Maroc. Baisse de l’indice de production du secteur extractif en 2022

Maroc. Baisse de l’indice de production du secteur extractif en 2022

Après une hausse de 2,1% en 2021, l’indice de production du secteur extractif a enregistré une baisse de 18,6% au terme de l’année 2022, selon les données publiées par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Précisons que cette évolution recouvre une baisse de 10,1% au premier trimestre, de 15,6% au deuxième trimestre, de 19% au troisième trimestre et de 28,9% au quatrième trimestre 2022, comme le souligne ce Département relevant du ministère de l’Economie et des Finances dans sa note de conjoncture de mars 2023 (N° 313). Selon les explications fournies par la DEPF, ce retrait résulte de la baisse de l’indice de la production des « Produits divers des industries extractives» de 30,2% et de la hausse de celui des «Minerais métalliques» de 8,2%. Principale composante du secteur extractif, la production de phosphate brut a parallèlement baissé de 20,1% au terme de l’année écoulée, après une hausse de 1,8% à fin 2021, a fait savoir la DEPF indiquant en outre un recul de 6,7% de la production des dérivés de phosphates à fin 2022. Toujours selon la DEPF, «en dépit de ce repli en termes de production, le chiffre d’affaires à l’export du groupe OCP s’est apprécié de 36% au terme de l’année 2022, bénéficiant de la hausse des cours mondiaux des produits phosphatés enregistrée cette année». Il est à noter qu’au titre du mois de janvier 2023, la hausse du prix moyen à l’export de phosphate brut, en glissement annuel, s’est maintenu, favorisant un accroissement de la valeur de ses exportations de 3,8%, souligne la DEPF. Concernant les ventes à l’étranger des dérivés de phosphates, il ressort de la dernière note de conjoncture qu’elles «se sont repliées, en valeur, de 42,8% à fin janvier 2023, sous un effet conjoint prix et volume, après une hausse exceptionnelle de 159,8% un an auparavant». La Direction des études et des prévisions financières en déduit que «le chiffre d’affaires à l’export du groupe OCP a reculé de 38,6% à fin janvier 2023, après +151,9% l’année précédente». Par ailleurs, la valeur des expéditions de la rubrique «Autres extractions minières» s’est raffermie de 29,2%. Pour rappel, la valeur ajoutée du secteur extractif, en volume, s’était soldée par une baisse de 7,7%, en moyenne, au terme des neuf premiers mois de 2022, faisant suite à un retrait de 4,8% au premier trimestre, de 7,8% au deuxième trimestre et de 10,4% au troisième trimestre 2022. Dans sa note de conjoncture du mois précédent (février, N°312), la DEPF avait estimé que cette évolution est en ligne avec celle de la production de phosphate brut qui s’était repliée, en volume, de 11% au premier trimestre, de 16,5% au deuxième trimestre et de 20,3% au troisième trimestre 2022. Dans une précédente analyse, cette tendance baissière s’était accentuée au quatrième trimestre 2022 avec « un recul de 31,6%, portant sa baisse à fin 2022 à 20,1%, après un recul de 16,1% à fin septembre 2022 et une hausse de 1,8% à fin 2021 ». Ainsi, et dans une moindre mesure, la production des dérivés de phosphates était ressortie en baisse de 6,7%, après un repli de 1,7% un an auparavant. La DEPF avait en revanche estimé que « la valeur des exportations de phosphates et dérivés s’est appréciée de 43,9% au terme de l’année 2022, pour atteindre 115,5 milliards de dirhams et ce, après une hausse de 57,8% un an auparavant». Alain Bouithy

Maroc: Le déficit budgétaire s’est creusé à 63,4 MMDH à fin novembre

Maroc: Le déficit budgétaire s’est creusé à 63,4 MMDH à fin novembre

Le déficit budgétaire s’est creusé à fin novembre 2021, a annoncé récemment le ministère de l’Economie et des Finances. Selon la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT), qui présente les résultats de l’exécution des prévisions de la loi de Finances avec une comparaison par rapport aux réalisations de la même période de l’année précédente, il s’est en effet établi à 63,4 milliards de MDH à fin novembre, contre 59,7 milliards de MDH un an auparavant. « Cette évolution devrait être analysée en tenant compte d’un effet de base lié à l’impact sur les recettes fiscales de l’arrêt brutal de l’activité en 2020 », a expliqué le ministère de l’Economie et des Finances dans ce document statistique. Outre l’excédent de 8,3 milliards de MDH, enregistré à fin novembre 2020 au titre du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19,  cette variation devrait également tenir compte « du redressement de l’activité économique observé durant l’année en cours, en relation notamment avec les progrès accomplis en termes de vaccination, le raffermissement de la demande intérieure ainsi que la bonne campagne agricole », a souligné le département dirigé par Nadia Fettah. Une évolution en lien également avec le renchérissement des cours internationaux des produits énergétiques, notamment le gaz butane, a ajouté la même source. Ainsi, et sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, il ressort que les recettes ont enregistré une hausse de près de 25,1 milliards de MDH, comparativement à fin novembre 2020, et un taux de réalisation de 93,3% par rapport aux prévisions de la loi de Finances (LF). A l’exception de l’IS, qui a reculé de 7,6%, en raison notamment de la baisse de l’activité en 2020, les recettes fiscales se sont inscrites en hausse de 10,4% (18 milliards de MDH), poursuivant ainsi leur amélioration au cours de cette période. Elles enregistrent dès lors un taux de réalisation de 97,9%. « Cette augmentation est de 21,8 milliards de MDH ou 12,6% si l’on tient compte de la contribution de solidarité affectée, en 2021, au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale », a précisé le ministère notant que les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux ont pour leur part atteint un montant de 7,6 milliards de MDH, soit quasiment le même niveau qu’à fin novembre 2020. En ce qui concerne les recettes non fiscales, la SCRT laisse apparaître qu’elles se sont établies à 26,1 milliards de MDH contre 19,7 milliards de MDH à fin novembre 2020, soit une hausse de 6,5 milliards de MDH. Si l’on en croit le ministère, « ces recettes proviennent à hauteur de 9,8 milliards de MDH des produits versés par les établissements et entreprises publics, notamment l’OCP (4,1 milliards de MDH) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (3 milliards de MDH) ». Quant aux recettes de cessions de participations de l’Etat, elles ont contribué pour un montant de 5,4 milliards de MDH suite à la cession de 35% du capital de Marsa Maroc (5,3 milliards de MDH) et de la totalité de la participation dans le capital de la société « Foncière Université internationale de Rabat » (110 M.DH), a indiqué le ministère. D’après la même source, les « autres recettes » se sont situées pour leur part à 10,9 milliards de MDH, dont 5,6 milliards de MDH au titre des produits issus des budgets ministériels et 3,3 milliards de MDH relatifs aux recettes issues des mécanismes innovants. Selon la SCRT, l’exécution des dépenses ordinaires fait ressortir une augmentation de 17,5 milliards de MDH ou 8,3% et un taux d’exécution de 92,2%, par rapport à fin novembre 2020, suite principalement à la hausse des dépenses de biens et services de près de 11,9 milliards de MDH, attribuable à hauteur de 7,4 milliards de MDH aux dépenses de personnel, notamment sous l’effet des rappels et des mesures de la 3ème tranche de l’augmentation des salaires décidée en 2019 dans le cadre du dialogue social, et à hauteur de près de 4,5 milliards de MDH aux « autres biens et services ». D’après le ministère, « la charge de la compensation a augmenté de 5,7 milliards de MDH en liaison notamment avec la hausse du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 626,9 $/T contre près de 367,6 $/T un an auparavant ». Alors que les intérêts de la dette se sont situés à 26 milliards de MDH accusant ainsi un léger recul de 124 MDH par rapport à fin novembre 2020, recouvrant un recul de ceux afférents à la dette intérieure (-267 M.DH) contre une augmentation de ceux de la dette extérieure (+144 M.DH). Comme l’a déduit le ministère, « ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 6,8 MMDH contre -14,4 milliards de MDH à fin novembre 2020, soit une amélioration de 7,6 MMDH ». Soulignons enfin que les dépenses d’investissement ont progressé de 4,8 milliards de MDH, après que les émissions ont atteint 60,8 MMDH, contre 55,9 milliards de MDH un an auparavant et que leur taux de réalisation s’est chiffré à 89,2% (comparativement aux prévisions de la LF 2021). Alain Bouithy

Maroc. Baisse des recettes fiscales

Maroc. Baisse des recettes fiscales

A fin mars 2021, la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) laisse apparaitre un déficit budgétaire de 6,7 MMDH, contre un excédent de 5,6 MMDH au titre de la même période de 2020. Selon le document statistique, établi par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, «la comparaison entre les deux périodes doit tenir compte de deux éléments exceptionnels, à savoir : la mobilisation en mars 2020 de recettes de 18,3 MMDH dans le cadre du Fonds spécial de gestion de la pandémie de Covid-19, et l’impact limité de la crise sanitaire au premier trimestre 2020». Dans ce document, qui présente les résultats de l’exécution des prévisions de la loi de Finances avec une comparaison par rapport aux réalisations de la même période de l’année précédente, le ministère précise en outre que  les réalisations au titre de cette période devraient être analysées également à l’aune des mesures introduites dans la loi de finances 2021. Parmi ces mesures, le ministère rappelle en particulier «celles portant sur le maintien de l’effort d’atténuation temporaire de la charge fiscale sur certains secteurs en difficulté, l’encouragement du financement de l’entreprise et le programme de généralisation de la protection sociale». Ainsi, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, il ressort que les recettes ont accusé une baisse de près de 2,7 MMDH comparativement à fin mars 2020. Dans le détail, les recettes fiscales ont enregistré un taux de réalisation de 29,1% et ont accusé une baisse de près de 2,1 MMDH, en raison notamment de la non reconduction cette année de la mesure relative à la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices, instituée par la loi de Finances 2019. Mis à part cette contribution, il apparaît que «les recettes fiscales affichent une relative résilience en se situant quasiment au même niveau qu’à fin mars 2020, lequel n’a été affecté que partiellement par les effets de la pandémie», souligne le document. Comme le relève le ministère dans ledit document, cette quasi-stabilité des recettes fiscales recouvre les évolutions observées au niveau des recettes tirées de l’IS qui ont enregistré une baisse de 1,8 MMDH, imputable principalement à «la baisse de l’activité en 2020, et, dans une moindre mesure, des droits d’enregistrement et de timbre (-0,3 MMDH) et des taxes intérieures de consommation (-0,1 MMDH)». En plus d’être liée à l’augmentation des droits de douane de 0,3 MMDH, la quasi-stabilité des recettes fiscales est également justifiée par l’augmentation des recettes au titre de l’IR et de la TVA à l’intérieur et à l’importation qui ont connu une progression respective de 0,9 MMDH,  0,8 MMDH et 0,3 MMDH. A propos de l’évolution de la TVA à l’importation, la même source l’explique principalement par l’évolution de la TVA sur les produits hors énergie qui s’est accrue de 0,5 MMDH et «a plus que compensé le recul de celle afférente aux produits énergétiques (-0,2 MMDH), sous l’effet de la baisse des importations en volume et en prix». S’agissant des recettes non fiscales, les données montrent qu’elles ont enregistré un repli de 0,9 MMDH, imputable, à hauteur de 1,2 MMDH, aux «fonds de concours». Le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration note, en revanche, une hausse de 400 MDH des produits provenant des établissements et entreprises publics. Cette évolution est «attribuable principalement à un versement de 500 MDH de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie au titre des dividendes de 2020», selon la même source. Le document relève en outre le recul des dépenses ordinaires de 1,3 MMDH et un  taux d’exécution de 25,4%, imputable à la baisse des dépenses au titre des «autres biens et services» et des intérêts de la dette qui ont respectivement reculé de 2,5 MMDH et de 0,5 MMDH. Le ministère note, en revanche, la hausse de 1,4 MMDH des dépenses de personnel sous l’effet notamment des mesures de la troisième phase du dialogue social. Tandis que la charge de la compensation a enregistré une augmentation de 0,3 MMDH en liaison notamment avec la hausse des cours du gaz butane. Au final, si toutes ces évolutions (recettes et dépenses ordinaires) se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 1,2 MMDH, contre un solde positif de 0,2 MMDH à fin mars 2020, il ressort, par ailleurs, que «les émissions au titre des dépenses d’investissement se sont inscrites en baisse (-2,3 MMDH) par rapport à fin mars 2020 pour s’établir à 19,3 MMDH». Ainsi, comparativement aux prévisions de la LF 2021, le ministère note que leur taux de réalisation s’est élevé à 28,4%. Alain Bouithy