Russie/Ukraine. Chute de Marioupol et les limites de la propagande occidentale
TRIBUNE. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les grands médias occidentaux et leurs experts ont déployé une gigantesque campagne de propagande pour diaboliser la Russie, tout en faisant passer le président Volodymyr Zelensky pour un « grand démocrate », un « héros » des temps modernes, pour reprendre les propos de quelques propagandistes. Dans la droite ligne de cette propagande, on a aussi présenté l’Ukraine comme un modèle de démocratie qui ferait pâlir de jalousie la Russie. Ce qui est particulièrement étonnant dans cette histoire, c’est que les Occidentaux croient en leurs propres mensonges; eux qui, dans un passé récent, ont pourtant multiplié des rapports accablants sur le niveau endémique de la corruption en Ukraine; eux qui ont publié des reportages sur la corruption du clan Zelensky. Il faut dire que la haine de la Russie autorise certains comportements biscornus. Je reviendrai dans un prochain billet plus fourni sur le système de propagande occidental. Mais revenons à la guerre en Ukraine. Ce matin, les médias occidentaux ont annoncé que les soldats ukrainiens continuaient à résister « héroïquement » à l’armée russe à Marioupol. La réalité est pourtant tout autre : en fait, cette ville était déjà tombée depuis un moment aux mains des forces russes, comme l’a reconnu aujourd’hui un haut gradé français, le vice-amiral Michel Olhagaray. Hier, les Russes ont annoncé la reddition d’un millier de soldats ukrainiens, mais les médias occidentaux, acquis à la cause de l’OTAN qui se cache derrière l’Ukraine, ont semblé accorder plus de crédibilité aux propos des responsables ukrainiens qui niaient les faits. Par conséquent, les Russes ont décidé aujourd’hui, à leur corps défendant, de diffuser les images des soldats ukrainiens qui ont décidé de déposer les armes. Je dis à leur « corps défendant » parce que la diffusion d’images de prisonniers de guerre viole les lois de la guerre, surtout si ceux-ci sont identifiables. Ce que l’Ukraine n’a cessé de faire avec la complicité des médias occidentaux en passant… Les évènements des derniers jours à Marioupol semblent confirmer mes analyses antérieures sur la stratégie militaire de la Russie en Ukraine. En effet, en dépit de son côté terriblement destructeur (c’est le moins que l’on puisse dire), la bataille de Marioupol prouve à suffisance que les Russes n’ont pas déployé toute leur force de frappe. À voir comment les évènements se sont déroulés, on peut affirmer qu’ils ont misé sur le facteur temps, encerclant et harcelant les soldats ukrainiens et leurs alliés occidentaux (notamment les forces spéciales), de sorte à les épuiser. Les destructions massives des agglomérations civiles étaient devenues inévitables à partir du moment où les bataillons ultranationalistes ukrainiens s’en servaient comme boucliers. Et même là aussi, on voit que les Russes ont procédé en prenant beaucoup de précautions pour limiter des dégâts humains. L’affirmer ne signifie pas que l’on cautionne la guerre et les destructions qui la caractérisent. Loin de là. Tout analyste et connaisseur sérieux de la doctrine militaire russe sait que les Russes sont des artilleurs redoutables. Si la Russie avait vraiment voulu conquérir l’Ukraine comme l’affirment certains médias et experts occidentaux, elle aurait déjà rasé tout le pays, comme l’ont d’ailleurs reconnu du bout des lèvres certains spécialistes militaires. Or que constate-t-on ? Depuis le début de la guerre, la Fédération de Russie s’est contentée de détruire l’armée ukrainienne et ses membres les plus extrémistes. C’est la raison pour laquelle les responsables russes parlent de « démilitarisation » et de « dénazification » de l’Ukraine. L’analyse qui consiste à dire que la Russie voulait rapidement s’emparer de Kiev pour placer une marionnette à sa tête, ou encore celle d’une armée ukrainienne héroïque infligeant des pertes massives à l’armée russe, relève de la propagande. Pour preuve : depuis le début des opérations militaires en Ukraine, la Russie n’a pas ciblé les chaînes de commandement de l’armée ukrainienne à Kiev, elle qui était pourtant non loin de la capitale. Elle n’a pas non plus cherché à toucher sérieusement les points névralgiques du pouvoir ukrainien dans la capitale. Peut-être que les commandants russes avaient été visités par le Saint-Esprit. Mais ça, c’est une autre histoire… Par Patrick Mbeko