Congo-Brazzaville : l’imposture de l’allogène au Loango
TRIBUNE. D’emblée il faille faire observer une chose fondamentale, l’allogène a beau faire comme s’il était chez lui, mais il doit toujours avoir présent à l’esprit le fait qu’il est chez autrui. C’est pourquoi il y’a lieu de déplorer le fait qu’au Loango l’autochtone, à l’esprit foncièrement hospitalier, pacifique et pacifiste, soit l’objet de comportements insupportables et inadmissibles qui caractérisent l’indécence, l’arrogance et la condescendance de “Oko montre la mer à Taty!” Et plus grave encore, c’est quand on a l’outrecuidance ostensible de signifier à l’autochtone sur la terre de ses ancêtres même, avec un air de défi, son sentiment d’être en terrain conquis, en lui jetant littéralement en plein visage : mbok’oyo ya bino? “Ce pays vous appartient?”. Hélas, la terre des Maloango est envahi par une horde de barbares primitifs qui, loin de ménager le peuple de Loango, abusent de sa mansuétude. Imaginons un instant qu’un kongo aille tenir de tels propos incongrus et insensés à nos concitoyens dans la partie septentrionale du pays! A l’évidence, on est ici dans un cas de figure où l’allogène qui ment cache la vérité qu’il reconnaît, mais en sa qualité d’imposteur viscéral, il utilise le mensonge, la ruse quand ce n’est la roublardise pour tromper autrui pour s’approprier ce qui ne lui appartient pas. C’est d’une telle aberration que cette scandaleuse attitude frise la crapulerie! Avec le recul nécessaire et pour peu qu’on soit lucide, on finit par se rendre compte que la déliquescence morale et la déficience intellectuelle chez le congolais ont atteint un niveau tel qu’il devient un minable ayant développé une abjecte et rétrograde mentalité qui ne saurait l’honorer. Hélas, une telle mentalité rétrograde qui tire inexorablement la société vers le bas quand elle ne constitue manifestement un frein pour celle-ci. Pour ce faire, on se doit d’oeuvrer à son éradication. Il s’agit notamment d’engager une révolution culturelle au moyen de laquelle il faudra impulser un assainissement des moeurs sociales. En outre, non contents d’avoir fait main basse sur les richesses du Loango et confisqué la rente pétrolière, privant ainsi cette généreuse province d’un développement à la hauteur de ses richesses; faudrait-il encore que l’allogène ose jusqu’à dénier à l’autochtone le droit à l’appartenance à son propre univers : la terre la terre de ses ancêtres! Il faut le faire! De cet état de fait, seules la platitude d’esprit pour ne pas dire la déliquescence morale peut induire cette scandaleuse attitude de condescendance, de prédation et d’imposture éhontées. Il y’a cependant lieu de déplorer le fait que l’ethnocentrisme débridé du moins l’hégémonie mbochi donne le sentiment de toute-puissance qui consiste à ridiculiser, mépriser et humilier des concitoyens au point de susciter des frustrations et tensions latentes inutiles dans le corps social. Est-il encore besoin de rappeler que le vivre ensemble ne saurait être un mirage, tant il est assujeti à un impératif de fraternité et de solidarité agissantes en vue de la préservation et la pérennité de la cohésion sociale, l’unité et la concorde nationales? Du reste, le peuple de Loango ne saurait être victime encore moins dupe d’une imposture débridée de la part des allogènes usurpateurs. Aussi, pointer du doigt ou du moins dénoncer ces situations factuelles ubuesques, qui attristent la conscience humaine, ne serait nullement verser dans le tribalisme encore moins agiter le chiffon rouge de la haine tribale. Bien évidemment, il est question de faire entendre raison à tous ces individus, un tant soit peu insensés, qui sombrent dans des comportements irrationnels. Comme pour dire que dans toute chose il faut savoir raison garder et l’idéal serait de faire preuve du sens de la mesure, tant il en va du vivre ensemble qui suppose une vie en bonne intelligence en vue de la préservation de la cohésion sociale! En somme, on ne dira jamais assez que lorsque dans un pays plus aucune voix ne peut se lever pour parler vrai, la démocratie est en danger. Aussi, pour le devoir de vérité et dans un élan libertaire, il vaut mieux avoir l’audace d’exprimer ses idées plutôt que de vivre dans les chaines de la peur. D’où l’impératif de se départir de la peur irrationnelle castratrice de la liberté. René Mavoungou Pambou Activiste politique et leader d’opinion Coordonnateur de l’UPC au Royaume Uni.
Non à l’ethnocentrisme comme modèle politique au Congo Brazzaville
TRIBUNE. Depuis des décennies, l’ethnocentrisme cette tendance à privilégier le groupe ethnique auquel on appartient et à en faire le seul modèle de référence est devenu le modèle politique idéal au Congo Brazzaville. L’élite congolaise en panne d’idées rénovatrices à proposer au peuple Congolais n’a trouvé mieux que de se réfugier derrière l’ethnie, la région ou le département. L’élite congolaise jusqu’aujourd’hui n’a pas encore compris qu’est-ce qu’une République(la république désigne un mode de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par des personnes élues, le Chef de l’état n’est pas le seul à détenir le pouvoir qui n’est pas héréditaire? La République exprime le corps des valeurs dans lesquelles les Congolais doivent se reconnaître et qui doivent construites au fil de notre histoire commune qui a été souvent douloureuses. L’ égalité des droits entre citoyens Congolais, le respect des libertés fondamentales, la liberté d’expression doivent être des valeurs qui fondent notre république qui est comme un refuge face à l’ethocentrisme croissant. La République doit exprimer une ambition collective, un principe d’action, un mouvement vers le progrès comme les pères de l’indépendance l’ont défini au travers de notre devise:Unité*Travail*Progrès. L’ethnocentrisme est tellement ancré dans l’inconscient des Congolais est devenu la norme politique car chacun pense d’abord à son ethnie et non pas à la République, c’est pour cela que nous avons des partis politiques ethnocentristes, sans vision collective, républicaine dont le seul but est d’imposer une hégémonie ethnique au sommet de l’état. Toute la vieille classe politique congolaise fond recours à l’ethocentrisme une fois aux affaires (le cabinet du Premier ministre Clément Mouamba est rempli des personnes de son ethnie originaire de la Lekoumou, André Okombi Salissant a fait autant quand il était ministre, Parfait Kolelas, Matthias Dzon, Hellot Mampouya, Jean Marc Tchistère Tchicaya et enfin le Président de la République lui-même. D’ailleurs cette situation n’inquiète nullement l’élite congolaise corrompue et la diaspora qui est sensée d’orienter le peuple étant donnée qu’elle bénéficie d’une double culture dans les pays démocratiques respectifs. A cinq mois des élections présidentielles de 2021, il est indispensable que ce sujet soit débattu par tous les candidats afin que cette idéologie anti-Républicaine soit combattue et éradiquer dans le paysage politique. L’etablishment au pouvoir se sert de L’ethnocentrisme comme doctrine politique afin de régner au pouvoir face à une opposition qui va dans la même direction y compris la diaspora incapable de se distinguer. D’ailleurs, aujourd’hui, l’invasion de la vie publique par les ambitions personnelles, la confusion entre intérêts publics et privés, les calculs et batailles égocentriques au détriment du débat d’idées, le narcissisme en politique, représentent une véritable trahison au regard de l’idéal républicain. Il revient à la nouvelle génération des hommes politiques de proposer une vision républicaine opposer à toute idée d’ethnocentrisme pour sauver la République. Evrard NANGHO – Président national du Modec.