Le Fonds africain de développement débloque près de 81 millions de dollars pour financer l’aménagement d’un axe routier reliant la Guinée et le Sénégal afin de favoriser l’intégration et les échanges commerciaux
Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé, le 27 novembre 2024 à Abidjan, un prêt de 80,93 millions de dollars américains au profit du Sénégal et de la Guinée pour mettre en œuvre le Projet d’aménagement de la route inter-États Labé-Mali (ville)-Kédougou-Fongolembi. Le prêt du guichet à taux concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal s’élève à 41,47 millions de dollars et à 39,46 millions de dollars à la Guinée. Le financement contribuera à la construction et au bitumage de ce tronçon routier inter-États qui contribuera au renforcement de l’intégration et du commerce entre les deux pays, à soutenir la résilience des populations et à favoriser un écoulement rapide des produits sylvo-agro pastoraux et miniers. La route offrira aussi aux transporteurs maliens une alternative plus intéressante pour accéder au port de Conakry en utilisant le corridor Dakar-Bamako par le sud, qui passe par la ville de Kédougou. En outre, la construction de pistes rurales connexes jouera un rôle important dans l’approvisionnement en intrants et la collecte et l’acheminement des produits agricoles vers les grands centres de consommation. Au total, 240,71 kilomètres (178,11 kilomètres en Guinée et 62,60 kilomètres au Sénégal) de route revêtue en béton bitumineux résiliente au climat à 2×1 voies de 3,60 mètres, avec deux accotements de 1,5 mètre, seront construits, en cofinancement avec la Banque islamique de développement (BID), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et les gouvernements des deux pays. Le projet prévoit, en outre, l’aménagement de 150 kilomètres de pistes rurales, dont 100 kilomètres en Guinée et 50 kilomètres au Sénégal, et 20,26 autres kilomètres de voiries en pavé, dont 14,26 kilomètres en Guinée dans les villes de Labé et de Mali (à ne pas confondre avec le pays) et 6 kilomètres de voiries à Kédougou au Sénégal. « La Banque africaine de développement est un partenaire stratégique dans le secteur des transports de la sous-région ouest-africaine et au-delà ; et grâce à ses différentes interventions et à son savoir-faire dans le secteur, elle joue un rôle clé dans le financement des projets liés au transport au Sénégal et en Guinée. L’intervention à travers ce projet confirme le leadership de la Banque dans le développement des infrastructures sur le continent afin de renforcer l’intégration et la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine », a déclaré Joseph Ribeiro, directeur général adjoint de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest. Le projet impacte directement une zone dont la population est estimée à 1 370 812 habitants en 2020, soit 4,76 % de la population des deux pays voisins.
Mission économique Québec – Maroc : La CGEM et le CPQ font front commun pour augmenter les investissements et les échanges commerciaux entre le Québec et le Maroc
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) clôturent une mission économique historique qui a réuni les représentants d’entreprises marocaines et québécoises du 20 au 27 octobre 2024. Cette mission a mis en lumière des opportunités d’affaires et de coopération dans des secteurs tels que la technologie, l’aérospatiale, l’innovation, l’agroalimentaire, et la logistique, avec pour fil conducteur la francophonie économique. En partenariat, la CGEM et le CPQ, notamment à travers le Conseil d’Affaires Maroc-Canada, travaillent à renforcer les relations économiques entre le Québec et le Maroc, portés par une vision partagée de l’avenir et une volonté commune de créer des passerelles durables entre leurs entreprises. Les deux organisations économiques sont d’avis qu’il faut travailler à mettre en place tous les outils pour favoriser un resserrement des liens économiques entre le Québec, le Canada et le Maroc. Des échanges enrichissants et des partenariats prometteurs La mission s’est déroulée à Montréal, Québec, Sherbrooke, Repentigny et L’Assomption, offrant aux entreprises marocaines une vision approfondie du potentiel québécois. Les membres de la délégation ont eu l’occasion de participer à des rencontres stratégiques avec des entreprises phares du Québec, notamment Bombardier, BCF, le Port de Québec et OPTEL ainsi qu’avec des institutions de renom telles qu’Investissement Québec, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Québec International, Montréal International et l’Université McGill. La délégation a également eu l’occasion de visiter certaines zones d’innovation comme la Zone Quantique et la Zone Agtech ainsi que la super grappe du Canada en Intelligence artificielle Scale AI. Ces échanges ont permis d’explorer des pistes de collaboration et de partenariats d’affaires sur des enjeux de premier plan comme la transformation numérique, le développement durable, et l’innovation. Des perspectives prometteuses et une deuxième mission en 2025 Le CPQ et la CGEM réitèrent leur engagement envers la francophonie en tant que moteur de développement économique et social. En créant des synergies et des opportunités d’investissement pour leurs membres respectifs, ces deux organisations ouvrent la voie à de nouvelles coopérations porteuses pour l’avenir des économies québécoise et marocaine. En 2025, la CGEM et le CPQ organiseront une deuxième mission économique qui se déroulera cette fois-ci au Maroc. Le CPQ mobilisera une forte délégation d’entrepreneurs québécois et canadiens pour y participer. « À travers cette mission, nous avons pu faire découvrir le savoir-faire et l’expertise québécois à nos amis du Maroc, en démontrant la capacité d’innovation et de collaboration de nos entreprises dans des secteurs variés. Je suis convaincu que cette première visite de la CGEM au Québec marquera le début de retombées économiques significatives, tant pour le Québec que pour le Maroc. Les entrepreneurs québécois trouvent dans le Maroc un accès privilégié au continent africain, faisant de ce pays un partenaire incontournable pour toute entreprise en expansion internationale », a déclaré Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec. « Nous clôturons cette mission économique au Canada encore plus convaincus de la grande complémentarité entre les économies marocaine et canadienne, notamment québécoise. Les opportunités de collaboration entre nos entreprises sont très importantes dans des secteurs comme l’innovation, l’agroalimentaire, l’aéronautique, les EnR ou encore les services à forte valeur ajoutée. Dans ce cadre, nous avons pris connaissance des outils d’incitation à l’investissement et d’accompagnement que le Québec offre aux entreprises internationales désirant adresser le marché nord-américain. Par ailleurs, nous avons présenté aux chefs d’entreprise québécois les avantages compétitifs du Maroc en tant que terre d’investissement et les avancées réalisées par le Royaume ces 25 dernières années sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’Assiste, qui font du Maroc une plateforme vers l’Europe et un hub vers l’Afrique que les entreprises canadiennes peuvent exploiter. Enfin, nous avons été impressionnés par le rôle actif et engagé de la communauté marocaine résidant au Canada qui peut être un vrai levier de rapprochement économique entre nos deux pays », a pour sa part souligné M. Chakib Alj, Président de la CGEM. « Je suis fier de voir le leadership du CPQ en francophonie économique prendre tout son sens à travers cette mission. En tant qu’entrepreneur, je suis particulièrement conscient de l’importance stratégique de la francophonie pour ouvrir de nouvelles opportunités d’affaires et pour renforcer nos liens économiques. Cette mission avec la CGEM démontre combien notre leadership en francophonie économique peut faciliter l’expansion de nos entreprises dans des marchés clés comme le Maroc », a confié Denis Deschamps, président du Conseil d’administration du Conseil du patronat du Québec. « Je suis convaincu que notre mission au Québec a été un succès retentissant et qu’elle marque le début d’un nouveau chapitre dans les relations entre le Maroc et le Canada. Grâce au programme dynamique mis en place par le patronat du Québec, notre délégation a eu l’opportunité de participer à des rencontres enrichissantes, favorisant des échanges d’idées fructueux avec nos homologues. Nos visites de sites stratégiques ont également renforcé nos liens commerciaux et ouvert de nouvelles perspectives de collaboration mutuellement bénéfiques. Cette initiative illustre l’engagement du Maroc à promouvoir le dialogue économique et à explorer de nouvelles avenues de coopération avec des pays partageant des valeurs communes. Nous croyons fermement que le Québec représente une porte d’entrée vers l’Amérique du Nord, tout comme le Maroc est un point d’accès privilégié vers le marché africain. Nous sommes impatients de concrétiser ensemble de beaux projets », déclare M. Rafik LAHLOU, Président du Conseil d’Affaires Maroc-Canada.
Bénin : baisse des échanges commerciaux au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent
Les exportations du Bénin ont connu une baisse au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre de l’année en cours, révèle un bulletin des statistiques du commerce extérieur publié mardi. D’après le Bulletin trimestriel des statistiques du commerce extérieur, réalisé par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INStaD), les exportations de marchandises du Bénin au deuxième trimestre ont connu une baisse de 12,9% par rapport au premier trimestre 2024. Les tourteaux et autres résidus solides, les huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux et préparations, ainsi que les fruits à coque comestibles sont les principaux produits ayant contribué à la baisse des exportations, explique la même source. Cependant, en glissement annuel, les ventes à l’extérieur affichent une hausse de 25,6%, selon le bulletin. S’agissant des importations de marchandises, elles sont en baisse de 13,2% au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, indique la même source, précisant que les principaux biens acquis à l’extérieur ayant contribué à cette baisse des importations sont l’engrais, les herbicides, inhibiteurs de germination et régulateurs de la croissance des végétaux, ainsi que les engrais minéraux ou chimiques azotés. En glissement annuel, note le bulletin, les acquisitions de biens ont chuté de 27,7%. Xinhua
Maroc. Les ventes du secteur automobile bondissent de 34,3% à fin juin
Les échanges commerciaux ont dégagé une évolution contrastée au premier semestre de l’année 2023, enregistrant -1,6% pour les importations et +1,9% pour les exportations, a indiqué l’Office des changes. Selon les données publiées récemment par l’organisme public, les importations sont ressorties en baisse de 1,6% (-5.893MDH) pour se situer à 359.552MDH contre 365.445MDH à fin juin 2022. Quant aux exportations, les chiffres montrent qu’elles ont bondi de 1,9% (+4.218MDH), s’établissant ainsi à 221.345MDH contre 217.127MDH une année auparavant. Compte tenu de ces évolutions, le déficit commercial a accusé un recul de 6,8% à 138.207MDH au cours des six premiers mois de l’année contre 148.318MDH une année auparavant, a indiqué l’Office des changes notant que le taux de couverture s’est établi à 61,6% contre 59,4% une année auparavant gagnant ainsi 2,2 points. Dans le détail, la baisse des importations de biens est due, essentiellement, au recul des achats des demi-produits, des produits énergétiques et des produits bruts, a expliqué l’Office dans ses indicateurs mensuels des échanges extérieurs du mois de juin dernier. Ainsi que le précise la même source, les importations des demi-produits ont reculé de 13,3% (-11.536MDH) se situant à 75.127MDH à fin juin 2023celles des approvisionnements en produits énergétiques ont régressé de 14,8% suite à la chute des achats du gas-oils et fuel-oils de 22,8% (-7.920MDH) tandis que les produits bruts ont baissé de 21,5% (-5.216MDH). Quant aux importations des produits finis de consommation, les données recueillies suggèrent qu’elles ont par contre enregistré une augmentation de 12,5%. Cette évolution fait «suite principalement à la hausse conjointe des importations des parties et pièces pour voitures de tourisme de 29,9% et des voitures de tourisme de 29%», a fait savoir l’Office des changes notant par ailleurs que les importations des biens d’équipement ont de leur côté enregistré «une hausse de 19,2% due, en partie, à l’augmentation des achats des moteurs à pistons et ceux des fils et câbles». Soulignons en revanche que les importations des produits alimentaires sont restées quasi-stables au titre du premier semestre, s’établissant à 45.704MDH contre 46.042MDH un an plus tôt. Dans le registre des exportations des marchandises, il ressort des mêmes données que celles-ci se sont situées à 221.345MDH contre 217.127MDH un an auparavant. Ce qui reflète une hausse de 1,9% équivalant à +4.218MDH. D’après l’Office, cet accroissement a concerné, principalement, le secteur de l’automobile, celui du textile et cuir et celui de l’électronique et électricité. Il faut dire, en effet, que les ventes du secteur automobile ont bondi de 34,3% (+18.145MDH) au cours de cette même période pour s’établir à 70.976MDH contre 52.831MDH à fin juin 2022. Selon les explications de l’organisme, «cette évolution fait suite à la hausse des ventes de tous les segments du secteur, à savoir le segment du câblage (+44,3% ou +6.951MDH), celui de la construction (+26,2% ou +6.771MDH) et celui de l’intérieur véhicules et sièges (+34,1% ou +1.229MDH) ». En ce qui concerne les exportations du textile et cuir, elles se sont accrues parallèlement de 13,6% (+3.024MDH), en raison de la hausse des exportations des vêtements confectionnés (+17,1% ou +2.438MDH), des articles de bonneterie (+7,1% ou +308MDH) et des chaussures (+7,9% ou +129MDH). S’agissant des ventes du secteur de l’électronique et électricité, les données montrent qu’elles ont progressé de 33,3% (+2.900 MDH) pour s’établir à 11.619MDH à fin juin 2023 contre 8.719MDH à fin juin 2022. En parallèle, les ventes du secteur de l’agriculture et agroalimentaire ont en revanche accusé une légère baisse à fin juin dernier, suite essentiellement «au recul des exportations de l’industrie alimentaire (-2,5% ou -575MDH) conjugué à une baisse des ventes de l’agriculture, sylviculture et chasse (-1,2% ou -293MDH)», relèvent les indicateurs mensuels des échanges extérieurs soulignant par ailleurs que les ventes du secteur aéronautique ont de leur côté régressé de 4,5% (-494MDH). Il est à noter que les exportations des phosphates et dérivés ont atteint 36.769MDH au terme du premier semestre contre 56.577MDH une année auparavant, en raison de «la baisse des ventes des engrais naturels et chimiques (-32,9% ou -13.061MDH), de celles de l’acide phosphorique (-38% ou -4.039MDH) et de celles des phosphates (-43,2% ou -2.708MDH) », a expliqué l’Office précisant toutefois que le niveau enregistré demeure supérieur à celui de 2019. Alain Bouithy
Intégration régionale : le tronçon routier Ketta-Djoum va faciliter les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Congo et dans la région
Le ministre camerounais des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a inauguré, le 22 décembre dernier à Ntam, le corridor routier Sangmélima-Ouesso menant du Cameroun vers le Congo, marquant ainsi l’ouverture officielle du tronçon régional Ketta-Djoum, dont la Banque africaine de développement est le principal bailleur de fonds. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre des Transports, Jean-Ernest Massena Ngalle, du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Lé, de représentants officiels congolais, et de représentants de la Commission économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ainsi que du chef de Division Infrastructures pour l’Afrique centrale à la Banque africaine de développement, Joseph Kouassi N’guessan, et d’autres bailleurs de fonds. « Ce projet de facilitation de la chaîne logistique des transports en Afrique centrale cible la connexion par la route des deux pays et l’intensification des échanges commerciaux », a déclaré le ministre Djoumessi. « Aujourd’hui, c’est une fierté de voir les deux capitales de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) réunies par voie routière. C’est l’ambition de la Banque africaine de développement de voir ce genre d’initiative se multiplier dans cette partie du continent », a souligné pour sa part, M. N’guessan. Au-delà des avantages que présente le projet pour le développement des échanges entre le Cameroun et le Congo, « ce corridor renforcera l’intégration régionale en permettant l’interconnexion sur des axes routiers reliant le Cameroun, le Congo, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée Equatoriale, y compris la République démocratique du Congo », a-t-il ajouté. La section Sangmélima-Ouesso du projet de construction de la route Ketta-Djoum a été réalisée en cinq lots du côté du Cameroun : Sangmélima-Bikoula (65 km), Bikoula-Djoum (38 km), Djoum-Mintom (98 km), Mintom-Llé (67,5 km) et Lélé-Mbalam (53 km). Cela représente 321,5 kilomètres de routes aménagées pour faciliter la circulation des biens et des personnes ainsi que le désenclavement des bassins de production agricole. La Banque africaine de développement est le principal bailleur de fonds des travaux de cette section, qui a coûté 119,8 milliards francs CFA (215 millions de dollars américains). Les autres bailleurs sont la Banque de développement des États de l’Afrique centrale, la Banque islamique de développement et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). L’intégralité des travaux du corridor Brazzaville-Yaoundé, dont fait partie la section Sangmélima-Ouesso, s’élève à 228,8 milliards FCFA (424 millions de dollars). Les financements ont été mobilisés par le Cameroun et le Congo avec l’appui des partenaires au développement cités précédemment, ainsi que la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, le Fonds saoudien pour le développement et le Fonds koweïtien.
Intégration régionale : inauguration du pont de Kazungula entre la Zambie et le Botswana pour intensifier les échanges commerciaux en Afrique australe
Le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, et son homologue de la Zambie, Edgar Lungu, ont inauguré officiellement, lundi 10 mai, le pont de Kazungula financé par la Banque africaine de développement et d’autres partenaires. Long de 923 mètres avec deux postes-frontières de chaque côté, le pont n’est pas seulement un atout pour le Botswana et la Zambie. Il contribue aussi à l’intégration dans la région de l’Afrique australe et fait figure d’exemple en matière de coopération au développement. Le pont et les postes‑frontières à guichet unique faciliteront les échanges commerciaux et les transports le long du corridor nord-sud ainsi que sur la voie routière transafricaine qui va du Cap (Afrique du Sud) au Caire (Égypte). Le pont apporte également une nouvelle impulsion à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le deuxième plus vaste marché commercial du monde, en vigueur depuis le 1er janvier 2021. « Le projet du pont de Kazungula valait la peine d’être réalisé », a déclaré le président zambien, Edgar Lungu. « Le pont de Kazungula est un modèle et une référence pour la région et le continent », a affirmé, pour sa part, le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi. Tous deux ont également salué la Banque africaine de développement pour son investissement dans la réalisation de ce projet transformateur. Le pont de Kazungula, qui relie le Botswana et la Zambie en enjambant le fleuve Zambèze, permet aux habitants de la région de ne plus emprunter les bateaux pontons comme moyen principal de traversée du fleuve. Le pont utilisera un transport combiné comprenant, dans chaque direction, deux voies réservées aux véhicules, une voie ferrée unique et des passerelles piétonnes des deux côtés. Le Groupe de la Banque africaine de développement a soutenu le projet par le biais d’un prêt de 76,5 millions de dollars américains du Fonds africain de développement -son guichet de prêts à taux concessionnels- accordé au gouvernement de la Zambie. Outre les contributions des deux pays, le projet a été cofinancé par l’Agence japonaise de coopération internationale et le Fonds fiduciaire UE‑Afrique pour les infrastructures. Le coût total du projet s’élève à 259,3 millions de dollars. Il a été approuvé en décembre 2011 et achevé en décembre 2020. Dans sa conception, le pont de Kazungula vise à faciliter les activités commerciales, à renforcer la compétitivité de la Zambie et du Botswana, à améliorer la connectivité du couloir nord‑sud au niveau régional et à contribuer à une meilleure intégration régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Le projet comprenait notamment la construction de deux postes-frontières à guichet unique, un de chaque côté de la frontière entre les deux pays. D’autres aspects essentiels pour assurer un fonctionnement efficace et maximiser les possibilités offertes par le projet ont été pris en charge : l’assistance technique et le renforcement des capacités pour la facilitation des échanges commerciaux et la prise en charge du cadre opérationnel des postes‑frontières à guichet unique. « Grâce au concept de poste-frontière à guichet unique, il ne sera pas nécessaire de s’arrêter deux fois, comme c’est le cas en ce moment. Les usagers, qui font la navette entre les deux pays, ne s’arrêteront qu’au poste du pays de sortie, a expliqué Godfrey Songeya, chef de projet du pont de Kazungula. Nous voulons nous assurer que le temps de transit passé par les commerçants qui utilisent cette route soit réduit considérablement. » La dimension du projet a été revue à mi-parcours afin de pouvoir y inclure la remise en état d’une section du corridor nord-sud en Zambie entre Kazungula et Lusaka, à savoir la construction d’un tronçon de soixante-douze mètres entre Mazabuka et Kafue. Le projet a livré des logements pour les habitants de Lumbo touchés par la construction du pont. Ils ont été réinstallés dans le nouveau village de Lumbo où une école communautaire a été construite pour l’ensemble de la localité de Kazungula. Le nouveau pont de Kazungula, financé par les péages, sera la propriété commune des gouvernements de Zambie et du Botswana. Le poste-frontière et les routes d’accès de chaque pays appartiendront aux gouvernements respectifs ainsi qu’à la nouvelle administration du pont de Kazungula, organisme responsable de l’exploitation et de la maintenance de l’infrastructure. La réalisation de ce projet entre dans le cadre de la Stratégie décennale de la Banque africaine de développement pour la période 2013-2022, dont les principaux domaines prioritaires comprennent le développement des infrastructures et l’intégration régionale. La construction du pont de Kazungula répond également à deux priorités opérationnelles de la Banque, parmi les « High 5 », à savoir « intégrer l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations africaines ». Ce projet offre de meilleures perspectives de vie aux populations de la zone concernée.
La France, principal investisseur au Maroc entre 2010-2017
Avec une croissance moyenne de 5,8% par an, les échanges commerciaux entre le Maroc et la France se sont élevés à 109,3 milliards de dirhams en 2017 contre 79,9 milliards de dirhams en 2010. « En 2017, le commerce bilatéral a affiché une hausse de 6% par rapport à 2016. Les exportations marocaines vers la France ont atteint 56,8 MMDH, en hausse de 17,9% », a indiqué la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Au cours de cette période, les importations marocaines en provenance de la France ont totalisé 51,9 MMDH en 2017, en baisse de 4,6 % par rapport à l’année 2016 (54,5 MMDH). La France, qui représente 11,9 % des importations marocaines contre 15,6 % en 2010, se place ainsi au second rang des fournisseurs du Royaume, derrière l’Espagne (16,9 %). La DEPF attribue le net repli des importations en provenance de la France à la forte chute des importations du blé, des véhicules et matériels pour voies ferrées et des parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme. Elle assure toutefois que « cette baisse a été atténuée par l’essor des importations des produits finis d’équipement industriel, des parties d’avions et des voitures de tourisme». De son côté, la demande française de biens adressée au Maroc a continué de croître rapidement (5,5 % en 2017 après 3,7 % en 2016), permettant ainsi aux exportations marocaines à destination de la France de croître de manière significative, a noté la DEPF soulignant que le niveau des exportations marocaines vers la France s’est établi à 56,8 MMDH, soit une hausse de 17,9% par rapport à l’année précédente, au-dessus de la moyenne des années 2010 (2,4 %). Ainsi, souligne ce département relevant du ministère de l’Economie et des Finances, « le solde commercial avec la France est devenu excédentaire en 2017 à 4,8 MMDH, soit une amélioration de 11,2 MMDH après une dégradation de 4,9 MMDH en 2016 ». Du point de vue de la France, la DEPF indique que le Maroc est le 22e fournisseur (32e en 2010) et le 23e client (19e en 2010) de ce pays avec une part de marché en nette progression. Il a représenté 0,94 % des exportions mondiales à destination de la France contre 0,57 % en 2010, soit des niveaux inférieurs à ceux de l’Espagne (1,74 % en 2017 contre 0,80 % en 2010). Sur la base des données de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE), la DEPF note que « le Maroc représente 16,6 % des exportations françaises à destination de l’Afrique en 2017 et 22 % de ses importations depuis le continent », soulignant qu’au total, le commerce avec le Maroc représente 19,1 % des échanges de la France avec l’Afrique. En ce qui concerne les exportations marocaines vers la France la DEPF précise que le premier poste d’exportation est constitué des fils et câbles pour l’électricité, qui représentent 17,5% de nos ventes totales à destination de la France (10 MMDH en 2017, en hausse de 11 % par rapport à 2016). « Le second poste d’exportations est composé des voitures de tourisme (16,8 % des exportations totales, 9,6 MMDH en 2017, en hausse de 46,1 % par rapport à 2016). Les parties d’avions occupent le troisième poste d’exportations à destination de la France (8,1 % du total, 4,6 MMDH en 2017, en hausse de 27,5 % par rapport à 2016) », note-t-elle. S’agissant du profil des exportations marocaines vers la France, la DEPF précise qu’il s’agit en général de produits « moyennement haute technologie » qui sont les plus dynamiques, avec une part moyenne de 40,4% et un accroissement annuel de 15% entre 2010 et 2017. Concernant, les importations marocaines en provenance de la France, il ressort du document de la DEPF que le premier poste d’importation est celui des parties et pièces pour voitures de tourisme avec une part de 6,7% suivis des parties d’avions (5,4%), d’appareils pour circuits électriques (5,2%) et des fils et câbles pour l’électricité, boissons et tabacs (5%). Du profil des importations marocaines en provenance de la France, il apparaît que les produits finis français à « moyennement haute et haute technologie » représentent des parts respectives de 41,3% et 21,2% en moyenne dans les importations marocaines manufacturières vers la France entre 2010 et 2017. A noter aussi que la France reste le principal pays investisseur au Maroc, avec une part d’IDE de 35% en moyenne sur la période 2010-2017, loin devant les Émirats-Arabes Unis (13%), les Etats-Unis (7,4%) et l’Arabie saoudite (5,5%). Par ailleurs, le Maroc reste le premier destinataire des investissements français en Afrique, avec 7% des projets d’IDE en 2016, suivi de l’Afrique du Sud (12%), la Côte d’Ivoire (12%) et la Tunisie (9%). Alain Bouithy
Nette amélioration des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique de l’Est
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique de l’Est ont connu une nette évolution au cours des dix dernières années, enregistrant un taux d’accroissement annuel moyen de près de 35%. Cette progression est le résultat de la hausse enregistrée tant au niveau des exportations que des importations entre 2006 et 2015, explique l’Office des changes. Selon les indicateurs mensuels des échanges extérieurs au titre des neuf premiers mois de l’année, les exportations ont ainsi fait un bond de plus de 42,1% au cours de cette période, atteignant 2Mds de DH en 2015 contre 85 millions de dirhams (MDH) en 2006. Il ressort de l’analyse des données rendues publiques que l’Ethiopie est la première destination des exportations marocaines vers cette région avec 1,8Md de DH. Elle est suivie du Soudan, de la République des Iles Maurice et de la République de Tanzanie. Les dérivés des phosphates, les produits alimentaires et les produits finis de consommation sont les principaux produits marocains exportés vers les pays de cette région. A noter que les importations en provenance de celle-ci se sont accrues de plus de 17% durant la même période, à 290MDH au lieu de 70MDH en 2006. Dans cette rubrique, la configuration se présente comme suit : l’Ouganda est le premier fournisseur du Maroc (78MDH), suivi du Soudan, du Kenya, de la République de Tanzanie, de la République des Iles Maurice et de l’Ethiopie. « Les produits alimentaires (notamment le café), l’or industriel, les graines, spores et fruits à ensemencer sont les principaux produits importés depuis ces pays », souligne l’Office. Plus généralement, les importations totales du Maroc depuis l’étranger au titre des biens et services ont enregistré une hausse de plus de 24,6Mds de DH à fin septembre 2016, tandis que les exportations se sont établies, durant la même période, à plus 8,3Mds de DH. Cet écart explique l’accroissement du déficit commercial de 16,3Mds de DH (-73,3Mds de DH contre -57,1Mds de DH à fin septembre 2015), situant ainsi le taux de couverture à 77,5% au lieu de 81% un an auparavant. «La hausse des importations de biens et services s’explique par l’augmentation des importations de biens (FAB) (+19Mds de DH), notamment de biens d’équipement, de produits finis de consommation et de produits alimentaires, ainsi que par celle des dépenses de services (+5,6Mds de DH) », indique l’Office qui a attribué la progression des exportations à la hausse des recettes de services (+6,1Mds de DH). Notamment les recettes Voyages: +2,9Mds de DH et des exportations de marchandises (+2,2Mds de DH), particulièrement les exportations du secteur automobile (+4,6Mds de DH). En ce qui concerne les recettes des MRE, elles ont enregistré une hausse de 4,9% ou +2,3Mds de DH: 48,5Mds de DH contre 46,2Mds de DH au titre de la même période de 2015 alors que le flux des IDE s’est inscrit en baisse de 36,2% (-8,4Mds de DH), conséquence de l’accroissement des dépenses de 2,8Mds de DH conjugué à la baisse des recettes de 5,6Mds de DH. Par ailleurs, il ressort des données dudit Office que les réserves internationales nettes se sont élevées à 251,7Mds de DH contre 224,6Mds de DH à fin 2015. «Les avoirs officiels de réserve se chiffrent à 257,4Mds de DH contre 227,9Mds de DH à fin 2015 et les engagements extérieurs à court terme en monnaie étrangère à 5,7Mds de DH contre 3,3Mds de DH à fin décembre 2015», précise-t-il. Dans la rubrique «commerce extérieur de bien», il est à souligner que le déficit commercial de biens (CAF-FAB) s’est établi à -133,5Mds de DH contre -116,8Mds de DH à fin septembre 2015, en creusement de 16,7Mds de DH. Le taux de couverture des importations de marchandises par les exportations s’est situé à 55,3% au lieu de 58,2% à fin septembre 2015. Alors que les importations hors biens d’équipement et demi-produits sont demeuré relativement stables et les exportations hors phosphates et dérivés ont progressé de 5,8% ou +7,4Mds de DH. Au cours des neuf derniers mois, les importations CAF se sont établies à 298,8Mds de DH contre 279, 5Mds de DH un an auparavant, soit une hausse de 6,9% (+19,3Mds de DH). La facture énergétique a enregistré une régression de 22,9% (-11,7Mds de DH), les approvisionnements en produits céréaliers ont atteint 13,6Mds de DH contre 10,7Mds de DH un an auparavant, soit une hausse de 27,1% (+2,9Mds de DH) et les importations de biens d’équipement ont enregistré une hausse de 22,4% ou +15,6Mds de DH par rapport à fin septembre 2015, soit 85,1Mds de DH contre 69,5Mds de DH. Soulignons qu’en dépit de la baisse des ventes de phosphates et dérivés à fin septembre 2016 de 13,9% ou -4,8Mds de DH, l’Office indique que les exportations se sont établies à 165,3Mds de DH contre 162,7Mds de DH un an auparavant, soit une hausse de 1,6% ou +2,6Mds de DH. Cette évolution est à attribuer à la progression des exportations du secteur de l’automobile 13,1% ou +4,6Mds de DH (40,1Mds de DH contre 35,4Mds de DH), à la hausse constatée dans le secteur de l’agriculture et agroalimentaire (augmentation de 7,1% ou +2,3Mds de de DH), suite à l’augmentation des exportations des produits de l’industrie alimentaire (+8,8% ou +1,6Md de DH) et celles de la pêche et aquaculture (+19,8% ou +0,6Md de DH), à l’accroissement des ventes dans le textile et cuir de 6,3% ou +1,6Md de DH (26,6Mds de DH contre 25,1Mds de DH à fin septembre 2015), à la hausse de 12,2% ou +0,7Md de DH (6,8Mds de DH au lieu de 6,1Mds de DH) relevée dans l’aéronautique, à l’amélioration des expéditions des secteurs de l’électronique (+6,8%) et de l’industrie pharmaceutique (+5,9%) ainsi qu’à la progression de 5,8% (+7,4Mds de DH) des exportations hors phosphates et dérivés.