RDC/Corneille Nangaa : « Il y a bel et bien eu un accord entre Tshisekedi et Kabila en 2018 »
RDC. Interview présidentielle : Quand Tshisekedi fait un clin d’oeil à Kabila
OPINION. A la question de Tina Salama : « quel est votre plus grand regret durant votre premier quinquennat présidentiel », le président Félix-Antoine Tshisekedi a énuméré non point l’insécurité non maîtrisée à l’Est congolais mais plutôt et bien curieusement la rupture entre le Cach et le FCC. Un détail apparemment anodin mais fort significatif au regard du dispositif extra-constitutionnel mis en place depuis 2018 par ces deux plate-formes pour gérer la passation du pouvoir et mettre en place des conditions strictes engageant les deux parties devant trois chefs d’état africains pris comme témoins du respect des clauses du deal. La visite de 48 heures du président sud-africain Cyril Ramaphosa ( un des témoins du deal), concomitamment avec l’interview présidentielle, doit avoir quelque chose à avoir avec ce brusque clin d’œil de Fatshi à Kabila. Dans les coulisses du pouvoir, l’on assiste à une main tendue de l’Union sacrée de la Nation de Tshisekedi à son ex-allié Joseph KABILA,appelé indirectement à la rescousse pour crédibiliser le processus électoral au bord de l’implosion. L’on ne sait dire jusqu’à quel niveau peut aller ce rappel à l’ordre du jour de cette ancienne alliance tant houspillée par le souverain primaire et qui dessine la volonté du président actuel de faire des concessions pour pouvoir légitimer une CENI décriée par les forces vives de la société civile. Trouver de nouveaux appuis devient plus que nécessaire pour Tshisekedi décidé à légitimer le processus électoral pour pouvoir colmater les brèches d’une crise post-électorale inextricable. C’est donc à cause de la quête de cette légitimation de la CENI qu’il faut comprendre l’invitation pour consultation adressée par Dénis Kadima à Joseph Kabila ou encore ce brusque discrédit jeté par Augustin Kabuya sur le VPM Peter Kazadi en prenant la défense de Jean-Marc Kabund dont le nom du parti a été rayé de la liste des partis politiques par le ministère de l’intérieur. Ce même clin d’œil à Kabila, à Kabund sera fait à l’EAC lorsque Félix Tshisekedi nie publiquement avoir invité les forces militaires de la Communauté des États de l’Afrique Australe ( SADC). Il faudra donc s’attendre à un réajustement des alliances dans les jours qui viennent tant et si vrai que hier mardi dans la capitale togolaise, à la demande de Félix Tshisekedi, le président Faure Eyadema a présidé une réunion entre Vital Kamerhe et les émissaires de Joseph Kabila ( sous l’égide de Raymond Tshibanda) pour discuter des clauses d’un probable DIALOGUE NATIONAL entre congolais en vue d’aller aux élections de 2023. L’interview du président Tshisekedi est à prendre comme un signe avant-coureur de cet événement national et d’une recomposition des alliances dans un avenir tout proche. Il devient obvie que le « regret présidentiel » n’est que formel. Il se veut plutôt une marque de communication politique pour préparer l’opinion congolaise à une nouvelle saison des « compromis à l’africaine » qui iront dans le sens des arrangements loin, très loin de la Constitution, privant un peu plus le peuple congolais d’exercer sa volonté souveraine. Par Germain Nzinga
RDC/Prof Lohata Tambwe : l’Udps sombre dans la jouissance, dans les injures et dans le fanatisme
TRIBUNE. « Ce parti d’Etienne devient aujourd’hui méconnaissable : il sombre dans la jouissance, dans les injures et dans le fanatisme en oubliant l’objectif développementaliste de ses pères fondateurs », constate le Professeur Lohata Tambwe Okitokosa Paul-René dans une tribune à Pagesafrik. 63 ans de gâchis ! Lorsque les congolais sous PE Lumumba et autres Martyrs de l’indépendance se battaient, personne ne croyait que nous pourrions vivre socialement, économiquement et politiquement parfois pire qu’à l’époque des colonisateurs. Cela ne veut pas dire que Lumumba avait tort de s’être battu pour l’indépendance, car nous naissons libres et égaux; aucun peuple n’est supérieur à l’autre pour justifier la prétendue œuvre civilisatrice. Lumumba a eu raison de se battre pour promouvoir notre dignité, identité de l’homme au nom de l’humanisme et s’il faut recommencer, il le ferait à nouveau si c’était possible. Le problème est la prédation perpétrée par les régimes successifs de Mobutu, de J Kabila et aujourd’hui de Fatshi. Ces trois régimes pourtant congolais et post – coloniaux n’ont malheureusement pas de leçon à administrer à Léopold 2. C’est dommage qu’aucun secteur n’émerge . Plus grave, l’espoir qui a porté sur la lutte de l’Udps a volé en éclats. Ce parti d’Etienne devient aujourd’hui méconnaissable : il sombre dans la jouissance, dans les injures et dans le fanatisme en oubliant l’objectif développementaliste de ses pères fondateurs. Je pleure la fronde parlementaire ( j f Bayart ) dont la critique contenue dans les 52 pages adressées à Mobutu furent enseignées même dans les universités occidentales. Le pouvoir ivre et corrompt. L’échec de l’udps aujourd’hui a cultivé l’empathie vis-à-vis de la politique. Cette dernière perd son sens noble lié à la paix, au bonheur et à l’ordre (Aristote,) pour devenir totalement péjoratif. Les congolais ne doivent pas désespérer car il y a des personnalités qui inspirent confiance et crédibilité capables de redonner espoir au pays de Lumumba. A titre posthume, Franck Fanon, W E. B. Dubois, Mandela, Lumumba , Etienne etc. en souffrent énormément !!! Ce n’est pas la tombée qui est grave , c’est de rester à terre , écrivait un contemporain. Professeur Lohata Tambwe Okitokosa Paul-René
RD Congo. Les dessous des révélations de KABILA…
TRIBUNE. « Les ADF c’est un mouvement terroriste. Au sein de ce mouvement il y a et des Ougandais, et des Kenyans, les Tanzaniens, des gens venant du Tchad, et récemment des sud-africains » dixit Joseph Kabila. En conclusion, de ces révélations faites par Kabila, l’on peut tirer trois petites observations : 1) De ces forces démocratiques alliées(ADF) d’origine ougandaise, tout le monde connaît le leader nommé Jamil Mukulu. À son arrestation en 2015, on trouvera avec lui cinq différents passeports dont le passeport Rd congolais sans que les officiels congolais ne lèvent un petit doigt de protestation. En septembre 2016, l’ancien ministre congolais des affaires étrangères Mbusa Nyamuisi lancera un pavé dans la mare en révélant que Jamil Mukulu est une « vieille connaissance »… du général-major « Joseph Kabila ». Les deux hommes ont vécu sous le même toit avant l’accession de ce dernier à la tête de l’Etat congolais. « Je peux vous dire que Jamil Mukulu a résidé à Ma Campagne sur l’avenue Bocage n°55 ». On se plaint contre les ADF pendant que les complicités de ce mouvement qui massacre les congolais se retrouvent jusqu’au sommet de l’état congolais. 2) Tous ces Ougandais, Kenyans et Tanzaniens constituant les terroristes ADF sont bien curieusement des ressortissants des pays composant la fameuse FORCE RÉGIONALE devant opérer les prochains jours sur le territoire congolais. 3) L’Afrique du Sud qui se veut le moteur de la SADC et dont la ministre des Affaires étrangères fustigeait le Rwanda la semaine dernière pour les incursions de son armée en RDC est aussi citée par Kabila comme partie prenante des opérations criminelles des ADF. Mon peuple périt faute de connaissance et continuera à souffrir tant qu’elle refusera de comprendre que la paix sur sa terre ne viendra que des congolais et d’eux SEULS. Par Germain Nzinga
RD Congo. Le 17 Mai est un jour de deuil national!
TRIBUNE. Le 17 mai 1997 reste et restera ce triste jour où les loups venus de pays étrangers ont pu s’introduire dans la bergerie congolaise. Et de concert avec d’autres prédateurs, fils du pays, ils se sont mis à tout saccager et à tout piller sur leur passage. Massacrant huit millions de congolais en l’espace de deux décennies, piétinant notre souveraineté nationale, infiltrant la chaîne de commandement de l’armée nationale et de toutes les institutions de l’État pour prendre possession de tous les rênes du pouvoir. Ils sont parvenus à chosifier tout un peuple, le réduisant à l’esclavage sur la propre terre de ses ancêtres. Par respect pour nos millions de morts-martyrs, de grâce qu’on cesse d’attribuer ce titre ronflant de « révolutionnaire » ou des “libérateurs” à ces minables occupants. Ce serait là un scandaleux abus de terme d’autant plus que ces conglomérats d’aventuriers de l’AFDL n’ont rien révolutionné du tout sinon dans leur manière de tuer sans état d’âme nos compatriotes et de piller les ressources de notre pays. Par un processus d’INVOLUTION, ils ont fait reculer d’un siècle le grand Zaïre qu’ils ont réussi à transformer en un cimetière parsemé de milliers de fosses communes et à le réduire en un peuple clochardisé, humilié jusqu’à sa dernière expression et devenu la risée du monde entier. Honni qui encense cette engeance de rapaces ! Honni ces congolais qui osent signer des alliances politiques avec ces ennemis coriaces du peuple congolais! Malheur à tout congolais qui croit faire la fête en ce jour de deuil national et de lamentations pour notre peuple ! Par Germain Nzinga
RD Congo. Pour la mémoire de nos martyrs…
21 janvier 2018 – 21 janvier 2022 : 4 ans déjà depuis qu’eut lieu la marche des chrétiens catholiques rejoints par des laïcs protestants pour réclamer le départ de Kabila et l’organisation des élections libres et démocratiques. Une marche réprimée dans le sang par la soldatesque de Kabila. Bilan très grave d’au moins six morts et d’une cinquantaine de blessés et près de 147 arrestations à Kinshasa. Sans compter les célébrations liturgiques dans les paroisses qui avaient également été perturbées par des forces de l’ordre qui firent usage de tirs de balles réelles et de gaz lacrymogène. Par respect de la mémoire de ceux qui ont donné de leur vie pour la patrie, nous ne nous tairons point… Par Germain Nzinga
RD Congo.Voici le véritable ennemi de Kabila…
OPINION. Si la fonction du président de la République est la plus haute distinction qu’un citoyen lambda peut revêtir dans son cursus honoris, la question se pose sur ce que chercherait encore le président honoraire Joseph Kabila dans sa quête de titre académique. Rien ne l’interdit de continuer (ou commencer) les recherches pour meubler sa culture. Cependant c’est plutôt sa brusque soif de titre académique qui fait tiquer plus d’un. Ceux qui ont eu à observer les faits et gestes de Joseph Kabila depuis qu’il a quitté, bien malgré lui, le pouvoir ont pu remarquer qu’il lutte contre quelque chose d’invisible que tout humain ne perçoit que quand il se retire du pouvoir. Il s’agit notamment de la conscience plus vive du jugement de l’histoire. Il a eu le temps d’écouter les uns et les autres, il a eu l’écho de l’opinion publique sur le bilan de son pouvoir, il a pu observer la lâcheté de son cercle restreint et la trahison de l’allié à qui il a cédé le pouvoir en vue de vouloir mieux le contrôler. Il en a tiré des leçons amères. Mais là n’est pas le vrai problème. Ce qui le fait plus trembler, c’est ce que les générations futures retiendront de lui surtout à propos de la descente aux enfers du Congo durant les 18 ans de gestion calamiteuse d’un Congo devenu l’ombre de lui-même. Il a pratiqué une politique d’affaiblissement des institutions politiques et militaires par leur infiltration à tous les niveaux. Il a « personnalisé » l’économie en distribuant la rente à ses proches tout en s’enrichissant personnellement en dizaine de milliards de dollars (Rapport Bloomberg et Panama Papers). Il a sciemment tripatouillé le dernier scrutin présidentiel en nommant un candidat non élu par le peuple. Il a ainsì fait le lit de tout le chaos qui s’observe présentement en RDC. Nonobstant toutes ces évidences, Joseph Kabila aligne les six chapitres de son travail de master aux allures d’un plaidoyer pro-domo. D’où d’ailleurs son intitulé assez évocateur : « Du désespoir à la stabilité vers la Renaissance de la République Démocratique du Congo. Un narratif auto-biographique et une analyse auto-ethnographique ». J’ai beau mettre mes loupes pour chercher d’où émerge la renaissance de la RDC, je n’en vois aucun signe tangible. Mais Kabila impose sa version qui est loin de la réalité. En effet, dans son travail de master, de 1960 jusqu’à 2018 de l’histoire du Congo, Kabila se décrit lui-même comme l’homme providentiel qui a su tirer ce pays du gouffre. Le personnage de Kabila y est décrit comme le leader politique congolais qui a stabilisé ce vaste pays longtemps laminé par les violences de toutes sortes et menacé de dislocation. Le message subliminal de ce parcours autobiographique de Joseph Kabila, c’est de défendre les acquis de ses deux mandats sans aucune autocritique sur leurs nombreux ratés. Il y tient mordicus, non par volonté d’un quelconque titre académique mais en vue de réhabiliter son image écornée. Il vise à colmater les brèches pour échapper à la dureté du jugement de l’histoire qui n’a point oublié que ce monsieur a travaillé 18 ans durant comme cheval de Troie d’un pouvoir étranger farouchement opposé à la paix et au développement du peuple congolais. En lisant entre les lignes, son mémoire de master, on découvre que le véritable ennemi contre lequel est en train de lutter Joseph Kabila reste bel et bien la mémoire subversive de l’histoire du Congo ( 2001-2018) avec tous ses nombreux crimes et tous ses fantômes qui surgissent du passé récent de ce pays en vue de réclamer justice. L’on a beau vouloir falsifier l’histoire et imposer sa version de faits, la vérité reste têtue et poursuit impitoyablement la conscience de ceux qui veulent échapper à la responsabilité de leurs actes.. D’autre part, il convient de bien regarder en amont de l’agir de ce politicien taiseux et stratège pour scruter la nouvelle direction qu’il veut prendre. Car sa peur du jugement de l’histoire peut devenir le ressort même de nouvelles ambitions politiques d’un Kabila décidé à corriger les échecs de son passé en cherchant à revenir aux affaires. Ajoutées au zèle que peut susciter l’acquisition de son récent diplôme, les alliances contre-nature observées ça et là cette semaine à Kinshasa peuvent être des signes avant-coureurs de celui qui à l’horizon 2023, pense déjà à un sixième chantier après la fin à demi-teinte de ses cinq premiers. Un clair avertissement à Martin Fayulu appelé à rester prudent, très prudent vis-à-vis de ce fin politicien réputé dans sa capacité de noyauter tous ceux qui ont osé signer des alliances politiques avec lui. Fayulu a tout intérêt à garder ses distances si réellement il tient à aller loin sans se faire brûler les ailes… Par Germain Nzinga