité mobile constitue un facteur essentiel de la croissance économique et du développement social au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle représenterait 1.4% du PIB de la région, selon ce dernier. Pourtant, il a déploré que « dans les sept marchés analysés, les comportements fiscaux, allant des frais de recettes élevés aux taxes spéciales sur les services de communication mobile ou les combinés, ont un impact négatif sur l’accessibilité pour les consommateurs et les investissements de l’industrie ». Avec le climat économique actuel, John Giusti a estimé que les gouvernements des pays de la région « devraient être enclins à favoriser et ne pas entraver la croissance économique ». Pour la GSMA, les réformes pourraient plutôt engendrer des avantages socioéconomiques significatifs pour les pays de la région. A titre d’exemple, elle a estimé que « la réduction de la taxe spéciale à 12% sur les services mobiles en Jordanie aurait le potentiel de générer 570,000 nouvelles connexions mobiles». Pour mieux apprécier l’importance des réformes dans ce secteur, l’association a indiqué que «l’élimination de la taxe sur les services de communication (CSP) en Arabie Saoudite aurait le potentiel d’augmenter CAPEX de 312 millions de dollars». Autre exemple, la GSMA est persuadée que « les termes plus longs de licence de spectre et les processus de renouvellement transparents fourniraient une plus grande certitude sur les opérations futures et les incitations à l’investissement pour les opérateurs ». Enfin, pour John Giusti s’il est une action que doivent faire les gouvernements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, c’est de « réduire les taxes excessives sectorielles. Car, a-t-il soutenu, cela « servira les intérêts des consommateurs, des entreprises et des gouvernements en réduisant les coûts, en encourageant l’adoption de nouveaux services mobiles et en stimulant le PIB et les recettes fiscales globales à plus long terme ».