Les collectivités locales du nord du Maroc et d’Andalousie approuvent une déclaration soulignant le rôle de la proximité dans la gestion inclusive des processus migratoires
Durant deux jours, plus d’une centaine de responsables politiques, élus, responsables institutionnels, du champ académique et médias des deux rives, ont disserté sur les différents aspects d’une réalité complexe, aux conséquences structurelles dans les communautés d’origine, de transit et de destination, et surtout, dans l’environnement familial et social que les migrants laissent derrière eux. Les sessions ont souligné le rôle croissant que les gouvernements locaux ont acquis dans la prise en charge des migrants ; les maires et responsables institutionnels d’Andalousie et du Maroc ont regardé sur l’autre bord et ont pu compléter un récit qu’ils ne vivent que sous l’un des deux points de vue ; créer un climat d’accueil, fournir des ressources de base pour survivre dans une situation d’urgence sociale et de manque de protection juridique, chercher l’alliance de la société civile, et approfondir la connaissance des causes ou révéler le manque d’outils pour une prise en charge sociale globale, de la part des gouvernements locaux, sont quelques-unes des perspectives qui ont été entendus au cours des deux sessions. Du point de vue politique et institutionnel, le séminaire a connu une large participation, depuis la séance d’ouverture, à laquelle a assisté le maire de Fnideq, Redouan Najmi ; le représentant d’ONU Habitat Maroc, Abdellatif Bouazza ; le Maire de Campillos et Secrétaire de Migration et Coopération de FAMSI, Francisco Guerrero ; et Aymane El Ghazi, président de la Commission du Partenariat, de la coopération internationale et des Marocains membres du Conseil régional de Tanger Tétouan Alhucemas. Parmi les conclusions, le binôme ressources – services de base pour favoriser l’inclusion dans les territoires. Le forum s’est appuyé sur les conclusions d’études et de recherches, menées dans le cadre du du projet »Migrations ville-à-ville en Méditerranée » (MC2CM) y ONU Hábitat ; l’intervention de Raquel Martínez Chicón, professeure à l’Université de Grenade, a souligné la vision cosmopolite du concept de culture, qui, loin de se limiter aux aspects identifiés comme typiques d’un certain territoire selon la conception majoritaire, « est le résultat des habitants qui y vivent et y transitent, et leurs apports dans le temps », dans le domaine académique. A cette vision s’ajoutent les conclusions de l’étude dans huit municipalités, deux universités et plus d’une vingtaine d’ONGD et d’associations coordonnée par l’anthropologue et chercheuse Mercedes Jiménez ; L’analyse révèle que l’effort de solidarité des collectivités locales et des citoyens est la formule pour aborder la gestion locale de la migration avec une approche inclusive et des droits humains. Dans ce sens, Amina Bargach, pédopsychiatre et militante des droits humains, a défendu la nécessité de comprendre et de ressentir les discriminations subies par ces personnes comme premier pas dans la lutte contre ce fléau. Malgré le fait que l’expérience migratoire soit scellée par l’absence de garanties et liée, de manière dramatique, à la violation des droits fondamentaux, l’étude des aspirations d’une bonne partie de la jeunesse marocaine contredit ces conclusions. Selon les résultats du diagnostic fait par Abdelouahed Essadki dans les quartiers de Malaga et Touta à Tétouan, OuladHmid et Mrina (Hay Salam) à Ksar El-Kébir, et Hay Mhashas et Dior Alhawata, à Larache, environ 75 % de la population jeune envisage la possibilité d’entamer un processus de migration dans les dix prochaines années, et près de 60 % confirment le désir d’émigrer. L’expérience marocaine révèle les tentatives d’apporter au collectif des migrants la composante locale des instruments internationaux existants, et dans la Stratégie Nationale pour l’Immigration et l’Asile -SNIA-, approuvée par le gouvernement marocain en décembre 2014. Le SNIA considère les migrants comme un levier de développement économique et social du pays, en cohérence avec l’engagement du Maroc dans l’Agenda africain pour les migrations et dans le processus d’élaboration du Pacte mondial pour les migrations. L’intervention d’Adnane El Ghazi, responsable technique du Plan d’Action Communal à la Mairie d’Oujda, nous a permis de connaître un exemple de prise en compte des migrations dans une perspective de proximité, dans un contexte d’alliance continentale, et surtout, de coopération sud- sud comme vecteur de solidarité africaine. La nouvelle politique d’immigration marocaine a permis de régulariser 23 096 personnes en 2014, et environ 24 000 personnes dans une seconde période, toujours ouverte. Le séminaire a consacré une journée au récit de la migration dans les médias ; Des journalistes des deux côtés du détroit ont souligné la difficulté de gérer la vitesse et la force des discours de haine ; A cela s’ajoute la précarité de l’emploi du collectif et l’existence d’un panorama médiatique de plus en plus conditionné par la présence croissante de canulars, lancés, parfois, depuis ou à proximité des tribunes politiques d’extrême droite, qui rendent complexe la construction d’une réalité fondée sur la compréhension des causes et du contexte qui entourent les processus migratoires. Le séminaire international en ligne « Migration et coopération entre les villes méditerranéennes », qui s’est tenu les mardi 30 novembre et mercredi 1er décembre, est une initiative organisée par le Fonds andalou des municipalités pour la solidarité internationale, FAMSI et la Fédération ANMAR, résultat de la collaboration de deux projets financés par l’Union européenne et la Direction suisse de la coopération au développement, à travers le Programme « Migrations entre les villes du méditerranée » (MC2CM), en collaboration avec ONU Habitat, CGLU et le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD).
Congo. Décentralisation : Pierre Ngolo invite les décideurs à veiller au transfert du financement des collectivités locales

«Nous devons nous engager à veiller au contrôle en déployant les rapporteurs spéciaux. Notre effort est de veiller à ce que les moyens inscrits au budget soient affectés aux collectivités et ce qui est mis à la disposition des collectivités locales soient gérés dans l’intérêt des collectivités locales», a dit le président du Sénat, Pierre Ngolo. Le président du Sénat a fait cette invite, le 22 décembre 2020 à l’occasion de la séance plénière de réflexion sur la décentralisation, invitant le gouvernement et les sénateurs à veiller au transfert du financement des collectivités locales inscrit au budget de l’État pour leur part. Pour lui, les bureaux de ces conseils ne fonctionnent pratiquement plus à l’exception de ceux de Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. Il a de ce fait dénoncé la faiblesse et dit en substance qu’en cas d’échec de la décentralisation, la responsabilité sera partagée entre le gouvernement et les parlementaires notamment les sénateurs qui sont les représentants des collectivités locales». Pour lui, la décentralisation ne doit pas être une simple vision, mais doit être effective afin qu’à compter de ce jour, la situation soit améliorée. Selon lui, le manque de ressources financières est emblématique de tous les maux dont souffre la décentralisation. Pour lui, la fin de ce mandat doit marquer de l’application de la Constitution de 2015 à savoir l’élaboration du cadre juridique et du renforcement de la gouvernance local. Les sénateurs ont adopté les projets des lois modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°24-2017 du 9 juin 2017 relative à la création des Zones économiques spéciales (Zes), à la détermination de leur régime et de leur organisation et de la loi n°19-2018 du 5 juin 2018 portant création de la Zes de Pointe-Noire. Le ministre en charge de la Zes, M. Gilbert Mokoki, a révélé que les anciennes lois avaient des insuffisances. La première stipule que la Zes doit s’étendre sur un espace d’un seul tenant. « Lorsqu’on examine les plans des zones d’Oyo-Ollombo et Ouesso, on se rend compte qu’il y a des villes et des agglomérations à l’intérieur de ces zones qui amputent les superficies spécifiques de ces Zes créant de ce fait plusieurs emprises distinctes». S’agissant de la deuxième, le ministre des Zes a indiqué que la modification va permettre de créer la Zes de Djeno. Cette Zone va s’étendre au sud de la ville de Pointe-Noire au-delà de Djeno dans les environs des villages Fouta et Nkoti-Fouta. Florent Sogni Zaou