RD. Congo/Politique. Félix Tshisekedi, l’homme des divorces politiques
TRIBUNE. À un an de la présidentielle 23 – si elle se tient à date échue – « Fatshi Béton », ainsi que l’appellent ses affidés de l’Udps, a divorcé d’avec ceux qui l’ont politiquement soutenu, peu avant et pendant son séjour au palais de la Nation. Les épousailles entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, comme on s’y attendait, étaient un marché de dupes qui a fini par déboucher sur éclats de voix et rixes. Au point d’amener l’époux à demander le divorce tout de suite. Ainsi a été donc portée sur les fronts baptismaux l’Union sacrée dont la signature de l’acte de naissance a été fêtée dans les grands milieux de Kinshasa, à coup de billets verts et nuits blanches. Jean-Marc Kabund, le grand agitateur politique, qui soufflait bien sur les braises pour précipiter ce divorce, vient de tomber en disgrâce de manière déshonorante pour un secrétaire général du parti dominant. Son exclusion de l’Udps n’a même pas attendu que ce dernier présente sa lettre de démission comme vice-président de l’Assemblée nationale, tel il l’avait lui-même annoncé. Peu avant ces épisodes de politique politicienne assaisonnés aux kinoiseries, Vital Kamerhé, président de l’Unc, tant engagé aux côtés de Tshisekedi pendant les moments de braise pour déloger Joseph Kabila du Palais de la Nation, a été mis sous clef(à tort ou à raison?) pour une affaire de détournement de deniers publics. Comment Félix Tshisekedi n’a-t-il pas pu extraire son acolyte et ami de lutte des griffes des juges du tribunal de la Gombé, à Kinshasa? Pourquoi a-t-il fait le mort en n’accordant aucune compassion aux explications techniques de ces contrats que lui avait fait parvenir son ancien directeur de cabinet, à partir de sa cellule de la prison de Makala ? S’interroge t-on à l’Unc, où l’on estime que ce sont les pressions internationales qui ont amené Fatshi à fléchir, dans un cadre purement humanitaire, à la mise en liberté provisoire de Kamerhé, mal en point et obligé d’être évacué en France. Moïse Katumbi, le financier des opérations et combats politiques de Fatshi voire de l’opposition, notamment pendant la période pré électorale se ronge désormais les ongles après la rupture entre lui et son poulain… De l’avis des exégètes du landerneau politique national, Fatshi a ouvert plusieurs fronts qu’il aura du mal à refermer. Outre l’église catholique, à travers la puissance Cenco, ses principaux lieutenants politiques(Kamerhé, Kabund, Katumbi…) lui feront défaut pour rempiler à la tête du Congo. D’autant que le corps électoral de la RDC, comme ailleurs en Afrique, reste socio ethnique et régional. Difficile, dans ces conditions, qu’un président soit élu sans l’appui des autres puissants groupes ethniques du pays, notamment de l’Est de la république, Lubas, Ngalas, Kongos et Katangais… Fatshi dispose t-il, en dehors de « ses » Lubas naturels, des relais crédibles dans ces contrées? À Kinshasa, où le mouvement de réveil des églises pentecôtistes est plus influent que nulle part dans les pays francophones, Marc 9:23 est visible à tout bout de champ: « Tout est possible à celui qui croit « . Par Alphonse Ndongo Journaliste économique et financier.