RDC. Ouest congolais : Infiltration ou conquête ???

RDC. Ouest congolais : Infiltration ou conquête ???

TRIBUNE. Les campagnes militaires étrangères sur le territoire congolais se déroulent bien souvent en conjuguant la force des canons avec la ruse des mots. De part et d’autre, les protagonistes abusent largement des sens des vocabulaires soit pour se masquer, soit pour manipuler l’opinion publique ou tout simplement pour fuir de prendre leurs propres propres responsabilités devant une insécurité rampante. Tel est le cas de ces deux concepts militaires : infiltration et conquête, à la sémantique très différente mais dont l’amalgame sciemment mis en place est utilisé pour de raisons inédites. L’infiltration se veut une tactique militaire qui consiste à introduire des unités dans un territoire contrôlé par l’ennemi pour y rassembler une foule de renseignements utiles à la connaissance de l’adversaire en vue d’y créer des conditions favorables à l’exécution d’une mission déterminée. En art de guerre, l’infiltration reste une pénétration secrète des lignes ennemies sans pouvoir jamais être repéré. Ce qui n’est pas le cas pour la conquête militaire qui se veut avant tout le processus par lequel, à la suite d’un ensemble d’opérations militaires, une armée parvient à soumettre la population d’un territoire à sa domination politique. À propos de l’insécurité qui secoue les provinces de Bandundu et du Kongo central, force est de constater que les autorités politiques congolaises ont pris l’habitude de l’expliquer, qui par des infiltrations massives de l’ennemi, qui par l’action directe d’une main noire. Faux! Ici il y a pire qu’une simple infiltration puisque l’ennemi est déjà installé sur le territoire et laisse voir son visage, allant jusqu’à s’imposer à paitre ses vaches sur un terrain qu’il considère désormais comme le sien. Il va même , via des subterfuges alambiqués de villages brûlés, jusqu’à occuper par la force et par la ruse, des hectares de terre arrachées aux ayants droit séculaires. Derrière le prétendu conflit monté de toutes pièces entre les Teke et les Yaka ou encore de par les explications fantaisistes sur les villages brûlés et les populations deportées de force, le commun de mortels congolais peine à faire un distinguo entre les acteurs apparents et les acteurs profonds de l’insécurité qui menace l’Ouest du Congo. Et ce sont précisément ces acteurs profonds qui mènent la barque, planifient, commanditent, et mettent à exécution un plan d’occupation bien précis dont les méthodes ressemblent fort bien à ce qui s’est passé à l’Est congolais. Visiblement par une crainte injustifiée de citer nommément l’envahisseur, les autorités congolaises préfèrent faire profil bas en restant dans le vague quand elles parlent de « MAIN NOIRE » là où tous les congolais connaissent si bien l’identité de l’occupant qui se comporte déjà en terrain conquis. L’Ouest congolais n’est pas seulement infiltré. Il est déjà occupé. L’ennemi massivement présent dans les campagnes paysannes, dans l’administration publique tout comme dans la chaîne de commandement militaire et policier y impose ses propres règles de l’occupant dominateur. Malheur à nous si nous allons continuer à gober la fausse rhétorique de nos dirigeants qui savent parfaitement bien l’identité de la fameuse main noire mais choisissent sciemment des formules erronées pour justifier leur incapacité à bouter l’ennemi dehors en vue de protéger les congolais de Kwamouth ou ceux des villages brûlés de Mbanza-Ngungu ! Par Germain Nzinga

Congo. L’infiltration de l’UPADS au sein de la diaspora congolaise

Congo. L’infiltration de l’UPADS au sein de la diaspora congolaise

TRIBUNE. La conférence nationale souveraine (CNS) avait permis à certains transfuges du PCT de créer l’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS) derrière le feu Pascal Lissouba avec un projet politique de transformer le Congo en petite Suisse. Ce goût d’une nouvelle aventure et de conquête a permis à l’UPADS de passer d’un parti d’opposition à un parti de Gouvernement, parti au pouvoir en 1992. Cette euphorie qui gagna les Congolais était de courte durée car l’exercice du pouvoir se releva compliqué et les dissensions au sein de l’UPADS se révélera au grand jour avec le départ de Benjamin Boukoulou qui quitta le navire Upads pour former son mouvement l’UR dit-il être victime de l’ethnie Bembé qui s’accapare de l’UPADS et de Pascal Lissouba et cela sera suivi de l’éviction de Clément Mouamba originaire de la Lékoumou. Dès lors l’UPADS devient une affaire purement Bembé.En 1997 éclata la guerre civile qui va opposer les partisans de Denis Sassou Nguesso et de Pascal Lissouba qui ce se solda par la victoire du crocodile d’oyo appuyé par l’armée Angolaise, Elf Aquitaine et le Gabon. Puis vint l’exil politique des milliers de nos compatriotes partisans du régime du feu Lissouba. In fine l’UPADS devint de facto le premier parti politique d’opposition au régime de Denis Sassou Nguesso au sein de la diaspora. Le manque de coordination au sein de cet appareil politique qui disposait des moyens financiers et humains pour être le véritable parti politique d’opposition au pouvoir de Brazzaville va créer des dissensions internes qui mettront définitivement à genou l’UPADS.De ces dissensions naîtront des multitudes de mouvement au sein de la Diaspora Congolaise dont l’arbre étant l’UPADS et les branches les mouvements que nous connaissons tous. Le récent scandale de Perpignan à l’occasion de l’enterrement du Président fondateur de l’UPADS a révélé la proximité de ce parti avec les Assises nationales (le plus grand mouvement politique qui au départ avait réussi à unir tous les Congolais de la diaspora). Nous avons fini par comprendre que le but que les Upadésiens ce sont assignés est de s’infiltrer dans tous les mouvements politiques congolais au sein de la diaspora pour enfin renaître de ses cendres une fois le pouvoir conquit et se reconstituer. Certains d’ailleurs ce sont faits passés Mokokoïstes (J3M) toujours dans le but d’infiltrer et de contrôler tous les mouvements politiques de l’opposition contre le régime de Brazzaville. L’ouverture opérée par Denis Sassou Nguesso avait permis à certaines personnalités de l’UPADS de rentrer au pays et d’autres ont pu occupé des postes ministériels d’autres des députés, Sénateurs, etc… Malgré cette ouverture, le cordon ombilical n’a jamais été totalement rompu entre Upadésiens de l’intérieur et de l’extérieur puisse qu’ils ont toujours conservé le même but à savoir la reconquête du pouvoir coûte que coûte et laver l’affront face au PCT qui les avait vaincu militairement. D’où certains dans la diaspora tiennent cette rhétorique martiale vis à vis de Brazzaville.L’UPADS est mort, il faudrait changer ce vieux logiciel qui aujourd’hui fait défaut et qui a plombé le combat politique au sein de la diaspora. Evrard NANGHO Président national du Modec.