« Dieu m’éprouve par les enfants »

« Dieu m’éprouve par les enfants »

TRIBUNE. Presque de façon quasi constante, je vois des parents qui se plaignent de leurs enfants qui leur posent beaucoup de difficultés. Et tout ce qu’ils trouvent à dire « Dieu m’éprouve par les enfants » sans être capable de se remettre en question et est-ce qu’ils ne sont pour rien dans le comportement de leurs enfants, comme s’il s’agissait d’un destin préétablit et d’une volonté divine, pour ne pas dire « une vengeance divine » puisque la majorité des parents interrogent Dieu « qu’est-ce que j’ai fait mon Dieu pour mériter ça ? » ! Comment peut-on alors analyser cette croyance des épreuves divines ? la mauvaise planification a- le mariage Les marocains se marient pour se marier, pour faire comme tout le monde, sans objectifs claires et tout en ignorant l’institution du mariage. Ainsi ils se laissent aller avec le courant traditionnel, social et religieux. Souvent le mariage est pris uniquement comme une obéissance à la Religion exprimée par la fameuse phrase « je veux me marier pour compléter ma foi » b- la procréation Le nombre d’enfants n’est jamais planifié et il est laissé au hasard pour plusieurs raisons. la fierté d’avoir beaucoup d’enfants Culturellement dans le passé, la fierté d’un homme devient plus hypertrophier en fonction de la richesse, du nombre de femmes et celui des enfants. Cette croyance est encore enracinée dans notre culture. Prouver sa vilité masculine L’ignorance du rôle éducatif des parents Les parents ignorent les instruments et les outils nécessaires qu’ils doivent acquérir préalablement pour éduquer les enfants avant même de les avoir et ils comptent sur leurs propres expériences. Or les enfants sont différents et l’éducation est presque à la carte et doit s’adapter à chaque profil d’enfant et en fonction des étapes évolutives et le remaniement des conditions de vie. De ce fait les parents ne sont pas outillés pour adapter leur éducation selon de nombreuses circonstances c- L’aspect économique Les marocains ne se soucient jamais de l’aspect financier et les besoins des enfants selon la croyance « chaque enfant, Dieu lui réserve sa part ». 2- L’esprit critique et la remise en question Le marocain ne possède pas l’outil de l’esprit critique de la remise en question, d’une part à cause de l’éducation traditionnelle et d’autre part à cause de la religion qui n’autorise pas l’accès à la parole et la critique mais en revanche elle encourage à l’obéissance aveugle.l 3- L’enseignement erroné de la religion a- La contraception est un pêché La contraception dans ses début a rencontré une opposition farouche de la part des religieux qui supposent qu’elle s’oppose à la volonté divine et dans certains cas comme pour le stérilet qui est considéré comme un avortement du moment que la fécondation a déjà eu lieu. b- augmenter le nombre des croyants Autrefois les religions avaient besoin d’un grand nombre de coryants et de guerriers pour se défendre contre les religions ennemis mais aussi pour conquérir le monde. Il s’agissait donc des guerres et des pertes humaines qu’il fallait remplacer. Donc les croyants étaient encouragés d’avoir beaucoup d’enfants mâles. Etant donné que le marocain vit encore dans le passé des arabes et leurs périodes de gloire, inconsciemment ils continuent de concevoir beaucoup d’enfants. c- démission des hommes de la religion dans l’éducation Tristement les hommes de la religion au lieu d’enseigner la planification familiale, le rôle de l’éducation, l’égalité de l’homme et de la femme, l’harmonie familiale, au contraire ils enseignent comment la femme doit servir son mari, comment elle doit s’habiller, en insistant sur ce qui est halal et haram, comment faire ses ablution, prier….. 4– l’absence du concept de la responsabilité Tristement le marocain n’a pas acquis  le concept de la responsabilité et il se voit toujours victime depuis son enfance. L’éducation, l’enseignement et la religion sont réprimandes et apprennent au marocain depuis son jeune âge d’obéir les parents et Dieu. Ainsi les parents se voient aussi victimes de leurs propres enfants et devant l’échec de leur éducation pour toutes les raisons citées ci-hauts, leur seul réconfort est que Dieu  éprouveleur foi par la délinquance de leurs enfants ! Docteur Jaouad MABROUKI Psychiatre, Chercheur, Expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe.