Maroc. Les perspectives de clôture de 2021 s’annoncent prometteuses

Maroc. Les perspectives de clôture de 2021 s’annoncent prometteuses

La reprise économique a été meilleure que prévu en 2021, selon une analyse de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des Finances. « Les perspectives de clôture de l’année 2021 s’annoncent favorables et l’économie nationale devrait terminer l’année 2021 avec un rebond du PIB, en volume, aux alentours de 6 % », a soutenu la DEPF dans sa dernière note de conjoncture (N°298/Décembre) de l’année 2021. L’évolution positive de l’activité économique nationale est notamment due aux mesures prises dans le cadre du plan de relance et des avancées notables enregistrées en matière de vaccination, conjuguées aux résultats exceptionnels de la campagne agricole, a-t-elle expliqué. Comme elle l’a souligné dans sa note, « l’économie nationale a montré des signes de reprise dès le second trimestre 2021, en enregistrant un net rebond de 15,2%. En plus, bien que la reprise s’est faite à des rythmes différenciés, force est de constater que cet élan a concerné la quasi-majorité des activités économiques. A l’exception de certains secteurs clefs de l’économie qui continuent de subir « les effets néfastes de la crise, à l’instar du tourisme et des activités qui s’y rapportent, et le transport aérien ». Dans sa note de conjoncture, la DEPF relève aussi la poursuite de la progression du pouvoir d’achat des ménages portée par l’amélioration des revenus. Lesquels ont été générés par « les bons résultats de la campagne agricole, l’importance des transferts des MRE (+43,3% à fin octobre), la consolidation de la reprise des créations d’emplois et la progression des crédits à la consommation et ce, dans un contexte d’inflation modérée (1,3% en moyenne sur les 11 premiers mois) », a-t-elle souligné. Poursuivant son analyse, la DEPF relève également que « la même vigueur se dessine au niveau de l’investissement, stimulé par la hausse des importations des biens d’équipement, l’amélioration des recettes des IDE, l’accroissement de l’investissement budgétaire et la dynamique de créations d’entreprises. Abordant le volet des échanges extérieurs, la Direction note que les exportations ont dépassé leur niveau d’avant crise de près de 10%, une performance qui a concerné l’ensemble des secteurs, particulièrement celui des phosphates et dérivés, de l’automobile, de l’industrie alimentaire et celui de l’électronique et électrique. La DEPF note cependant que « le rythme de progression des importations a dépassé celui des exportations générant un accroissement du déficit commercial de 26,6% et une légère baisse du taux de couverture (-1,1 point à 61,3%) ». Ainsi, les avoirs officiels de réserve ont maintenu leur niveau permettant de couvrir plus de sept mois d’importations de biens et services, a poursuivi la note. Selon la DEPF, à un mois de clôture de l’exercice budgétaire 2021, l’exécution de la loi de Finances semble être en ligne avec les prévisions de la LF 2021. Elle estime en outre que « le regain du dynamisme de l’activité économique devrait permettre d’entamer un redressement progressif des équilibres macro-économiques dès cette année avec un déficit budgétaire qui devrait se situer à 6,2% du PIB, contre 7,6% en 2020 ». Alors que le MASI et le MADEX ont maintenu leur croissance, en dépit d’un léger repli en novembre,  la croissance des crédits bancaires a de son côté connu un ralentissement à fin octobre. Ce, en raison de la baisse des crédits au secteur financier et du ralentissement du rythme de croissance des crédits au secteur non financier, a expliqué la DEPF dans sa note. Enfin, la DEPF affirme que le PIB devrait récupérer 99,5% de son niveau pré-COVID (2019), si sa progression atteint le niveau estimé plus haut, et qu’il serait considéré comme  l’un des meilleurs taux de croissance de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Mais elle reste toutefois prudente dans ses projections, persuadée que les risques entourant la reprise (apparition de nouveaux variants de la Covid-19, perturbations de la chaîne d’approvisionnement sur la production industrielle et hausse des cours mondiaux des matières premières) pourraient freiner la dynamique actuelle de l’économie. Et donc doucher l’espoir d’une reprise réelle. Alain Bouithy

Maroc. Les recettes fiscales brutes en hausse de 10,1% à fin octobre

Maroc. Les recettes fiscales brutes en hausse de 10,1% à fin octobre

Le déficit budgétaire a atteint 47,1 milliards de dirhams (MMDH) au cours des dix premiers mois de l’année 2021, selon les chiffres publiés par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) relevant du ministère de l’Economie et des Finances. «Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 47,1 MMDH à fin octobre 2021 contre un déficit budgétaire de 50,4 MMDH un an auparavant», a indiqué la TGR dans son dernier rapport mensuel. Cette évolution tient compte d’un solde positif de 8,4 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA), contre un déficit du Trésor de 50,4 MMDH à fin octobre 2020 compte tenu d’un solde positif de 7,4 MMDH dégagé par les CST et les SEGMA, a précisé la Trésorerie générale. A titre de comparaison, à fin septembre 2021, le déficit budgétaire était ressorti à 38,2 MMDH contre un déficit budgétaire de 42 MMDH un an auparavant ; compte tenu d’un solde positif de 10,3 MMDH dégagé par les CST et les SEGMA, contre un déficit du Trésor de 42 MMDH à fin septembre 2020 compte tenu d’un solde positif de 4,9 MMDH dégagé par les CST et les SEGMA. Dans son bulletin mensuel des statistiques des finances publiques (BMSFP) du mois d’octobre, il ressort qu’à fin octobre 2021 et en comparaison avec la même période de 2020, les recettes ordinaires brutes se sont accrues de 5,3% tandis que les dépenses ordinaires émises ont bondi de 4,9% laissant ainsi dégager un solde ordinaire négatif de 2,1 MMDH. En ce qui concerne les recettes ordinaires brutes, il apparaît qu’elles se sont établies à 211,2 MMDH contre 200,4 MMDH à fin octobre 2020, ce qui s’est traduit par une hausse de 5,3% équivalant à +10,7 MMDH. Cette progression est attribuée à «la hausse des droits de douane de 29%, des impôts indirects de 19,2% et des droits d’enregistrement et de timbre de 20,6%, conjuguée à la diminution des impôts directs de 1,7% et des recettes non fiscales de 17%», a expliqué la TGR. Dans son rapport, la Trésorerie générale indique que les recettes fiscales brutes se sont établies à 181,8 MMDH au cours de cette même période contre 165,1 MMDH à fin octobre 2020. Elles ont ainsi progressé de 10,1%, équivalant à +16,7 MMDH, en raison de la hausse des recettes douanières et de la fiscalité domestique qui ont respectivement bondi de 25,2% et 3,2%. Quant aux recettes non fiscales, les chiffres de la TGR montrent qu’elles n’ont atteint que 29,4 MMDH contre 35,4 MMDH un an auparavant, accusant ainsi un recul de 17% correspondant à -6 MMDH. Cette baisse est notamment attribuée à la diminution des versements des comptes spéciaux du Trésor au profit du budget général (8,4 MMDH contre 18,6 MMDH) et des fonds de concours (653 MDH contre 4.798 MDH). Une diminution «conjuguée à la rentrée de 5,4 MMDH au titre de la privatisation et des produits de cession des participations de l’Etat, à l’augmentation des recettes de monopoles (9.245 MDH contre 8.142 MDH), des recettes en atténuation de dépenses de la dette (1.495 MDH contre 1.332 MDH) et de la redevance gazoduc (708 MDH contre 347 MDH)», a précisé la Trésorerie. Il est à noter que les dépenses émises au titre du budget général ont été de 312,5 MMDH à fin octobre 2021, en baisse de 1,3% par rapport à leur niveau à fin octobre 2020. En raison de la diminution de 14,6% des charges de la dette budgétisée et de 2,8% des dépenses d’investissement, conjuguée à l’augmentation de 5,5% des dépenses de fonctionnement, les dépenses émises au titre du budget général ont enregistré une baisse de 1,3% par rapport à leur niveau à fin octobre 2020. En effet, les données montrent qu’elles n’ont été que de 312,5 MMDH à fin octobre 2021. Dans son bulletin du mois dernier, la TGR indique en outre que «les engagements de dépenses, y compris celles non soumises au visa préalable d’engagement, se sont élevés à 448,4 MMDH». Selon la Trésorerie générale, ils ont représenté un taux global d’engagement de 72% contre 71% à fin octobre 2020, alors que le taux d’émission sur engagements a été de 88% contre 90% un an auparavant. Quant aux dépenses d’investissement émises au titre du budget général, qui tiennent compte du versement aux comptes spéciaux du Trésor d’un montant de 18,2 MMDH contre 22,9 MMDH à fin octobre 2020, la TGR précise qu’elles «se sont établies à 53,4 MMDH à fin octobre 2021 contre 54,9 MMDH un an auparavant, en diminution de 2,8% ou -1.532 MDH». Ce recul est attribué à la hausse des dépenses des ministères de 8,1% et à la baisse des dépenses des charges communes de 14,5%, selon la Trésorerie générale. Le bulletin de la TGR annonce, par ailleurs, que les recettes des comptes spéciaux du Trésor ont atteint 87,9 MMDH et que celles-ci «tiennent compte des versements reçus des charges communes d’investissement du budget général pour 18,2 MMDH contre 22,9 MMDH à fin octobre 2020 et d’une recette de 3,8 MMDH au titre de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus instituée par la loi de Finances 2021». A noter que les dépenses émises durant la même période, qui ont atteint 80,1 MMDH, intègrent pour leur part «la part des CST au titre des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux pour 2.489 MDH», a également précisé la Trésorerie générale déduisant que le solde de l’ensemble des comptes spéciaux du Trésor s’est élevé à 7,8 MMDH. Alain Bouithy