Maroc: 11ème MASTERCLASS Cinéma Droits Humains avec la réalisatrice Izza Génini
Dans le cadre de ses activités dédiées à la promotion de la culture des droits humains via le cinéma, l’ARMCDH organise en ligne du 1er au 15 Mars 2021, la onzième édition des MasterClass Cinéma et Droits Humains qui se consacre au cinéma d’Izza Génini et son travail de documentariste sur les musiciens traditionnels du Maroc qui fait aujourd’hui figure de référence, du nord au sud passant par l’atlas. Izza Génini reviendra sur son rôle de pionnière du cinéma marocain, sur son choix du cinéma documentaire en tant que réalisatrice, productrice et distributrice notamment à travers la MasterClass live qui se tiendra le vendredi 5 Mars 2021 à 20h00 sur la page facebook de l’ARMCDH et qui sera animée par Ahmed Boughaba, critique du cinéma et journaliste. Mais aussi en évoquant les 7 films programmés, pour le public marocain, sur la plateforme cinéma virtuelle dédiée au cinéma d’Izza Génini, durant 15 jours. AÏTA (LA PAROLE CHANTÉE)Maroc, France, 1989, 27 min. Documentaire, couleur.TAMBOURS BATTANTMaroc, France, 1999, 52 min. Documentaire, couleur. CANTIQUES BRODÉS Maroc, France, 1991, 26 min. Documentaire, couleur. RETROUVER OULAD MOUMEN Maroc, France, 1994, 50 min. Documentaire, couleur MOUSSEM Maroc, France, 1997, 24 min. Documentaire, couleur POUR LE PLAISIR DES YEUX France, 1997, 50 min. Documentaire, couleur NÛBA D’OR ET DE LUMIÈRE Maroc, France, 2007, 1h18. Documentaire, couleur. Née à Casablanca en 1942, Izza Génini quitte son Maroc natal en 1960, où elle suit des études de lettres et de langues étrangères à la Sorbonne et à l’Ecole des Langues Orientale. Elle commence à s’intéresser au cinéma, depuis fin des années 60,, elle s’occupe d’abord des relations extérieures des festivals de Tours et d’Annecy et puis dirige la salle Art et essai du Club 70. En 1973, Izza crée la société SOGEAV pour la distribution des films en Afrique francophone et la diffusion des films africains à l’étranger. Elle est une des premières femmes marocaines à se consacrer à la production et à la distribution. Son rôle dans ce domaine est fondamental puisqu’elle produit en 1981 le film « Transes » de Ahmed El Maânouni, sélectionné par le comité de la World Cinema Fondation de Martin Scorsese comme un des chefs d’œuvres de l’histoire du cinéma international. En 1987, elle commence la production et la réalisation d’une collection de films documentaires consacrée à la richesse culturelle et musicale du patrimoine marocain intitulé Maroc, corps et âme, qui inclue plus de 15 films : Louanges, Des luths et délices, Gnaoua, Malhoune, Rythmes de Marrakech, Chants pour un Shabbat, Cantiques Brodés, Moussem (Prix Jules Verne 91) Vibrations en Haut Atlas, Nuptiales en Moyen Atlas. Elle réalise d’autres films sur la musique et plus largement, sur le patrimoine culturel marocain juive. Son film Retrouver Ouled Moumen, un retour initiatique aux origines de sa famille, remporte le Prix du Festival du film d’histoire de Pessac, en 1995. Et elle était durant les années 80/90 responsable de CCM en France et en Europe. Elle est aussi l’auteur de deux ouvrages Maroc et Maroc, Royaume des 1001 fêtes. Elle compose ainsi un ensemble cohérent, entièrement tourné vers la richesse de la culture immatérielle marocaine, cultivant ce que Roland Carrée, critique et chercheur, définit justement, comme «une vision et un style proprement cinématographiques (…). La quasi absence de didactisme, le regard proche et complice de la cinéaste (…) les séquences étirées et le travail ambitieux accordé à l’image et au montage » en font « d’authentiques œuvres dont l’impact émotionnel gagne en profondeur lorsque Izza Génini (…) se met davantage à nu pour évoquer moins le patrimoine de son pays d’attache que son rapport personnel à celui-ci » (revue Répliques n° 13 d’octobre 2019). Par ses films, passent le plaisir de la musique, la sensibilité à cet art et les savoirs qui permettent de le comprendre et de l’aimer encore davantage.