Maroc: Un flash peu flatteur : La croissance nationale fléchit

Maroc: Un flash peu flatteur : La croissance nationale fléchit

L’économie marocaine devrait légèrement ralentir en 2019 et atteindre une croissance de 2,9%, avant de remonter en 2020 et 2021, si l’on en croit le dernier rapport semestriel de la Banque mondiale (BM). L’économie nationale, qui devrait enregistrer un taux de 3,2% en 2018, soit une progression de 0,2% par rapport aux prévisions de juin dernier, en raison notamment d’une récolte agricole abondante et une conjoncture touristique favorable, devrait fléchir cette année pour se situer à 2,9%, selon les prévisions de croissance de l’institution financière internationale publiées dans son rapport consacré aux « Perspectives pour l’économie mondiale ». Soutenue par les réformes économiques entreprises par le pays et en prévision de la perspective d’une amélioration de l’activité touristique, la croissance attendue cette année devrait remonter à 3,5% l’année prochaine tout comme l’année d’après, a relevé la Banque mondiale. A propos des réformes, citant l’exemple du Maroc, le rapport note que « l’investissement sera davantage soutenu par des réformes qui renforcent le climat des affaires et une reprise de la demande intérieure », soulignant que le tourisme devrait continuer à soutenir l’économie du pays, tout comme dans d’autres pays de la région tels que l’Egypte et la Tunisie. Pour rappel, la Banque mondiale indiquait, il y a quelques mois, que la croissance économique du Maroc resterait molle en 2018, en dépit de la hausse attendue de la production céréalière au cours de la même année. Rappelons également que, dans son « Point de conjoncture trimestrielle » du mois en cours, le Haut-commissariat au plan (HCP) a récemment prédit un ralentissement du rythme de la croissance au premier trimestre 2019 de l’ordre de 2,5% au lieu de 3,3% à la même période une année auparavant. Dans ce document, le HCP expliquait que « la croissance économique devrait ralentir au premier trimestre 2019, pâtissant du repli de 0,7% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse du retour de la production des céréales vers son niveau de moyen terme, après deux années de bonnes performances ». La même source avait également relevé que « la dynamique de croissance des filières végétales hors céréales se poursuivrait avec une expansion de la production des agrumes, de l’olivier et des cultures fruitières et les effets des chocs conjoncturels ayant affecté la production animale à fin 2018 se dissiperaient progressivement à partir du premier trimestre 2019 ». Pour revenir au rapport de la Banque mondiale, notons que les perspectives dans la région « Moyen-Orient et Afrique du Nord » (MENA) sont globalement positives, la croissance devant se renforcer pour atteindre 1,9 % en 2019. D’après le rapport, « en dépit du ralentissement de la croissance des échanges commerciaux mondiaux et du resserrement des conditions de financement externes, des facteurs intérieurs – notamment les réformes des politiques publiques -devraient stimuler l’activité économique », a noté le rapport. Selon l’institution de Bretton Woods, la croissance devrait prendre un peu de vitesse cette année parmi les pays exportateurs de pétrole. C’est notamment le cas du groupe des pays membres du Conseil de coopération du Golfe qui devrait connaître une accélération de son taux de croissance de 2 % en 2018 à 2,6 % en 2019. En revanche, la BM s’attend cette année à une contraction de l’économie iranienne de 3,6% sous le coup des sanctions et à l’essoufflement de la croissance algérienne qui devrait se situer à 2,3 % du fait de la diminution progressive des effets de l’augmentation des dépenses publiques de l’année dernière. Plus rassurante, la croissance devrait s’accélérer en Egypte pour « atteindre 5,6 % durant l’exercice budgétaire en cours : les réformes visant à améliorer le climat des affaires soutiennent l’investissement tandis que la consommation privée s’accélère », a relevé le rapport. Au niveau de la région « Afrique subsaharienne », le rapport annonce l’accélération de la croissance qui devrait se situer à 3,4 % en 2019, « en supposant une diminution de l’incertitude pesant sur les politiques publiques, l’amélioration de l’investissement dans les grandes économies et la poursuite d’une croissance robuste dans les pays à faible intensité de ressources », souligne toutefois le rapport. Au Nigeria, l’expansion devrait s’intensifier pour atteindre 2,2 % en 2019 sur la base d’une reprise de la production pétrolière et d’un scénario selon lequel une lente amélioration de la demande privée freinera la croissance du secteur industriel non pétrolier. En Angola, « selon les prévisions, la croissance atteindra 2,9 % en 2019 grâce à la reprise du secteur pétrolier résultant de l’exploitation de nouveaux champs pétrolifères et de l’amélioration du climat des affaires par la mise en œuvre de réformes», poursui la BM. Enfin, en Afrique du Sud, l’expansion économique devrait prendre un peu de vitesse pour afficher un taux de 1,3 % dans un contexte caractérisé par des contraintes pesant sur la demande intérieure et le montant limité des dépenses publiques, conclut le document. Alain Bouithy