FCAT 2017: Le cinéma africain de Tarifa et Tanger consacre « Félicité » du réalisateur Alain Gomis

FCAT 2017: Le cinéma africain de Tarifa et Tanger consacre « Félicité » du réalisateur Alain Gomis

Le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis est le grand vainqueur de la 14ème édition du Festival de cinéma africain de Tarifa et Tanger (FCAT 2017) qui s’est déroulé du 28 avril au 6 mai 2017 à Tarifa, en Espagne. Son nouvel opus, Félicité, a remporté le prix du meilleur long-métrage de fiction de la section officielle « Hypermétropie ». Cette nouvelle distinction n’a pas laissé indifférent Gomis qui, depuis la Corée où son film vient de sortir en salles, a envoyé ses pensées à la population de Kinshasa et de la République Démocratique du Congo qui subit encore l’instabilité politique. Dans ce message transmis au public lors de la cérémonie de clôture, le réalisateur lui a souhaité « encore un peu de cette force de résistance et de création dont ils nourrissent le monde depuis des années ». Félicité raconte l’histoire d’une femme chanteuse dans les bars nocturnes de la capitale congolaise, Kinshasa. Une femme aussi forte qu’orgueilleuse, Félicité est confrontée soudainement à une situation douloureuse dans laquelle elle doit trouver par tous les moyens l’argent nécessaire pour l’opération de son fils blessé dans un accident de la route. Il est à souligner que ce prix a été décerné par le jury officiel du festival, composé du cinéaste égyptienne Jihan El Tahri, du critique et professeur tunisien Ikbal Zalila et de l’acteur et réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi . Le Prix du meilleur documentaire dans la section « Hypermétropie » a été décerné à Atlal (Algérie, France, 2016), de Djamel Kerkar, qui raconte en 100 minutes l’histoire des habitants de Ouled Allal, un village près de Sidi Moussa à Alger. Meurtrie par le terrorisme dans les années 90 et quasiment éradiquée, la bourgade revient tant bien que mal vers la vie, traînant le poids de la mémoire. Atlal, premier long-métrage de Kerkar, a déjà remporté le prix du FID de Marseille ainsi que deux récompenses spéciales au Med Film Festival en 2016. Le Prix du meilleur long-métrage arabe dans la section « Hypermétropie » est revenu au film Akher wahed fina (Tunisie, 2016), du jeune réalisateur tunisien Ala Eddine Slim. Cette fiction sans dialogues raconte le périple d’un voyageur venu d’Afrique subsaharienne qui cherche à migrer clandestinement vers l’Europe. Sa tentative échoue mais le mène à des rencontres intenses, à visiter des lieux insoupçonnés et à découvrir une image altérée de lui-même. Le Prix de la meilleure actrice a été attribué à Honorine Munyole pour son rôle dans le documentaire Maman Colonelle (République Démocratique du Congo, France, 2016), dirigé par Dieudo Hamadi. Le jury a décerné le prix le plus original de cette édition à Munyole pour ce portrait de policière courageuse et tenace qui travaille pour protéger les femmes et les enfants de la violence qui sévit au Congo. Le film Wallay (Burkina Faso-Francia-Qatar, 2017), de Berni Goldblat, a remporté le Prix du public, voté par les spectateurs du festival à la sortie des projections de la section « Hypermétropie ». Sélectionnée pour le prochain Festival de Cannes, cette production raconte l’histoire de Ady, un enfant de 13 ans qui vit en France et qui est envoyé par son père dans son pays d’origine, le Burkina Faso. Le jury jeune du FCAT 2017, formé par trois étudiants en cinéma espagnols, a élu Enfin, le Prix du meilleur court-métrage a été décerné à Facing the wall, de Alamork Davidian (Éthiopie/Israël, 2016), alors que la mention spéciale est revenue à Kindal El Bahr de Damien Ounouri (Algérie/Koweït/Etats Unis, 2016).