La majorité des Africains considèrent la pollution comme un problème grave et croient en la responsabilité partagée pour la contenir, selon une étude d’Afrobarometer
Une majorité de citoyens à travers 39 pays africains estiment que la pollution environnementale est un problème grave dans leurs communautés, révèle une étude d’Afrobarometer. L’élimination des déchets, y compris les déchets plastiques, la déforestation, la pollution des sources d’eau, l’assainissement ou la gestion des déchets humains et la pollution de l’air sont cités comme les préoccupations environnementales les plus importantes dans les communautés locales. Les Africains sont plus susceptibles de désigner les citoyens ordinaires comme étant les premiers responsables de la limitation de la pollution. Mais une vaste majorité parmi eux souhaitent également que leurs gouvernements fassent davantage pour protéger l’environnement, avec un soutien presque universel à ce point de vue en Tunisie. Les seuls pays où cette position n’est pas approuvée par une majorité sont la Namibie et la Mauritanie. Les Africains sont légèrement plus enclins de considérer que les avantages de l’extraction des ressources naturelles dépassent ses coûts, mais il existe un consensus général sur le fait que l’industrie devrait être plus strictement réglementée. Résultats clés En moyenne, à travers 39 pays, deux tiers (66%) des Africains déclarent que la pollution de l’environnement est un problème grave dans leurs communautés (Figure 1). Les citoyens citent le plus souvent (27%) la gestion des déchets, y compris les plastiques, comme le principal problème environnemental dans leurs communautés, suivi de la déforestation (19%) et de la pollution des eaux (17%). La déforestation (28%) est la principale préoccupation environnementale dans les zones rurales, tandis que la gestion des déchets (37%) arrive en tête dans les communautés urbaines. Environ la moitié (46%) des répondants affirment que les citoyens ordinaires portent la responsabilité principale de la prévention de la pollution et de la propreté des communautés, mais presque autant pensent que le gouvernement – au niveau central (24%) ou local (19%) – devrait jouer un rôle de premier plan. Seule une poignée d’entre eux attribuent un rôle primordial aux entreprises et à l’industrie (5%). Trois quarts (76%) des Africains désirent que leurs gouvernements réduisent les impacts négatifs en renforçant la législation régissant l’extraction des ressources naturelles.ne pluralité de 45% affirment que les avantages de l’extraction des ressources naturelles, tels que les emplois et les revenus, l’emportent sur ses inconvénients, tels que la pollution. Mais 38% pensent que les inconvénients sont plus importants, et une minorité significative (17%) de répondants sont indécis sur cette question. Une écrasante majorité (78%) de répondants souhaitent que leurs gouvernements fassent davantage pour limiter la pollution environnementale (Figure 5). Ce sentiment est presque unanime en Tunisie (97%) et atteint neuf citoyens sur 10 ou plus au Kenya (91%), en Côte d’Ivoire (90%), en Eswatini (90%) et en Guinée (90%). Les seuls pays où cette position ne reçoit pas un soutien majoritaire sont la Namibie (49%) et la Mauritanie (45%). L’enquête Afrobarometer Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains, relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie. Neuf rounds d’enquêtes ont été réalisés dans un maximum de 42 pays depuis 1999. Les enquêtes du Round 9 (2021/2023) couvrent 39 pays. Les partenaires nationaux d’Afrobarometer réalisent des entretiens en face à face dans la langue de choix du répondant avec des échantillons représentatifs au niveau national qui produisent des résultats nationaux avec des marges d’erreur de +/-2 à +/-3 points de pourcentage à un taux de confiance de 95%. APO
Une nouvelle étude propose des mesures pour renforcer la résilience de l’Algérie face aux catastrophes
La fréquence plus élevées des incendies de forêt, des inondations et des tremblements de terre en Algérie a généré d’importantes pertes humaines et économiques, selon une récente étude conjointe de la Banque mondiale et la Délégation National Des Risques Majeurs (DNRM), visant à identifier les actions prioritaires pour accroître la résilience de l’Algérie face aux risques climatiques et de catastrophe. Intitulée « Diagnostic sur la Gestion des Risques Climatiques et de Catastrophes en Algérie », cette étude évalue l’impact économique des catastrophes dans le pays et met en lumière les forces et faiblesses des efforts actuels de gestion des risques de catastrophe en Algérie. Au cours des 15 dernières années, le gouvernement algérien a dépensé en moyenne environ 255 millions de dollars (35,14 milliards de dinars) par an pour faire face aux inondations, tremblements de terre et incendies de forêt, dont environ 70 % consacrés aux inondations. Selon les prévisions de l’étude, les pertes liées aux catastrophes pourraient atteindre en moyenne près de 0,7 % du PIB du pays par an, presque le double de la moyenne historique. Cette augmentation est principalement due à la menace potentielle d’un séisme dévastateur dans les zones urbaines, en pleine croissance démographique et particulièrement exposées à de tels événements. « Les conclusions de ce rapport soulignent l’urgence et l’importance de renforcer la gestion des risques de catastrophes en Algérie. Le rapport offre des recommandations et identifie des domaines prioritaires d’action susceptibles de guider les interventions gouvernementales et de mobiliser le soutien des partenaires au développement », a déclaré Monsieur Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie. L’Algérie a adopté, au cours des dernières années, diverses politiques et plans pour se préparer et mieux faire face aux catastrophes. En dépit des progrès importants réalisés, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour approfondir les connaissances sur les risques climatiques et de catastrophes, promouvoir les investissements visant à réduire les risques d’inondations et d’incendies de forêt, et renforcer les systèmes d’alerte précoce. D’autres domaines d’amélioration incluent la coordination interinstitutionnelle, le partage d’informations et la promotion de l’assurance contre les catastrophes naturelles. « Le partenariat entre la Banque mondiale et la Délégation nationale aux risques majeurs témoigne de notre engagement collectif à renforcer la réduction des risques et la résilience aux catastrophes en Algérie. Les recommandations formulées dans le rapport guideront nos prises de décision et nous aideront à hiérarchiser les activités visant à protéger nos communautés », a souligné le Professeur Hamid Afra, Délégué national aux risques majeurs.
La jeunesse africaine est plus instruite, moins embauchée et moins engagée politiquement que ses aînés, selon une étude d’Afrobarometer
Les jeunes africains sont plus instruits que leurs aînés, mais sont également plus susceptibles d’être au chômage, selon le dernier profil panafricain d’Afrobarometer. L’étude montre également que la jeunesse africaine est nettement moins engagée que ses aînés dans des activités civiques et politiques susceptibles de susciter des changements, notamment le vote aux élections. Une tendance encourageante est l’augmentation constante des contacts des jeunes avec les dirigeants locaux. Dans 39 pays africains sondés en 2021/2023, le chômage est la première priorité politique que les 18 à 35 ans souhaitent que leurs gouvernements abordent, suivi par la gestion économique. Sur ces deux questions, une écrasante majorité dans la plupart des pays considère que leur gouvernement n’est pas performant. Comparés aux générations plus âgées, les jeunes font moins confiance aux institutions et leaders gouvernementaux, et sont plus susceptibles de les considérer comme corrompus. Malgré cela, les jeunes africains sont tout aussi attachés que leurs aînés à la démocratie et opposés aux alternatives non démocratiques, y compris le régime militaire, que leurs aînés. Mais les jeunes sont particulièrement mécontents du fonctionnement de la démocratie dans leur pays et, dans le cas hypothétique où les dirigeants élus abusent de leur pouvoir, ils sont plus susceptibles que leurs aînés d’accepter une intervention militaire. Résultats clés
PwC publie une étude consacrée aux priorités 2023 des Directions financières au Maroc
Pour la première fois au Maroc, le cabinet d’audit et de conseil PwC au Maroc publie une étude consacrée aux priorités 2023 des Directions financières au Maroc intitulée: « Garder le cap face à l’incertitude ». Menée auprès de plus de 50 directions financières de différentes entreprises opérant dans 10 secteurs d’activité, cette étude expose, à court et moyen terme, les principaux enjeux et défis liés à l’organisation globale et interne de la fonction “finance”, dans un contexte économique toujours de plus en plus incertain. Pour garder le cap, trois leviers prioritaires ont été identifiés : améliorer le pilotage de la performance dans l’incertitude, faire évoluer les compétences des collaborateurs pour répondre aux nouveaux enjeux et intégrer la dimension RSE dans la fonction finance. Un niveau de confiance qui reste élevé malgré les incertitudes Situation géopolitique tendue, tendances macro-économiques incertaines, retour de l’inflation, crise de l’énergie, sont autant de marqueurs qui font de 2023 une année incertaine. Toutefois, les directeurs financiers sont confiants sur les perspectives de croissance de leurs entreprises sur l’année à venir (78%) et sur un horizon de 3 ans avec un taux affiché en augmentation de deux points, atteignant 80%. Les entreprises, quelle que soit leur taille, naviguent entre deux eaux. Elles continuent encore de bénéficier des acquis de croissance générés par la reprise de 2022, soutenue par les aides gouvernementales. Cependant les problèmes liés à la progression des coûts de production induits par la crise géopolitique en Europe pèsent sur leur activité. L’étude révèle ainsi que la gestion du cash, la maîtrise des risques et le pilotage de la performance, sont les principales priorités identifiées par des Directions Financières au Maroc. Piloter l’entreprise dans un monde incertain L’inflation identifiée comme principal risque a atteint un niveau élevé au Maroc. Afin de sécuriser leur rentabilité, la mise en œuvre d’action d’efficacité pour compenser l’impact sur la marge (34%) suivi par la répercussion sur les prix de vente (30%) sont les principaux leviers identifiés par les Directions Financières. En effet, dans un environnement où le pouvoir d’achat est limité, la répercussion sur le prix de vente ne peut être envisagée comme réponse systématique. Par ailleurs et compte tenu des difficultés d’approvisionnement, le levier ‘’pressions sur les fournisseurs” reste faiblement utilisé (21 %). Les dispositifs prévisionnels sont jugés encore trop lourds et pas assez outillés. Près de 14% se disent insatisfaits de leur processus budgétaire et 70% des répondants souhaitent faire évoluer leur approche budgétaire dans un avenir proche. Pour optimiser les processus budgétaires, les rendre plus agiles et adaptés au contexte actuel, les directions financières identifient plusieurs leviers à mettre en œuvre. Le cadrage du processus apparaît comme le premier axe de développement, notamment pour mieux coordonner les parties prenantes. L’intégration des prévisions opérationnelles dans les prévisions financières est également un impératif identifié par les répondants. “Cette étude affirme clairement la volonté des directeurs financiers de faire évoluer de manière drastique leurs processus afin de gagner en agilité. Par ailleurs, une nouvelle vision de la Direction financière se dessine autour d’enjeux humains et RSE”, indique Mohamed Rqibate, Associé responsable des activités d’audit chez PwC Maroc. La transformation de la fonction finance par la data et l’humain reste une priorité Les Directions Financières affirment leur volonté de transformer leur fonction, notamment pour gagner en efficacité et apporter davantage de valeur aux métiers afin de jouer pleinement leur rôle de Business Partner. Pour répondre à leurs enjeux de transformation, 92 % des directions financières envisagent d’investir dans la digitalisation de la fonction finance à court terme. Ainsi, en 2023, les technologies qui feront l’objet d’investissements prioritaires sont : les projets de dématérialisation ainsi que les projets de digitalisation qui font écho à la volonté des directions financières de gagner en efficacité et d’apporter davantage de valeur aux métiers. Le facteur humain est indispensable pour mener à bien ces transformations. De nouvelles compétences sont désormais nécessaires au sein des Directions Financières. La guerre des talents fait rage parmi les entreprises pour former ou recruter de nouveaux profils. 82 % des directions financières ont une idée claire sur leurs besoins à court et à moyen terme. Ce sont les compétences numériques (Data), IT et RSE qui sont à développer en priorité. “La question n’est plus quand la crise surviendra mais quels sont les moyens que nous avons mis en place pour y résister ? Les Directions Financières au cœur de cette stratégie de résilience doivent se doter de solutions technologiques agiles et de nouvelle génération. Leur réussite passera d’abord par le développement de leur capital humain : formation des équipes, culture d’entreprise, gestion du télétravail, …“ précise Kenza Sabouni, Directrice Audit PwC Maroc RSE, des enjeux incontournables pour les Directions Financières Depuis plusieurs années, le développement durable devient un sujet prioritaire pour les dirigeants. Poussé à la fois par de profondes évolutions sociétales et par une réglementation nationale ambitieuse en matière de finance durable. Ainsi, le rôle de l’entreprise est en train d’évoluer profondément avec une recherche d’un sens nouveau qui allie enjeux business et contribution sociétale. Le changement de paradigme impose l’intégration de nouveaux indicateurs non financiers. L’objectif de ce reporting extra-financier est de faire en sorte que les différentes parties prenantes disposent des informations nécessaires pour évaluer les risques et les opportunités ESG liés aux activités d’une entreprise. Notre étude a révélé que 54% des grands groupes interrogés publient un rapport extra-financier face à 28% d’entreprises de tailles intermédiaire et réduite. Méthodologie Plus de 50 Directions Financières, issues de 10 secteurs d’activité, ont répondu au questionnaire en ligne, de l’étude Priorités 2023 des Directions Financières et 10 entretiens qualitatifs ont été menés auprès de directeurs financiers . Cette étude fait écho à l’étude sur les enjeux clés des DAFs de PwC France et Maghreb et qui en est à sa 11ème édition.
Madagascar : le ministère des Mines et la Banque africaine de développement ont présenté les conclusions d’une étude sur la valorisation des ressources minières
Le ministère des Mines et des Ressources Stratégiques de Madagascar, en collaboration avec la Banque Africaine de Développement, a présenté, vendredi 17 mai, les résultats d’une étude « sur la valorisation des revenus issus de l’exploitation des ressources extractives ». Cette étude vise à analyser les problèmes et les éléments de blocage du secteur extractif afin d’identifier des solutions pour que la population des zones d’activités minières puisse profiter des effets positifs de l’activité du secteur et que l’exploitation de ces richesses contribue réellement au développement du pays. L’étude a été financée par le Fonds Fiduciaire KOAFEC dans le cadre de l’accord technique de coopération économique Corée-Afrique entre le gouvernement sud-coréen et la Banque africaine de développement et le Fonds africain de développement. Madagascar est reconnu pour son sous-sol riche en minéraux industriels et métalliques ainsi qu’en hydrocarbures et pierres précieuses. Cependant, ce potentiel ne constitue pas encore un levier de développement et la population malgache ne profite pas ou très peu des mânes de ce secteur. « La particularité de Madagascar est que la majorité de l’extraction minière est réalisée de manière artisanale », a souligné Mohamed Chérif, responsable-pays de la Banque à Madagascar. « L’étude évalue à près d’un million le nombre de personnes travaillant dans les petites mines ou mines artisanales. Pour l’exploitation des pierres précieuses et semi-précieuses, l’activité reste peu organisée malgré les efforts des autorités malgaches. La maîtrise de l’organisation des activités d’extraction minière est un enjeu important pour le pays », a-t-il expliqué. Des recommandations ont été formulées sur les sujets suivants : la revue et la mise en cohérence des textes régissant le secteur ; la complétion de ces textes ; l’opérationnalisation et la décentralisation des structures administratives contribuant à l’encadrement des activités d’extraction et de transformation ; l’application des textes (sur la décentralisation, les rapatriements de devises, Code de l’eau…) ; la pérennisation de l’Extractive Industry Transparency Initiative (EITI) ; la mise en œuvre de la décentralisation et responsabilisation des collectivités territoriales décentralisées dans la gestion et le suivi des activités extractives ; une meilleure répartition ainsi qu’une effectivité de la répartition des revenus réellement collectés ; la traçabilité des produits ; la mise en place de contrats miniers pour une meilleure valorisation des permis octroyés par l’État ; la promotion et professionnalisation des petites et moyennes mines ; une meilleure gestion des ruées ; des amendements du code minier. Le Consortium ETIKA/MGC, en charge de l’étude, a consulté toutes les parties prenantes du secteur minier : administrations centrales et décentralisées, collectivités locales, opérateurs miniers, société civile et communautés de base. La parole a ainsi été donnée aux acteurs directs et de terrain. Ces mesures ne pourront avoir d’impact significatif qu’avec la mise en place d’un environnement tendant vers une meilleure gouvernance de l’industrie. Cette gouvernance est liée au respect des textes réglementaires, à la transparence des informations, à l’absence de corruption ainsi qu’au renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent.
Etude: Accroître les exportations d’Afrique francophone par l’appui à la certification
Une étude publiée par le Centre du commerce international (ITC) et les Chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF) montre que les entreprises des pays africains francophones ont plus de chance d’exporter lorsqu’elles se conforment aux normes internationales. Dans le cadre de cette étude, plus de 9000 entreprises ont été sondées au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en République centrafricaine, au Congo, en République démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, à Madagascar, au Maroc, au Niger, au Sénégal, au Togo et en Tunisie. 25 % d’entre elles disposent d’une certification internationale qui généralement concernent les normes de qualité ou de sécurité. La certification est souvent une condition préalable à l’entrée dans les marchés étrangers. Ainsi, plus une entreprise est petite, moins elle a de chance de disposer d’un certificat reconnu au niveau international. Parmi les 16 pays étudiés, seuls 7 % des entreprises du secteur agricole exportent, dont 70 % d’entre elles sont titulaires d’un certificat international. Autrement dit, certifier davantage d’entreprises agricoles pourrait augmenter le nombre d’exportateurs. “Le commerce vertueux dépend entre autres de normes efficaces et protectrices des consommateurs et de l’environnement – et garantit que l’ensemble des pays et leurs micros, petites et moyennes entreprises disposent des outils nécessaires à la mise en œuvre de ces normes », précise Arancha González, Directrice exécutive de l’ITC. L’étude révèle que les PME doivent souvent lutter pour supporter les coûts financiers, administratifs et autres liés à l’obtention et au maintien de la certification. Les institutions d’appui au commerce et à l’investissement peuvent intervenir dans la réduction des coûts de l’accès à l’information sur les normes et la certification. Par exemple, l’établissement de portails à guichet unique pour le partage d’informations de qualité sur les normes peut aider les PME à réduire ce type de coûts. D’après l’étude « Promouvoir la compétitivité des PME en Afrique francophone », il ressort que dans les pays où l’accès à l’information est optimal, le nombre d’entreprises certifiées est plus élevé. Les coûts de certification sont souvent considérés onéreux quelle que soit la taille de l’entreprise. En Afrique centrale, où les entreprises font face à des coûts importants, le taux de certification est le plus bas. En revanche, l’Afrique de l’Ouest semble offrir le meilleur rapport qualité-prix lorsqu’il est question de certification. Cette étude contribue aux efforts de collecte de données plus riches sur les entreprises africaines. Ces dernières permettent aux décideurs politiques d’identifier les faiblesses de l’écosystème des affaires et d’appliquer les mesures correctrices nécessaires.
Maroc: Les consommateurs préfèrent les produits laitiers fabriqués localement
C’est une nouvelle étude mondiale sur l’origine des marques menée par le groupe international Nielsen qui nous l’apprend : les consommateurs marocains montreraient une préférence au-dessus de la moyenne pour les marques locales de certaines catégories. Une tendance qui pourrait en étonner plus d’un. Et pour cause, alors que les consommateurs du monde entier affichent de plus en plus une préférence pour les marques internationales plutôt que pour les produits fabriqués localement, l’étude fait état d’une tendance contraire en ce qui concerne le consommateur marocain. Il faut dire que le rapport annuel de cette entreprise de gestion des performances a mis en évidence la préférence des consommateurs pour les produits fabriqués localement par opposition aux grandes marques mondiales/multinationales dans 34 catégories. Les principaux enseignements de l’étude ont ainsi révélé que «la préférence pour les marques locales chez les consommateurs marocains a dépassé les moyennes mondiales dans un certain nombre de catégories». A propos des consommateurs marocains, il ressort précisément de l’étude que «la catégorie ayant la plus forte préférence locale au Maroc regroupe les produits laitiers, avec 71% des participants qui préfèrent une marque locale plutôt qu’une marque internationale, soit une différence de 17 points par rapport à la moyenne mondiale». «Arrivent juste après les produits d’entretien ménager (30%), les aliments pour bébé (20%) ainsi que les lingettes pour bébé et les couches (12%), qui dépassent la moyenne mondiale de respectivement 10, 10 et 9 points, a noté le rapport. L’étude a cependant observé que «le consommateur marocain a une tendance plus faible que la moyenne à se tourner vers une marque de fabrication locale pour la crème glacée, avec seulement 20% préférant une marque locale dans cette catégorie (-11 points)», apprend-on. Au niveau régional, l’étude a mis en évidence des nuances telles que la préférence pour les marques internationales et celle pour les marques locales dans certaines catégories. «Dans la catégorie des produits laitiers, la préférence des consommateurs pour les marques locales est beaucoup plus marquée en Afrique et au Moyen-Orient (73%) et en Europe (66%) par rapport à la moyenne mondiale (54%)», a révélé l’enquête. En ce qui concerne la catégorie des gâteaux/chips/en-cas/biscuits, la préférence des consommateurs pour les marques locales est très forte en Asie du Sud-Est (50%), en Afrique et au Moyen-Orient (41%) et en Amérique latine (41%) par rapport à la moyenne mondiale (32%). Commentant la tendance des consommateurs dans le monde, l’étude fait observer que «la préférence pour des marques internationales est particulièrement forte concernant les lingettes pour bébé et les aliments pour bébé/couches, où seulement 7% et 10% des consommateurs respectivement ont déclaré qu’ils préféraient acheter des marques de fabricants locaux». Il est à préciser que l’enquête mondiale de Nielsen sur l’origine des marques a été réalisée entre le 9 et le 27 mai 2016 en ligne et a interrogé plus de 31.500 participants dans 63 pays pour comprendre les préférences pour les marques mondiales/multinationales par rapport aux acteurs locaux. Selon les auteurs de l’étude, les réponses fournies dans le cadre de l’enquête reposaient sur des déclarations de comportement, et non sur des données réellement mesurées, soulignant que «les différences culturelles en matière d’opinions jouent un rôle important dans l’évaluation des perspectives économiques dans l’ensemble des pays».
Une étude pointe le manque de compétitivité du secteur de la pêche artisanale
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a rendu tout dernièrement publique une nouvelle étude relevant que la pêche artisanale peine à être compétitive en raison des cadres réglementaires en vigueur qui la marginalisent ou ne sont pas adaptés. Selon l’étude, intitulée « The Small-Scale Fisheries Guidelines: Global Implementation » (Les Directives pour la pêche artisanale : mise en œuvre à l’échelle mondiale), le manque de compétitivité dans cette activité s’explique par les « cadres réglementaires qui tendent à l’ignorer ou sont formatés pour répondre aux problématiques des grandes flottes commerciales ». L’étude, qui présente plus de 30 cas de figure allant du Groenland jusqu’à l’île de Zanzibar et traite de problèmes variés tels que l’égalité des sexes et l’utilisation durable des ressources, rappelle toutefois que deux-tiers des poissons consommés par les humains sont capturés par les pêcheurs artisanaux. Pour Nicole Franz, agent principal chargé des questions liées à la pêche artisanale durable cité par l’organisation, « il est maintenant temps que les décideurs politiques prennent des mesures concrètes – qui porteront sur la législation mais aussi le renforcement des capacités techniques au sein des communautés de pêcheurs – afin de s’assurer de la bonne mise en œuvre de ces directives ». D’autant plus qu’il y va aussi de la vie des 100 millions de personnes qui travaillent dans ce secteur et dont il faut renforcer les moyens d’existence. A en croire la FAO, les droits fonciers constituent l’un des problèmes clés liés à la pêche artisanale, qui doivent être conçus en se basant sur les droits de l’Homme, selon les directives. « Une perspective qui prendra également en compte les complexités locales relatives à la pêche artisanale », a estimé l’agence onusienne sur son site web. Citant le cas des Iles Solomon, l’organisation a relevé que la législation concernant les droits de propriété sont basées sur des principes coutumiers, donnant aux locaux un droit de pêche exclusif et définissant de manière stricte la manière dont ils s’y prennent. Elle a ajouté, par ailleurs, que « leurs captures ne doivent pas être destinées à la vente mais à la consommation personnelle, au troc ou utilisées dans le cadre de cérémonies. Par conséquent, ces traditions ne jouent pas en faveur des pêcheurs non autochtones ». Aux yeux des auteurs de l’étude, l’autre défi émergent est de savoir comment garantir l’accès continu des pêcheurs artisanaux aux aires marines protégées, où dans certains cas toute activité de pêche est interdite. A ce propos, la FAO a fait savoir que « les compromis à faire entre d’un côté, protéger les ressources marines et d’un autre, protéger les moyens d’existence et la sécurité alimentaire des communautés vulnérables, doivent être soigneusement examinés ». Autre exemple cité par la FAO, celui du Costa Rica, un pays pionnier dans la création de zones dédiées à la protection de la biodiversité, et qui met actuellement en œuvre avec l’aide l’organisation, les Directives SSF en utilisant une nouvelle approche qui met les pêcheurs artisanaux au centre du dialogue afin de leur permettre d’utiliser davantage de ressources marines de manière durable. Comme l’a souligné Nicole Franz, « la cohérence des politiques, fruit d’une collaboration interministérielle sur le commerce, l’environnement, le tourisme et les questions relatives au développement socio-économique, doit être un élément central qui permettra de protéger les droits et les moyens d’ existence des personnes, souvent pauvres et marginalisées, qui exercent dans le secteur de la pêche artisanale ». D’après la FAO, cette étude a servi de rapport de base qui a permis de se rendre compte des progrès réalisés dans la mise en œuvre des directives d’application volontaire visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté.