Maroc/Exposition. Le jazz et le blues dans la palette de Marouane Aouinate

ARTS. En marge de la 25 e édition du Festival Jazz in Challah, prévu du 29 septembre au 2 octobre 2022 à l’intérieur des remparts de Chellah à Rabat, l’artiste visuel marocain Marouane Aouinat expose ses œuvres récentes dédiées aux musiques jazz et blues. Cette exposition, dont le vernissage aura lieu le 28 septembre à la Galerie d’art Miloudi Nouiga de Rabat, se veut un vibrant hommage, en noir et blanc, aux figures de proue de ces deux musiques millénaires. Féru de jazz et de blues, le plasticien Marouane Aouinat a choisi de dédier sa récente série d’œuvres en noir et blanc aux figures emblématiques des musiques jazz et blues. Doublées d’une technique mixte (peinture à l’huile, acrylique sur toile, dessin contemporain, fragments, contrastes…), ses œuvres, qu’il exposera du 28 septembre au 5 octobre 2022 à la Galerie d’art Nouiga de Rabat, affiche tout son talent mais aussi tout son amour inconditionnel pour ces deux genres musicaux élitistes. Inscrite dans le cadre de la 25 e édition du Festival Jazz au Chellah, cette exposition prouve que la musique et les arts visuels sont unis par des liens anciens mais parfois complexes: un vocabulaire commun (ton, ligne, harmonie), mais sans recourir au même sens ; une recherche de correspondances entre couleurs et notes de la gamme plus ou moins pertinente. Et Si musiciens et instruments de musique figurent depuis longtemps dans les arts visuels, dans les œuvres de Marouane Aouinat, lui-même musicien multi-instrumentiste, les liens entre peinture et musique se resserrent, s’entrelacent et dialoguent. Il y introduit une temporalité plus longue qui le rapproche de celle de la musique. Dans cette série d’œuvres expressives, pour Marouane Aouinat, native de Rabat en 1987, ex- leader du groupe Afrikulture, une formation de la world music, il s’agit d’un devoir de la mémoire pour rappeler les conditions dans lesquelles est née la musique jazz: l’époque des plantations aux Etats-Unis, la ségrégation, la discrimination, le racisme, l’esclavage…Le Jazz a été un important vecteur pour dénoncer les inégalités aux États unis. Il s’est révélé utile lors du mouvement des droits civiques. «Les ténors de cette musique n’ont pas manqué d’apporter leur touche à travers des titres poignants mettant la lumière sur des réalités de l’époque. Ils ne se sont pas limités à la mélodie mais portaient aussi dans leur musique une âme avec laquelle ils se sont battus pour un monde plus juste», explique à ce propos Marouane Aouinat. Dans sa série d’œuvres, il retrace également toutes les mutations, les transitions, l’évolution du jazz à travers les générations. Il nous explique ainsi comment aux États-Unis, les Noirs, toujours sous le joug de l’oppression, avaient créé leur propre musique issue du blues, des spirituals, des fanfares et des rythmes hérités de leur passé africain. Mieux encore, Marouane Aouinat met en avant les aspects instrumentaux de cette musique : la chaleur de la guitare, les partitions du piano, la cambrure rythmique de la contre-basse et des drums, l’énergie de la trompette et de la clarinette, les contre-temps, les claquettes… Cette exposition s’articule également comme un parcours d’éveil et de sensibilisation au Blues. Né des worksongs des premiers esclaves africains sur le sol américain, le Blues a enfanté pratiquement tous les courants musicaux que l’on appelle aujourd’hui « musiques actuelles ». C’est ce que confirme aussi Marouane. «On ne peut comprendre l’épopée du Blues sans la replacer dans son contexte socio-historique. Les migrations, la traite des Noirs, la ségrégation, l’exode rural, l’urbanisation, les crises, les guerres, les luttes pour les droits civiques, etc…n’auront cessé de tracer les nouveaux chemins du Blues et d’écrire l’une des plus belles et passionnantes aventures musicales du 20e siècle. C’est très justement ces portées historique, humaine et artistique que je voudrais exprimer à travers cette série d’œuvres», conclut-il. Ayoub Akil
Rabat: Le 23ème Festival Jazz au Chellah tourné vers la mobilité festive

Le Festival Jazz au Chellah revient pour sa 23ème édition consécutive du 12 au 16 septembre 2018. Depuis 1996, ce festival illumine la ville de Rabat, d’abord aux Oudayas, et ensuite dans le lieu mythique du Chellah. Tout comme ses précédentes éditions, la 23ème édition du festival Jazz au Chellah a pour principal objectif la promotion du dialogue interculturel entre le Maroc et l’Europe à travers la musique. Cette initiative de l’Union européenne est organisée en partenariat avec le ministère de la Culture et la Communication et la Wilaya de Rabat-Salé-Kénitra. Toutefois, cette édition 2018 se distingue par une dominante stylistique des musiques itinérantes, festives et populaires, notamment le jazz manouche, la aita, le swing, les musiques sub-sahariennes. Cette année encore et pendant 5 jours, le festival propose à son public un contenu riche, unique et inédit. Des musiciens de jazz européens de renommée internationale sont à l’affiche. Ils donneront des concerts intégrant la touche marocaine à travers plusieurs collaborations avec de grands artistes locaux. La programmation musicale est accompagnée par des débats et des rencontres autour de l’improvisation et de la relation entre la danse et la musique, sans oublier les déambulations en ville pour faire vivre le jazz et le festival dans l’espace public, ainsi que des masters class et des cours de swing dance. Ci-dessous, les cinq raisons qui vous inciteront à vous rendre au festival Jazz au Chellah: Hadda Ouaki, Hafida Hasnaouiya & Ouled Ben Aguida Pour la première fois, ces artistes de grande notoriété au Maroc qui font l’histoire de la musique populaire marocaine dans sa dimension amazighe et aita, vont se produire au festival pour une expérience et une expérimentation inédites. Un jazz de fête : Musiques tziganes, fanfare, fusions Jazz en fusion avec les musiques tziganes de l’Europe des Balkans à l’Espagne, du Manouche au Flamenco, les rythmes africains, la aita marocaine etc.: une ambiance de fête, une ambiance fanfare, sera au rendez-vous lors de cette 23ème édition. La programmation artistique de cette année met en avant un Jazz festif et les musiques de fête marocaines… Cours de Swing dance Pour les fans du Swing dance, et parce que tout le monde peut danser, des cours de Swing dance seront ouverts au public. Le Swing dance,, développé dans la communauté afro-américaine de Harlem (New York) vers la fin des années 1920, en parallèle avec la musique jazz et plus particulièrement le swing. sera présenté dans les rues de la ville de Rabat. Déambulation dans la ville Quand le Jazz et la ville se découvrent et se rencontrent… Le Jazz va déambuler pour donner envie aux habitants de Rabat de faire la fête, et de faciliter la rencontre entre artistes et publics, artistes et artistes, artistes et la ville. Projection des concerts Tous les concerts seront diffusés à la place Pietri en streaming en off. Chaque concert sera projeté le lendemain sur un écran géant pour faire vivre ou revivre les moments partagés par nos artistes avec le public du festival. Grâce à ces projections, le festival Jazz au Chellah donne l’occasion à son public de profiter encore une fois du concert de la veille auquel il a pu assister ou pas, tout en s’ouvrant à un nouveau public qui aura l’occasion de découvrir le festival ou même la musique Jazz.