RD Congo. Jean-Pierre Bemba ne mérite pas la confiance des Congolais
OPINION. Jean-Pierre Bemba s’est-il déjà un jour soucié du bien-être de la RD Congo et de son peuple ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que le président du MLC et collègue d’Augustin Kabuya ne semble pas être préoccupé par la situation sécuritaire dans le Kivu. En effet, depuis la prise de Bunagana par le M23, Bemba est aux abonnés absents. À la différence de Félix Tshisekedi, qui fait semblant de hausser le ton contre le Rwanda, le « commerçant de Gemena » préfère se murer dans un silence assourdissant. À voir comment Jean-Pierre Bemba se comporte depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, il y a des raisons de penser que ce monsieur n’a jamais eu à cœur les intérêts de la République à démocratiser du Congo. Tout ce qui importe à ses yeux, ce sont ses intérêts personnels. Intolérant et cupide, il est prêt à toutes les compromissions pourvu que ceux-ci soient préservés. Ce faisant, qu’est-ce qu’il en a foutre de la misère que connaissent nos compatriotes de Bunagana et ses environs ? À ces compatriotes de l’Équateur qui le soutiennent les yeux fermés, j’ai une question : qu’a-t-il déjà fait de bon pour votre province, qui s’apparente à une ville moyenâgeuse ? Bref. Jean-Pierre Bemba ne mérite pas la confiance des Congolais. À l’instar du dénommé Moïse Katumbi, qui n’a jamais, lui aussi, critiqué les actions déstabilisatrices du Rwanda en RDC. Et dire que des millions de Congolais ont cru en lui ! Et dire que j’y ai cru aussi. Non, Jean-Pierre Bemba ne mérite pas la confiance des Congolais. Avec de telles personnalités politiques, pourquoi Paul Kagame se garderait-il de déstabiliser le pays de Lumumba ? C’est au moment de l’adversité qu’on sait reconnaître ses vrais amis, les vrais leaders et ceux sur qui on peut compter. La RD Congo saigne et sa classe politique hyper corrompue est silencieuse. Deux hommes ont cependant refusé le silence de la compromission : Martin Fayulu et le docteur Denis Mukwege. La République et le peuple congolais s’en souviendront. Quant à Jean-Pierre Bemba, on peut le jeter dans les poubelles de l’histoire sanglante de la région des Grands Lacs africains. La souffrance de la population congolaise n’autorise plus les faux-fuyants et la complaisance envers les « inutiles de la République »… Par Patrick Mbeko
Maroc. Le climat des affaires regagne une certaine confiance
La confiance regagne du terrain dans les milieux des affaires, selon les résultats de l’indice agrégé relatif au climat des affaires au Maroc (iCAM) du troisième trimestre publié par Euros/Agency Africa, en partenariat avec le cabinet Insightek. On ne peut que se réjouir de cette évolution, tant il est vrai que les effets de la pandémie de Covid-19 sur l’économie nationale n’ont laissé jusqu’à récemment que peu de place à l’optimisme. D’après les résultats de l’enquête réalisée auprès de 1.200 chefs d’entreprise marocaines de tailles variées, représentant l’ensemble des secteurs d’activités, le sentiment de confiance des milieux d’affaires s’est amélioré au troisième trimestre 2020. En effet, malgré la résurgence de la pandémie qui se traduit par la hausse du nombre de contaminations, l’indice iCAM a atteint 82.5 au troisième trimestre de l’année en cours reflétant ainsi un sentiment de marché des décideurs économiques qui s’améliore par rapport au deuxième trimestre 2020 (40.8). En ce qui concerne la situation actuelle, l’agence Euros/Agency Africa constate que « les décideurs économiques ont un sentiment de nette amélioration de la situation actuelle comparée au deuxième trimestre 2020 suite au déconfinement et à la reprise de l’activité économique dans le Royaume (indice 82.1 au troisième trimestre 2020 comparé à 25.0 au deuxième trimestre 2020). Comme l’a relevé l’agence d’affaires publiques, d’influence et de communication stratégique dans un communiqué, « avec un taux de réponses de 25% et représentant 80% des secteurs d’activités, les résultats de ce sondage reflètent une économie qui redémarre lentement, sur fond d’incertitudes entourant les perspectives et liées à l’évolution de la pandémie ». Si les nouvelles sont bonnes de ce point de vue, Mohamed Kerkab, ancien professeur d’économie à Marrakech, reste toutefois sceptique sur le sentiment qui se dégage au travers cette enquête. Il estime que le climat des affaires est loin d’être favorable pour produire un tel ressenti d’autant plus qu’il a affecté l’investissement au Maroc. « Il y a un manque de confiance vis-à-vis des politiques et le climat des affaires s’en trouve sérieusement perturbé. Ainsi, on ne peut parler d’amélioration dans les circonstances actuelles quand on sait que les questions de l’emploi, du chômage et des ressources humaines demeurent préoccupantes. Des situations qui persistent et remontent à bien avant l’avènement de la pandémie », fait-il remarquer. En outre, Mohamed Kerkab estime que les sondages menés au Maroc auprès des opérateurs restent problématiques dans l’ensemble. Explications : « Ils dépendent du niveau de connaissance de l’opérateur sondé, de son rapport à la politique et bien d’autres paramètres. Dans ce sens, certains chefs d’entreprise sont excellents en affaires, mais n’ont pas le niveau de compréhension et d’analyse pour comprendre l’environnement mondial des affaires, par exemple, et vous dire ce qui se passe ou ce qu’ils ressentent réellement. Dans ce cas, ils vous donneront des réponses qui sont loin de refléter la réalité». A noter que l’indice ne se limite pas à mesurer le sentiment de confiance des milieux d’affaires marocains quant à l’activité actuelle de leurs entreprises. Il sonde également les milieux d’affaires sur leurs perspectives sur les six prochains mois. Ainsi, il ressort de la dernière enquête que la progression de la confiance des milieux d’affaires est moins évidente lorsqu’ils sont interrogés sur leurs perspectives à 6 mois (indice 82.8 au 3ème trimestre 2020 comparé à 58.6 au 2ème trimestre 2020). Il ressort dès lors de cette analyse que « si le déconfinement progressif a permis une reprise de l’activité, le redémarrage est plus lent que prévu et les incertitudes restent fortes quant à l’évolution de la pandémie et son impact sur les perspectives ». En outre, poursuit l’agence de même source, les décideurs économiques sont également en attente de la mise en place effective du plan de relance gouvernemental. Sans vouloir paraître pessimiste, soulignons que le « rebond actuel du sentiment de marché, avec un indice qui se rapproche de la médiane, reste malgré tout inférieur à la situation internationale. En particulier lorsqu’on le compare à son homologue allemand IFO Index, utilisant la même méthodologie d’évaluation, dont le plus bas score historique a été de 74.3 en avril 2020, et qui oscille aujourd’hui autour de 95 », a fait remarquer l’agence estimant ainsi que le score de 82.5 de l’iCAM reflète tout simplement une économie marocaine qui reste prudente. Il n’empêche que « ce sentiment s’avère moins pessimiste que les prévisions de contraction globale de l’économie pour 2020 », a poursuivi l’agence soulignant que le quatrième trimestre confirmera ou infirmera cette tendance au vu de la résurgence de la pandémie. Dans tous les cas, Mohamed Kerkab est persuadé que le plus important est que ce ressenti se traduise par une amélioration de la pauvreté, de la situation du marché du travail et des ressources humaines. Aussi, pense-t-il, les entreprises doivent réellement s’investir dans le développement du pays et cesser de se lancer dans trop de domaines différents au point de ne plus être productives. Alain Bouithy