Côte d’Ivoire : les populations appelées à se faire vacciner contre la fièvre jaune
Les autorités ivoiriennes ont appelés les populations à se faire vacciner contre la fièvre jaune dans les centres de santé ou dans les antennes de l’Institut national d’hygiène publique, suite à des cas confirmés de fièvre jaune en Côte d’Ivoire. Selon le ministre ivoirien de la Santé, Aka Aouélé, des cas confirmés de Fièvre Jaune ont été détectés en Côte d’Ivoire principalement dans le district autonome d’Abidjan, précisément. Au total, 89 cas dont un décès ont été enregistrés, a-t-il affirmé dans une note d’information publiée le 30 juillet dernier. « Conformément au Règlement Sanitaire International, la déclaration de l’épidémie a été faite à l’Organisation Mondiale de la Santé. Une investigation épidémiologique a également été réalisée afin d’évaluer le risque de propagation et orienter la stratégie de lutte », a-t-il souligné. Dans sa note, l’autorité ivoirienne a toutefois rassuré les populations assurant que des mesures ont été prise face à cette situation. Le ministre a évoqué, entre autres mesures, à l’élimination des gîtes larvaires (vieux pneus, canaris, pots de fleur, objets abandonnés…), la lutte contre les moustiques adultes (pulvérisation intra et extra domiciliaire, dormir sous moustiquaire imprégnée d’insecticide, mettre des grilles anti moustiques aux portes et fenêtres des maisons) et la vaccination des personnes vivant dans l’entourage immédiat des malades afin de rompre la chaîne de transmission. Aka Aouélé a, en outre, attiré l’attention des populations sur le fait que cette épidémie survient dans un contexte d’épidémie de dengue à Abidjan, rappelant que la fièvre jaune et la dengue sont des maladies virales transmises par un même moustique appelé Aèdes. Ainsi, « les mesures de lutte anti vectorielle qui sont mises en œuvre pour faire face à la dengue restent également valables pour l’épidémie actuelle de fièvre jaune », a-t-il annoncé. Adrien Thyg
La bataille contre la fièvre jaune en Angola et en RDC arriverait bientôt à son terme
Gagner la guerre contre la fièvre jaune en Angola et en République démocratique du Congo Plus de quatre mois se sont écoulés sans qu’un seul cas de fièvre jaune en Angola et en République démocratique du Congo n’ait été détecté grâce aux activités de riposte menées par les autorités sanitaires nationales, les personnels de santé locaux, de l’OMS et l’ensemble des partenaires. «C’est incroyable qu’un groupe aussi grand et divers de partenaires ait pu se réunir pour protéger les populations de la fièvre jaune», a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. «Je suis également fière de l’appui apporté par toute l’Organisation. Les personnels des trois niveaux de l’OMS, les bureaux dans les pays, le Bureau régional de l’Afrique et le Siège, ont uni leurs forces dans le cadre d’un système intégré de gestion de l’incident. Chaque niveau a joué un rôle important: à commencer par celui des pays où la flambée sévit, puis celui du Bureau régional pour la supervision, le commandement et la lutte et enfin le niveau mondial pour la coordination de l’aide.» En date du 16 novembre 2016, la flambée, détectée tout d’abord en Angola en décembre 2015, avait provoqué 962 cas confirmés de fièvre jaune dans 2 pays (884 en Angola et 78 en RDC) et plus de 7300 cas suspects. Le dernier cas confirmé en Angola a été enregistré le 23 juin et, en RDC, le 12 juillet. Plus de 41 000 bénévoles et 8000 équipes ont participé aux campagnes de vaccination de masse. Les vaccins utilisés sont provenus d’une réserve mondiale cogérée par Médecins sans frontières (MSF), la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), l’UNICEF et l’OMS. Rien qu’au premier semestre de 2016, les partenaires ont délivré plus de 19 millions de doses vaccinales, soit trois fois plus que les 6 millions de doses mises habituellement de côté pour parer à d’éventuelles flambées. L’Alliance GAVI a financé une proportion importante de ces vaccins. «C’est le résultat d’un gigantesque effort», a reconnu le Dr Margaret Lamunu, gestionnaire d’incident au Siège de l’OMS pour la fièvre jaune. «On a vacciné 30 millions de personnes dans les deux pays. Pouvez-vous imaginer ne serait-ce que la logistique pour faire parvenir le vaccin à tant de monde? Beaucoup vivent dans des zones urbaines densément peuplées ou dans des villages ruraux isolés. Mais nous avons travaillé sans relâche avec les gouvernements concernés et nos partenaires, notamment l’Alliance GAVI, l’UNICEF, les CDC et tous les partenaires du GOARN et, ensemble, nous y sommes arrivés.» Une nouvelle approche pour la vaccination au cours des flambées de fièvre jaune Quand, compte tenu de l’ampleur sans précédent de la flambée, il a fallu davantage de vaccins, l’OMS a consulté les experts mondiaux pour l’introduction d’une stratégie novatrice: la vaccination antiamarile d’urgence par doses fractionnées. «Nous avions vu des études montrant qu’un cinquième de la dose habituelle du vaccin antiamaril conférait l’immunité pendant au moins un an, voire plus», explique Sergio Yactayo, expert à l’OMS de la fièvre jaune. «Dans une situation d’urgence urbaine comme celle-ci et pour obtenir une plus grande couverture avec les stocks limités de vaccins disponibles au niveau mondial, nous savions qu’une stratégie de fractionnement des doses permettrait d’apporter à davantage de personnes la protection requise pour stopper la flambée. Et heureusement, la République démocratique du Congo voulait tirer parti de cette nouvelle approche pour interrompre la transmission à Kinshasa, capitale tentaculaire où plus de 10 millions de personnes étaient exposées au risque à l’approche de la saison des pluies. Ce soutien a été l’une des raisons essentielles expliquant pourquoi on n’a pas observé de cas liés à cette flambée dans ce pays depuis juillet.» Un large appui à la riposte contre la fièvre jaune En plus de soutenir les campagnes de vaccination de masse, l’OMS a collaboré avec les Gouvernements de l’Angola et de la République démocratique du Congo, ainsi que 56 partenaires mondiaux, pour renforcer les capacités des laboratoires et la surveillance de la maladie, endiguer la propagation des moustiques et engager les communautés à se protéger elles-mêmes en leur indiquant comment faire. La riposte de l’Organisation à la flambée a été rendue possible grâce à l’appui financier de l’Angola, de l’Alliance GAVI, de BioManguinhos, du CERF, de l’Allemagne, du Fonds renouvelable du GIC, du Japon, de l’USAID et du fonds de réserve de l’OMS pour les situations d’urgence nouvellement créé. «Nous sommes reconnaissants aux Gouvernements de l’Angola et de la République démocratique du Congo pour le rôle directeur qu’ils ont joué dans la riposte jusqu’à présent. Mais nous n’en avons pas encore fini», a continué le Dr Moeti. «Nous devons garder l’œil sur la situation dans les deux pays, en particulier à l’approche de la saisons des pluies, un pic saisonnier pour les moustiques porteurs de la fièvre jaune. Nous devons continuer à collaborer ensemble pour nous assurer que cette flambée est véritablement terminée et en éviter d’autres à l’avenir.» Éviter de nouvelles épidémies de fièvre jaune à l’avenir Des flambées comme celle en Angola et en République démocratique du Congo pourraient devenir plus fréquentes dans de nombreuses régions du monde si des mesures coordonnées ne sont pas prises pour protéger les populations les plus exposées au risque. Les changements climatiques, la mobilité interne et transfrontalière des populations, la recrudescence des moustiques Aedes aegypti sont autant de facteurs qui, ensemble, augmentent la probabilité des épidémies de fièvre jaune. La prise de conscience de ce risque mondial accru a réuni récemment une large coalition de partenaires à Genève (Suisse), pour élaborer une nouvelle stratégie mondiale pour l’élimination des épidémies de fièvre jaune (dite EYE pour «Elimination of Yellow fever Epidemics»). Ses principaux éléments sont la vaccination préventive (à la fois dans le cadre des calendriers de vaccination systématique et dans celui des campagnes de masse), un développement de la réserve mondiale de vaccins pour les ripostes et l’appui à une plus grande préparation dans les pays les plus exposés. «La bataille actuelle contre la fièvre jaune en Angola