Gaza : une reprise des hostilités doit être évitée à tout prix, insiste le chef de l’ONU

Une reprise de la guerre à Gaza doit être évitée à tout prix, a insisté mardi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, alors que des menaces planent sur l’accord de cessez-le-feu conclu il y a trois semaines entre le Hamas et Israël. Le chef de l’ONU a donc appelé le Hamas à poursuivre la libération des otages, après la menace du mouvement palestinien de reporter la prochaine libération d’otages israéliens prévue samedi 15 février dans le cadre de l’accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier dernier. « Nous devons éviter à tout prix une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie. J’appelle le Hamas à procéder à la libération prévue des otages », a déclaré M. Guterres sur X. « Les deux parties doivent respecter leurs engagements dans l’accord de cessez-le-feu, et retourner à des négociations sérieuses ». Ce développement intervient alors que la branche militaire du Hamas a annoncé lundi le report « jusqu’à nouvel ordre » de la prochaine libération d’otages israéliens, au motif que des Palestiniens continuent d’être tués dans l’enclave déchirée par la guerre et que trop peu d’aide pénètre à Gaza. Poursuite des opérations de l’UNRWA Dans la foulée, l’armée israélienne a annoncé « renforcer fortement la zone » autour de la bande de Gaza, après avoir reçu l’ordre de se tenir prête « à tous les scénarios ». C’est dans ce contexte que le Hamas a fini par déclarer que la porte restait « ouverte » pour un nouvel échange d’otages et de prisonniers avec Israël samedi. Sur le terrain, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré mardi que ses opérations se poursuivaient sans interruption à Gaza et en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est. « Nos cliniques à travers la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, sont ouvertes tandis que l’opération humanitaire à Gaza se poursuit. Nous nous engageons à rester et à fournir des services », a dit l’UNRWA sur le réseau social X. « L’UNRWA a atteint 1,2 million de personnes en leur fournissant des denrées alimentaires, délivré jusqu’à 17.000 consultations médicales par jour. L’UNRWA doit être soutenu pour continuer à jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu fragile », a ajouté l’agence onusienne. Le cessez-le-feu a permis une hausse « significative » de l’aide Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a quant à lui souligné qu’une augmentation significative de l’aide à Gaza a été possible « dans les conditions générées par cet accord [de cessez-le-feu] » qui a débuté le 19 janvier. « Dans les conditions créées par cet accord, les Nations Unies ont été en mesure d’intensifier considérablement les opérations humanitaires, en acheminant notamment de la nourriture, des fournitures médicales et des matériaux pour la construction d’abris », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Jens Laerke, porte-parole d’OCHA. Répondant aux questions des médias, Jens Laerke a dit que les garants de l’accord de cessez-le-feu devraient disposer d’une visibilité totale sur l’oléoduc et les indicateurs de respect du cessez-le-feu : l’Égypte, le Qatar et les États-Unis. « Il est impératif que le cessez-le-feu se poursuive, s’étende et se pérennise », a insisté M. Laerke. Des mouvements de retour dans les deux sens du corridor de Netzarim Depuis le début du cessez-le-feu, plus de 1,5 million de personnes ont reçu des colis alimentaires dans la bande de Gaza. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué des colis alimentaires, des repas chauds et de l’argent à plus de 860.000 personnes depuis le cessez-le-feu. Avec l’ouverture de cuisines communautaires dans de nouvelles zones, les partenaires fournissent davantage de repas. Parallèlement, les travaux de réparation des puits d’eau se poursuivent dans toute la bande de Gaza. Cependant, la destruction généralisée des infrastructures et la pénurie de pièces détachées, de générateurs et de panneaux solaires affectent les efforts visant à augmenter la production d’eau. Dans l’enclave palestinienne, les agences continuent d’ailleurs d’observer des mouvements dans les deux sens au niveau du corridor de Netzarim, une zone tampon établie par l’armée israélienne séparant en deux la bande de Gaza, alors que les gens retournent dans leurs quartiers. Dans le même temps, les humanitaires à Gaza continuent de rétablir leur présence dans les zones nouvellement accessibles de la bande de Gaza. ONU
Gaza : le chef de l’ONU juge essentiel d’éviter toute forme de nettoyage ethnique

S’exprimant devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Secrétaire général de l’ONU a affirmé mercredi qu’il fallait éviter « toute forme de nettoyage ethnique » et a plaidé une nouvelle fois pour la solution à deux Etats, Israël et Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. « Dans la recherche de solutions, il ne faut pas aggraver le problème. Il est essentiel de rester fidèle aux fondements du droit international. Il est essentiel d’éviter toute forme de nettoyage ethnique », a dit le chef de l’ONU, António Guterres, dans un discours à l’ouverture de la nouvelle session du comité. Ces propos du Secrétaire général interviennent au lendemain de l’annonce du Président américain Donald Trump, qui envisage une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis et l’éviction de la population palestinienne pour la reconstruire. Déshumanisation et diabolisation Le Secrétaire général de l’ONU a rappelé mercredi que « l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien concerne le droit des Palestiniens à vivre simplement en tant qu’êtres humains sur leur propre terre ». « Nous avons vu la réalisation de ces droits s’éloigner de plus en plus. Nous avons assisté à une déshumanisation et une diabolisation systématique et effrayante de tout un peuple », a-t-il dénoncé. Il a rappelé que « rien ne justifie les horribles attaques du Hamas du 7 octobre » et que « rien ne justifie ce que nous avons vu se dérouler à Gaza au cours des derniers mois ». Dans le contexte du cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, il a jugé nécessaire « d’être très clair sur les objectifs à atteindre ». « Nous devons continuer à faire pression pour un cessez-le-feu permanent et la libération de tous les otages sans délai. Nous ne pouvons pas revenir à davantage de morts et de destructions », a-t-il dit, plaidant également pour « un accès humanitaire rapide, sûr, sans entrave, élargi et durable ». Réaffirmer la solution à deux Etats Le chef de l’ONU a aussi estimé qu’il fallait réaffirmer la solution à deux États : « toute paix durable nécessitera des progrès tangibles, irréversibles et permanents vers la solution à deux États, la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien indépendant, dont Gaza fera partie intégrante ». Selon lui, « un État palestinien viable et souverain vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Israël est la seule solution durable pour la stabilité au Moyen-Orient ». Au-delà de Gaza, le Secrétaire général s’est dit inquiet de la dégradation de la situation en Cisjordanie occupée et notamment de la violence des colons israéliens. « La violence doit cesser. Comme l’a affirmé la Cour internationale de justice, l’occupation du territoire palestinien par Israël doit cesser. Le droit international doit être respecté et la reddition des comptes doit être assurée », a déclaré M. Guterres, pour qui il faut préserver « l’unité, la contiguïté et l’intégrité du territoire palestinien occupé ». Il a plaidé pour « une gouvernance palestinienne forte et unifiée », affirmant que la communauté internationale doit soutenir l’Autorité palestinienne à cette fin. ONU
Israël et les territoires occupés : le CICR achève la deuxième phase des opérations de libération, permettant à davantage de familles d’être réunies

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a facilité la deuxième phase des opérations de libération, permettant ainsi à davantage de familles d’être réunies dans le cadre de l’accord convenu par les parties. Cette phase a commencé par le transfert de quatre otages de Gaza aux autorités israéliennes. Pendant cette opération, le CICR a avant tout veillé à ce que ces personnes soient transférées en toute sécurité. C’est une responsabilité qui est prise très au sérieux. Le CICR a également facilité la libération de 128 détenus et leur transfert des lieux de détention israéliens vers Gaza et la Cisjordanie, après avoir mené des entretiens visant à confirmer leur identité et évaluer leur état de santé ainsi que leur aptitude à voyager. Dans le même temps, des équipes du CICR se sont entretenues avec des détenus avant leur libération et leur transfert, qui ont été organisés séparément par les autorités. Au total, 200 détenus ont été libérés aujourd’hui. Ces activités suivent les procédures de travail habituelles du CICR en milieu carcéral partout dans le monde. Le CICR a mené ces activités à la demande de toutes les parties concernées et en étroite coordination avec celles‑ci. Pour lui, s’agissait en priorité de compléter chaque opération de façon la plus sûre et efficace, en veillant à protéger les personnes placées sous sa responsabilité. Dans le cadre du dialogue actuel entre le CICR et les parties concernées, l’importance de créer des conditions propices à ces opérations afin qu’elles se déroulent de façon la plus sûre et digne possible a été soulignée. Des mesures strictes de sécurité ont été élaborées et mises en place pour réduire au minimum les risques encourus, tout en reconnaissant que certains aspects de ces opérations ne sont pas sous le contrôle du CICR. L’organisation – notamment l’heure, l’endroit et les procédures employées – a été décidée par les parties elles‑mêmes. Des équipes spécialisées du CICR, dont des médecins, ont été mobilisées pour prodiguer des soins immédiats en cas de nécessité. Outre ces opérations de libération, le CICR travaille en collaboration avec ses partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en vue d’intensifier l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Il s’agit notamment de vivres, d’articles médicaux et de matériel destiné aux infrastructures d’assainissement et d’approvisionnement en eau et en électricité. Le CICR continue de demander aux parties de respecter leurs engagements afin de s’assurer que les prochaines opérations se déroulent de manière sécurisée. Les équipes du CICR restent prêtes à faciliter de nouvelles opérations de libération afin que d’autres familles soient réunies en Israël et dans le territoire palestinien occupé, et qu’une aide humanitaire essentielle soit acheminée à Gaza.
Algérie : des députés présentent un projet de loi interdisant les sociétés étrangères «ayant des liens avec Israël»

Des élus algériens présentent une proposition de loi visant à interdire les sociétés étrangères «ayant des liens avec Israël», dans un contexte de boycott visant les entreprises accusées de «complicité avec le génocide à Gaza». En Algérie, des députés ont présenté un projet de loi visant à imposer une interdiction générale de toutes les transactions économiques entre les entreprises algériennes et les entreprises étrangères ayant des liens avec Israël, rapporte le média The New Arab. «L’interdiction des transactions, des produits et des marques finançant les crimes de l’entité sioniste a déjà recueilli le soutien nécessaire pour avancer au Parlement», a déclaré Abdel-Salam Bachagha, député du Mouvement de la société pour la paix (MSP), parti islamiste, cité par The New Arab. Bien qu’aucune entreprise israélienne n’opère actuellement en Algérie… En savoir plus sur RT
« Les escalades successives mènent les peuples du Moyen-Orient tout droit au bord du précipice » – Guterres

Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité mercredi matin, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré qu’il était « temps de mettre un terme au cycle répugnant d’escalades successives qui mènent les peuples du Moyen-Orient tout droit au bord du précipice », au lendemain de tirs de missiles sur Israël par l’Iran. « Je condamne à nouveau fermement l’attaque massive de missiles menée hier par l’Iran contre Israël », a dit le chef de l’ONU dans un exposé devant les membres du Conseil. Dans une déclaration publiée mardi, le Secrétaire général avait condamné « l’élargissement du conflit au Moyen-Orient, avec ses escalades successives », à Gaza, en Cisjordanie, au Liban et entre Israël et l’Iran. « Cela doit cesser. Nous avons absolument besoin d’un cessez-le-feu », avait-il dit. Mercredi, devant le Conseil de sécurité, il a estimé que « chaque escalade sert de prétexte à la suivante ». « Nous ne devons jamais perdre de vue le lourd tribut que ce conflit croissant fait payer aux civils. Nous ne pouvons pas détourner le regard des violations systématiques du droit international humanitaire. Ce cycle mortel de violences réciproques doit cesser. Le temps presse », a ajouté le chef de l’ONU. Cessez-le-feu à Gaza Il a notamment estimé qu’il était « grand temps d’instaurer un cessez-le-feu immédiat à Gaza, avec la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, la livraison effective de l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza et des progrès irréversibles vers une solution à deux États ». Il a aussi jugé qu’il était « grand temps de mettre un terme aux hostilités au Liban, de prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre pleinement les résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité, ouvrant la voie à des efforts diplomatiques pour une paix durable ». Le Secrétaire général a déclaré que « de manière paradoxale », les attaques de missiles sur Israël par l’Iran « ne contribuent en rien à soutenir la cause du peuple palestinien ni à réduire ses souffrances ». « Près d’un an s’est écoulé depuis les atroces actes terroristes du Hamas et la prise d’otages du 7 octobre. Depuis octobre dernier, Israël mène à Gaza la campagne militaire la plus meurtrière et la plus destructrice de mes années en tant que Secrétaire général. Les souffrances endurées par le peuple palestinien à Gaza dépassent l’imagination », a-t-il dit. Il a noté que dans le même temps, « la situation en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, continue de se détériorer avec les opérations militaires israéliennes, la construction de colonies, les expulsions, les confiscations de terres et l’intensification des attaques des colons – sapant progressivement toute possibilité de solution à deux États ». « Et, simultanément, les groupes armés palestiniens ont également fait usage de la violence. Le Hamas a continué de lancer des roquettes et, hier encore, 7 Israéliens ont été tués dans une attaque terroriste à Jaffa », a-t-il ajouté. Les Casques bleus de la FINUL restent en poste Au Liban, le chef de l’ONU a souligné que les Casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) « restent en poste » et que « le drapeau de l’ONU continue de flotter malgré la demande d’Israël de se déplacer ». « Je réitère notre profonde gratitude aux membres militaires et civils de notre force de maintien de la paix de l’ONU – la FINUL – et aux pays contributeurs de troupes. La sécurité de tout le personnel de l’ONU doit être assurée », a-t-il ajouté. Il a rappelé que « les civils paient un prix terrible ». Depuis octobre dernier, plus de 1.700 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 100 enfants et 194 femmes. Plus de 346.000 personnes ont été déplacées de chez elles, les estimations du gouvernement portant ce chiffre à un million. Et 128.000 autres personnes, syriennes et libanaises, ont traversé la frontière vers la Syrie. Depuis le 8 octobre, les attaques du Hezbollah contre Israël ont fait 49 morts, et plus de 60.000 personnes ont été déplacées de chez elles. « L’ONU a mobilisé toutes ses capacités pour fournir une aide humanitaire d’urgence au Liban et je demande à la communauté internationale de financer intégralement notre appel », a souligné le Secrétaire général, pour qui il « est absolument essentiel d’éviter une guerre totale au Liban qui aurait des conséquences profondes et dévastatrices ». Les agences humanitaires de l’ONU ont lancé mardi un appel de fonds de 426 millions de dollars pour le Liban afin de soutenir les centaines de milliers de personnes déracinées par les bombardements israéliens dans le cadre de ce qu’Israël a décrit comme une opération terrestre « limitée, localisée et ciblée » au Liban. ONU
Félix Tshisekedi, Israël et les intérêts ignorés de la RDC

TRIBUNE. Le gouvernement de la RD Congo soutient Israël dans le bras de fer qui l’oppose à la Cour pénale internationale (CPI) dans le dossier de Gaza. Selon la presse belge, Kinshasa, reprenant la thèse israélienne, a envoyé à La Haye ses «observations écrites» niant la compétence de la Cour dans la guerre qui ensanglante l’enclave palestinienne. Une posture d’autant plus surprenante qu’elle est très éloignée de celle de l’Union africaine et de la communauté internationale sur la question de Gaza. Est-ce que Félix Tshisekedi et son régime mesurent-ils la portée d’une telle action sur l’image de la RDC et de sa diplomatie ? Que doit penser l’Union africaine de tout ceci ? Que doit penser l’Afrique du Sud, fer de lance de la plainte pour génocide contre Israël devant la CPI et élément essentiel du dispositif de la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en République démocratique du Congo (SAMIDRC) ? Le moins que l’on puisse dire est que Félix Tshisekedi a le don de ne pas se faire des amis et/ou des alliés sur la scène internationale. Il ne faudrait pas être surpris si l’Afrique du Sud se montrait de plus en plus indifférente au sort de la RDC dans le dossier M23/Rwanda… La position de la RDC a de quoi énerver la raison. D’une part, on vocifère contre la communauté occidentale, qui semble fermer les yeux sur l’agression rwandaise de la RDC, et d’autre part on soutient un État israélien qui mène une politique de génocide contre la population de Gaza au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU et de l’Union africaine. Comme je l’ai souligné en septembre 2023 lorsque Tshisekedi confiait [à Benjamin Netanyahu] vouloir installer l’ambassade de la RDC à Jérusalem au mépris des résolutions 252 (1968), 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité de l’ONU, le renforcement des relations bilatérales avec un État ou un allié n’autorise pas n’importe quelle décision. Certains alliés de l’État d’Israël en Occident, dans le monde arabo-musulman ainsi qu’en Afrique, n’ont pas franchi le pas que vient de franchir la RDC sous Félix Tshisekedi. Même le Rwanda de Paul Kagame, qui est pourtant réputé proche d’Israël, semble faire profil bas dans le dossier de Gaza. Mais Félix, lui, fonce tête baissée, semblant privilégier les intérêts de l’État d’Israël au détriment de ceux de la RDC. Tout ça parce qu’il est protégé par des mercenaires israéliens issus du Shin Bet, en plus d’être conseillé par un groupe de soi-disant pasteurs et fanatiques religieux de la secte Philadelphie confondant religion et géopolitique… Par Patrick Mbeko
Plus de 40.000 morts à Gaza : l’ONU déplore une « étape sombre pour le monde »

Alors que des discussions devaient avoir lieu ce jeudi au Qatar en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le chef des droits de l’homme de l’ONU a déploré les derniers chiffres des autorités gazaouies indiquant que plus de 40.000 Palestiniens ont été tués en dix mois de guerre. « Aujourd’hui marque une étape sombre pour le monde », a dit le Haut-Commissaire Volker Türk dans un communiqué de presse. « La population de Gaza pleure aujourd’hui 40.000 Palestiniens morts, selon le ministère de la Santé de Gaza », a-t-il ajouté, notant qu’en moyenne, « environ 130 personnes ont été tuées chaque jour à Gaza au cours des dix derniers mois ». La plupart des morts sont des femmes et des enfants. « Cette situation inimaginable est due en grande partie aux manquements récurrents des forces de défense israéliennes aux règles de la guerre », a déploré M. Türk. Graves abus commis par l’armée israélienne et la branche armée du Hamas Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé un nouveau bilan de 40.005 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, entrée dans son onzième mois. L’ampleur des destructions de maisons, d’hôpitaux, d’écoles et de lieux de culte par l’armée israélienne est profondément choquante. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) indique avoir documenté de graves violations du droit international humanitaire tant par l’armée israélienne que par les groupes armés palestiniens, y compris la branche armée du Hamas. « Alors que le monde réfléchit et considère son incapacité à empêcher ce carnage », le chef des droits de l’homme demande instamment à toutes les parties d’accepter un cessez-le-feu immédiat, de déposer les armes et d’arrêter le massacre une fois pour toutes. « Les otages doivent être libérés. Les Palestiniens détenus arbitrairement doivent être libérés. L’occupation illégale d’Israël doit cesser et la solution des deux États convenue au niveau international doit devenir une réalité », a insisté M. Türk. Remise en état d’un puits Apportant une note d’espoir, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué avoir remis en état un important puits d’eau à Khan Younis, qui avait été détruit il y a plusieurs mois par des opérations militaires israéliennes. Le puits constitue désormais la principale source d’eau potable pour environ 100.000 personnes déplacées dans la région, pompant quotidiennement plus de 500 mètres cubes d’eau par jour, a déclaré l’agence, précisant que ce point d’eau fonctionne 8 heures par jour. Huit robinets ont été installés pour permettre aux familles déplacées de remplir leurs récipients d’eau portables, dont deux sont réservés aux camions-citernes pour desservir les personnes qui ne peuvent pas atteindre le puits à pied. « La dernière fois que j’ai visité ce puits, c’était à la fin du mois d’avril. Il était détruit, entouré d’éclats d’obus et de munitions non explosées potentielles, et ne fonctionnait plus », a rappelé sur le réseau social X, Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA. Boire au prix d’énormes distances sous des températures étouffantes À cette époque, Khan Younis était une ville « fantôme ». Les habitants avaient fui les opérations militaires et s’étaient réfugiés à Rafah. « Après le retrait des opérations militaires de cette zone, l’UNRWA a immédiatement commencé à réhabiliter le puits d’eau », a-t-elle ajouté, relevant que les équipes onusiennes ont travaillé jour et nuit pour réparer et remplacer les pièces endommagées et manquantes. Malgré son impact « considérable », l’accès à l’eau dans la majeure partie de l’enclave palestinienne reste limité. Avec « si peu de sources d’eau » dans la bande de Gaza, de nombreuses familles sont « obligées de parcourir d’énormes distances sous des températures étouffantes pour satisfaire un besoin aussi élémentaire ». « D’autres ne sont pas en mesure d’accéder à l’eau potable, ce qui les oblige à survivre avec de l’eau sale », a ajouté Mme Wateridge. De nouveaux ordres d’évacuation Cette bonne nouvelle intervient alors que les rapports des médias font état de nouveaux ordres d’évacuation. Sont à nouveau sommés de quitter leurs maisons et leurs abris, « tous les résidents des blocs 38, 39, 41, 42 des quartiers Al-Qarara 3 et Al-Sathar », dans le sud-est de la bande de Gaza, selon les forces israéliennes. Ces dernières semaines, Israël a émis de nombreux ordres d’évacuation pour les zones situées à l’intérieur et aux alentours de Khan Younis. Mardi déjà, l’armée israélienne avait lancé un ordre d’évacuer dans deux zones de l’est de Khan Younis, à savoir les quartiers de Makhta et de Beni Suhaila, ordonnant aux gens de partir immédiatement vers la prétendue « zone sûre ». Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’ordre a eu un impact sur les services essentiels, dont huit stations d’eau et d’assainissement ainsi que deux centres de soins de santé primaires, perturbant ainsi les services médicaux dans la zone. Des enfants se rafraîchissent et jouent sous l’eau Alors que des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir une fois de plus, cette zone située à l’intérieur de l’actuelle zone humanitaire désignée par Israël est « bondée de familles forcées de vivre les unes sur les autres dans des abris naturels adossés ou parmi les décombres de bâtiments squelettiques », a regretté pour sa part l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). A Khan Younis, les équipes de l’UNRWA indiquent avoir vu de nombreux enfants non seulement aller chercher de l’eau potable pour leur famille, mais aussi se rafraîchir et jouer sous l’eau qui déborde des grands réservoirs. « Il s’agit là d’une joie élémentaire qui n’est accessible qu’à très peu de personnes ici », a déclaré Mme Wateridge. Sur le terrain, en dépit des rapports des médias faisant état d’une reprise des pourparlers sur le cessez-le-feu, les bombardements et les hostilités continuent de tuer et de faire fuir les Palestiniens. Des femmes restent des mois sans prendre de douche Dans ce climat d’interminables mouvements de populations, le chef de l’UNRWA
Gaza : le refus d’autoriser des missions d’aide perpétue « un cycle continu de privation et de détresse », selon l’ONU

Les autorités israéliennes ont refusé l’accès à Gaza à environ un tiers de toutes les missions d’aide depuis le début du mois d’août, une mesure qui perpétue « un cycle continu de privation et de détresse » pour la population de l’enclave palestinienne déchirée par la guerre, ont alerté des agences humanitaires des Nations Unies. Le dernier rapport de situation du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) note que les difficultés d’accès à Gaza, dues à l’intensité des hostilités, à la division entre le nord et le sud et aux fréquents ordres d’évacuation, entravent gravement l’acheminement de l’aide humanitaire vitale à des centaines de milliers de personnes vulnérables dans toute la bande de Gaza. Entre le 1er et le 11 août, les autorités israéliennes ont refusé l’accès au nord de Gaza à 32 des 85 missions d’aide humanitaire coordonnées. Treize autres ont été entravées par les autorités israéliennes et six ont été annulées pour des raisons logistiques et de sécurité, selon l’OCHA. En outre, sur les 122 missions d’aide humanitaire coordonnées dans les zones du sud de Gaza, 63 ont été facilitées par les autorités israéliennes, 36 ont été refusées, huit ont été entravées et 15 ont été annulées. Au total, les missions refusées (68) représentent environ un tiers des missions prévues depuis le 1er août. Privation et détresse Le blocage des missions d’aide « compromet les efforts déployés pour répondre aux besoins humanitaires urgents », a fait valoir l’OCHA. Selon le bureau, les effets cumulés des restrictions d’accès compromettent les efforts déployés pour répondre aux besoins humanitaires urgents, perpétuant ainsi un cycle continu de privation et de détresse parmi les personnes touchées dans l’ensemble de la bande de Gaza. Ces derniers développements surviennent au moment où l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de certaines parties de la ville de Khan Younis, dans le sud de l’enclave, dimanche, en raison d’une « activité terroriste importante » de la « zone humanitaire ». Selon l’OCHA, ces deux ordres d’évacuer qui ont été donnés par l’armée israélienne, ce weekend à Khan Younès, sont principalement dans des zones qui avaient déjà fait l’objet d’un tel ordre. Les zones concernées par ces ordres comprennent environ 23 sites de déplacés, 14 infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène et 4 établissements scolaires. Les déplacements ne s’arrêtent jamais à Gaza Au total, environ 305 kilomètres carrés, soit près de 84% de la bande de Gaza, ont été concernés par les ordres d’évacuer de l’armée israélienne. « Les gens courent pour sauver leur vie, attrapant ce qu’ils peuvent et laissant tout le reste derrière eux. Ils sont épuisés et n’ont aucun endroit sûr où aller », a déploré sur le réseau social X, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Une nouvelle fois, l’ONU appelle toutes les parties au conflit à honorer leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris en prenant soin d’épargner les personnes et biens civils. « Les gens doivent donc pouvoir partir vers des zones plus sûres et revenir chez eux quand les circonstances le permettent », a insisté l’agence onusienne, relevant que les Gazaouis doivent aussi pouvoir « recevoir une aide humanitaire, qu’ils partent ou qu’ils restent ». La crise de l’eau potable et des égouts à Gaza Ces mouvements de populations interviennent alors que des conditions d’hygiène « épouvantables » continuent de menacer la vie et la santé des enfants gazaouis. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a ainsi publié une déclaration depuis Deir al-Balah, dans la zone centrale de Gaza, où les eaux usées non traitées ont formé de grandes mares sur la route à côté des abris pour les personnes déplacées de force. « Les eaux usées sont partout dans les rues », a déclaré le porte-parole de l’UNICEF, Salim Oweis, depuis le centre de Deir el-Balah. Il a souligné la destruction du réseau d’eau et d’assainissement de Gaza, ainsi que de ses usines de traitement des eaux usées, depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre, après les attaques sanglantes menées par le Hamas en Israël. Menace quotidienne de maladies « Avec le manque d’eau potable, la destruction du système d’assainissement, les systèmes de traitement des eaux usées, les enfants et les familles sont toujours en train de se battre », a-t-il dit. Selon l’UNICEF, les diarrhées et les éruptions cutanées continuent d’affecter les habitants de Gaza qui ont été forcés de quitter à plusieurs reprises leurs maisons et leurs abris, alors que des appels de plus en plus pressants sont lancés en faveur d’un cessez-le-feu pour permettre l’administration de vaccins oraux contre la polio après que des traces de la maladie ont été découvertes dans les eaux d’égout en juin et confirmées en juillet. Personne dans l’enclave n’a encore été vacciné contre la polio. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), des préparatifs sont en cours pour mettre en œuvre une campagne de vaccination à deux tours avec le nouveau vaccin oral contre la polio de type 2 (nOPV2). Aucun hôpital n’a fonctionné à Rafah pendant deux mois Sur un autre plan, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète du niveau de l’évacuation médicale des patients en dehors de Gaza depuis le 7 mai. Sur les 13.880 cas ayant fait l’objet d’une demande d’évacuation médicale, seuls 4916 (35 %) ont été évacués depuis octobre 2023. Le nombre de patients nécessitant une évacuation médicale devrait augmenter compte tenu de la diminution des capacités du système de santé, aggravée par l’escalade en cours. Pour l’OMS, il est extrêmement urgent de rétablir les évacuations médicales de Gaza vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, où les hôpitaux sont prêts à accueillir les patients. « Il faut également faciliter le transfert des patients vers l’Égypte et la Jordanie, et de là vers d’autres pays en cas de besoin », insiste l’OMS, qui réitère son appel à la mise en place de multiples couloirs d’évacuation médicale afin d’assurer un passage soutenu et rapide des patients par tous les itinéraires possibles, y compris Rafah et Kerem