Des mots du président abbé Fulbert Youlou et du destin national du Congo/Brazzaville dans le concert des Nations (1917-1972)*

Des mots du président abbé Fulbert Youlou et du destin national du Congo/Brazzaville dans le concert des Nations (1917-1972)*

Même là-haut l’abbé Fulbert YOULOU reste très attentif à l’actualité mondiale, en particulier, à celle ayant trait au devenir de son pays d’origine, le Congo/Brazzaville et à l’Afrique en général. Convaincu de la pertinence des observations ou/et des analyses du président Abbé Fulbert YOULOU, le Journal du Muuntu, par le truchement de son directeur de publication taata Nduenga s’est rapproché en âme et conscience, comme par le passé, de Taata YOULOU, à l’effet de connaître ou de l’interroger sur cette actualité, en l’occurrence sur celle du Congo/Brazzaville qui, depuis la dernière élection présidentielle et la mort inopinée d’un des candidats, en la personne de Guy Brice Parfait KOLELAS, s’avère être et ce, à la fois, grave et brûlante. LE J.M. : Bonjour vénéré père abbé ! Comment allez-vous là-haut ? Le climat socio-politique est malsain au Congo/Brazzaville et manque cruellement, de surcroît, de hauts dignitaires, comme vous l’avez été jadis, alors que pourriez-vous nous dire à ce propos ? A.F.Y. : [ Et vous jeune homme que vous êtes comment-allez-vous ? Quant à moi, je vais bien et fort heureux de là où je suis, étant à l’abri, comme vous pouvez l’imaginer, des contraintes physiques ou existentielles propres à l’être humain ]  [A part ça],…..Je ne peux plus me taire devant les récits que me font chaque jour les malheureux qui fuient la dictature de mes ennemis…L’Afrique a désormais son fleuve de sang, et ici comme là-bas les persécuteurs terrorisent au nom de la même idéologie monstrueuse. Pourtant le “ Monde libre” en doute et il se trouve même des gens de bonne foi pour imaginer un dialogue avec elle : c’est trahir les tyrannisés, les réduire à la passivité. Abbé F.Y. in “ J’accuse la Chine” Edition de la Table Ronde, 1966, P.13. L’infernale machination qui a poussé l’Homme blanc à douter de la valeur de son entreprise en Afrique qui, comme toute oeuvre humaine, comporte ses grandeurs et ses seervitudes, découvre, aujourd’hui, son véritable visage qui est celui d’un impérialisme cent fois plus détestable que le colonialisme. C’est la race noire tout entière qui est menacée d’extermination sous l’occupation….A Brazzaville, de curieux savants étudient scientifiquement sur le corps de cobayes bantous les limites de résistance de l’Homme noir…voilà pourquoi je me décide à témoigner. Abbé F.Y. In “J’accuse la Chine” Op.cit P.12. LE J.M. : Puisque vous parlez de Brazzaville, vénéré père abbé, je vous informe que Brazzaville n’est plus celle dont vous disiez, en votre temps, être le symbole de l’indépendance et de la liberté voire de la résistance. Qu’en pensez-vous père abbé ? A.F.Y. : L’hospitalité fraternelle que mon peuple a généreusement offerte à l’homme qui, en accord et avec l’aide du Monde libre, a fait de Brazzaville le symbole de la résistance à la capitulation, confère au représentant légitime de ce peuple congolais un devoir sacré : celui de continuer le combat engagé le 18 août 1940 pour la défense du Monde libre. Ce jour-là, en effet, le peuple congolais, qui n’était pas directement concerné par la guerre comme il l’est hélas ! Aujourd’hui, accueillait un bataillon de Français libres commandé par le capitaine Delange entouré du médecin Sice, de l’aviateur Carretier venus apporter au peuple bantou le message de liberté de mon frère africain Eboué. Pendant des mois, Brazzaville a représenté pour la France, l’Europe et le Monde libre, l’espérance des armes, mais aussi de l’honneur et de la justice puisque ce sont des rives de notre Congo que devaient déferler les vagues si souvent détournées de la décolonisation. Pendant des mois, l’un des plus “fabuleux” acteurs de la dernière guerre mondiale allait, de cette terre qui fut très certainement le berceau de l’homme, modeler sa légende, celle de ses compagnons, qui, à force d’opiniâtreté, d’intransigeance, s’identifièrent à la France, mère de toutes libertés. Pouvions-nous alors, dans l’euphorie de la lutte, dans l’allégresse de la victoire ensuite, imaginer que Brazza symbole d’indépendance et de liberté, tomberait, dans l’indiférence des amis d’hier, aux mains du plus abominable des colonialismes. A.F.Y. In “ J’accuse la Chine” Op cit P.11. LE J.M. : Eh oui vénéré père abbé cette France dont vous nous parlez reste pourtant passive, inerte face à la barbarie que connaît le Congo/Brazzaville et d’autres nations africaines du monde francophone. A.F.Y. : Hommes blancs, avez-vous bien réfléchi que vous êtes responsables de l’idée que nous nous faisons de la civilisation et que tout abandon du spirituel, toute mystification intellectuelle que vous tolérez est une erreur chance de plus pour la subversion du mal qui nous menace. Chez nous, quand un piroguier tombe dans le Congo, instinctivement il lutte contre le courant, car il sent que s’il se laisser aller là où le flot le charrie, il est perdu. Le “sens de l’Histoire”, c’est un peu l’affaire du piroguier et il me paraît aberrant que des hommes intelligents, cultivés se placent au milieu des rapides qui les emportent vers l’univers totalitaire et athée. Voilà qui nous mène loin du Congo et de ses drames. Eh bien ! Non, car j’ai la conviction que les ennemis de la civilisdation préparent, de mon Congo occupé par les barbares, non seulement l’investissement de l’Afrique, mais celui des esprits, des coeurs et des âmes. Il faut que mon exil, mes épreuves, celles de mon peuple éclairent les Français, les Européens, les Américains et tous les hommes libres. Il fallait peut-être cette extrémité pour que je confie à la feuille blanche [ Et à vous en tant que directeur de publication du Journal du Muuntu], mes angoisses et mes certitudes, mes larmes et mes colères. Ce rideau de fer, ce fleuve de sang, qui s’est abattu entre les deux Congos concerne tous les hommes de bonne volonté. A.F.Y. In “ J’accuse la Chine” Op cit P.46. LE J.M. : Mais vénéré père abbé, ne serait-il pas préférable de……. A.F.Y. : Avec tout le respect que j’ai pour vous jeune homme, je vous remercie de bien vouloir me laisser aller au bout de ma réflexion, Et je vous enn serai

La lettre du Président Abbé Fulbert Youlou aux patriotes du Congo/Brazzaville et de la diaspora

La lettre du Président Abbé Fulbert Youlou aux patriotes du Congo/Brazzaville et de la diaspora

MES TRES CHERS COMPATRIOTES ! Courage, Confiance & Persévérance ! [J’ai l’immense plaisir de vous écrire et surtout de vous entretenir sur le destin de notre Nation qui connaît depuis de nombreuses années un climat malsain et fort ténébreux. L’heure est grave et il n’est plus question de tergiverser] & [je vous remercie de bien vouloir m’écouter]          [En effet je n’ai cessé de le dire et tiens à vous le rappeler aujourd’hui que] « Il n’est plus possible de ne pas vous rendre compte que le pays s’est engagé sur une très mauvaise piste, et l’on se demande quelle sera l’issue. C’est la misère, c’est le désordre qui s’est d’ailleurs déjà installé, c’est l’anarchie qui règne actuellement, c’est le manque d’autorité dont nous avons la preuve tous les jours. Tout cela ne préoccupe nullement ce traître de la nation, l’avenir de ses enfants étant assuré.          Jeunesse congolaise, dans tous les pays, la jeunesse se met avant tout au service du peuple. C’est-à-dire qu’il doit être exclu qu’elle devienne l’instrument servile et aveugle des ambitions personnelles d’un homme ou d’un groupe d’hommes ; d’un groupe d’hommes sans perspectives et sans idéal. D’un groupe d’hommes uniquement animés d’intentions macabres…          Vous vous trouvez devant une situation nouvelle qui est suscitée par un ensemble de problèmes nouveaux. Pour chacun de vous, il doit s’agir que vous êtes citoyens congolais avant tout et que chacun de vous doit se poser la question de savoir quelle contribution il peut apporter au salut du Congo. Nous voulons dire que chacun de vous doit se sentir mobilisé pour la meilleure des causes, le salut national.          L’équipe gouvernementale, aujourd’hui en place, exploite la jeunesse à des fins personnelles…Les intentions des responsables congolais n’échappent à personne. C’est si vrai que certains d’entre eux veulent déjà fuir. Ils veulent fuir pour éviter le châtiment du peuple. Nous avons dit : à chacun son tour. Nous avons insinué que celui qui se sert de l’épée périra par l’épée, car le verdict du peuple est parfois sans équivoque et sans miséricorde. Pourquoi ont-ils l’intention de fuir ? C’est parce qu’ils ont la conscience lourde, sachant qu’il est criminel de mobiliser des gosses pour des ambitions personnelles, démesurées et sinistres…          PEUPLE CONGOLAIS, SOLDATS, GENDARMES, AGENTS DE POLICE, JEUNESSE, conjuguons tous nos efforts, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver notre pays qui est en train de se perdre, s’il ne l’est déjà. » F. YOULOU dans « J’ACCUSE LA CHINE » TABLE RONDE 1966. P.204.          [Je reviendrai vers vous d’ici peu pour vous accompagner et certainement au moment de la libération du pays qui s’annonce ou se profile à l’horizon et soyez prêts.]          « Qu’on ne vous trompe plus. La victoire est de votre côté. Toutes les démonstrations des dirigeants fascistes à la solde de l’étranger sont vaines et sont d’avance vouées à l’échec.          C’est pourquoi je vous redis : Courage, Confiance et persévérance. »    A. F. Y. depuis la Maison ancestrale du Souvenir, de l’Espoir, de la Conscience Nationale & Muntuïste. MBEMBA YA MBEMBA