Congo Brazzaville. Crise du ciment : Dangote Cement bloqué par une panne grave de son broyeur et les Congo micmacs

Congo Brazzaville. Crise du ciment : Dangote Cement bloqué par une panne grave de son broyeur et les Congo micmacs

ENQUETE. Au-delà de la panne du centre de broyage, d’une valeur de plus 25 milliards de FCFA d’après nos recherches sur le net, Dangote Cement voudrait surtout faire respecter aux autorités congolaises les engagements qu’elles ont pris peu avant et après son installation en 2017. Enquête. Selon de bonnes sources, le nigérian Aliko Dangote, pdg du groupe éponyme, serait d’attente lasse. Ses tentatives de rencontrer le Chef pour lui expliquer de vive voix certains blocages observés au niveau gouvernemental seraient encore lettre morte. En l’état actuelle des choses, « il n’est nullement question d’abandonner la plus importante cimenterie d’Afrique centrale », rassure t-on au siège du groupe à Lagos. « Your country is strange… »!( votre pays est étrange), lance, dans un anglais à l’accent londonien, une bonne source nigériane proche du groupe. Notre entretien est courtois et bref. Le Congo est comparé à un avion qui s’est positionné en bout de piste de décollage.Tous les indicateurs sont au vert, la check -list a été vérifiée, les moteurs tournent parfaitement, le temps passe, mais l’avion ne parvient pas à decoller! Que se passe-t-il cette fois-ci entre le gouvernement et Dangote cement Congo ? S’il est vrai que la panne du broyeur explique techniquement en partie la pénurie de ciment observée sur le marché national, avec comme conséquence une flambée du prix du sac de ciment du simple au double, force est de connaître que les nigérians voudraient surtout appliquer la sagesse chinoise qui conseille de considérer toute crise comme étant tout une opportunité. Pas seulement pour exiger de l’Etat congolais les remboursements, en milliards de FCFA, des investissements de viabilité (construction pont et route…) effectués par Dangote, pour le compte de l’État, dans le cadre de l’implantation de la cimenterie à Yamba, dans le département de la Bouenza, mais aussi la mise en œuvre, par des ministères concernés, des mesures compensatoires ou d’assouplissement des taxes et paiements de péages sur la nationale 1. Un exemple, La congolaise de routes(LCR) refuse d’accéder à l’assouplissement du prix du péage accordé à Dangote cement Congo. Sur tous les engagements du gouvernement, seul Pierre Mabiala, ministre d’Etat, ministre des Affaires foncières et du Domaine public a fait aboutir ceux qui relèvent de sa compétence, notamment la zone d’exploitation de la base vie. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Aliko Dangote éprouverait de la peine pour rencontrer Denis Sassou Nguesso, un président pourtant réputé plus accessible mieux que ses pairs d’Afrique centrale. Quels sont donc les « intouchables de la République  » qui ne feraient pas remonter les sollicitudes du nigérian Dangote ? Faut-il noter que Dangote cement Congo est la plus importante cimenterie d’Afrique centrale, avec une production annuelle projetée à 2 millions de tonnes. Elle vise à absorber les demandes de ciment en provenance de la RD.CONGO, RCA, Sud et Est Cameroun, Gabon… La capacité de production des deux cimenteries congolaises ( Sonocc et Forspak) ne permet pas de couvrir le marché congolais. Face aux Congo micmacs de ceux que l’on appelle à Brazzaville « les intouchables de la République « , il n’est donc pas impossible que Dangote retarde la reprise de la production de ciment, le temps que le gouvernement congolais joue pleinement sa partition conformément à ses engagements. Juste après notre publication, une source de Dangote croît savoir que la production de ciment pourrait rependre sous peu. Vrai ou faux? Wait and see! Par Alphonse Ndongo Journaliste économique et financier.