Interview : Télémine Kiongo Solo Weldy dit Ing invite à investir dans le livre
Télémine Kiongo Solo Weldy dit Ing, écrivain congolais, a récemment invité les pouvoirs publics à investir dans le livre qui, selon lui, ne nourrit pas l’auteur. Né le 8 juin 1986 à Owando dans le département de la Cuvette, ce jeune écrivain a fait ses études primaires à la Grande Ecole de Poto-Poto et secondaires au collège Nganga Edouard. Il a obtenu son Baccalauréat au lycée Thomas Sankara. Ancien étudiant de l’Université Marien Ngouabi, il a soutenu publiquement son Master II en Gestion de Ressources Humaines à l’ESGAE. Pagesafrik.info : Peut-on savoir le nombre de titres que vous avez déjà publiés ? Télémine Kiongo Solo Weldy dit Ing : J’ai publié au total quatre œuvres soit trois œuvres de fiction et une brochure. Il s’agit de «Rire est mon aventure» paru aux éditions L’Harmattan Paris en 2010. C’est une œuvre qui parle des récits de l’Afrique tout en amenant une nouvelle vision sur celle-ci. Il s’agit des thèmes comme l’inceste dans nos traditions, l’ambition du pouvoir, le mystère incarnée par le pouvoir du temps de nos ancêtres. J’ai également publié «Homme d’Etat» que plusieurs personnes ont apprécié. C’est une œuvre préfacée par Mme Rosalie Kama Nyamayoua. «Homme d’Etat» a été présenté au public à la bibliothèque royale du Royaume du Maroc. C’est l’histoire d’une femme qui accède au pouvoir et dont l’époux manque de bureau et de fonctions officielles. C’est ce qui se vit, lorsque les hommes deviennent Chef de l’Etat, les épouses sont automatiquement des Premières dames mais l’inverse pose des problèmes. Il y a un vide parce que les époux n’existent pas. Le troisième titre, c’est «Les dits de nos ancêtres». Ce sont ces choses que nous écoutons mais auxquelles j’ai ajouté un peu de sagesse. La préface de cette œuvre porte la signature du Pr Mukala Kadima Nzuji. A ces titres s’ajoute la brochure sur le Chef de l’Etat. La préface a été rédigée par la ministre Rosalie Matondo de l’économie forestière Sa présentation dédicace a eu lieu devant des membres du gouvernement et d’autres hautes personnalités. Pagesafrik.info : N’est-ce pas un engagement politique lorsque vous écrivez une brochure sur le Chef de l’Etat ? Télémine K. S. W : Oui. Tout le monde ne peut être qu’engagé en politique d’une manière ou d’une autre. On dit que s’abstenir et aller voter est un acte politique. J’ai pensé rendre hommage à un homme, au Chef de l’Etat en tenant compte de tout ce qu’il fait pour le pays, tout ce qu’il a su donner au pays et bien sûr pour montrer mon engagement. Cet engagement n’est pas seulement congolais mais également africain. Pagesafrik.info : Que pensez-vous, en tant que jeune, de la littérature congolaise et africaine ? Télémine K. S. W : Vous savez que la littérature est une lumière, une grandeur. Je reconnais qu’être littéraire au Congo est un grand problème parce que le livre ne s’achète pas. Il se vend très mal. On dit même que pour mieux cacher quelque-chose ou une information en Afrique, il faut la mettre dans un livre. Il faut que les pouvoirs publics investissent dans le livre, qu’ils encouragent ceux qui écrivent. Le livre semble être un produit de luxe pour les congolais, une chose sacrée et l’auteur ne peut vivre de ses écrits. Pagesafrik.info : Ecrivez-vous pour une simple visibilité ou pour vous exprimer ? Télémine K. S. W : Non. Je vois dans l’écriture un engagement. Je pense que la littérature est d’abord un cas moral. Nous devons moraliser par la littérature, guider le peuple et laisser à la postérité de grands souvenirs et c’est à travers le livre qui dure des siècles que nous pouvons le faire. Pour aborder dans le sens du livre, on ne parle pas de Platon et Socrate à travers leurs enfants mais à travers leurs écrits. Pagesafrik.info : Des perspectives ? Télémine K. S. W : Il y en a. nous avons un livre en cours sur le devenir de l’Afrique avec Mme Aline Olga Lonzaniabéka. Il porte sur les thèmes de l’intégration de la filiation avec ces hommes d’Etat qui estiment que leurs enfants, les membres de leur Parti et de leur famille doivent les succéder dès qu’ils quittent leurs fonctions ou dès qu’ils décèdent. C’est aussi l’occasion de chercher à savoir si l’intégration est une mauvaise chose. Nous voyons pourtant des libanais qui s’enrichissent dans d’autres pays mais lorsque l’africain va en Europe et s’enrichit, on crie au scandale. Ce projet reste ouvert à toutes les personnes qui souhaiteraient apporter un peu de leur énergie. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou