Le rebond de l’économie mondiale ouvre une fenêtre d’opportunité pour engager des réformes dans la région MOAN
Le rebond de l’économie mondiale ouvre une fenêtre d’opportunité pour engager des réformes dans les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN), a affirmé le Fonds monétaire international (FMI) dans un document rendu public récemment. « Promouvoir la croissance inclusive demande des réformes audacieuses, et l’actuel regain de la croissance mondiale est la meilleure chance qui se présente pour cela depuis plusieurs années », a estimé l’organisation internationale notant que la croissance mondiale est à son plus haut depuis une dizaine d’années et qu’elle devrait progresser encore en 2018 et 2019. Dans ce document, intitulé « Opportunités pour tous. Croissance et inclusion au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », le FMI précise que la croissance projetée de la région MOAN devrait s’accélérer à 3,5% au cours de cette même période, soulignant toutefois qu’elle resterait nettement inférieure aux 5,6 % atteints en moyenne entre 2000 et 2008. Ainsi, le Fonds monétaire exhorte les pays de la région MOAN à agir afin de profiter des vents favorables actuels, notamment en rendant l’investissement plus efficient et augmentant la productivité. Ce qui, à en croire l’organisation, « inverserait l’impact négatif sur la croissance des faibles niveaux d’emploi, d’investissement et de productivité (PTF) constatés depuis une dizaine d’années ». A cet égard, le FMI se réjouit de constater que plusieurs gouvernements de la région ont déjà engagé des réformes, plaçant la croissance inclusive et la création d’emplois au cœur de leur stratégie de développement, et note que certaines de ces nouvelles mesures ont commencé à être appliquées. A propos de ces réformes, l’organisation pense que « le défi consiste à les accélérer et à les faire monter en puissance, à passer de l’engagement en faveur de la croissance inclusive à l’action concrète, et arriver à une amélioration perceptible des perspectives d’emploi et des niveaux de vie ». Cependant, si faire avancer les réformes après des années de croissance faible, d’austérité et, dans certains pays, de conflit armé, constitue un défi pour les responsables des politiques économiques de la région MOAN, la question centrale porte sur le moyen d’accélérer leur mise en œuvre afin d’améliorer le sort et le niveau de vie des populations. Et d’y parvenir de manière soutenable. « Plus largement : comment la région peut-elle répondre aux aspirations de la jeunesse, donner foi en l’avenir et améliorer la confiance du public dans les performances et la responsabilité du gouvernement ? », s’interroge le FMI. Pour la région MOAN, le premier défi pour obtenir une croissance inclusive est de créer des emplois dans des marchés du travail de plus en plus sous pression. Pour bien comprendre l’importance de la démarche, les auteurs du document font observer que « ces cinq dernières années, la population en âge de travailler a augmenté de 50,2 millions, et 27,6 millions sont entrées dans la vie active ». Alors que le nombre d’emplois n’a, quant à lui, augmenté que de 25,4 millions. En outre, selon les projections démographiques actuelles, « dans les cinq prochaines années, quelque 5,5 millions de nouveaux travailleurs vont rejoindre la population active chaque année », poursuivent-ils. Ce qui correspond à un peu plus de 27 millions de jeunes. C’est dire que le défi majeur à moyen terme pour la région sera de fournir des emplois à cette population. Précisons que le document, signé du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, rend compte du travail effectué depuis Amman, développé à Marrakech, par le FMI et les pays membres de la région MOAN sur l’enjeu de la croissance inclusive. En plus d’étudier les principales difficultés que rencontre la région MOAN pour promouvoir la croissance inclusive, il « passe en revue les principaux éléments qui permettent de comprendre les difficultés auxquelles sont confrontés les pays de la région pour créer davantage d’emplois, stimuler la croissance et la rendre plus inclusive », précise-t-on dans un communiqué soulignant qu’il s’intéresse aussi aux stratégies spécifiques qui pourraient aider la région MOAN à rendre la croissance plus inclusive. Alain Bouithy