“La Déclaration de Dakhla”, une vision africaine commune sur la formation professionnelle

“La Déclaration de Dakhla”, une vision africaine commune sur la formation professionnelle

Environ 700 personnes représentant des départements gouvernementaux concernés, des institutions publiques et privées nationales ainsi que les délégations de 21 pays ont pris part au premier Forum africain sur la formation professionnelle qui s’est tenu les 21 et 22 décembre 2018 au Palais des Congrès à Dakhla. Partager des expériences, l’échange de bonnes pratiques et l’approfondissement des liens de coopération multilatérale entre le Maroc et les autres pays africains dans le domaine de la formation professionnelle. Tel était l’objectif de cette rencontre organisée par le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et qui a permis aux participants d’échanger et de débattre autour des cinq thèmes. En effet, le Forum a été l’occasion pour ces derniers de débattre sur des sujets portant sur la gouvernance participative et l’amélioration de la performance des systèmes de formation professionnelle ; l’adéquation formation/emploi: outils et approches ; la formation professionnelle: vecteur d’intégration des populations migrantes ; la coopération multilatérale clé de voûte de la formation professionnelle à l’échelle continentale ainsi que l’accompagnement au développement des métiers face aux défis du changement climatique en Afrique. Soulignons que plusieurs recommandations ont été formulées lors de cet événement, présidé par le chef du Gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. Lesquelles ont «porté principalement sur les voies possibles d’échanges pour insuffler une nouvelle dynamique de développement de la coopération Sud-Sud et tracer les jalons d’actions communes et concertées pour développer tout le processus d’ingénierie de formation et de gestion des systèmes de formation professionnelle africains », ont souligné les organisateurs. En effet, outre la création d’un comité africain des systèmes de formation professionnelle comme espace de réflexion et d’échange, les participants ont appelé à développer des plateformes digitales d’échange et de partage sur la thématique des migrants, en relation avec l’économie verte, des bases de données pour faciliter la mobilité des stagiaires et des actifs, des plateformes d’experts et de partage de données et d’expérience sur la FP… ; développer le jumelage entre les centres de FP dans les pays africains ; mettre à profit l’expérience réussie de l’OFPPT et d’autres opérateurs de FP africains, pour la promotion de ce secteur ainsi que la mobilisation des financements nécessaires pour l’accueil de plus de stagiaires africains dans le système de la formation professionnelle marocain, entre autres. Après adoption de «La Déclaration de Dakhla», les participants se sont engagés à ériger le forum en espace privilégié de promotion d’une vision africaine commune sur la formation professionnelle et en espace d’échange et de partage ; élaborer un cadre africain pour la certification auquel devront se référer les cadres de certifications adoptés par chaque pays ; développer la mise en place de centres d’excellence dans le cadre de la coopération Sud-Sud ainsi qu’à pérenniser le Forum africain sur la formation professionnelle à travers son organisation tous les deux ans. Dans le même cadre, ils ont aussi invité le Maroc à maintenir et intensifier son action liée à la promotion de la coopération Sud-Sud en faveur du continent en matière de formation professionnelle. A noter que cet événement a été aussi l’occasion pour faire un premier bilan de « l’Alliance africaine de développement de la formation professionnelle », ont relevé les organisateurs rappelant qu’elle a été créée par 15 pays africains dans le cadre de la convention-cadre multilatérale signée le 18 avril 2017 et présidée par le Maroc. C’est dans cet objectif qu’a été organisée une réunion, en marge des travaux de ce forum, sous la présidence de Saaïd Amzazi, et Mohamed Rherras, secrétaire d’Etat Chargé de la Formation professionnelle, qui a permis à 6 pays africains (Ghana, Kenya, Congo, Sud-Soudan, Madagascar et RCA) d’exprimer leur volonté d’adhésion à cette alliance. A l’issue de ladite réunion, «les participants ont convenu d’opérationnaliser les instances de gouvernance de cette alliance, en préparation de son assemblée générale, qui devrait se tenir en mars 2019 pour adopter sa feuille de route», selon un communiqué des organisateurs. Alain Bouithy