Crise libyenne : Denis Sassou-N’Guesso appelle les Libyens à placer l’intérêt général au-dessus des calculs individuels
Le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso qui a présidé la cérémonie a invité les Libyens à privilégier l’intérêt collectif. Invite lancée, ce 20 juillet 2023, à l’ouverture de la première réunion du comité préparatoire de la Conférence de réconciliation inter-libyenne, à Kintélé, à quelques encablures au nord de Brazzaville. A travers son comité de haut niveau sur la Libye, l’Union Africaine a toujours soutenu qu’une conférence de réconciliation inter-libyenne constitue l’amorce d’un processus électoral apaisé. La première réunion du comité préparatoire de cette conférence a été ouverte par le président du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, le congolais Denis Sassou N’Guesso. la réunion a rassemblé plusieurs parties libyennes, mais aussi la ligue arabe et le président de la commission de l’union africaine. Il y a environ cinq mois, les 10 pays membres du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye réaffirmaient au cours d’une réunion, l’urgence de créer les conditions nécessaires à la tenue de la conférence inclusive inter-libyenne de réconciliation. Dans allocution d’ouverture, le Chef de l’Etat congolais fait savoir que « cette identité de vues procédait de la nécessité d’impulser, de manière décisive, les préparatifs de cette conférence de réconciliation, préalable irréversible aux élections générales à venir et ultime levier au service de la restauration de l’unité nationale en Libye ». Denis Sassou N’Guesso a rappelé le bien-fondé des présentes assises, en précisant que « … tous ici rassemblés, nous œuvrons pour une Libye apaisée et stable. Il faut, pour les uns et les autres, sans condition, renoncer à la recherche obstinée de leadership et placer systématiquement l’intérêt général au-dessus des calculs individuels pour avancer sur la voie du renouveau libyen ». La constante volonté d’aider la Libye Le président du comité de haut niveau sur la Libye a réaffirmé sa ferme volonté d’aider le peuple libyen à trouver des solutions idoines pour arriver à l’organisation d’une conférence inter-libyenne de réconciliation. Pour lui, « …depuis [sa] désignation en novembre 2016, voilà donc aujourd’hui 7 ans, à la tête du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, tous ses efforts se sont portés sur le retour de la paix dans votre pays, en l’occurrence avec la tenue, d’ores et déjà annoncée, des élections inclusives et crédibles, pour sortir définitivement la Libye de la tragédie ». Denis Sassou N’Guesso considère sa mission à la tête du comité de haut niveau comme devoir qu’il « assume avec foi et détermination », avant d’appeler à « l’approfondissement du dialogue inter-libyen ». Le président congolais a également appelé les participants à avoir des échanges devant mener aux résultats probants. « Les résultats les plus tangibles résultent des avancées sûres et efficaces. C’est pourquoi, depuis le début de la crise, nous n’avons jamais cru en une solution militaire et n’y croyons pas davantage aujourd’hui », a martelé Denis Sassou N’Guesso. Pour une Libye stable et apaisée Le président du comité de haut niveau de l’union africaine a édicté ce qui apparait comme des conditions pour le retour à une Libye stable et apaisée. Pour cela, il a appelé les Libyens à « juguler les rancœurs et bannir les exclusions et les rejets de la division et des séparatismes ; à privilégier la force du pardon et de la tolérance, aller au-devant de l’Autre, l’accepter en tant que frère pour regarder ensemble dans la même direction ; aussi et à rétablir les passerelles entre les tribus, entre les communautés religieuses, entre les villes et les villages, car vous êtes un seul et même peuple ». Wilfrid Lawilla
Ils sont venus, ils sont tous là! Bouznika réunit les libyens
Pour la troisième fois, après ceux de fin avril 2019 et de fin juillet 2020, le Maroc vient de réussir un nouveau coup de force diplomatique en réunissant à nouveau, le 06 septembre 2020, à Bouznika les deux principaux belligérants libyens que sont le Parlement libyen, basé à Tobrouk, et le Haut Conseil de l’État, établi à Tripoli, et ce, alors que la médiation menée, le 19 janvier 2020 par Berlin, fut un fiasco monumental. Suite à ce fumeux dérapage allemand, le Maroc avait exprimé son total étonnement quant à son exclusion de ladite Conférence tout en rappelant qu’il avait été à l’avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne. Inutile de soulever le jeu des responsables algériens dans la tragédie libyenne, eux qui se sont accrochés à ce dossier en voulant mordicus s’en accaparer en tentant de positionner la candidature de son ancien Ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra, au poste d’Envoyé en Libye ; proposition balayée d’un revers de main rageur par l’Organisation des Nations-Unies. Quoi qu’il en soit, le Royaume du Maroc a accueilli les deux délégations libyennes pour qu’elles puissent, à travers un dialogue sincère et libre de toute pression étrangère, trouver un terrain d’entente sincère afin d’avancer sur les différends qui les opposent, notamment relancer le processus politique et consolider le cessez-le-feu. Cette rencontre inter-libyenne, tenue sous la Présidence du Ministre marocain des Affaires Etrangères, s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux, notamment ceux européens et du Royaume du Maroc, afin de permettre de décongeler les relations entre belligérants libyens rompues depuis plus de 15 mois. Force est donc de constater que malgré les obstacles et les ingérences étrangères, les représentants libyens de l’Ouest et de l’Est s’accordent à donner du crédit à la médiation marocaine, qu’ils qualifient de neutre. Le rôle du Maroc, rationnel et logique dans le dossier libyen, devrait confirmer ainsi la conviction des Libyens à savoir que l’esprit de l’Accord de Skhirat est le modèle à suivre. Une vision partagée par les Nations-Unies etles Etats-Unis d’Amérique, acteurs majeurs sur la scène internationale, qui encouragent également les parties à discuter pour une signature d’un Skhirat 2. Vision qui confirme que la diplomatie marocaine sur la Libye s’active pour aider les Libyens et non pas pour les diviser. Cette nouvelle rencontre de Bouznika entre experts libyens intervient à un moment où de nouvelles tractations devraient reprendre, très prochainement à Genève, à la suite des réunions intensives que Josep Borrell, Représentant de la Politique Etrangère et de Sécurité de l’Union Européenne, a eues avec le Gouvernement libyen d’Union Nationale et les membres du Conseil de Gouvernement à Tripoli. Farid Mnebhi.