Maroc: La croissance économique ralentit à 0,9%
Les activités non agricoles ont connu un accroissement modéré, selon le HCP. La croissance économique nationale a fortement ralenti au quatrième trimestre 2016, avec une forte baisse de l’activité agricole et un accroissement modéré des activités non agricoles. Selon l’arrêté des comptes nationaux, publié par le Haut-commissariat au plan (HCP), la croissance s’est établie à 0,9% au cours de cette période, contre 5,1% durant la même période de l’année 2015. Elle a été tirée par la consommation finale des ménages et l’investissement dans le contexte d’une inflation maîtrisée et d’une augmentation des besoins de financement de l’économie nationale, a expliqué le HCP dans une note rendue publique récemment. La valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a baissé de 11,2% durant la même période en 2016. Elle était de 9,7% durant le quatrième trimestre de l’année 2015. Le HCP attribue cette évolution aussi bien à la baisse de 11,8% de l’activité de l’agriculture au lieu d’une hausse de 9,6% une année auparavant qu’à celle de 5,6% de la pêche au lieu d’une hausse de 10,7%. Pour sa part, la VA du secteur secondaire a connu un ralentissement de son rythme de croissance. Il est passé de 4,3%, le même trimestre de l’année précédente, à 2,6%. En cause : le ralentissement de la croissance des valeurs ajoutées des industries de transformation à 2,8% au lieu de 5,3%; de l’électricité et eau à 3,4% au lieu de 4,7% ainsi que du bâtiment et travaux publics à 0,5% au lieu de 3%. En revanche, le HCP a noté une augmentation de la valeur ajoutée du secteur tertiaire de 2,4% au lieu de 2,1% le même trimestre de l’année 2015. Comme il l’a indiqué dans son communiqué, cette évolution a été marquée par une amélioration des activités des hôtels et restaurants avec 9,6% au lieu d’une baisse de 2,1%; des services financiers et assurances avec 1,9% au lieu d’une baisse de 2,3% ; des services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale avec 1,8% au lieu d’une stagnation ; des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale avec 1,4% au lieu de 0,4%. A noter que cette progression s’est faite alors qu’il a été relevé un repli de la croissance pour les transports à 3% au lieu de 3,2%; les services rendus aux ménages et aux entreprises à 2,5% au lieu de 4,8% et les postes et télécommunications à 1,8% au lieu de 4,8%. Ainsi, le HCP a relevé au total une valeur ajoutée des activités non agricoles en hausse de 2,3% au lieu de 3% le quatrième trimestre de l’année 2015. «Dans ces conditions, avec le net ralentissement de l’accroissement des impôts sur les produits nets des subventions à 4,2% au lieu de 16%, le PIB en volume s’est accru de 0,9% durant le quatrième trimestre 2016 au lieu de 5,1% une année auparavant », a-t-il expliqué, soulignant qu’aux prix courants, le PIB a connu une augmentation de 2,5% durant le quatrième trimestre 2016. « De ce fait, a ajouté le HCP, la hausse du niveau général des prix a été de 1,6% au lieu de 0,2% une année auparavant». Notons qu’il ressort aussi de l’arrêté des comptes nationaux que la demande intérieure a connu une progression de 2,8% au titre du quatrième trimestre 2016 contre 1,5% la même période de l’année 2015. Cette amélioration a ainsi contribué pour 3 points à la croissance économique nationale. Dans ce cadre, a indiqué le HCP, les dépenses de consommation finale des ménages ont progressé de 3,1% au lieu de 2,9%, contribuant pour 1,8 point à la croissance. La tendance était la même en ce qui concerne la consommation finale des administrations publiques. En effet, celle-ci a connu une amélioration de 1,1% au lieu de 0,6%, avec une contribution à la croissance de 0,2 point. Alors que l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation de stocks) a enregistré une hausse de 3,3% au lieu d’une baisse de 0,7%, avec une contribution à la croissance de 1 point. Au cours de la même période, le HCP a noté une progression des exportations de biens et services de 8% au lieu de 6,8% une année avant, alors que les importations ont enregistré un net accroissement de 11,8% au lieu d’une baisse de 2,4%. Et le HCP de conclure que «les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 2,1 points au lieu d’une contribution positive de 3,4 points le même trimestre de l’année précédente». Enfin, le HCP a noté que le revenu national brut disponible a progressé de 2,5% durant le quatrième trimestre 2016 au lieu de 5,8% une année auparavant et que l’épargne nationale s’est située à 27,3% du PIB au lieu de 28,5% durant le quatrième trimestre 2015. Le Haut-commissariat a, par ailleurs relevé que «le besoin de financement de l’économie nationale a été en augmentation, se situant à 6% du PIB durant le quatrième trimestre 2016 au lieu de 1,9% une année passée».