Congo. Franklin BOUKAKA, l’immortel

RETRO. Franklin Boukaka est demeuré et demeure encore l’artiste des Indépendances africaines, ou l’épopée fantastique de la rumba congolaise. Dans un coffret de 03 CD, l’émérite producteur musical Claude Blanchard Ngokoudi présente sous la marque « Frémeaux & Associés » 30 œuvres brodées et tissées qui traduisent l’effervescence créative de la culture bantoue et qui se traduit par l’ivresse et la renaissance congolaise ; grâce à Franklin Boukaka que vous trouverez dans ce coffret mémorable, la légende. Notamment, Franklin Boukaka ou le destin d’un artiste engagé, décortiqué par Maxime Ndebeka et Clément Ossinondé. Dans cette légende vivante est abordé les étapes ci-après : L’apprentissage – L’éveil politique – L’épanouissement artistique – L’artiste engagé – La révolution est avant tout un phénomène culturel et L’artiste militant. Enfin, Franklin Boukaka demeure ce musicien qui a eu une passion énorme pour la liberté, au point où son manifeste le plus engagé est demeuré , certes une passion pour la liberté, mais aussi pour l’amour des hommes, pour la vie, avec un sens de la « Rumba » étonnant, et des échappées dans le verbe , la pensée virgilienne. Clément OSSINONDE

Congo. LENGUIS, la grande révélation du Méga-concert Hommage à Franklin Boukaka

ZOOM. La jeune chanteuse Egide Romeline Lenguis 39 ans a mis le couvert pour avoir été plébiscitée la plus brillante jeune chanteuse de la manifestation. Le symbole d’une nouvelle génération engagée. Lenguis rêvait d’un autre monde où la vie serait féconde. Il fallait commencer le Méga-concert « Hommage à Franklin Boukaka » par une marque d’espoir. Et logiquement, se sont les téléspectateurs des pays du bassin du Congo qui ont fait souffler ce vent d’optimisme en réservant à Lenguis un accueil remarquable. Une grande ouverture symphonique et électrique devant de grands écrans de la prestigieuse salle de l’Institut Français du Congo à Brazzaville. Sur la scène un orchestre symphonique de haut niveau qui a fasciné ce grand public du pétit écran, émerveillé. On n’a dédié que de bonnes notes à la prestation de Lenguis qui s’est avérée audacieuse, mais qui favorisait la nouvelle génération et la diversité. On ne trouvera pas non plus trop à médire de cette cérémonie, rythmée et finalement bien chaleureuse. Émerger auprès des milliers des téléspectateurs qui suivaient la manifestation en édition numérique, elle qui n’a évolué que dans les chorales chrétiennes et finir plébiscitée au prestigieux  Méga-concert « Hommage à Franklin Boukaka », – « Révélation féminine de la plus jeune meilleure chanteuse ». Voilà un pari que beaucoup n’auraient pas pris mais qui a été salué par tous les meilleurs connaisseurs du show musical.  Notons que Lenguis a été découverte par Blanchard Ngokoudi du concept « Deux rives productions », dans la Chorale de la chapelle des « Petites Sœurs des Pauvres » du Sacré Cœur de Brazzaville, qui l’invite à participer à la soirée « Hommage à Franklin Boukaka », sous la direction artistique de Faustin Nsakanda, après un brillant coaching. Qui est Egide Romeline Lenguis ? Née le 26 septembre 1982 à Brazzaville, elle a commencé à chanter dès son enfance. A 14 ans, elle intègre un groupe d’animation culturelle. Deux ans plus tard, elle est choriste à la « Chorale Saint Kisito » de la paroisse St. Kisito de Makélékélé (Brazzaville). Elle évolue comme choriste aux deux voix féminines (soprano, alto) puis soliste. Egide qui est une brillante choriste, a été admise à la chorale diocésaine de Brazzaville, après sélection dans les chorales chrétiennes de Brazzaville. Sur le plan professionnel, Egide, détient un Brevet de technicien supérieur (BTS) en comptabilité et gestion financière. Elle a déjà eu à entreprendre plusieurs actions pour évoluer sur le plan professionnel, notamment des stages aux Médecins d’Afrique et à la Caisse congolaise d’épargne et de crédit. Enfin, le choix d’Egide au plan de la chanson ne surprend pas, car elle a suffisamment des moyens vocaux pour lui permettre en tout cas de montrer une expressivité dans son chant et dans la posture scénique qui lui ont fait la différence avec plusieurs autres chanteuses, et lui ont permis également de faire entendre une voix déjà belle et prometteuse pour l’avenir. Clément OSSINONDE

Clément OSSINONDE et Denis MALANDA, perpétuent la mémoire de Franklin BOUKAKA

Franklin Boukaka « L’artiste du cinquantenaire des indépendances africaines » : Un engagement ferme à l’égard des principes fondamentaux, et des aspirations libératrices de l’homme africain. Après le livre de Marie Faunez Ngombe « Franklin, l’Insoumis », paru aux éditions « Doxa ». Voici l’émission « Les Artistes Inoubliables » N°3 consacrée à Franklin Boukaka, ce grand chanteur qui est demeuré un modèle de rigueur et de musicalité, par la qualité de ses solos et l’excellence de son répertoire militant et engagé, qui a fortement marqué le monde. Franklin qui nous a quitté trop tôt à l’âge de 32 ans est demeuré l’artiste de notre temps, de tous les temps, puisque les jeunes d’hier et ceux d’aujourd’hui continue de fredonner ses mélodies. Présentée par Clément Ossinondé et Denis Malanda , ci-après l’émission « Les Artistes Inoubliables » N° 3 – Spécial Franklin Boukaka » Mathilde Wamba

Un poème en hommage à Franklin BOUKAKA par Hupert Malanda

48 ans après la mort de l’artiste de l’Afrique et du cinquantenaire de ses indépendances 48 ans après la disparition tragique du chanteur congolais Franklin Boukaka, il demeure cet artiste engagé qui a su garder une conscience aiguë des problèmes de son pays, de l’Afrique, et du monde. Il a également su mettre dans toutes ses interprétations, une intelligence et une sensibilité qui l’ont fait comparer aux grands noms africains qui avant lui avaient situé le nouvel acte culturel qui devait se situer au centre du nouveau combat pour l’authenticité et le développement des valeurs africaines. Franklin BOUKAKA, nous ne cesserons de le dire était un artiste libre, quelqu’un qui a compté et qui comptera énormément pour l’Afrique. Il a longtemps affirmé son africanité pour ensuite engager la lutte pour le rôle de la culture africaine dans la lutte de libération et de l’unité africaine à travers la chanson. Il convient de reconnaître en Franklin BOUKAKA sa passion pour le phénomène culturel qui se manifeste à travers la musique pour atteindre une dimension de masse à tous les recoins de l’Afrique. Il était convaincu que peu d’activités de la vie sociale pouvaient exercer autant d’influence et susciter autant d’intérêt que la musique. Franklin Boukaka qui avait d’ailleurs comme manifeste le plus engagé : Une passion pour la liberté, pour l’amour des hommes et pour la vie. Avec un sens de la « Rumba » étonnant, et des échappées dans le verbe, la poésie virgilienne. Clément OSSINONDE

Franklin Boukaka vivant, 47 ans après sa mort

Il y a lieu de supposer que l’engagement révolutionnaire de Franklin Boukaka a été certainement au centre des sévices qui ont entrainé sa mort dans la nuit du 23 au 24 Février 1972. Ses chansons dérangeaient. 47 après sa mort, Franklin Boukaka est toujours l’icône de la chanson, dit de révolte. Artiste de l’Afrique et du monde, son manifeste le plus engagé : une passion pour la liberté, pour l’amour des hommes, pour la vie. Avec un sens de la «  Rumba » étonnant, et des échappées dans le verbe, la poésie virgilienne. Difficile, en ce quarante-septième anniversaire de la mort de Franklin, de ne pas avoir une grande pensée pour lui. Lui que les siens ont définitivement enterré et longtemps tenu écarté de l’histoire du Congo et de l’Afrique. L’engagement militant de Franklin Boukaka Franklin Boukaka, nous ne cesserons de le dire était un artiste libre, quelqu’un qui a compté et qui comptera énormément pour l’Afrique. Il a longtemps affirmé son africanité pour ensuite engager la lutte pour le rôle de la culture africaine dans la lutte de libération et de l’unité africaine à travers la chanson. Il convient de reconnaître en Franklin Boukaka sa passion pour le phénomène culturel qui se manifeste à travers la musique pour atteindre une dimension de masse à tous les recoins de l’Afrique. Il était convaincu que peu d’activités de la vie sociale pouvaient exercer autant d’influence et susciter autant d’intérêt que la musique. Artiste engagé, Franklin Boukaka a surtout gardé une conscience aiguë des problèmes de son pays, de l’Afrique, et du monde. Il a mis dans toutes ses interprétations, une intelligence et une sensibilité qui l’on fait comparer aux grands noms africains qui avant lui avaient situé le nouvel acte culturel qui devait se situer au centre du nouveau combat pour l’authenticité et le développement des valeurs africaines. Qui était Franklin Boukaka ? Fils d’un ancien musicien Aubin Boukaka de l’ensemble musical « La Gaieté » et d’une mère chanteuse-animatrice des veillées mortuaires et des fêtes de réjouissances populaires, Yvonne Ntsatouabaka, François Boukaka alias Franklin est né le 10 octobre 1940. Ainé de huit enfants dont 3 garçons et 5 filles, il a fréquenté l’école laïque de Bacongo (actuelle Joseph Nkeoua) Il rate l’école militaire général Leclerc et se retrouve aussitôt après au petit séminaire de Mbamou qu’il suspend à mi-chemin avant d’atterrir à Ngoma –Tsétsé puis terminer ses études à Brazzaville. La carrière musicale de Franklin commence en 1955 lorsqu’ il fait ses premiers pas dans le groupe « SEXY JAZZ » fondé par Miguel Samba, Siscala Mouanga et Aubert Nganga. En 1957, alors que Miguel Samba et Siscala Mouanga intègrent l’orchestre Cercul Jazz, Franklin, lui choisit le groupe « Sympathic Jazz  » et participe à la tournée que fait cet ensemble au Cabinda et à Léopoldville. Mais, il n’y reste pas longtemps, car à Léopoldville, Franklin Boukaka, Michel Boyibanda et Jean Mokuna « Baguin » qui disposait d’un petit équipement musical, forment l’orchestre NEGRO BAND. Franklin Boukaka n’y passe que quelques mois, avant de se joindre au clarinettiste Edo Clary Lutula, Jeannot Bobenga, Tabu Ley, Mutshipule « Casino », André Kambite « Damoiseau », Papa Bouanga, Charles Kibonge, et autres au sein de l’orchestre JAZZ AFRICAIN qui a le mérite d’exploiter merveilleusement les toutes premières et belles compositions de Tabu Ley : « Mwana mawa », « Catalina cha cha et « Marie José » 1959, Le JAZZ AFRICAN est en déroute et perd tous ses musiciens, c’est la dislocation. Jeannot Bobenga, Franklin Boukaka et l’ensemble des musiciens de l’ancien Jazz Africain, à l’exception de Tabu Ley créent le VOX AFRICA. Franklin Boukaka et Jeannot Bobenga vocalisent sur des thèmes qui manquent souvent au firmament de la Rumba. 1959 ne s’achèvera pas, quand Franklin Boukaka va devoir dire adieu à Kinshasa pour intégrer le Cercul Jazz. Une légende. Et qui à la vie dure. Plusieurs années après l’effritement de ce qui fut l’un des plus beaux de la Rumba ; Franklin Boukaka opte pour un groupe simplifié, le groupe « Les SANZAS » avec l’accompagnement de trois sansistes avec lesquels il exploite son talent et sert à ses admirateurs, les mélodies de la rumba, du cha cha cha, Boucher, Jazz, Zebola et Boléro. C’est le début d’une carrière internationale à travers le monde et une production phonographique qui expose la nouvelle direction choisie par le groupe : celle d’une variété des rythmes, alimentée par le bon gros « boucher  » qui rend cette musique dansable. Le plus grand succès phonographique de Franklin Boukaka, demeure sans conteste « Le Bucheron » réalisé avec Manu Dibango. Franklin qui ne s’éloigne pas de ses convictions à la révolution prolétarienne, chante dans cet album : « les immortels  » qui retrace la mémoire des héros révolutionnaires à travers le monde, Dans « Le Bucheron  », il peint la douleur du bas peuple. Puis dans « Nakoki  », il s’émeut devant les nouvelles réalisations économiques du Congo après l’indépendance. Ils fustigent la gabegie des politiques et des mauvais citoyens, Autant de maux qui fait de Boukaka un véritable combattant au front de la résistance. Que soit réveillée à jamais la mémoire de Franklin Boukaka. Clément Ossinondé

L’Orchestre Cercul Jazz dont Franklin Boukaka et Ntouta Mamadou étaient les héros

L’Orchestre Cercul Jazz qui a cessé d’exister depuis 1975, a bien été un des grands groupes historiques de la rumba, des musiques envoûtantes aux climats étranges réalisés suivant une inspiration très éclectique : Salsa, Biguine, Folk, Jazz… Au commencement était le Cercle culturel de Bacongo. 1954 – A la faveur de la création à Brazzaville de plusieurs activités culturelles, notamment au sein du célèbre Cercle Culturel de Bacongo, (dirigé par Dominique Nzalakanda, ancien maire et ministre sous l’Abbé Fulbert Youlou) la formation musicale « Armonie Brazza » qu’animait l’arrangeur Adolphe Kibouilou depuis les années 40, intègre ce Cercle créé en 1952 et en devient l’animateur principal, au point où en 1954 il se fait désormais appeler « Orchestre Cercul Jazz ». On compte dans le groupe les musiciens : François Bamanadio (chef d’orchestre – guitare solo), Joseph Ndebeka (guitare rythmique), Honoré Loubayi (saxo), Auguste Mahoungou (clarinette) Alphonse Malanda, Sangou « De la danse », Jean Bakanga… qui créèrent un véritable enthousiasme parmi les milieux musicaux de Brazzaville. Plus tard en 1959, Miguel Samba, Didi Siscala, Joseph Ndebeka, Dominique Ntoudissa et Michel Miadeka, Ntouta Mamadou, Freddy Nkounkou complètent l’effectif de l’orchestre. En 1960, le Cercul Jazz traverse le Pool pour séjourner à Kinshasa. Pendant plusieurs mois, l’orchestre fait les beaux jours dans les dancings « Ciné Bar », « Paris soir », et surtout le bar du « Vieux Moudzale ». 1962 – L’intégration de Franklin Boukaka En 1962, la première équipe sera relayée par une autre dont les musiciens Franklin Boukaka, Ntounta Mamadou (chant), Pecos (guitare solo) Paul Nzoungou (guitare rythmique), Alphonse Taloulou, Diam, Papa Moziki (basse) Henry Bibi de Massouka (batterie), Siméon Malonga « Ricky » furent les grands architectes de la brillante carrière de cet ensemble dont l’oeuvre aux climats passionnants a représenté une étape importante de la musique congolaise. La présence de Franklin Boukaka, issu des orchestres, Negro Band et Jazz Africain va être d’une grande opportunité pour sa grande expérience dans le domaine de l’interprétariat et de l’arrangement. Entre 1963 – 1964, Cercul Jazz va alors entreprendre une tournée africaine qui le conduit au Gabon, au Tchad, au Cameroun et au Nigéria. Sur le chemin de retour, l’orchestre qui est au sommet de sa gloire, séjourne deux mois à Dolisie via Pointe-Noire avant de rentrer triomphalement à Brazzaville. Il élit domicile, « Le Club Lomeka » (ex-bar Bouzoumou) dans la rue des Martyrs à Poto-poto, et de s’appeler désormais Cercul Jazz « Lomeka ». La performance la plus remarquable de Cercul Jazz à cette époque, est d’avoir réussit chez les éditeurs Pathé Marconi et Stenco, des enregistrements dont il a utilisé les couleurs et les rythmes les plus populaires. Des titres comme ; « Joli joli Brazza », « Brazza tu capital », « Loufouatolo », « Nituani ya mbi » et tant d’autres dont la conception est restée fidèle au style de l’orchestre de Bacongo. Un style qui se pratiquait surtout à la guitare-solo et caractérisé par le fait que le soliste plaquait des accords très succincts pour soutenir la mélodie. C’est-à-dire, moins de « Sebene »(rythmique prolongée). Franklin Boukaka et Albert Ntouta Mamadou vont s’imposer comme les meilleurs chanteurs du groupe et les leaders incontestés. 1967 – Franklin Boukaka crée son propre groupe « Sanza », composé des « sansistes » Albert Mampouya, Pierre Badinga et du batteur Dominique Otomba. Grand interprète les textes de Franklin dominent l’ensemble de la production du groupe avec une poésie axée sur l’Afrique, le monde, son décor et ses obsessions. Sa musique rencontre l’écriture et de là est né un climat engagé et dansant. Au sommet de son art, Franklin Boukaka décède le 22 Février 1972. Seul maître à bord, Albert Ntouta Mamadou conduit avec brio les destinés de l’orchestre Cercul Jazz jusqu’en Novembre 1972, date à laquelle il décède à Kinshasa pendant le séjour qu’effectuait le groupe dans la capitale congolaise. (neuf mois après la mort de Franklin Boukaka en Février 1972) Il sera inhumé à Brazzaville avec tous les honneurs et en présence des grands musiciens kinois, dont Gérard Madiata qui présente l’oraison funèbre avant de faire un vibrant tour de chant à la mémoire du défunt. Avec la mort de Ntounta Mamadou, le Cercul Jazz cesse pratiquement d’exercer. En 1975, le chanteur Matingou et le batteur Biniakounou « Tochino » tentent d’exhumer l’orchestre, mais sans succès. Enfin, notons que le Cercul Jazz a réuni tout au long de son histoire des musiciens d’horizons très divers et tenté une synthèse de leurs différents idiomes. On peut citer entre autres musiciens, des noms comme: Pierrot Loukouamoussou, Arthur Samba Nona (saxo) Francis Bitsoumanou (guitare basse) Domsis (tumbas), Matingou (chanteur), Didier Mouanga Rondos, Mabwa… Le résultat était étonnant. Une belle page de l’histoire de la musique congolaise.