Congo Brazzaville. Adieu Jean, adieu Mr le Ministre Jean Mouyabi
DISPARITION. Ministre de la Santé, sous le Président congolais, Pascal Lissouba, Mr Jean Mouyabi nous a quittés, le 2 février 2021, au Centre Hospitalier Universitaire de Brazzaville. Ce Centre Hospitalier Universitaire où, de par ses fonctions ministérielles, Jean Mouyabi avait un ambitieux plan de redressement et de rénovation qu’il n’a pu exécuter, parallèlement à la mise en œuvre de l’ensemble du programme de développement sanitaire du pays, selon l’orientation du Président Pascal Lissouba, sur ce domaine stratégique de la vie nationale. Une orientation basée sur la modernisation des services de santé, leur l’extension aux zones non desservies, le respect des principes de transparence, la saine gestion des finances et des médicaments, l’honnêteté et le respect des règles d’éthique par les personnels de santé. Enseignant- chercheur, à l’Université Marien Ngouabi, Jean Mouyabi y jouissait d’une saine réputation. Aimé de ses étudiants, il les guidait et les conseillait. Avec la capacité de leur faire assimiler les connaissances pointues de ses cours. Réussissant, autant qu’il le pouvait, à multiplier les des travaux pratiques par l’apport des projections cinématographiques et autres vidéos. Ce qui n’est pas une opération aisée, au regard du déficit en matériel didactique qu’accusent les Départements de Lettres à l’université Marien Ngouabi. Jean Mouyabi faisait, également, l’admiration de ses collègues Professeurs. Cultivé, il était d’une grande humilité. Avait l’écoute active, disposé à ajuster le tir pour obtenir des résultats conformes aux besoins collectifs. Le sens du discernement, la persévérance, la rigueur ne le quittaient pas. Historien de formation, l’Histoire était, pour Jean Mouyabi, une redoutable discipline qui nécessitait de lui un jugement sans faille, une force de caractère pour tenir tête à ses propres préjugés. Ce à quoi s’ajoutait un esprit critique aiguisé pour analyser les faits et les replacer dans une perspective dynamique. Le Membre du Gouvernement qu’était Jean Mouyabi avait une bonne connaissance des dossiers. Excellent orateur, il savait faire passer son message, grâce à son habilité à communiquer. Sur les colonnes du Conseil des Ministres, ses confrères le sentaient déterminé, ambitieux, décisif sur les projets du Ministère de la Santé, y indiquant la méthodologie qu’il comptait utiliser et les moyens. Par cette pratique, Jean Mouyabi inspirait confiance et respect. Homme politique, le Ministre Jean Mouyabi l’a été, par ailleurs. Une des figures éminentes de l’UPADS, dès la création de ce Parti. Lors des passes difficiles qu’a traversées l’UPADS, au lendemain des violences qu’a connues le Congo, en 1997, Jean Mouyabi, aux côtés de Mr Gustave Abba Gandzion, a dirigé le Conseil National de Supervision du Parti (CNSP), structure provisoire de commandement de l’UPADS, avant le congrès extraordinaire de 2006. Jusqu’à la fin de sa vie, Jean Mouyabi est demeuré attaché à l’UPADS. Sa santé déclinant, il n’y était plus actif, gardant, cependant, intact son attachement à l’idéal politique du Président Pascal Lissouba. Pour rien au monde, Jean Mouyabi ne pouvait trahir ses certitudes. Et sa disparition est une perte immense pour l’UPADS. Le Ministre Jean Mouyabi s’en est allé, au terme d’une longue affection qui fut un véritable calvaire pour lui. Le temps de sa maladie, il a su l’affronter, avec courage. Que la famille du Ministre Jean Mouyabi trouve, ici, mes condoléances les plus attristées. Aux militants de l’UPADS, leur Direction Politique et à la Communauté Universitaire de Marien Ngouabi, j’exprime mon agissante solidarité. Devant le douloureux coup de sort qu’est la disparition de Jean Mouyabi et celle de Paraiso Mansour, une année juste, auparavant, je suis, tout à la fois, triste et décontenancé. Jean Mouyabi et Mansour Paraiso étaient, pour moi, deux amis de longue date, avec lesquels j’ai partagé tant de choses. Que les deux reposent en paix. A Jean Mouyabi, le soin de rejoindre, là bas, à l’Orient Eternel, François Lumwamu, Dominique Ngoie Ngalla, Kouka Campo et Eugène Ngoma, ses collègues de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, qui viennent de le précéder. La mort d’un Homme m’amoindrit, faisant partie de l’humanité. C’est pourquoi, je ne demande jamais pour qui sonne le glas. Il sonne pour nous tous. Ouabari Mariotti -Membre de l’UPADS 2.02.2021