Congo/REGARD SUR LE PASSE. Jean Serge ESSOUS (Chef de l’orchestre OK Jazz du 06/06/1956 au 23/12/1956

Congo/REGARD SUR LE PASSE. Jean Serge ESSOUS (Chef de l’orchestre OK Jazz du 06/06/1956 au 23/12/1956

Nous sommes le 07 décembre 1956, quand Jean-Serge ESSOUS sort sur la marque Loningisa no 0163 son plus grand succès dans l’Ok jazz : « Se pamba » qui était accompagné de « Lina » au verso du disque. On retrouve ici le clarinettiste prodigieux qui aux côtés du génial guitariste-solo LUAMBO Franco, annonçait une émancipation de la Rumba. Dans « Se pamba », ESSOUS s’est imposé en fait comme le seul centre d’intérêt du groupe et sans doute rêvait-il de réaliser avec Luambo un véritable « Big band », à force de diversité, d’intention incessantes. Mais leur performance (Essous-Luambo) la plus remarquable est d’avoir réussi à utiliser les couleurs et le rythme Rumba sans faire appel à des artifices trop techniques, mais surtout en restant fidèle à une sorte d’orthodoxie du meilleur orchestre de la rumba. L’orchestre OK Jazz à cette période précise, était composé de Jean-Serge Essous (clarinette) – Francois Luambo (guitare solo) – Daniel Loubelo « De la Lune » (auparavant guitare accompagnement remplace Augustin Moniania « Roitelet » contrebasse titulaire, qui lui a quitté le groupe quelques mois après sa création) – Vicky Longoma et Philippe Lando « Rossignol » (chant) – Saturnin Pandi et Nicolas Bosuma (percussion) Décembre 1956, Essous, Lando et Pandi quittent l’oK Jazz pour rejoindre Henri Bowane aux éditions Esengo. C’est à ce moment qu’arrivent les chanteurs Edo Ganga, Célestin Kouka, le guitariste Armando Brazzos, le saxophoniste Nino Malapet directement du Negro Jazz de Brazzaville qui venait de se disloquer à Kinshasa sous la la direction de Guy Léon Fylla (qui a succédé à Joseph Kaba) – Nino Malapet qui était encore sociétaire des éditions Loningisa est demeuré dans l’OK Jazz tout au cours de l’année 1957 pour participer aux enregistrements de cette période, avant de rejoindre Bowane, Essous, Lando, Pandi. et autres et former l’orchestre Rock-à-Mambo sous la direction de Nino Malapet. Clément ossinondé

Les 5 piliers des éditions musicales congolaises « Loningisa » (1950-1962)

Les 5 piliers des éditions musicales congolaises « Loningisa » (1950-1962)

« Bana Loningisa », « Lopadi » (Loningisa de Papadimitriou), Watam, OK Jazz et Conga Jazz, sont les 5 groupes qui ont permis à l’éditeur grec Papadimitriou de bâtir son empire « Loningisa ». Depuis Léopoldville (Kinshasa), Loningisa a développé son caractère national et international, de disques 78 tours notamment par la signature de plusieurs contrat d’exclusivité signés entre 1953 et 1962 avec des musiciens congolais pour la sortie des milliers d’enregistrements. Pour ce faire, la société a disposé de son propre studio d’enregistrement et plusieurs magasins de vente dans tout le bassin du Congo. Pendant près de treize ans, les éditions Loningisa ont connu des fortunes diverses. Tout commence en 1950 avec Henri Bowane En effet, si l’on doit aux frères grecs Athanase et Basile PAPADIMITRIOU la création en Septembre 1950 des éditions « Loningisa », c’est au congolais Henri Bowane (guitariste-chanteur), que les tâches les plus importantes ont été confiées. Responsable artistique, il est à la fois, le découvreur des talents, le recruteur, et l’arrangeur potentiel. Fraichement débauché des éditions « Ngoma », où il était une des pièces maîtresse, Bowane s’inscrit dans le droit fil de la grande tradition rumba originale. 1 – Groupe « Bana Loningisa » Les premiers disques qui ont commencé le 11 septembre 1950 ont été salués comme des plus grandes réussites et un évènement de grande ampleur. Il est vrai qu’Henri Bowane a su trouver des accompagnateurs de choix. : Honoré Liengo, Théophile Yanga, Camille Massamba, Charles Bala – des anciens copains en somme, puisqu’ils s’étaient rencontrés à l’époque chez Ngoma – Avec beaucoup de talent, ils signent les toutes premières œuvres ponctuelles et bien d’autres après, sous l’appellation « Bana Loningisa » (collectif des musiciens d’accompagnement en studio). Les disques sont pressés en Belgique (disque 78 tours en ardoise) avant d’arriver à Kinshasa. Des raretés à acquérir avant qu’elles ne deviennent démodées. « Charité bien ordonnée commence par soi-même », Bowane se taille la part belle, car les cinq premiers disques sont les siens : N°1- « Bowane na Honoré », « Bisambo » – N°2-« Somba accordéon », « Marie Claire »- N°3-« Bowane », « Tala mwana mwasi oyo »- N°4-« Tata Bowane apiki drapo », « Tangana »- N°5- « Bowane makambo », « Welo Welo ». Puis suivrons entre les 22 et 30 septembre 1950, les musiciens : Honoré Liengo, Théophile Yangha, Camille Massamba, Charles Bala. Il va falloir compter avec cette nouvelle maison d’édition qui fait ouvertement concurrence avec « Ngoma » et « Opika ». Parmi les grands noms qui vont faire entre 1951-1952, la gloire de l’écurie Papadimitriou sous l’étiquette « Bana Loningisa », citons : Disasi, Fataki, Kitenge, Kalafay, Adikwa, E.Putu, Kabamba, Pauline Lisanga, Marie Kitoto, Bossocould, Tino Mab, Liengo, François Ngombe « Me Taureau », Fataki, etc. Entre 1953 – 1956 : Paul Ebengo « De Wayon », Daniel Loubelo « De la Lune », Mutombo, Mongwalu, Luambo « Franco » Victor Longomba « Vicky », Philippe Lando « Rossignol », JS Essous, Augustin Moniania « Roitelet », Disasi, Pholidor – Kossi Pedro Bemi – Saturnin Pandi, Edouard Ganga « Edo », Célestin Kouka, Brazos, MI. Diaboua « Lièvre’, Soriba Diop « Liberlin », Pella « Lamontha » etc. 2 – Groupe WATAM En 1953, Watam est le premier groupe indépendant à adhérer aux éditions Loningisa. Crée par Paul Ebengo « Dewayon », il compte en son sein les musiciens Mutombo, Ganga Mongwalu, François Luambo et Bikunda. « Dewayon » qui s’affirme comme l’une des meilleures vedettes des éditions « Loningisa » se fait distinguer par la sortie des grands succès, parmi lesquels « Bokilo ayébi kobota », « Nalekaki na nzela », etc. Le 17 Novembre, Luambo « Franco » enregistre avec le Groupe WATAM, ses deux premières compositions de début de carrière, «Lilima chérie wa ngai » et «Kombo ya Loningisa » disque n°0122. Sur la même lancée Luambo Franco accompagne le groupe WATAM dans les compositions de Ebengo Dewayon : « Yembele Yembele» et «Tango ya pokwa», disque n°0123 du 16 Décembre 1953, puis : «Tongo etani matata » et « Tika kobola tolo » de Mutombo, disque n°0124 du 17 Décembre 1953. Le groupe Watam cessera d’exister en 1956 pour donner naissance au groupe Conga Jazz. 3 – Groupe LOPADI (Loningisa de Papadimitriou) En 1954 et sous la responsabilité d’Henri Bowane le groupe « Bana Loningisa » (Collectif des musiciens d’accompagnement en studio) est rebaptisé LOPADI (Loningisa de Papadimitriou). C’est un orchestre-maison de la firme Loningisa, qui contrairement au groupe d’accompagnement en studio, est ouvert au public à travers plusieurs concerts à Kinshasa et dans toutes les régions du Congo. Henri Bowane qui est au cœur de l’activité musicale aux éditions Loningisa dont il est la clé de voûte, met sur pied une équipe dont le socle est composé d’Henri Bowane (chant-guitare), Daniel Loubélo « De la lune », Nicolas Bosuma « Dessoin » (guitares), Augustin Moniania « Roitelet » (guitare basse), Saturnin Pandi (tumbas), et François Luambo que Bowane, intègre dans le groupe (en lui attribuant le sobriquet de Franco), après la signature de son contrat à Loningisa le 09/08/1955. Puis suivront, Pholidor Tandjigorah, Kossi Pedro Bemi (chant) Jean-Serge Essous (clarinette) et bien d’autres musiciens de Kinshasa et de Brazzaville. Au cours de cette période, François Luambo Franco, qui est déjà une figure majeure au sein des éditions Loningisa enregistre le 14 octobre 1955, deux premiers chefs d’œuvre qui d’emblée vont le confirmer comme l’un des rares authentiques poètes et guitaristes révélés par la scène congolaise. Les deux compositions portent sur le catalogue «Loningisa», les titres « Marie Catho » et « Bayini ngai mpo na yo » (Béatrice) Disque Loningisa » n°0129. Deux chefs d’œuvre à partir desquels Luambo Franco est rentré dans la légende. Ils constituent un jalon majeur de la chanson et de la musique congolaise moderne. Fort de ce succès et au moment où la concurrence battait son plein entre les labels « Ngoma » et « Opika », «Loningisa » va au mieux valoriser le talent de ses musiciens et particulièrement celui de Luambo Franco, qui dans ses premières œuvres recherche dans l’harmonie et le rythme, des subtilités sonores uniques. C’est ainsi qu’à partir de cette date, on trouvera la guitare de Luambo Franco sur des dizaines de disques accompagnant divers musiciens de la Firme Loningisa, comme en témoignent