Congo: Le covid-19 nouveau fonds de commerce politique du PCT
TRIBUNE. Depuis l’annonce du premier cas du Coronavirus dans notre pays cette pandémie est une aubaine pour le parti au pouvoir et la majorité présidentielle pour se dédouaner de leur responsabilité dans la mauvaise gestion de l’état. Le COVID-19 est devenu le sujet principal dans tous les états majors politiques du pays en général et de la majorité présidentielle en particulier tout en négligeant leur rôle dans la gestion des institutions. Le parti politique étant une association dotée de personnalité morale qui rassemble des citoyens pour la conquête de gestion du pouvoir autour d’un projet de société dicté par le soucis de réaliser l’intérêt général (article 57 de la constitution du 25 octobre 2015). Ceci étant le parti politique a pour seul objectif la conquête et l’exercice du pouvoir afin de mettre en œuvre la politique annoncée. En 2016? lors de sa réélection, le candidat du PCT et de la majorité présidentielle en l’occurrence Denis Sassou Nguesso nous a présenté son programme politique qui devrait être exécuté pendant son quinquennat : « La marche vers le développement, Allons plus loin ensemble ». Ce projet politique censé contenir toutes les informations concernant la santé, l’économie, le social, etc…devrait en principe servir de boussole au PCT et à la majorité présidentielle lors de la pandémie du Coronavirus,ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Comment expliquer qu »un parti politique qui a la majorité au parlement, au sénat, dans les mairies, dans les départements bref qui dispose de tous les leviers du pouvoir (du jamais vu dans une démocratie, sauf dans des dictatures absolues) est incapable d’expliquer aux Congolais leur politique de santé pendant le COVID-19 ? Les députés et les dirigeants du parti préfèrent se lancer dans la course effrénée des tee-shirts, des banderoles, d’explication des gestes barrières, dans la distribution des masques et des dons alimentaires dans tout le pays alors qu’il existe dans le pays un ministère des affaires sociales et de l’action humanitaire. Voilà la cacophonie, faute de législation, bien que le pays dispose de la majorité absolue dans les deux chambres du parlement , tout le monde fait tout et n’importe quoi, personne n’est responsable de quoi que ce soit. D’ailleurs, le président de la République lors de son discours du 30 avril 2020 sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire dit: « Nous sommes conscients des insuffisances de notre propre système sanitaire qui n’était pas préparé à affronter un tel défi. Si les pays nantis sont confrontés à d’innombrables difficultés, alors combien de fois le nôtre. » Voilà un aveu d’échec de la part du président de la République qui préfère se réfugier dans des comparaisons puériles qui n’honorent pas son rang. Diriger c’est prévoir et anticiper, alors à quoi sert son projet de société sur le volet sanitaire, social et économique ? Des députés godillot, un parlement godillot, le PCT et la majorité présidentielle ont perdu la boussole de conduire le pays vers les lendemains meilleurs. La pandémie du Coronavirus est venue une fois de plus confirmer ce que nous connaissons depuis longtemps : le PCT et la majorité présidentielle ne disposent pas de doctrine politique claire et ils sont incapables d’expliquer et de convaincre les Congolais sur leur politique en matière de santé, de social et d’économie. A moins d’une année d’élections présidentielles de 2021, on se demande par quel miracle la majorité présidentielle va convaincre les populations pour accorder leur confiance à une classe politique vieillissante, incapable de réformer le pays en profondeur et qui a échoué dans sa politique avec un projet de société qui a construit des châteaux en Espagne. L’avenir nous en dira plus long ! Evrard NANGHO Président national du Modec.