Congo Brazzaville. Les enseignants prestataires affectés à l’intérieur du pays aux abonnés absents

Congo Brazzaville. Les enseignants prestataires affectés à l’intérieur du pays aux abonnés absents

EDUCATION. Les images ci-dessous, d’une école à Ewo, chef lieu du département de la Cuvette Ouest, parlent d’elles-mêmes. Les enseignants prestataires qui y ont été envoyés brillent par leur absence au poste de travail. Conséquence, faute d’enseignants les cours, à dose homéopathique, sont dispensés aux élèves. Le département de la Cuvette Ouest, loin s’en faut, n’est pas le seul dans ce cas. La situation est quasi identique dans les autres départements du Congo, où des enseignants, une fois affectés, abandonnent les élèves quelques mois après. La couverture de cette désertion consiste à solliciter une « réaffectation » voire retour à Brazzaville ou Pointe-Noire, avec la complicité de certains cadres du département. Ces déserteurs ne reviennent à leur lieu de service que lorsque la bourse, d’une périodicité de 45 jours voire plus, leur est payée, selon les montants ci- après: 75.000 fcfa pour les enseignants du lycée; 50.000 pour ceux du primaire et 60.000 pour les enseignants du collège. Sur la base du contrôle réglementaire, la direction départementale du Trésor procède à certaines vérifications préalables, notamment la présence effective au poste du concerné, la validité de sa pièce d’identité… Ce que ne supportent pas certains enseignants déserteurs. C’est le cas du neveu d’un puissant ministre qui a déserté son poste au lycée d’Ewo depuis plusieurs années. Il travaille au cabinet de son oncle à Brazzaville. Nanti d’une fausse attestation de présence au poste, il exigerait, menaces à l’appui, que la bourse lui soit payée. Les agents en service dans les directions départementales du Trésor subissent, à cet effet, des pressions et menaces de tous genres. À l’Etat, par le biais des ministères concernés, d’user de fermeté. Par A.Ndongo Journaliste économique et financier