Joseph KABA, le gérant de toute une génération des jeunes talents de la musique congolaise moderne

RETRO. Mort le 12 octobre 1989 à Brazzaville, le guitariste émérite Joseph Kaba a orienté et a accompagné, en près de 20 ans de carrière, de nombreux chanteurs et guitaristes de la scène brazzaviloise. On peut dire qu’il était avec Marie-Isidore Diaboua les dignitaires de la musique congolaise d’orchestre moderne. Il a marqué de son empreinte l’histoire des orchestres « Atomic Jazz » et Negro Jazz… Ses arrangements, ses chansons dans ces groupes sont autant de jalons qui ont marqué l’évolution des orchestres OK Jazz, Maquina Loka, Rock-a-Mambo sur plusieurs années, et qui ont inspiré quelques générations qui ont suivi. Joseph Kaba – Ce qu’il faut retenir de sa carrière musicale Aux frontières du génie, Joseph Kaba, ce guitariste brazzavillois, a connu la Firme Ngoma de l’éditeur grec Nico Jeronimidis au début de l’année 1954 dans le petit groupe dont il était le chef : Le groupe« Atomic Jazz » qui regroupait : Joseph Kaba, Nino Malapet (guitares), Edo Ganga, Bienvenu Béniamino (chant) et Marie-Isidore Diaboua (percussion). Le groupe sort deux remarquables disques dont les chansons bien travaillées dans le registre de la Rumba portent les titres : 1 – « Wapi yo Gigi » (Nino Malapet) – « Bana ya Atomic Jazz » (Joseph Kaba) – disque Ngoma n°1574 – 2 – « Vergina yo mabe mingi » (Joseph Kaba) – « Vivita » (Edo Ganga-Nino) – disque Ngoma n°1575 – Tous des musiciens amateurs En effet, au moment où sont enregistrées les chansons précitées, tous les musiciens occupaient des postes professionnels dans le privé et dans la fonction publique. Précisément : Joseph Kaba : (Fonctions commerciales à la CFAO : Compagnie française de l’Afrique Occidentale) – Nino Malapet (agent des PTT) – Edo Ganga (Agent de la société pétrolière SHELL) – Bienvenu Béniamino (Journaliste à Radio Brazzaville) – Marie-Isidore Diaboua (Mécanographe à IBM-France). Création du l’orchestre Negro Jazz C’est ce petit groupe « Atomic Jazz » qui donne naissance, au célèbre orchestre « Negro Jazz » de Brazzavile, dirigé par Joseph Kaba de 1954 à mi-1956 avant de céder la direction à Guy Léon Fylla jusqu’à la dislocation intervenue vers la fin 1956. Le Negro Jazz, on le sait, s’est fixé à Kinshasa, grâce au musicien et impresario Henri Bowane, à partir de Janvier 1955 et composé des musiciens ci-après : Joseph Kaba « Jokab » (guitariste, chef du groupe) – Nino Malapet (saxo) – J.S. Essous (clarinette) – Célestin Kouka, Ganga Edo, Théophile Samba (chant) – Bruno Yengo (guitare-chant) – Bernardin Mpoua « Bebe » (guitare basse) – Boniface Ossiala, Pierre Loukouamoussou (percussions). Parmi eux, on compte, ceux qui étaient attachés à leur profession à Brazza et ne rejoignaient le groupe qu’en wee-kend. C’est bien le cas de Joseph Kaba, agent commercial à la CFAO (Compagnie Française de l’Afrique Occidentale). Plus tard brillant producteur des émissions musicales à Radio Brazzaville et parallèlement chef d’une entreprise commerciale. Le nom de Joseph Kaba est gravé dans l’éternité, et sa mémoire est toujours vivante ! Comme en témoigne d’ailleurs cette composition de lui en 1954 : « Bana Atomic » (disque Ngoma n°1574) : Kaba – Malapet (guitares) – Edo Ganga – Beniamino (chant) – Diaboua (percussion). Clément OSSINONDE