Maroc: La situation économique se présente sous de bons auspices
La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) annonce des perspectives favorables pour l’activité économique nationale en 2018 dans sa dernière note de conjoncture du mois en cours. Selon ce département relevant du ministère de l’Econome et des Finances, qui se base sur les baromètres disponibles pour le premier trimestre 2018, la conjoncture économique se présente sous des signes globalement favorables. Il en veut pour preuve la bonne tenue des activités agricoles marquées par des conditions climatiques favorables qui continuent de profiter du bon déroulement de la campagne agricole 2017/2018. A ce propos, la Direction indique que les dernières précipitations, généralisées sur l’ensemble du territoire national, ainsi que les importantes chutes de neige qui ont concerné plusieurs provinces ont permis de situer le volume des retenues dans les principaux barrages nationaux à 10,5 milliards de mètres cubes au 17 avril 2018. Ce qui, d’après la DEPF, porte le taux de remplissage de ces barrages à 69,2%, après un taux de 59,9% un mois plus tôt et de 56% à la même date de l’année précédente. Dans sa note, la DEPF fait aussi état d’une orientation positive des activités secondaires, particulièrement au niveau des métiers mondiaux du Maroc. Et ce dans un contexte de redressement continu de la demande étrangère adressée au Maroc. En effet, mis à part l’activité du secteur du BTP qui accuse un ralentissement au cours du premier trimestre de l’année 2018, ce secteur se distingue par le comportement favorable du secteur extractif début 2018, la bonne tenue du secteur de l’énergie électrique et le bon démarrage de l’activité industrielle au début de l’année. De leur côté, et d’après les données collectées, les activités tertiaires poursuivent leur dynamique. Des signes encourageants relevés dans ce secteur, la DEPF note la préservation de la bonne performance du secteur touristique début 2018, l’évolution favorable des télécommunications au terme de l’année 2017 et la poursuite de la dynamique de l’activité de transport. Ainsi, comme le souligne la DEPF, l’évolution des activités tertiaires, qui contribuent pour plus de la moitié à la valeur ajoutée totale, «augure de perspectives favorables pour l’activité économique nationale dans son ensemble». L’autre motif laissant croire à des perspectives favorables relevé dans sa note se rapporte à la consommation des ménages qui aurait bénéficié, parallèlement à cette évolution, du bon comportement des revenus des ménages dans un contexte de maîtrise de l’inflation. Selon la DEPF, « la consommation des ménages devrait tirer profit de l’évolution relativement faible des prix à la consommation (+1,9% à fin février 2018), conjuguée à une amélioration des revenus des ménages, en lien, notamment, avec les perspectives favorables de l’actuelle campagne agricole, avec l’amélioration des transferts des Marocains résidant à l’étranger (+13,5% à fin mars)». Pour sa part, «la dynamique de l’investissement devrait tirer profit, notamment, de la bonne tenue des crédits à l’équipement et des importations des biens d’équipement », peut-on lire dans la note publiée récemment . Commentant le niveau des échanges extérieurs, la DEPF note qu’en dépit du comportement favorable des exportations hors phosphate et dérivés, «le déficit commercial poursuit son aggravation à fin mars 2018 ». «Les résultats préliminaires des échanges extérieurs laissent apparaître une hausse du déficit commercial de 10,6% à 48,7 milliards de dirhams, au terme du premier trimestre 2018 », explique-t-elle assurant que cette évolution fait suite à la progression des importations de biens à un rythme plus important que celui des exportations (+8,2% contre +6,6%). S’agissant des Réserves internationales nettes, la note laisse apparaître un léger repli par rapport au mois précédent pour couvrir 5 mois et 16 jours d’importations à fin février 2018. Dans sa note, la DEPF fait également remarquer que «l’exécution de la loi de Finances 2018 a été marquée, à fin février, par une légère hausse du déficit budgétaire en relation avec la reprise des dépenses globales, et ce malgré la bonne tenue des recettes ordinaires». La même source relève que les indicateurs relatifs au financement de l’économie indiquent une amélioration du rythme de progression des crédits bancaires à fin février (+3,9% après +3,7%), la hausse de l’encours des bons du Trésor de 2,3% à 528,5 milliards de dirhams à fin mars 2018 et l’évolution globalement favorable des indices boursiers MASI et MADEX au premier trimestre 2018. Précisons qu’après une hausse de 2% et 2,3% au quatrième trimestre 2017, les deux indices boursiers ont enregistré des performances trimestrielles respectives de +5,4% et +5,1%, clôturant le trimestre respectivement à 13062,38 et 10611,83 points. Alain Bouithy