Géopolitique : à propos de ces dangereuses alliances…
PARLONS-EN. De la même manière qu’au XIX e siècle, l’Afrique a payé au prix fort de la compétition qui existait entre états européens pour se partager l’Afrique, chaque tracé de frontières sur le continent africain étant à comprendre comme la marque des guerres en Europe, au jour d’aujourd’hui l’Afrique est en voie de redevenir la victime des affrontements entre pays occidentaux dont les USA en tête contre les autres pays. De nombreux dirigeants africains qui signent des accords stratégiques de défense de deux côtés de l’Oural, devenant ainsi de dangereux proxies, manœuvrent juste sur le moyen terme et n’ont aucune idée des conséquences coûteuses que ce petit jeu politique aura à long terme sur l’avenir de l’Afrique tout entière et sur leurs propres pays respectifs. Par Germain Nzinga
Les dirigeants africains doivent trouver des moyens d’encourager les investissements pétroliers et gaziers en cours
TRIBUNE ECO. Alors que la 28e Conférence des Parties (COP28) de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique de 2023, qui s’est tenue à Dubaï, touchait à sa fin, la détermination des 200 délégués était palpable. Reconnaissant que l’ère des combustibles fossiles était sur le point de s’achever, ils se sont collectivement engagés à accélérer sa fin. Cette conférence a été annoncée comme « le début de la fin » pour le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Les clous et les marteaux étaient prêts à frapper le cercueil d’une industrie des combustibles fossiles vouée à la mort. La conférence a débouché sur un accord global connu sous le nom de « bilan mondial ». Cette stratégie ambitieuse fixe des objectifs clés : tripler la capacité des énergies renouvelables, doubler le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici à 2030, accélérer la réduction de la production d’électricité à partir du charbon sans captage du carbone et intensifier les efforts pour ne plus dépendre des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques. Le message général était clair : il est impératif d’opérer une transition complète vers les sources d’énergie renouvelables, tandis que les combustibles fossiles doivent être laissés dans le sol. Toutefois, cette approche binaire « soit l’un, soit l’autre » pose un dilemme de taille aux nations africaines. Les avantages économiques et sociaux découlant des combustibles fossiles sont toujours essentiels pour nous, qu’il s’agisse de réduire la pauvreté énergétique ou de soutenir nos économies. En outre, nous pensons que ces avantages peuvent être exploités tout en répondant aux préoccupations liées au changement climatique. Notre appel à la compréhension des nations occidentales et des groupes de défense de l’environnement, qui intensifient leurs efforts pour stopper les nouveaux investissements dans les projets pétroliers et gaziers africains, semble tomber dans l’oreille d’un sourd. La lutte pour obtenir le financement des projets s’intensifie. Le 30 novembre 2023, The Economist a révélé que 27 banques avaient renoncé à financer le projet d’oléoduc d’Afrique de l’Est, et que de nombreuses autres avaient décidé de ne pas financer directement de nouvelles initiatives dans le domaine du pétrole et du gaz. Pourtant, il y a des lueurs d’espoir, notamment en Namibie. Nous y avons introduit des réformes visant à réduire les risques pour les investisseurs. Il y a près d’un an, d’importantes découvertes de pétrole et de gaz offshore ont récompensé les investissements de majors pétrolières telles que Shell, TotalEnergies et QatarEnergy en Namibie. À la suite de ces découvertes, la Namibie a connu une recrudescence des activités d’exploration. Au début de l’année 2024, la société portugaise Galp Energia a annoncé la découverte d’une importante réserve de pétrole léger dans le bloc offshore PEL83 de la Namibie. Galp, avec ses partenaires NAMCOR et Custos Investments Ltd, prévoit d’explorer des profondeurs plus importantes. Les prochaines campagnes de forage menées par Chevron (États-Unis) et Woodside Energy (Australie) devraient poursuivre sur cette lancée. Cela témoigne d’un fait irréfutable : malgré la pression mondiale en faveur d’une transition quasi instantanée vers les énergies renouvelables, les avantages immédiats pour nous (et pour de nombreuses nations africaines) résident encore principalement dans le pétrole et le gaz. Un retour à la réalité Le passage immédiat aux énergies renouvelables, tel que suggéré par le bilan mondial de la COP28, est irréaliste et trop idéaliste. En réalité, toute transition rapide vers les énergies renouvelables ne serait viable que si l’Afrique, voire le monde, était prête à s’appuyer entièrement sur l’énergie éolienne, hydraulique, houlomotrice et solaire pour alimenter les foyers, les entreprises, les véhicules et les industries. Malheureusement, nous en sommes loin. Par exemple, malgré l’abondant potentiel de l’Afrique en matière d’énergie solaire et éolienne (60 % de la capacité de la planète), nos capacités de production réelles sont radicalement différentes. Nous sommes peut-être surnommés le « continent du soleil », mais notre capacité de production d’énergie solaire ne représente que 1 % du total mondial. En Afrique subsaharienne, la biomasse reste la principale source d’énergie pour de nombreuses personnes. N’en doutons pas, la Namibie reste engagée dans la voie des énergies renouvelables. Nous avons fait des progrès considérables dans la mise en place d’une économie verte basée sur l’hydrogène, comme en témoignent des projets tels que le Tsau Khaeb de 3 gigawatts et d’autres à Kharas, Kunene et Walvis Bay. Toutefois, il faudra du temps et de l’argent pour atteindre la parité avec les capacités mondiales en matière d’énergies renouvelables. Beaucoup d’argent que la plupart, sinon tous les pays qui composent le « continent du soleil », n’ont pas. Un soutien financier peu convaincant Pour être juste, ce manque de financement n’est pas passé inaperçu. Des institutions telles que la Banque mondiale, les Nations unies et l’Agence internationale de l’énergie ont exhorté les économies développées à investir dans les infrastructures africaines d’énergie renouvelable. Jusqu’à présent, le soutien financier a été décevant. Cela signifie qu’en dépit de leur ferveur et de leurs promesses en matière d’énergies renouvelables, les pays occidentaux les plus riches – qui contribuent collectivement le plus aux émissions mondiales – ne joignent pas le geste à la parole. L’Agence internationale de l’énergie estime que l’Afrique aurait besoin de plus de 200 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques du scénario pour une Afrique durable. Pourtant, malgré l’augmentation des investissements dans les énergies propres partout ailleurs, seule une petite fraction de ce montant, environ 25 milliards de dollars, a été investie dans le développement d’infrastructures renouvelables en Afrique. Cette insuffisance est encore plus prononcée si l’on tient compte de l’explosion démographique de l’Afrique, qui devrait représenter 25 % de la population mondiale d’ici à 2050. Les besoins énergétiques du continent augmenteront de façon exponentielle et le déficit de financement ne semble pas près de se résorber. À ce jour, les partenariats pour une transition énergétique juste, une initiative de la COP26, destinée à financer le développement durable dans les économies émergentes, n’a pas encore été mise en œuvre de manière efficace ou n’a pas produit de résultats significatifs. C’est dans ce contexte qu’il faut remettre en question
TRIBUNE. De Congolais Zoba à Congo Mboka Elengi !
Il n’est pas de Congolais qui ne garde chevillée au cœur la saine obsession de voir le Congo accéder à une sagesse et à une intelligence qui nous tirent de ce détestable enlisement qui nous vaut les sarcasmes des ouest africains. A un Congolais qui s’est payé sa tête dans le train, l’homme visiblement un malien lui dit, mais vous que faites-vous ici ? Vous n’êtes pas nombreux et les richesses dans votre pays sont indénombrables. Pourquoi vous venez baguenauder en France ? Docteurs, ingénieurs, tous ceux qui connaissent papier, vous avez ça. Qu’est ce qui ne va pas avec vous, honte de l’Afrique ? Posez la question à vos dirigeants, d’où vient leur rédhibitoire incapacité de réaliser votre pays ? Même le vol ne peut pas tout expliquer. L’Equato-guinéen vole ainsi que son turbulent fils. Cependant, regardez ce qu’ils ont sorti de la forêt équatoriale, des réalisations d’un modernisme pointu ! De la compréhension de la politique, vous avez retenu le plaisir jouissif d’enfermer des frères, de les tuer le cas échéant, pour le plaisir de rentrer, moyennant argent, dans le lit des veuves. Vous aviez une belle avance avec radio Brazzaville, une matinale télévision avec Youlou. Aujourd’hui, pathétiques derniers sur le terrain du développement, on vous surnomme par les Ouattara et les Condé et votre chef est content. Sitôt qu’il est parti, les rires fusent. Vous êtes riches et impuissants mon Frère. Arrives à Bamako, tous les grands magasins, les gigantesques semi-remorques qui rallient la Côte d’Ivoire au Mali sont le fruit de l’enrichissement de nos pères, réalisé à Kinshasa, Brazzaville et le Libreville. Congo Zoba situe le constat global c’est vrai, mais il est injuste car ce n’est pas le peuple qui est bête, mais les dirigeants qui volent leur pays et vont parquer l’argent en Chine et en France, pays qui eux, bien entendu, travaillent avec. Modibo, Konaré, n’auraient jamais fait cela. Le patriotisme, ils connaissaient. Ils ne leur seraient pas arrivés de faire disparaître comme neige au soleil, 14 000 milliards. Curieusement, personne pour en répondre ! Malheureusement au Congo, même les associations qui ont pignon sur rue, ont avalé leur statut. A l’image du mouvement « Publiez ce que vous Payez », qui œuvre sur le plan mondial à ce que les revenus pétroliers, gaziers et miniers contribuent à améliorer la vie des citoyens, s’est détourné de sa mission première, pour vociférer sur la gestion du fonds Covid 19, avec pour seule obsession de jouer les rabatteurs pour couler une cible. Un militantisme en trompe l’œil ! Quand des experts en pétrole deviennent spécialistes du Covid, c’est qu’il y’a du grisou dans l’hypothalamus. Pour la petite histoire, le fonds Covid était géré par M. Clément Mouamba et M. Firmin Ayessa et non par la Ministre Lydia Mikolo. Oui, impossible n’est pas congolais ! Vraiment triste pour ce petit pays riche dont la volonté de grandir se cogne inlassablement contre l’imperium d’une boulimie financière toujours inassouvie d’une caste de larrons pathologiques. On pourrait compatir avec mépris à cette frénétique boulimie financière dont elle est désormais addict pour accéder aux faveurs des hétaïres et se constituer un patrimoine faramineux ex nihilo, mais pas question de nous laisser distraire, gardons notre esprit éclairé ! On comprend mieux pourquoi notre pays est devenu « Congo mboka élengi » pour les riches parvenus du premier cercle et « Congolais Zoba, ka kudila » pour la majorité silencieuse. Que Dieu délivre le Congo. Laurent DZABA Président du Mouvement Panafricain et Citoyen.
Les dirigeants africains s’engagent à prendre des mesures urgentes pour soutenir la reprise et renforcer la résilience
Les dirigeants africains se sont engagés, vendredi (17 février, dnr) à Addis-Abeba, à prendre des mesures immédiates pour intégrer dans leurs plans de développement nationaux les recommandations du rapport Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique, que vient de publier la Banque africaine de développement. Le président zambien Hakainde Hichilema a déclaré que l’étude du Groupe de la Banque africaine de développement, a donné une impulsion aux dirigeants du continent pour aller de l’avant dans la mise en œuvre des réformes nécessaires. Son allocution a été prononcée par son ministre des Finances et de la Planification nationale, Situmbeko Musokotwane lors de la présentation du rapport, en marge du 36e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Selon le président Hichilema, le rapport est une étape importante dans la quête de connaissances fondées sur des données probantes pour éclairer l’élaboration des politiques en vue d’un avenir plus prospère et durable pour l’Afrique. « Les conclusions de cet important rapport nous fournissent, un ensemble de politiques concrètes que nous devons mettre en œuvre d’urgence pour soutenir la reprise et renforcer la résilience en Zambie, et sur le continent plus généralement », a souligné le président Hichilema. Il a fait observer que, bien que la Zambie n’ait pas été épargnée par les chocs mondiaux, son économie a fait preuve de résilience. Il a également déploré l’impact de l’importante dette de la Zambie sur la stabilité budgétaire du pays et a déclaré que son administration avait lancé des réformes qui stimuleraient la croissance économique pour atteindre 4 % en 2023 et 4,3 % en 2024. Le Groupe de la Banque africaine de développement a publié la première édition du rapport Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique le 19 janvier. Ce rapport a depuis suscité un vif intérêt des décideurs en Afrique et dans le monde. Ce rapport semestriel offre aux décideurs, aux investisseurs internationaux, aux chercheurs et aux partenaires au développement des évaluations actualisées, fondées sur des données probantes, des performances macroéconomiques actualisées du continent. Il présente également des perspectives à court et moyen terme. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a indiqué que le rapport sera présenté aux chefs d’État lors du sommet de l’Union africaine afin d’aider à orienter la planification nationale. « Le savoir, c’est le pouvoir. Ce rapport, qui sera publié deux fois par an, est une mine de connaissances — avec un aperçu approfondi de ce qui se passe en Afrique dans la sphère macroéconomique. Il identifie les défis et les opportunités pour le bien de notre continent », a-t-il déclaré. « Si les gouvernements, le secteur privé et les autres parties prenantes s’approprient le rapport, ils seront en meilleure posture pour prendre des décisions éclairées », a déclaré M. Faki Mahamat. Le rapport appelle notamment, à des réformes structurelles opportunes pour renforcer l’industrialisation avec le soutien des gouvernements dans des domaines clés. « Toutes les questions soulevées dans le rapport touchent aussi notre pays. Nous avons conduit le Nigeria sur la voie de l’ère pré-Covid-19, mais nous sommes toujours confrontés à certains défis », a déclaré la ministre des Finances, du Budget et de la Planification nationale du Nigeria, Zainab Ahmed, avant d’ajouter : « Nous avons demandé une facilité de trésorerie dans le cadre des droits de tirage spéciaux pour servir d’amortisseur. Nous avons également souhaité que les banques multilatérales de développement nous accordent des financements à plus long terme. Le Nigeria a fait preuve d’une grande résilience. Nous avons juste besoin de ce soutien pour nous permettre d’exploiter pleinement notre potentiel. » Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a fait observer que, bien que les économies africaines aient fait preuve d’une remarquable résilience, un soutien mondial est nécessaire pour aider le continent à faire face aux fardeaux financiers et aux défis en matière de sécurité. « Malgré le ralentissement occasionné par de multiples chocs, l’Afrique a fait preuve d’une résilience continue dans tous les pays, sauf un, et a maintenu un taux de croissance positif en 2022 avec des perspectives stables en 2023 et 2024. Les économies africaines sont effectivement résilientes », a déclaré M. Adesina. Il a appelé à un soutien fort et collectif en faveur de l’Afrique pour aider le continent à relever les défis auxquels il est confronté, en particulier le fardeau de la dette et les vulnérabilités liées à celle-ci. « L’Afrique ne peut pas gravir la pente raide en portant un sac de dettes sur son dos, a déclaré le président Adesina. La canalisation des 100 milliards de dollars supplémentaires de droits de tirage spéciaux fera une énorme différence. Nous devons unir nos forces pour exploiter les énormes possibilités qu’offre l’Afrique. Il ne fait aucun doute que nous ferons de grands progrès. Cependant, nous devons travailler vite, être inclusifs et compétitifs ». Le ministre égyptien adjoint des Finances chargé des Politiques et des Affaires économiques, Mohammed Ibrahim, a déclaré que le rapport était utile aux décideurs et aux chercheurs africains dans la mesure où il constitue une banque de données opportune de projets de développement et de planification solides et fondés sur des données probantes. Le directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia, l’économiste Jeffrey Sachs, a déclaré que l’Afrique avait la capacité d’atteindre une croissance annuelle de 7 à 10 %. Il a fait observer que l’Afrique pouvait tirer parti de sa population pour développer un marché unique robuste, citant des exemples comme la Chine et l’Inde. « La création d’un marché unique permettra à l’Afrique de se positionner parmi les trois plus grands marchés mondiaux. C’est le continent qui a le plus grand potentiel de croissance », a-t-il déclaré, appelant les dirigeants africains à construire des infrastructures régionales vitales et de combler les lacunes en matière d’infrastructures au cours des prochaines décennies. Jeffrey Sachs a exhorté les gouvernements africains à mener une révolution pour assurer un accès aux soins de santé et à l’éducation à un prix abordable. il a, en outre, appelé à un financement accru du continent afin de le placer sur la voie de la croissance durable, faisant observer que la Banque africaine de développement est essentielle pour
La France pourrait restituer les biens mal acquis de dirigeants africains
Après 15 années de combat des organisations non-gouvernementales, la France s’apprête à adopter un mécanisme de restitution aux populations des avoirs saisis dans les affaires dites de « biens mal acquis » par des dirigeants étrangers, notamment du Congo, du Gabon et de la Guinée équatoriale. Les « biens mal acquis » désignent des avoirs et biens publics détournés par des dirigeants étrangers ou leurs proches à des fins personnelles : biens immobiliers luxueux, voitures, montres, comptes en banque. Une fois la mesure votée ce mardi à l’Assemblée nationale et le 21 juillet au Sénat, un vaste chantier s’ouvre pour la mettre en œuvre dans les pays concernés, via des projets de développement. La France a longtemps fait figure de destination privilégiée pour constituer ces patrimoines. En 2008, les ONG Sherpa et Transparency International ont déposé plainte contre des dirigeants du Gabon, du Congo ou de Guinée équatoriale, ouvrant la voie à des enquêtes. La procédure la plus avancée concerne Teodorin Obiang, le fils du président de Guinée équatoriale, condamné en appel le 10 février 2020 à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amendes et des confiscations. Un arrêt de la Cour de cassation est attendu le 28 juillet… Lire la suite sur Africanews
Le président chinois Xi accueille les dirigeants africains à Beijing
Le président chinois Xi accueille les dirigeants africains à Beijing. Ci-dessous, un reportage de la rédaction du « Journal » de chaîne de télévision chinoise CGTN.
Olusegun Obasanjo aux dirigeants africains : Alassane Ouattara et Guillaume Soro doivent se parler (2ème partie)
Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara et le Président de l’Assemblée ivoirienne Guillaume Soro ont besoin d’entamer des discussions franches, estime l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo « Certes, Alassane Ouattara est dépositaire de l’autorité présidentielle, mais tous les faits doivent être étudiés », a-t-il déclaré à Jeune Afrique. Sollicité pour mener une médiation entre le président ivoirien et son ancien Premier ministre, Olusegun Obasanjo espère qu’«ils vont se rencontrer prochainement » mais estime qu’à ces négociations, « il faudra jouer cartes sur table ». A la question de savoir si Guillaume Soro a-t-il l’étoffe d’un futur président, l’ancien président déclare n’avoir aucune raison de penser le contraire. Et pour cause : « Guillaume Soro a beaucoup appris, et je crois qu’il va continuer dans cette voie. Il sera bien préparé pour affronter l’avenir ».
Tribune : Pour qui travaillent les dirigeants africains?
Dans un XXI eme siècle bien engagé, de nombreux pays africains accusent un important retard en ce qui concerne le progrès industriel, la recherche médicale, la sécurité alimentaire, la protection de la population ou encore l’amélioration des conditions de vie de leurs citoyens. Dès lors, d’aucuns estiment que la compréhension des causes de ce retard irrationnel devient un impératif. Cela, dans la mesure ou l’Afrique demeure le continent le plus riche sur la planète en ressources naturelles qui ont par ailleurs permis à l’occident de se développer et maintenir le cap jusqu’à ce jour. Mais, sachant que le résultat est toujours au bout du travail, il serait illusoire de croire que le développement sortira ex nihilo, faisant fi de la bonne volonté. En commençant par celle des dirigeants africains qui laisse encore à désirer. A l’instar de ce chef d’état qui a fait construire un somptueux établissement scolaire dans le district de Chengduo à Yushu en Chine et que cette dernière a réceptionnée au titre de l’amitié entre son pays sous-développé inscrit au point d’achèvement PPTE (Pays Pauvre Très Endetté) et la Chine. Bien évidemment, tout ceci sans l’accord de ses compatriotes dépourvus d’université de qualité et dont 90 % vivent sous le seuil de pauvreté, selon les organismes des nations unies. Et, le questionnement sur le travail des dirigeants africains a encore du sens lorsqu’on assiste à des actes que ces derniers posent et que sous d’autres cieux les autorités ne se permettraient de faire. Pour preuve, cet autre chef d’état qui après avoir été fait docteur honoris causa de l’université Lyon III en France offrit à cette dernière un chèque de 300 millions de francs cfa alors qu’au même moment dans son pays les étudiants entamaient leur 6eme mois de grève. Ces derniers réclamant principalement le règlement de leurs arriérés de bourses. Il est courant de voir certaines autorités africaines se déplacer avec des suites pléthoriques comprenant l’essentiel de leurs familles sans pour autant que ces pérégrinations de prestige ne parviennent à changer la vie de leurs concitoyens. D’autres ont amassé des fortunes, fermé les yeux ou encouragé l’enrichissement illicite des membres de leurs familles et de leurs sbires. Pas étonnant qu’une instruction liée aux biens mal acquis avec l’argent des africains soit toujours en cours en France. Un rapport publié par l’organisme financier euro-américain Global Financial Integrity (GFI) démontre qu’en 38 ans, 854 milliards de dollars ont été détournés d’Afrique vers les places financières occidentales par les africains avec l’aide des occidentaux. Les estimations montrent que l’argent détourné entre 1970 et 2008 suffirait à effacer la totalité de la dette extérieure africaine évaluée à près de 260 milliards de dollars, prévoir 600 milliards de dollars pour la réduction de la pauvreté et stimuler la croissance. Ces milliers de milliards de dollars transférés en occident et qui concourent au développement de ce dernier, précise l’organisme, proviennent des détournements de fonds, de la fraude fiscale, de la corruption et du blanchiment d’argent. Paradoxalement, l’Asie a mis 30 ans à se relever du chaos sans avoir à sa disposition les mêmes richesses que celles du continent africain. Sous-développés hier, les pays comme l’Indonésie, le Japon, la Thaïlande, la Corée du Sud ou la Chine se sont hissés au sommet du développement, améliorant considérablement le niveau de vie de leurs populations. De mémoire, en 1970, le PIB (produit intérieur brut) de la Corée du Sud et de la Corée du Nord réunis était inférieur à celui du Zaïre, actuelle République démocratique du Congo. D’autre part, nous gardons le souvenir de l’aide alimentaire apportée en 1976 par le Zaïre du président Joseph Désiré Mobutu à la Chine de Mao en crise. Des pays comme le Vietnam, brisé par une longue guerre, ayant pour principale richesse le riz et ses eaux poissonneuses entrent dans l’émergence avec une monnaie 27 fois inférieure au franc cfa des pays d’Afrique francophone qui demeurent dans le sous-développement affirmé. En outre, les institutions financières internationales attestent qu’entre 1974 et 2008, la République du Gabon et le Qatar ont perçu les mêmes sommes d’argent en termes de revenus pétroliers. Qu’ont fait les gabonais qui manquent aujourd’hui de l’essentiel de leur argent ? Condamnant une sorte d’idiosyncrasie de la classe dirigeante africaine, d’aucuns parmi les économistes considèrent que l’Afrique se dit en situation de dépendance, elle se dit pauvre et très endettée alors que ses autorités continuent d’envoyer les ressources nationales dans les pays qui sont paradoxalement leurs créanciers et d’où sont expulsés des Africains parce que sans-papiers. A noter également, l’absence notable de réactions des autorités subsahariennes face aux souffrances, humiliations, brimades et tortures infligées aux africains noirs par les maghrébins en Afrique du Nord. Une insupportable absence d’assistance des autorités à leurs ressortissants qui a poussé Fabien Didier Yene, témoin et victime au Maroc de ces crimes et violations des droits de l’homme, à exposer ce « martyre noir africain » dans son ouvrage « Migrant au pied du mur » publié aux éditions Seguier en France. Quant à la paix, elle demeure aux abonnés absents, périodique ou à la carte pour les états extérieurs à l’Afrique australe. Regroupés au sein de l’Union Africaine, financée à 77% par des fonds occidentaux, les dirigeants africains s’avèrent incapables de faire appliquer leurs propres textes. En effet, les coups d’états se succèdent et donnent toujours lieu à une condamnation de pure forme avant la réintégration des putschistes dans le sérail. Rien que ces dernières années, l’Afrique a connu une myriade de renversements anticonstitutionnels de présidences comme en Centrafrique, en Guinée Bissau, en Mauritanie, à Madagascar, au Niger, en Libye, en Égypte ou de nouveau en Centrafrique. Actuellement, le chaos en Centrafrique fait des milliers de morts et au Sud Soudan, la tentative de coup d’état de l’ancien vice-président, Riek Machar, contre le président Salva Kiir a déjà fait près de 15.000 morts et 700.000 réfugiés jetés sur les routes et dans les pays voisins, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés. La République démocratique du Congo agressée par plusieurs états depuis