Burundi : plus de 20 millions de dollars du Groupe de la Banque africaine de développement pour développer le secteur agro-pastoral en faveur des jeunes et des femmes
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a donné son feu vert, jeudi 6 octobre 2022 à Abidjan, pour un don de 23,26 millions de dollars américains au Burundi pour mettre en œuvre le Projet d’entreprenariat agro-pastoral et de perfectionnement professionnel des jeunes et des femmes. Le projet d’un coût total de 23,26 millions de dollars est financé par le Groupe de la Banque à hauteur de 87,9% et par le gouvernement du Burundi qui apporte une contrepartie de 12,1%, soit 2,81 millions de dollars. Le financement a été accordé par le Fonds africain de développement (12,20 millions de dollars), et la Facilité d’appui à la transition (8,25 millions de dollars). Le projet sera mis en œuvre sur une période de 5 ans, entre 2022 et 2027 par le ministère des Affaires de la communauté Est-Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. L’objectif global du projet est d’accroître la production agro-pastorale en vue d’améliorer la contribution des filières sélectionnées à la croissance du produit intérieur brut (PIB) pour une transformation structurelle de l’économie burundaise. Les objectifs spécifiques poursuivis sont, notamment, l’amélioration des compétences techniques et professionnelles des jeunes et des femmes pour une meilleure employabilité, la contribution à l’amélioration de l’écosystème entrepreneurial pour la création d’opportunités d’emplois et d’exportations en faveur des jeunes et des femmes. Les objectifs visent également le renforcement de la digitalisation et des compétences numériques des jeunes et des femmes, l’appui institutionnel et le renforcement des capacités des acteurs. Le projet aura une couverture nationale bien que les deux principaux sites d’investissement soient le centre régional de formation de Rusi et le site de l’ISABU Gisozi pour l’irrigation. Les bénéficiaires du projet sont variés et comprennent, entre autres, les étudiants en situation de chômage lauréats des universités et des humanités générales ou post-fondamentales, les coopératives et groupements de jeunes et femmes dans les chaînes de valeur du secteur agro-pastoral ciblées par le projet. Les bénéficiaires sont également les PME des jeunes et des femmes de l’agro-industrie et du secteur pastoral, les enseignants du centre de RUSI, les institutions de financements des jeunes et des femmes y compris le Programme d’autonomisation économique des jeunes diplômes (PAEEJ), mais aussi les investisseurs privés ou la diaspora, intéressés par les investissements dans les chaines de valeurs ciblées. Le centre régional de RUSI constitue le principal bénéficiaire, au niveau de la formation professionnelle, et recevra des appuis multiformes. Quelque 2000 étudiants (dont 30% de filles) vont bénéficier de formations certifiantes ou diplômantes et environ 3 000 coopératives pour un total de 15 000 personnes (dont 50% de femmes) vont bénéficier de renforcement de capacités. Au total ; le projet pourra créer 10 000 emplois dont 3 000 directs et 7000 indirects. Au 30 août 2022, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement au Burundi comprend 16 projets du secteur public totalisant un engagement de 247,14 millions d’UC (environ 321 millions de dollars), et un projet du secteur privé. Il couvre les domaines de l’énergie (46%), du transport (39%), de l’agriculture (11%), du social (3%) et du multi-secteur (1%).
L’appel à candidatures pour le programme DigiFemmes Academy est désormais lancé
DigiFemmes Academy est un programme 100% gratuit, financé par l’USAID (l’Agence des États-Unis pour le développement international) et la Millennium Challenge Corporation (MCC), en partenariat avec Microsoft. Ce programme est destiné à toutes les femmes qui souhaitent évoluer dans le secteur de la technologie en entreprise ou alors créer leur propre entreprise. Les candidates sélectionnées bénéficieront de 18 mois de formation en Full stack development et 6 mois d’incubation. 𝐂𝐫𝐢𝐭𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐝’𝐞́𝐥𝐢𝐠𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́: ✨Avoir 16 ans au minimum ✨Être disponible pour suivre une formation deux ans à temps plein 𝓝𝓑: 𝓟𝓪𝓼 𝓫𝓮𝓼𝓸𝓲𝓷 𝓭𝓮 𝓭𝓲𝓹𝓵𝓸̂𝓶𝓮, 𝓷𝓲 𝓭𝓮 𝓫𝓪𝓼𝓮 𝓮𝓷 𝓲𝓷𝓯𝓸𝓻𝓶𝓪𝓽𝓲𝓺𝓾𝓮 Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 octobre 2022 à 23h59 GMT. Prenez part à la première étape du processus de sélection en passant le test en ligne ici : academy.digifemmes.com Le compte à rebours est lancé. Vous avez désormais 6 semaines pour candidater et rejoindre la première cohorte de Digifemmes Academy. Pour en savoir plus sur l’ensemble du programme DigiFemmes Academy: Visitez le site web https://www.digifemmes.com/digifemmes-academy ou écrire à l’adresse suivante : academy@digifemmes.com
Maroc. Le chômage colle désespérément aux femmes, aux jeunes et aux diplômés
Les difficultés des jeunes à s’insérer sur le marché du travail demeurent préoccupantes, si l’on en croit les récents chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP). Malgré une baisse modérée voire insignifiante à bien des égards du taux de chômage au deuxième trimestre 2022, la situation de ces derniers sur le marché du travail n’a pas connu d’amélioration notable au cours des six premiers mois de l’année. Tout comme celle des diplômés et des femmes, deux catégories se trouvant logées à la même enseigne. En effet, alors que le taux de chômage est passé de 12,8% à 11,2% au niveau national au deuxième trimestre 2022, de 18,2% à 15,5% en milieu urbain et de 4,8% à 4,2% en milieu rural, les données du HCP montrent qu’il reste plus élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (30,2%), les diplômés (18%) et les femmes (15,1%). Il n’y a ainsi pas de quoi se réjouir. D’autant plus que la baisse du taux de chômage ne pourrait être en réalité qu’un mirage. Il suffit d’analyser plus en profondeur cette situation pour se rendre compte qu’on n’est à rien d’une évolution spectaculaire. A bien regarder la situation du marché du travail, on n’est pas loin de penser que cette légère baisse du chômage trouve une partie de sa justification dans le fameux programme «Awrach» qui prétend booster l’emploi des jeunes en offrant quelque 250.000 opportunités de travail à ces derniers dans des chantiers publics. Mais qui, faut-il le souligner, ne devraient pour autant véritablement pas inverser la courbe actuelle du chômage. Aussi, en plus de n’être que temporaire (2022 et 2023), il se trouve que ce programme longuement vanté par le gouvernement Akhannouch, s’appuie sur des emplois au demeurant précaires ne nécessitant pas des qualifications spéciales. Autrement dit, un feu de paille qui pourrait à tout moment replonger les jeunes auxquels il s’adresse dans la situation qui a toujours été la leur, celle d’un chômage permanent. Pour rappel, le Groupe socialiste a maintes fois exprimé ses inquiétudes au Parlement quant à la mise en œuvre de cet dispositif interpellant à l’occasion plusieurs ministres du gouvernement actuel. Youssef Aidi, président du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers, craignait déjà, en début d’année, que ce dispositif temporaire produise une «coordination pour les victimes du programme Awrach». A ses yeux, ce programme ne garantit pas la pérennité du travail, un salaire minimum et la dignité, malgré le tapage qui est fait autour. Et c’est bien là où le bât blesse. Bien qu’elle ait concerné toutes les tranches d’âge, la baisse du taux de chômage est plus prononcée parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans (-2,2 points), passant de 20,9% à 18,7% et plus faible parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (-0,6 point), passant de 30,8% à 30,2%, a indiqué le Haut-commissariat dans une note d’information relative à la situation du marché du travail au deuxième trimestre de 2022. Selon l’organisme public, entre le deuxième trimestre de 2021 et celui de 2022, le nombre de chômeurs a baissé, passant de 1.605.000 à 1.387.000 chômeurs. Ce qui correspond à une diminution de 14%, résultant d’une baisse de 182.000 chômeurs en milieu urbain et de 36.000 en milieu rural, a-t-il estimé. Des analyses de cette institution, il ressort que la baisse du chômage a concerné l’ensemble des catégories de la population et a reculé de 2 points pour les hommes, passant de 11,9% à 9,9%, et de 0,8 point pour les femmes, passant de 15,9% à 15,1%. Il a également enregistré une baisse de 2,4 points parmi les diplômés, passant de 20,4% à 18%, et de 1,4 point parmi les non diplômés, passant de 5% à 3,6%. A noter qu’entre le deuxième trimestre de 2021 et la même période de 2022, l’économie nationale a créé 133.000 postes d’emploi, résultant d’une création de 285.000 en milieu urbain et d’une perte de 152.000 postes en milieu rural. Selon la note d’information du HCP, « le secteur des services a créé 237.000 postes, celui de l’ »industrie » 76.000 postes, des « BTP » 30.000 postes, alors que l’ »agriculture, forêt et pêche » en a perdu 210.000 ». A noter également que le taux d’activité a baissé de 0,9 point, par rapport à la même période de 2021, pour s’établir à 45,2%, suite à l’accroissement de la population en âge d’activité (15 ans et plus) de 1,4 et de la baisse de la population active de 1%. Alain Bouithy
Sénégal : De hauts responsables de la Banque africaine de développement saluent les programmes d’entrepreneuriat des jeunes et des femmes qui transforment les conditions de vie
Deux vice-présidents du Groupe de la Banque africaine de développement, Beth Dunford (Agriculture, Développement humain et social) et Solomon Quaynor (Secteur privé, Infrastructure et Industrialisation) saluent les programmes d’entrepreneuriat des jeunes et des femmes qui augmentent les revenus et renforcent la sécurité sociale des femmes et des jeunes au Sénégal. Beth Dunford et Solomon Quaynor accompagnés de Martha Phiri, directrice du Département du capital humain, de la jeunesse et du développement des compétences et Mohamed Cherif, responsable pays de la Banque au Sénégal, ont exprimé leur satisfaction après avoir visité le 19 mars 2022 des projets financés par la Banque africaine de développement au Sénégal. A la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes, le ministre délégué général sortant, Pape Amadou Sarr et son équipe ont présenté le Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes phase I (PAVIE) financé par la Banque à hauteur de 70 millions de dollars. Ce projet, mis en œuvre par la Délégation générale à l’entreprenariat des femmes et des jeunes, facilite l’accès rapide et à des conditions souples aux financements de projets portés par des femmes et des jeunes. Le projet assure également un accompagnement technique des bénéficiaires aussi bien dans leurs métiers cibles que dans la gestion de leur entreprise. Selon les responsables du projet, plus de 12 713 jeunes et femmes porteurs d’initiatives entrepreneuriales, ont bénéficié d’un appui technique et financier du projet, ce qui a abouti à la création de 65 860 emplois (34 990 emplois directs et 30 870 emplois indirects). La visite du marché central aux poissons de Pikine, dans la banlieue dakaroise, a été une occasion d’échanger avec des femmes mareyeuses qui bénéficient de financements du projet, à travers un système de nanocrédit. Le marché a été aménagé par le projet, et les bénéficiaires ont été dotés d’une fabrique de glaces et de camions frigorifiques. Le projet a également assuré la formation des mareyeuses regroupées au sein d’une fédération de 1 700 personnes. « Nous avons pendant longtemps vécu la tyrannie des intermédiaires du secteur qui abusaient de notre vulnérabilité. Ils nous prêtaient de l’argent à des taux trop élevés, relève Mme Adjia Fatou Touré, présidente de la fédération des femmes bénéficiaires du projet. Mais depuis la mise en place de ce bureau de nanocrédit en 2020 par la Délégation générale à l’entreprenariat des femmes et des jeunes, notre situation a positivement changé. Le projet nous donne accès à des financements compris entre 15 dollars et 500 dollars avec des conditionnalités de remboursement assez souples. Il nous a permis de développer nos activités en conservant et en commercialisant nos produits partout au Sénégal ainsi que dans certains pays voisins tels que la Gambie ». Les hauts responsables de la Banque ont également visité la société « Mburu », une entreprise novatrice composée d’une plateforme de fabrication de pain et de pâtisserie Beth Dunford et Solomon Quaynor et leur délégation ont également visité une start-up de design et de textile financée par le projet pour un montant de 65 000 dollars. Cette entreprise sert de pôle de formation pour les jeunes et les femmes dans les métiers du textile. Elle aide les bénéficiaires à exporter des produits finis de qualité en Afrique et ailleurs dans le monde. Ils se sont rendus également dans une fabrique de produits cosmétiques bio, qui doit prochainement bénéficier d’un appui du programme « Action affirmative pour le financement de l’entreprenariat féminin en Afrique » (AFAWA, sigle en anglais) de la Banque. « Les jeunes et les femmes ont un esprit d’initiative et la volonté de développer des activités porteuses de croissance ; mais ils font face à des obstacles pour accéder aux financements, au renforcement de leurs capacités techniques et managériales, a déclaré à l’issue de la visite, Beth Dunford. L’exemple du Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes est à suivre pour leur permettre de démarrer et développer leurs projets d’entreprise. » S’adressant à l’équipe de la Délégation générale à l’entreprenariat des femmes et des jeunes, le vice-président Solomon Quaynor a déclaré : « Vous ne pouviez imaginer qu’en développant ce modèle pour le Sénégal vous l’avez aussi fait pour l’Afrique. Nous vous en remercions et nous allons en tirer des leçons. » Le responsable pays de la Banque au Sénégal Mohamed Cherif a assuré que la Délégation générale à l’entreprenariat des femmes et des jeunes est très importante pour aider à la création d’emplois pour les femmes et les jeunes. « Nous sommes heureux d’être ici et nous continuerons à travailler avec vous », a-t-il affirmé.
Afrique – Lancement des prix One World Media : la Banque européenne d’investissement met en lumière des femmes qui changent le monde
Cette année, pour la deuxième fois, la Banque européenne d’investissement (BEI) s’associe à One World Media pour célébrer les meilleurs sujets du monde entier faisant l’objet d’une couverture médiatique insuffisante. One World Media est une ONG dont l’action tend à promouvoir un traitement précis et créatif des questions de développement pour faire tomber les stéréotypes, faire émerger un autre discours et créer un pont entre les cultures. La BEI parraine un prix visant à récompenser l’excellence dans la couverture médiatique de sujets mettant en avant des solutions mises en œuvre par des femmes et pour ces dernières en réponse aux défis actuels. Ce prix est ouvert aux médias, dont la télévision et la radio, la presse écrite et en ligne, qui explorent les solutions mises en œuvre par des femmes ou pour ces dernières dans les pays du Sud, à savoir des solutions qui tiennent compte de l’impact des changements climatiques et protègent l’environnement, qui améliorent l’accès à l’éducation et aux soins médicaux, ou qui favorisent l’autonomisation des femmes. Jon Snow, parrain de One World Media, ancien présentateur de Channel 4 : « Depuis 1988, les prix One World Media ont récompensé plus de 1 000 journalistes et vidéastes, établissant ainsi une norme pour les reportages internationaux. Ce sont quelques-uns des plus grands conteurs de notre génération qui nous aident à comprendre les enjeux et les solutions du monde qui nous entoure. » Thomas Östros, vice-président de la BEI chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes : « À la BEI, par l’intermédiaire de nos investissements, nous cherchons à lutter contre les inégalités profondes entre les femmes et les hommes tout en renforçant la résilience et la capacité d’adaptation des femmes et des filles dans le monde entier. Notre participation au Défi 2X et notre initiative SheInvest nous ont montré qu’investir dans les femmes peut aider à résoudre les crises climatique et économique. Nous avons besoin de plus de sujets montrant la voie à suivre. » Marjut Falkstedt, secrétaire générale de la BEI, qui fera partie du jury décernant le prix « Women’s Solutions » : « Je suis extrêmement fière de soutenir ce prix récompensant l’excellente couverture médiatique des solutions mises en œuvre par des femmes et pour ces dernières. Nous avons besoin de sujets montrant des initiatives, petites ou grandes, qui peuvent aider la société à relever des défis tels que les changements climatiques et la pandémie actuelle, et qui sont susceptibles d’être reproduites. Je suis fermement convaincue que les femmes jouent un rôle pionnier et j’espère que ce prix contribuera au partage de leurs bonnes idées et qu’il nous inspirera toutes et tous. » Les inscriptions aux prix One World Media (https://bit.ly/3K5kXF6) sont ouvertes jusqu’au 10 février 2022 et la procédure d’attribution des prix s’étendra jusqu’en juin 2022, offrant ainsi une plateforme de partage de sujets sur les solutions mises en œuvre par des femmes et pour ces dernières. Restez à l’écoute des nouvelles concernant ces prix.
Audrey Azoulay : La science a besoin de plus d’inclusivité et d’ une participation plus large des femmes
ACTUALITE. «Si la science a besoin de plus d’investissements, elle a aussi besoin de plus d’inclusivité et d’une participation plus large des femmes», selon la directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), Audrey Azoulay. «La plupart des défis auxquels nous sommes confrontés appellent une réponse scientifique. C’est le cas du dérèglement climatique, de la perte de la biodiversité, ainsi que de l’impact éthique du Big Data, de la technologie dans nos sociétés», a déclaré la DG de l’Unesco estimant que tout cela exige d’importants investissements.Cependant, les données à disposition de l’institution spécialisée des Nations unies montrent que les investissements sont encore insuffisants, a-t-elle fait remarquer en marge du Festival pour les femmes et la science. Un événement inédit qui a regroupé 40 intervenants venus du monde entier. Organisé par l’Unesco et la Fondation L’Oréal, cet important rendez-vous entendait célébrer l’excellence scientifique au féminin et mettre en lumière d’éminentes chercheuses, parmi les plus inspirantes au monde. L’occasion pour Audrey Azoulay, qui a été réélue à la tête de l’organisation internationale le 9 novembre dernier, de rappeler les chiffres «très décevants» sur la place et la représentation des femmes dans la science. En effet, en dépit des efforts de l’institution internationale, la proportion des femmes dans la recherche demeure insignifiante. «Elles ne sont qu’un tiers environ, et ce chiffre n’augmente pas vraiment, en dépit de nos efforts», a-t-elle déclaré. Selon la DG de l’Unesco, cette proportion ne serait que de 20 à 22% « parmi les scientifiques, les professionnels du domaine de l’IA ou du Big Data. En ce qui concerne les chercheurs des universités du monde entier, elle avoisine les 10%». En effet, selon le dernier rapport de l’Unesco sur la science, les femmes restent sous-représentées aux plus hauts niveaux dans la recherche. Et quand bien même des progrès ont être constatés, seuls 33% des chercheurs dans le monde sont des femmes. Pour l’organisation internationale, cette évolution est encore trop lente du fait que des barrières importantes persistent et le plafond de verre reste une réalité dans la recherche. On peut le dire, l’accès des femmes aux plus hauts niveaux de responsabilité et de reconnaissance est encore rare et les chiffres sont très éloquents à ce sujet. En effet, entre 2013 et 2016, seuls 2,4% des brevets en Europe ont été déposés par des femmes uniquement. En 2019, elles ne représentaient que 19% des inventeurs. La situation n’est pas meilleure dans l’intelligence artificielle (IA) : les femmes ne représentent que 22% des professionnels dans ce qui est considéré comme l’un des domaines de la recherche les plus en pointe. A cela s’ajoute une autre réalité. C’est qu’il n’y a aucune femme parmi les lauréats des prix Nobel scientifiques 2021 et que les femmes représentent moins de 4% des Nobel scientifiques depuis la création de ces Prix en 1901. Pour Audrey Azoulay, il est évident que «nous sommes face à un vrai déficit de femmes de science et nous nous efforçons de lever les obstacles qui empêchent encore les femmes de contribuer à la science». Ce travail, l’Unesco le fait à travers l’éducation, dans divers programmes ou en aidant les jeunes filles à se lancer dans les STIM (programmes de sciences, de technologies, d’ingénierie et de mathématiques). «Nous le faisons depuis 23 ans avec L’Oréal grâce à un formidable programme qui promeut l’accès des femmes à la science en braquant les projecteurs sur des femmes de science exceptionnelles, mais aussi en soutenant des femmes chercheuses dans leur domaine, partout dans le monde. Nous combinons donc nos forces et nos réseaux pour encourager les femmes à se lancer dans une carrière scientifique», a expliqué Audrey Azoulay. «Dans toutes nos activités, nous essayons d’intégrer systématiquement cette dimension de l’égalité des genres. C’est nécessaire en science, mais aussi pour nos instruments normatifs en science», a-t-elle souligné, en ajoutant que l’agence onusienne discute actuellement une recommandation de science ouverte. Car «la dimension de genre est cruciale» pour l’Unesco. A noter qu’une autre recommandation est envisagée sur l’éthique de l’IA. «Ici aussi, la situation est problématique. Mais ce programme avec L’Oréal est un succès, et bon nombre de nos lauréates le confirment, pour encourager et également donner de l’espoir et donner aux jeunes femmes la motivation de se consacrer à la science», a-t-elle conclu. Saluant la qualité des échanges et le profil des femmes de science ayant pris part à ce festival, le président de la Fondation L’Oréal, Jean Paul Agon, a, pour sa part, déclaré que les femmes peuvent changer le monde. «On dit souvent que le monde a besoin de science et que la science a besoin de femmes. C’est plus vrai que jamais». Abondant dans le même sens que la DG de l’Unesco, il a également noté que «les femmes sont sous-représentées en science et c’est tout simplement inacceptable. Quelles bonnes raisons aurions-nous de sacrifier les femmes ou de nous en passer dans le monde de la science ? Les femmes doivent contribuer à la science où leur apport peut être énorme». Sur les mesures à prendre à l’avenir, «la première, comme l’a dit Audrey Azoulay, consiste à mettre en lumière ces femmes de science parce que nous devons inspirer les nouvelles générations. Nous devons veiller à ce que les jeunes filles soient attirées par la science et aient la conviction d’être à la hauteur d’une carrière scientifique». Autre mesure consiste à libérer le potentiel des femmes de science dans d’autres domaines, a-t-il poursuivi. Jean Paul Agon a estimé que «nous avons fait des progrès, grâce au formidable programme que l’Unesco et la Fondation L’Oréal mènent depuis 23 ans. Nous avons désigné 122 lauréates et distribué 3.800 bourses dans 110 pays». Pour lui, «nous avons donc fait de grands progrès et renforcé la présence des femmes dans les sciences. C’est surtout vrai pour certaines disciplines scientifiques, comme la biomédecine et la biologie notamment. Mais il reste beaucoup de travail à accomplir dans d’autres disciplines, comme les mathématiques, la physique, les nanotechnologies et l’intelligence artificielle», estimant
Les prouesses du Bénin en matière de protection des filles et des femmes
La Vice-présidente de la République Madame Mariam CHABI TALATA ZIME a pris part, mercredi 8 décembre 2021 par visio-conférence, à la session de haut niveau du Groupe des Amis des Enfants et des Objectifs du Développement durable (ODD) dans le cadre du premier Forum mondial pour les Enfants et les Jeunes. Lors de ce grand rendez-vous initié par le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) pour ses 75 ans d’existence, la Vice-présidente de la République a fait une impressionnante intervention axée notamment sur les mesures prises par le Bénin pour lutter efficacement contre les violences faites aux filles et aux femmes. ‘’ En réponse à la recrudescence des violences contre les enfants, nous avons entrepris plusieurs révisions de lois, initié des campagnes de sensibilisation, et mis en place une ligne d’assistance téléphonique gratuite et anonyme pour dénoncer les violences et les abus’’ a précisé la Vice-présidente. Elle a indiqué, en outre, qu’au regard de la persistance des défis, il est clair que l’éducation permanente est la clé des changements attendus. Cette éducation, a-t-elle ajouté, doit concerner et impliquer toutes les couches sociales, les hommes plus que les femmes avec le concept de la masculinité positive. Madame Mariam CHABI TALATA ZIME a fait observer qu’en plus des lois, il faut lutter contre l’omerta, l’impunité et initier des programmes prometteurs pour prévenir, réduire et punir les violences faites aux enfants et aux filles en particulier, et éradiquer tous les freins à leur éducation et leur épanouissement. Pour renforcer la lutte contre les violences faites aux filles, la Vice-présidente de la République a fait savoir que le Bénin s’est doté d’une loi portant mesures spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe et de protection de la femme et des filles. Cette loi contient de nouvelles dispositions pour mieux et durement réprimer les violences basées sur le genre, entre autres, les agressions sexuelles, le viol, le mariage précoce, les mutilations génitales féminines, et les violences aggravées sur la femme ou les filles. Un arsenal juridique, qui, pour elle, traduit l’engagement du Bénin à travailler sans relâche afin que, d’ici à l’horizon 2030, tous les enfants de ce pays vivent dans un cadre communautaire exempt de toutes formes de violence, abus et exploitation à leur égard. En marge de cette session de haut niveau, la Vice-présidente de la République a reçu 12 enfants et jeunes ayant participé au relais de plaidoyer des enfants et des jeunes soutenu par l’UNICEF. Ils lui ont présenté la synthèse de leurs points principaux. Les échanges ont tourné autour des priorités de l’Etat pour la promotion et la défense des droits des enfants au Bénin.
Burundi : les jeunes et les femmes au cœur de la promotion de l’entrepreneuriat et de la cohésion sociale
REPORTAGE. Évelyne Ndikumana est une artiste peintre burundaise âgée de 37 ans qui fabrique des bijoux à partir du papier recyclé et peint des cartes postales depuis quinze ans. En mars 2021, avec le soutien de la Banque africaine de développement et du réseau « espaces d’entreprises au Burundi » (2EB), une initiative du gouvernement burundais d’appui à la réinsertion socio-économique des femmes, Évelyne Ndikumana a suivi, avec d’autres femmes, un stage de formation organisé par le gouvernement du Burundi pour aider les jeunes et les femmes. « J’ai été vraiment satisfaite de cette formation, se réjouit-elle. Toutes les femmes ont pu élargir leurs compétences. Certaines ont approfondi leurs connaissances en poterie, d’autres en création florale. En ce qui me concerne, j’ai pu améliorer mon savoir-faire dans la peinture de cartes postales pour les rendre plus attrayantes. » Après le stage, Évelyne Ndikumana s’est associée à d’autres femmes pour fonder la Coopérative des femmes artistes et artisanes du Burundi (COFAAB). Autofinancée par ses membres, cette coopérative bénéficie de l’appui de 2EB, qui a mis à disposition un espace d’exposition et de vente de leurs produits. Pour accompagner leur dynamisme, une salle entièrement équipée leur a été également allouée pour une durée d’un an. L’espace sert de lieu d’échanges entre artistes et artisans ainsi que de local pour les sessions de formation. « Être réunies au sein de la coopérative est une excellente chose pour nous. Nous nous entraidons, explique Évelyne Ndikumana, qui a été désignée présidente de la COFAAB. Nous sommes unies, ce qui nous permet de nous améliorer et de progresser. Nous nous corrigeons et apprenons les unes des autres. Ensemble, nous sommes plus fortes ! » La coopérative rassemble une quarantaine de femmes venues de tout le pays. Plusieurs autres veulent être membres. Outre le bénéfice d’une reconnaissance juridique et d’une solidarité mutuelle, les membres de la COFAAB partagent les connaissances acquises lors des différents sessions de formation. Tout en s’améliorant en peinture, Évelyne a aussi bénéficié d’une formation en comptabilité, en plus d’autres qui portaient sur l’élaboration d’un plan marketing, les procédures fiscales et administratives et l’amélioration de la qualité des produits. Diane Akimana, vice-présidente de la COFAAB, préside également l’association « Femmes entrepreneures ». Elle est responsable de gestion d’une petite entreprise fondée par une quinzaine d’étudiantes qui ont décidé de se regrouper pour offrir des services de beauté, principalement dans les métiers de la coiffure et du maquillage. Étudiante à l’université du Burundi, Diane espère devenir assistante de direction. Dans le cadre des formations offertes par 2EB, elle a appris à réaliser des études de marché mais aussi à faire de la poterie. « Grâce à mon travail, je gagne de l’argent pour financer mes études et celles-ci me permettront d’acquérir les connaissances nécessaires pour mieux développer mon entreprise et mieux contribuer au fonctionnement de la coopérative. » Évelyne et Diane ont déjà mis en pratique leurs nouvelles compétences. Elles savent pouvoir compter sur la solidarité collective pour développer leurs activités et accroître leurs revenus. Grâce à l’amélioration de leur savoir-faire, les artisanes et artistes récemment formées ont pu vendre une partie de leur production pour 3,5 millions de francs burundais (plus de 1 750 dollars américains) lors d’une foire organisée en clôture des sessions de formation du pôle d’affaires 2EB. Avec l’aide financière de la Banque africaine de développement, le gouvernement du Burundi contribue à accroître le rôle du secteur privé dans la cohésion sociale en plaçant l’entrepreneuriat féminin et les jeunes au centre de ses efforts.