Le géant Furukawa Electric installe sa première usine en Afrique et au Moyen-Orient
Furukawa Electric, spécialiste de câbles à fibre optique, a rejoint la liste des grands groupes mondiaux qui ont choisi de s’installer au Maroc, confirmant une nouvelle fois la forte attractivité que le pays et particulièrement ses zones franches exercent sur les entreprises étrangères. La firme japonaise a pris ses quartiers dans la zone franche de Tanger Automotive City (TAC), où elle a installé sa première usine en Afrique et au Moyen-Orient. Le géant japonais y est présent à travers sa filiale américaine Optical Fiber Solutions (OFS), leader mondial dans la conception, la fabrication et la fourniture de solutions de fibre optique, de câble à fibre optique, de connectivité, de FTTx et de photonique spécialisée. Etalée sur 31.000 m2, l’usine de Tanger a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams et compte déjà 85 emplois, un chiffre qui devrait très rapidement être porté à 200 emplois. La nouvelle unité industrielle va favoriser le transfert de compétences et le partage d’expertise, a affirmé le groupe indiquant que ses employés actuels ont été formés aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Allemagne. Le géant japonais, qui ambitionne d’être le premier fournisseur mondial de solutions à base de fibre optique, a indiqué que l’ouverture de cette usine répondait au besoin de satisfaire la forte demande en câbles à fibre optique et s’inscrivait dans la stratégie de développement du groupe qui vise à augmenter de 20% sa capacité globale de production en 2018. L’inauguration de cette usine a eu lieu mercredi 09, dans la capitale du Nord, en présence de plusieurs autorités nationales et locales dont le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique Moulay Hafid Elalamy. L’occasion pour le ministre de souligner l’intérêt et la confiance que porte le leader mondial à la destination Maroc et d’insister sur le fait que «l’usine va répondre à une demande grandissante de connectivité à haut débit tant au niveau national qu’à l’échelle du continent et participera à un développement accéléré des technologies et services numériques en Afrique ». A noter que cette cérémonie a été, aussi, marquée par la présence de plusieurs responsables du groupe japonais parmi lesquels le directeur et vice-président exécutif de Furukawa Electric et directeur général de la division des solutions de communication, Takahide Kimura; et le senior vice-président du groupe et président directeur général de OFS, Dr. Timothy F. Murray. Commentant l’ouverture de la nouvelle usine du groupe à Tanger, qui est opérationnelle depuis le début de l’année, ce dernier a d’emblée rappelé que la prolifération des data centers de pointe, de la technologie sans fil 5G et de la fibre optique pour les foyers (FTTH), répond à la demande des consommateurs pour une meilleure connexion Internet. Selon lui, « ces nouveaux modes de connexion, ainsi que la numérisation accrue des communications dans les entreprises, créent le besoin en fibre optique dans le réseau au niveau mondial ». Ainsi, pour Timothy F. Murray, « l’ouverture de cette nouvelle usine de Furukawa Electric à Tanger est un élément important de notre engagement pour soutenir la demande mondiale à travers une plus grande capacité de production », a-t-il expliqué. Signalons que le groupe, qui a réalisé un chiffre d’affaires consolidé d’environ 7,8 milliards USD à fin mars, prévoyait que cette demande s’intensifiera au cours de la prochaine décennie afin d’accompagner la multiplication des flux de communication. Il est à souligner que l’éminent chercheur et co-inventeur de la fibre optique pour les télécommunications, Dr. Peter C. Schultz, était également de la partie. Ce dernier est aussi le directeur et conseiller principal à OFS. Il est à signaler que l’installation à Tanger du groupe Furukawa Electric a été motivée par la position géographique du Maroc et par les différentes incitations fiscales qu’il offre aux investisseurs. Furukawa Electric dont les premières activités remontent à 1884 est devenu pionnier dans les technologies de pointe en réalisant diverses avancées dans ce domaine. Comme l’a rappelé son top management, la firme a développé des produits dans plusieurs secteurs d’activité, notamment les télécommunications, l’électronique, l’automobile et la construction, avec ses trois principaux types de matériaux, à savoir la fibre optique, le plastique et les métaux. « Beaucoup de ces produits s’accaparent la plus grande part du marché mondial, et tous ses produits ont apporté une valeur ajoutée à la société dans de nombreux domaines d’activité », a-t-il fait remarquer. Alain Bouithy
Maroc: L’impact du très haut débit sur le développement des territoires
Des experts nationaux et internationaux à l’instar de l’éminent chercheur et co-inventeur de la fibre optique, Dr Peter Schultz, participeront à la quatrième édition du Symposium « Fibre optique et bâtiments intelligents » qui se tiendra le 8 mai à Casablanca. Ils se joindront aux professionnels de l’écosystème de la fibre optique attendus à ce rendez-vous annuel dont les promoteurs immobiliers, les bureaux d’études, d’architectes, d’installateurs et de fabricants de fibre optique ainsi que les pouvoirs publics. Ensemble, experts et professionnels, ils traiteront de l’impact du très haut débit sur le développement des territoires marocains et son rôle dans le renforcement de la marque Maroc au niveau international, ont indiqué l’opérateur Orange Maroc et AOB Group, co-organisateurs de l’événement, lors d’une rencontre tenue récemment à Casablanca. Selon le programme concocté à l’occasion de ce rendez-vous, « les experts présents ainsi que les partenaires du symposium prendront la parole pour partager leurs expériences et réussites sur le marché marocain en plus des présentations liées au benchmarking des marchés asiatiques et de la région », ont-ils expliqué. Placée sous le thème « Connectivité avancée au service de l’attractivité des territoires», cette édition sera aussi l’occasion pour les participants de souligner l’engagement des villes en faveur du très haut débit. Lesquelles, a-t-on souligné, ont pris conscience du rôle primordial du déploiement de la fibre optique dans la croissance économique du pays. On l’aura compris, la question de la connectivité des territoires sera au centre de ce symposium qui, comme l’ont rappelé les différents intervenants, « constitue une réelle opportunité pour créer un courant d’affaire entre les donneurs d’ordres et les fournisseurs télécom ». Pour Fayssal Soulaymani, directeur Business unit fixe à Orange-Maroc, la tenue de la quatrième édition du symposium «témoigne du succès des trois éditions précédentes où nous avons eu la participation de plusieurs centaines de professionnels sur l’ensemble des métiers liés à la fibre optique ». Soulignant l’intérêt de cet événement pour le Maroc, il a indiqué que le but du symposium est de « sensibiliser à l’importance des réseaux à très haut débit qui se base sur la fibre optique, technologie à même de fournir aujourd’hui des réseaux capables de transporter des quantités de données importantes». Selon Fayssal Soulaymani, le Symposium s’articulera autour de deux thématiques principales. La première concerne l’importance de la connectivité avancée. C’est-à-dire, la connectivité en très haut débit pour l’attractivité des territoires. Cette question parait très importante «puisque nous pensons que toute région qui veut développer l’attractivité des capitaux, des investissements et générer des offres d’emplois a besoin d’avoir un réseau qui puisse supporter et répondre aux besoins des investisseurs qui souhaitent s’y installer ». Le deuxième thème est celui du développement de la compétence, a-t-il poursuivi. «Orange Maroc étant porteur de projets de développement importants, il est évident que la mise en place d’un réseau fibre optique ne peut se faire sans une main d’œuvre qualifiée capable de concevoir, de faire l’ingénierie et de déployer des réseaux de fibre optiques», a soutenu Fayssal Soulaymani. Notons à ce propos qu’à l’initiative de l’opérateur Orange Maroc, un concours a été lancé auprès des étudiants de dernière année de l’Ecole nationale d’architecture de Rabat dans le but de concevoir un projet de bâtiment professionnel intelligent. Les résultats de cette compétition à laquelle une centaine d’étudiants ont concouru seront annoncés la matinée du symposium, a affirmé la directrice générale d’AOB group, Affifa Ouazzani Boutaleb. Revenant sur l’attractivité des territoires et l’intérêt d’une bonne connectivité, cette dernière a rappelé que le Maroc compte 12 régions qui cherchent attirer les investisseurs aussi bien nationaux qu’internationaux. Pour Affifa Ouazzani Boutaleb, l’installation d’une infrastructure de fibre optique est un impératif si l’on veut véritablement attirer les investisseurs. « Aujourd’hui, même les investisseurs marocains sont conscients du défi. Le déploiement de la fibre optique permet de mieux communiquer et d’avoir des retombées positives de leurs investissements», a-t-elle soutenu. A noter qu’un espace sera aménagé dans le cadre de cette manifestation afin de permettre aux différents partenaires de mettre en avant leurs nouveautés et innovations. Soulignons également que cette quatrième édition est organisée sous l’égide du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville. Elle bénéficie, par ailleurs, du soutien des fabricants leaders de la fibre optique américain, suisse et français OFS, 3M et son partenaire Cimelect, Reichle & De-Massari (RDM) et Nexans. Alain Bouithy
La République du Congo renforce son intégration régionale numérique
La République du Congo a bouclé récemment la première phase du projet de dorsale à fibre optique en Afrique centrale en interconnectant son réseau terrestre de fibre optique avec celui du Gabon. « Grâce à cette nouvelle infrastructure de près de 504 kilomètres de fibre optique, le pays dispose désormais d’un deuxième point d’accès internet très haut débit», affirme la banque mondiale. Et d’ajouter: «la République du Congo renforce ainsi son intégration régionale numérique qui devrait contribuer au développement des technologies de l’information et de la communication et à la création d’emplois ». Pagesafrik reproduit ci-dessous un reportage édifiant de l’institution financière qui nous éclaire sur certains aspects liés au numérique et sur les enjeux de la fibre au Congo et au niveau régional: Congo-Gabon : au fil de l’intégration régionale numérique Étudiante à la faculté des sciences de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, Marinette Moyo n’envisage pas de réussir ses études sans internet. Comme pour ses camarades, qu’elle soit en classe ou à la maison, elle ne lâche pas son téléphone et ordinateur portables. Comment se passer des moteurs de recherche en ligne pour faire un exposé ou bachoter un examen ? C’est pareil pour Gilles Massamba, jeune promoteur cinématographique hyperconnecté et pour de nombreux autres Congolais pour qui internet est devenu un outil social, administratif et professionnel incontournable. Le problème, c’est que lorsque la connexion rame, est irrégulière et coûte cher, on perd du temps, de la patience et de l’argent. Dur d’attendre vingt minutes pour télécharger un document ou d’être déconnecté en permanence pendant une conversation Skype avec un proche à l’intérieur du pays. Du très haut débit grâce à la fibre optique « Pour la majorité des Congolais, la fibre optique restait une notion abstraite », estime Gilles. « Jusqu’à ce qu’un bateau naviguant le long de la côte de Pointe-Noire sectionne accidentellement le câble sous-marin à fibre optique. Là, tout le monde a fait le lien parce que plus personne n’avait internet à Brazzaville. C’est flippant de penser que tout cela ne tient finalement qu’à un fil au sens propre comme au sens figuré ». À bien des égards, le développement de l’économie numérique et la réalisation de l’intégration régionale en Afrique centrale ne tiennent en effet « qu’à un fil ». Plus précisément à celui de la fibre optique en train d’être installée par le projet Central African Backbone (CAB), dont la première phase vient de s’achever ce 6 avril 2018 par l’interconnexion de la dorsale à fibre optique entre la République du Congo et la République du Gabon. Devenir une région interconnectée Initié en avril 2007 par les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), lors du sommet de Ndjamena, au Tchad, le projet Central African Backbone (CAB) vise à favoriser l’intégration sous-régionale et à réduire la facture numérique grâce à des infrastructures terrestres de haut débit à fibre optique. L’enjeu est d’augmenter la capacité de liaison numérique entre les 11 pays de la Communauté. « C’est l’aboutissement d’une décennie d’efforts continus et la concrétisation d’une ambition forte exprimée par les dirigeants de la sous-région pour arrimer les pays à l’économie numérique et favoriser ainsi l’intégration régionale », explique Yvon-Didier Miehakanda, coordonnateur du projet CAB en République du Congo. En République du Congo, la première phase de ce projet a été lancée en juillet 2011 grâce à un financement conjoint du gouvernement et de la Banque mondiale de 30 millions de dollars. Objectif ? Construire une dorsale de 521 km de fibre optique (ramené plus tard à 504 km) entre la station d’atterrissement de Matombi (rattachée à la ville océane de Pointe-Noire), et celle frontalière de Mbinda. Les travaux ont été menés par la société chinoise Huawei, leader mondial des télécommunications, avec le concours du Chemin de Fer Congo Océan (CFCO) qui a facilité la pose de la fibre tout le long du chemin de fer. La dorsale congolaise poursuit son parcours jusqu’à la ville frontalière de Lekoko où elle se raccorde aux 1100 km du réseau terrestre gabonais qui court jusqu’à Libreville. Cette nouvelle infrastructure d’interconnexion avec le Gabon donne justement à la République du Congo un deuxième point de connexion à la fibre optique qui lui permettra de garantir une connexion relais dans l’éventualité d’une nouvelle défaillance du câble sous-marin mis en service en 2012, ou du point de connexion de Matombi, dans le Kouilou. La première phase du projet CAB ainsi bouclée laisse place à la deuxième qui prévoit la construction de deux nouveaux réseaux à fibre optique au nord du pays, afin de raccorder d’ici 2020 le réseau congolais à celui du Cameroun et de la Centrafricaine. Cofinancé par la Banque africaine de développement (BAD) et l’État congolais à hauteur de 66,56 millions d’euros, cette deuxième phase prévoit, entre autres, la construction d’un centre national d’hébergement de données (Datacenter) et d’une technopole pour développer les nouvelles technologies et l’économie du numérique. Enfin, la troisième phase, exclusivement financée par la Banque mondiale pour un montant de 5 millions de dollars, devrait créer un fonds de développement de l’économie numérique destiné à financer le développement de start-ups et la création d’emplois dans ce secteur. Une offre plus rapide et moins chère « Si cette infrastructure contribue effectivement à augmenter l’offre d’internet dans le pays, alors la conséquence logique devrait être la baisse des coûts de connexion pour les utilisateurs », soutient Aymar Kodia, jeune internaute chevronné. « Et ça, c’est une bonne nouvelle parce que les tarifs pratiqués actuellement par les opérateurs, aussi bien publics que privés, sont simplement exorbitants (1 Mo à 65 000 francs CFA soit 122 dollars !) ». Dans la foulée de l’installation du réseau de fibre optique, le projet CAB a aussi équipé l’université publique d’outils informatiques, et interconnecté les 11 établissements d’enseignement supérieur de Brazzaville. Les étudiants attendent à présent que l’opérateur national de télécommunication, Congo-Telecom active l’accès à internet très haut débit pour profiter pleinement du nouvel environnement technologique mis à leur disposition. « Je me vois déjà accéder à