LITTERATURE CONGOLAISE. L’affreuse vie de Ndinga (1) d’Ariane Prefina Mabiri-Ma-Kaya : une nouvelle lumière dans l’univers des romancières congolaises

LITTERATURE CONGOLAISE. L’affreuse vie de Ndinga (1) d’Ariane Prefina Mabiri-Ma-Kaya : une nouvelle lumière dans l’univers des romancières congolaises

LIVRES. Une jeune fille qui, dans le cours du récit devient une femme à problèmes : Ndinga dont la beauté physique emmène à vivre un destin sulfureux. Aussi, ses aventures sentimentales commencent avec le jeune Lionel, le fils de la propriétaire d’un lycée qu’elle fréquente. Soupçonnant la conduite désagréable de Ndinga, la mère de Lionel ne peut accepter la relation des deux enfants, car Ndinga trop belle pour échapper aux pièges de la vie mondaine à cause de ses multiples fréquentations. Et la conduite de la jeune fille va se concrétiser, en absence de Lionel quand elle tombe enceinte. Elle est désemparée, quand Lionel lui démontre qu’il n’est pas l’auteur de sa grossesse ; aussi se souvient-elle de ses nombreuses fréquentations. Ne pouvant pas reconnaitre l’auteur de sa grossesse qui serait de trois mois, une confirmation de l’hôpital et qui confirme sa trahison envers Lionel, Ndinga va décider de se débarrasser de son futur bébé à sa naissance. S’étant séparée de son premier amour Lionel, commence alors pour Ndinga cette affreuse vie qui va la conduire pendant plusieurs années dans des situations sentimentales rocambolesques, car consciente de sa beauté physique. Ndinga : une enfance atypique Dès son enfance, Ndinga voit son destin tracé par le pouvoir maternel. Sa mère souhaite qu’elle tombe dans les mains d’un homme fortuné. Différente de sa demi-sœur qui s’occupe des tâches ménagères de la famille et consciente de sa beauté physique, Ndinga mène une vie d’arrogance s’accrochant au luxe. Elle a un penchant pour les hommes riches et déteste ceux qui croupissent dans le manque d’argent : « J’aime les hommes riches et je suis l’ennemie des hommes démunis. Cette beauté que le ciel m’a gratuitement accordée s’accroit grâce aux soins des hommes riches » (p.6). Amours et désamours de Ndinga à Brazzaville Après sa mésaventure avec le jeune Lionel, Ndinga retrouve,quelques années après,sa cousine Clemy. Le mari de cette dernière n’apprécie pas Ndinga dont la mauvaise réputation est manifeste. Et se déclenche une dispute entre Clemy et son mari Prince qui a traité sa cousine de prostituée. Mais le cours de la vie va mettre Clemy devant un fait accompli. De retour à Brazzaville après un voyage de famille, elle découvre, contre toute attente, son mari avec sa cousine en amoureux : « Elle mit ses mains autour de sa taille, surprise d’assister au spectacle le plus désagréable qui s’était jamais présenté à ses yeux. C’était bien son époux Prince se caressant avec sa cousine Ndinga (…). Ils continuèrent leurs ébats aux yeux de Clemy, se foutant éperdument de ce qu’elle pouvait ressentir » (p.28). La pauvre Clemy se voit désabusée par son époux ; aussi préfère-t-elle le laisser dans les mains de sa cousine. Elle ne peut supporter la présence de Ndinga et elle décide de quitter la maison, à la grande surprise de sa cousine qui ne comprend pas l’attitude de Prince. Ainsi, l’homme va commencer une nouvelle vie avec Ndinga : « Ndinga avait finalement gagné avec joie ce foyer et l’amour de Prince aussi » (p.35). Et cela va jusqu’au mariage de deux amoureux malgré la relation de famille qui existe entre Clemy et Ndinga. Mais cette vie va brusquement changer avec le retour de l’étranger de King, l’ami de Prince, le véritable propriétaire des biens et matériels que gérait ce dernier. Commence alors pour Ndingaune vie tumultueuse avec plusieurs hommes avant de voir le destin lui réserver une grande surprise. Après Prince, elle fait la connaissance de Charden qui va la marquer : « Elle [Ndinga] reconnaissait que c’était un bel homme. Charden lui plaisait beaucoup. Elle l’admirait et aimait sa compagnie » (p.56). Heureux, les deux amoureux attendent un bébé. Mais le bonheur sera de courte durée car perturbépar le retour en vacances à Brazzaville de Fidèle, une ancienne connaissance de Charden. Celle-ci est déçue quand, au coursd’un rendez-vous, l’homme lui révèle sa nouvelle vie avec Ndinga. Commence alors la descente aux enfers de Charden avec Fidèle qui lui réveille son passé mondain, cette fille qu’il aurait prise comme femme si elle n’était pas partie en France : « Fidèle était l’ex-petite amie de Charden, la toute dernière qu’il avait connue avant de rencontrer Ndinga (…). Fidèle aurait pu être celle que Charden avait épousée, mais elle avait tout gâté elle-même » (p.75). Invité par Fidèle pour des sorties nocturnes, Charden se voit prisonnier de l’alcool et de la cigarette que lui impose son ex-petite amie. Et ses fréquentes sorties en boîte de nuit tous les weekends avec Fidèle perturbe son foyer : « Comme elle, il était devenu alcoolique, drogué et adorait la nuit » (p.81). Quand Fidèle retourne en France, c’est un autre Charden qu’elle laisse dans les bras de Ndinga. Dans cette déchéance morale et physique, Charden devient un homme violent envers sa femme malgré son état de grossesse. Hospitalisée parce que battue par son mari, Ndinga finit par perdre le bébé qu’ils attendaient ; ce qui va irriter sa mère : « Maintenant que tu as perdu ton enfant (…) tu n’as plus de place aux côtés de ce Charden, pesta sa mère » (p.90). Et quand Ndinga compte reconquérir son cher Prince, elle se rend compte que ce dernier vit déjà avec une femme. Toujours, dans sa course effrénée à la cherche du bonheur au près des hommes nantis, Ndinga, est remarquée par Jean de Dieu, le mari de Pétronille, une de ses amies ; elle devient la maîtresse de ce dernier, brisant ainsi le foyer de mon amie : « Jean de Dieu était celui qui avait abandonné sa femme et ses enfants au profit de Ndinga » (p.103). Comme si la malédiction poursuivait Ndinga, sa cohabitation avec Jean de Dieu devient tiède car elle est consciente qu’elle ne sera plus maman. Comme l’homme ne le sait pas, elle décide de le quitter rejoindre sa tante Dorcas en Tunisie. Ndinga en Tunisie : la déchéance en marche Aux côtés de sa tante, elle semble s’intéresser à un certain Krys, un compatriote qui, paradoxalement, ne s’intéresse pas à elle. Ce dernier qui attend un divorce au Congo, ne voudrait plus vivre en couple. Et quand au cours d’une rencontre, Ndinga se révèle aussi divorcée,

Livre : «L’affreuse vie de Ndinga», un titre d’Ariane Prefna Mabiri Mâ-Kaya

Livre : «L’affreuse vie de Ndinga», un titre d’Ariane Prefna Mabiri Mâ-Kaya

Etudiante en Master I à L’Université Marien Ngouabi en Langues Vivantes Etrangères (LVE), Ariane Prefna Mabiri Mâ-Kaya vient de présenter au public de Brazzaville son roman intitulé «L’affreuse vie de Ndinga». L’œuvre compte 160 pages et dix chapitres. Elle a accepté de répondre aux questions de PageAfrik. PageAfrik : Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre roman ? Ariane Prefna Mabiri Mâ-Kaya : Mon roman relate l’histoire d’une fille éblouissante dénommée Ndinga qui ne rêve que d’épouser un homme multimillionnaire. Pour atteindre cet objectif, elle séduit les conjoints de ses amies, ses sœurs, ses proches et ses voisines. Après avoir brisé des ménages, elle se marie et fait face à des problèmes de conception. Le couple adopte un enfant. Leur maison accueille une jeune femme qui vient y travailler. PageAfrik : C’est tout ? A.P.M.M-K : Non, je continue. Cette jeune femme qui vient travailler dans leur maison entretient une liaison avec l’époux de Ndinga de qui elle prend une grossesse. Prise de crise de jalousie, Ndinga l’assassine. Elle découvre après que cette jeune femme n’est autre que sa fille qu’elle avait abandonnée dans une maternité et qu’elle recherche ardemment. Malheureusement, ses pleurs et ses regrets ne peuvent pas la lui rapporter. PageAfrik : Combien de personnages y’a-t-il dans votre roman ? A.P.M.M-K : Il y a plusieurs personnages. Ndinga n’y est pas seule. Il y a tous les hommes qu’elle a séduits et les autres femmes victimes de son comportement. PageAfrik : Comment vous êtes-vous sentie le jour de la présentation de votre roman avec toutes ces personnes venues pour vous ? A.P.M.M-K : (Waouh !) Je me suis sentie comme une star parce que je venais de franchir un pas dans la vie. PageAfrik : La publication de cette œuvre. Es-ce un coup de foudre ou que d’autres vont suivre ? A.P.M.M-K : Pas du tout. Je ne compte pas m’arrêter à un seul titre. Je vais poursuivre ce que je viens de commencer. D’autres titres sont déjà en chantier. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou